Différences entre les versions de « Chapitre 9 – L’accident »

De Xavier Renard
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Sur la route également, vingt-huit ans plus tard, le samedi 25 juillet 2015, j’ai de nouveau frôlé le drame. L’après-midi a commencé ondartzan, Angeluan, nere lagunekin<ref>« Ondartsann, Anguélouann, néré lagounékinn » : sur la plage, à Anglet, entre amis-mies</ref>, avec entre autres Yoyo, Lolo, Okio et Ibantxo. Je suis ensuite passé, avec ce dernier, chez Amaia et Kiki. Puis nous avons poursuivi notre circuit, tous les deux, chez Denis, qui résidait alors dans la même vaste et labyrinthique commune, mais à quelques encablures seulement. Maia et sa fille Swani s’y trouvaient elles aussi. Nous avons d’abord bu des coups sur la terrasse de l’appartement de plain-pied de Denis. Puis nous avons sorti les boules de pétanque et avons entamé une partie dans la cour de la résidence avec laquelle elle communiquait. Denis m’avait parlé d’un conflit naissant avec son voisin, un... Xavier, qui s’était plaint du bruit et du fait « qu’on squatte les parties communes ». Pendant qu’Iban et moi administrions leur raclée à Maia et Swani – celle-ci nous ayant quand-même demandé si le but du jeu était de viser la « balle » (le cochonnet) –, j’ai entendu que ça chauffait, derrière, entre Denis et un type dont j’ai immédiatement compris, quand je me suis retourné, qu’il s’agissait du Xavier en question. La pétanque dans les « parties communes », c’est certain, ça a dû l’énerver ! J’ai jeté mes boules à terre et me suis exclamé : « Maintenant, ça suffit ! ». Je me suis interposé, la température est un peu retombée, les deux voisins ont continué de parlementer, et Xavier a fini par s’en aller. Denis m’a appris, par la suite, qu’ils s’étaient réconciliés. Mais j’avais dû repartir chargé des ondes négatives un instant émises par mon homonyme chauffé à blanc, car après les boules de pétanque, je ne le savais pas mais, quel hutard<ref>Quelques heures plus tard</ref>, il allait m’en pousser d’énOOOrmes !
'''''Ah ! Que ne suis-je rentré, bien sagement, à l’issue d’une si belle après-midi et soirée ?'''''


Iban eta ni avons enchaîné sur le Petit Bayonne, où nous sommes restés jusqu’à la fermeture des bars. Mais la formule n’aurait pas été complète sans une virée en boîte. Je suis passé à l’Aréna, à quelques centaines de mètres où, en termes de musique, de clientèle, très peu nombreuse, et d’ambiance, c’était la misère la plus totale. J’ai donc repris la rosoumisute pour Meharitze avec la Toyota Yaris d’Ama que j’utilisais quand je séjournais chez elle. Je n’étais en réalité pas très en forme, et aurais vraiment pu – et surtout dû<ref>Teu, teu, teu. Quoi ? L’ipacool (l’imparfait du conditionnel*). Vilin**. (*Tricherie : il s’agit, en réalité, du conditionnel passé : « j’aurais pu », « j’aurais dû », etc. Mais « ipacool » c’est trop cool, et le conditionnel passé  de toute façon c’est un vilain. Alors je peux le maltraiter. **Voir plus loin.)</ref> me passer de ce supplément. Je suis allé au Copacabana, ne pensant même pas au Caveau, la boîte (semi) gay où je me suis tant d’autres fois éclaté. C’était minable là aussi, bondé, mais de gamins-mines uniquement et, au bout d’à peine une heure, j’ai décidé de rentrer. Aux deux tiers des quelques huit kilomètres séparant Meharitze de Baiona, sur l’avenue de Biarritz, à la limite entre Angelu et Baiona, j’ai tourner à droite, au niveau d’un feu, en direction du Polo Beyris et du quartier Saint-Léon de la Villa Arans. Ayant bu toute la soirée, je conduisais avec la plus extrême prudence, sans jamais dépasser si ce n’est même égaler la vitesse limite autorisée. Il était aux alentours de cinq heures du matin, il faisait jour, un temps magnifique, et je me souviens d’absolument tous les détails, y compris qu’un bus est passé sur la voie d’en face, au moment où je m’approchais du feu, puis qu’il a fait halte à un arrêt, et qu’à part le bus en question aucun véhicule ne circulait sur les centaines de mètres visibles devant et derrière moi, ce que j’ai constaté en regardant dans le rétroviseur avant de tourner. J’ai donc cru pouvoir me passer… de clignotant.
Sur la route également, vingt-huit ans plus tard, le samedi 25 juillet 2015, j’ai de nouveau frôlé le drame. L’après-midi a commencé ondartzan, Angeluan, nere lagunekin<ref>« Ondartsann, Anguélouann, néré lagounékinn » : sur la plage, à Anglet, entre amis-mies</ref>, avec entre autres Yoyo, Lolo, Okio et Ibantxo. Je suis ensuite passé, avec ce dernier, chez Amaia et Kiki. Puis nous avons poursuivi notre circuit, tous les deux, chez Denis, qui résidait alors dans la même vaste et labyrinthique commune, mais à quelques encablures seulement. Maia et sa fille Swani s’y trouvaient elles aussi. Nous avons d’abord bu des coups sur la terrasse de l’appartement de plain-pied de Denis. Puis nous avons sorti les boules de pétanque et avons entamé une partie dans la cour de la résidence avec laquelle elle communiquait. Denis m’avait parlé d’un conflit naissant avec son voisin, un... Xavier, qui s’était plaint du bruit et du fait « qu’on squatte les parties communes ». Pendant qu’Iban et moi administrions leur raclée à Maia et Swani – celle-ci nous ayant quand-même demandé si le but du jeu était de viser la « balle » (le cochonnet) –, j’ai entendu que ça chauffait, derrière, entre mon frère et un jeune homme dont j’ai immédiatement compris, quand je me suis retourné, qu’il s’agissait du Xavier en question. La pétanque dans les « parties communes », c’est certain, ça a dû l’énerver ! J’ai jeté mes boules à terre et me suis exclamé : « Maintenant, ça suffit ! » Je me suis interposé, la température est un peu retombée, les deux voisins ont continué de parlementer, et Xavier a fini par s’en aller. Denis m’a appris, par la suite, qu’ils s’étaient réconciliés. Mais j’avais repartir chargé des ondes négatives un instant émises par mon homonyme chauffé à blanc, car après les boules de pétanque, je ne le savais pas mais, quel hutard<ref>Quelques heures plus tard</ref>, il allait m’en pousser d’énOOOrmes !


Alors que je commençais à bifurquer, tout d’un coup ce cri : « Putaiiiiiin !!!!! ». Suivi d’un grand fracas. Et j’ai vu un homme dans une combinaison noire voler. La vie, un instant, s’est arrêtée. J’ai pensé que je l’avais tué. Il a atterri une dizaine de mètres plus loin… dans de l’herbe, entre le trottoir et la clôture en PVC du parc d’une résidence. Je me suis dirigé vers l’homme d’une trentaine d’années casqué et vêtu de sa combinaison de motard, dont la moto était couchée sur la chaussée à quelques mètres à droite de mon véhicule. Il a commencé à m’insulter. Je lui ai demandé de se calmer, portant ma main à son épaule et lui disant sur le ton le plus apaisant que tout ce qui comptait était maintenant de savoir comment il allait. « Vous avez mal ? », lui ai-je demandé. « Ouiii !! À la jambe !!... », m’a-t-il répondu. Je ne l’avais pas vu arriver car il avait surgi, sur ma droite, dans une voie de bus. Comme me l’a par la suite expliqué mon avocat, en Gwadloup, mon cerveau était programmé pour détecter la présence… d’un bus, ou d’une voiture, mais certainement pas d’un deux-roues. Mais, surtout, il se trouvait alors loin derrière moi, distance qu’il a franchie, à la très grande vitesse à laquelle il devait rouler, en un éclair. Une dame témoin de la scène arrivée depuis le trottoir d’en face s’est assise à côté de lui. Je les ai laissé-sée tous les deux et suis allé me poster sur la route à quelques mètres en aval de la scène de l’accident où, sur mon téléphone portable, j’ai appelé les secours puis la police.  
Iban eta ni avons enchaîné sur le Petit Bayonne, où nous sommes restés jusqu’à la fermeture des bars. Mais la formule n’aurait pas été complète sans une virée en boîte. Je suis passé à l’Aréna, à quelques centaines de mètres , en termes de musique, de clientèle, très peu nombreuse, et d’ambiance, c’était la misère la plus totale. J’ai donc repris la rosoumisute pour Meharitze avec la Toyota Yaris d’Ama que j’utilisais quand je séjournais chez elle.  


À l'arrivée de celle-ci, j’ai été soumis à un alcootest, puis emmené au commissariat de Baiona à deux pas des Allées Paulmy, où mon procès-verbal a été dressé. Je n’ai pas été autorisé à rentrer à pied. Un taxi m’a donc été commandé pour parcourir les quelques centaines de mètres qu’il restait à parcourir jusqu’à la Villa Arans. Dans l’après-midi, à la maison, catastrophé et en pleurs, j’ai chaudement été réconforté par tout le monde, ainsi qu’au téléphone par Manno. L’atmosphère était toute en bienveillance et amour pour moi. Mes anges, après les démons du petit matin, avaient pris le relais. Assis avec Graxiana et Jan-Pierra à la table de leur jardin, je leur ai entre autres clamé depuis mes trois pieds sous terre qu’il n’y aurait pas de Fêtes de Bayonne pour moi cette année. Le lancer traditionnel des « clés de la ville » avait lieu le mercredi suivant ! Ça me paraissait évident : il ne pouvait, me concernant, dans ces conditions, en être question ! Et j’ai presque été étonné d’entendre mes doux-douce voisin-zine, dont le seul souci était manifestement de me voir me relever du choc, m’affirmer que me priver de fêtes n’allait rien changer.
''[Dern-6-è-re relecture. À ce stade de dépadadoudage (dépassement de la Date de Fin de Modoupa), je ne peux outrepasser tous mes droits. Créer, par exemple, de nouvelles nobapas. D’où cette scission de paragraphe, avec entrecrochetage et, allez, italique. Deux choses : la « rosoumisute ». Je n’en croise la route que là. Ça m’a bien fait rire. J’ai une petite idée de la manière dont elle s’est construte, mais passons. Qui sait, « reprendre la rosoumisute » resterait peut-être dans le vocabulaire, si j’avais « quelques » lecteurs-trices, pour l’idée de reprendre la route quand on ferait mieux d’aller se coucher (voir la sute) ? Et cette histoire d’utilisation de la voiture d’Ama après, juste avant, l’histoire d’utilisation de la voiture d’Ama. Le mélange des deux ça donnerait quoi, une poire à la moutarde ? C’est un Yves (encore !) qui amène, plus avant, l’ingrédient. Je retourne chercher, pour l’y ajouter, mon jaune de tout à l’heure ?]''


Le diable s’était vu mettre des bâtons dans les roues de sa moto maléfique dès que celle-ci avait heurté ma voiture de plein fouet, détruisant sa portière, son aile et sa roue avant droite. Pour elle c’était terminé. Mais je m’en suis tiré sans le moindre bobo. Et le motard, à un ou deux mètres près, ne s’est pas écrasé sur le bitume ou sur la bordure du trottoir, mais sur de l’herbe !... et ne s’est pas fracassé sur une barrière. Dans un cas comme dans l’autre, bardé de tous les équipements de protection nécessaires, il ne se serait certainement pas tué, mais aurait pu bien plus gravement se blesser. Il n’a souffert que d’une fracture à la jambe l’ayant contraint à seulement quelques jours d’arrêt de travail. Sur le plan du code de la route, hormis mon omission du clignotant, il était à trois mille pour cent en tort. Mais mon alcoolémie, mesurée à un gramme dix par litre de sang, me rendait passible, en théorie… de quarante-cinq mille euros d’amende et de trois ans de prison ! Ainsi m’en avait avisé Jean-Jacques, le neveu d’Aita, l’avocat « de la famille », qui avait également assisté Denis, il y a une trentaine d’années de cela, après que le frangin avait lui-même renversé un type, un été, au retour des fêtes de Larresoro<ref>« Larréchorro » : Larressorre</ref>. Ce dernier avait eu l’excellente idée de marcher, dans le noir le plus complet, en plein milieu de la petite route en lacets qui descend du bled jusqu’à la nationale. La victime n’avait de même heureusement souffert « que » d’une... fracture de la jambe !... et s’en était bien remis. L’affaire s’était tout de même avérée assez éprouvante et compliquée, pour Denis, plus que pour moi encore, car il avait été encouragé par les amis qui se trouvaient avec lui à bord de son véhicule... à fuir !... Mais il s’était rendu au commissariat dès son retour à Baiona, et la procédure avait finalement pu pas trop mal se solder.
Je n’étais en réalité pas très en forme, et aurais vraiment pu – et surtout dû<ref>Teu, teu, teu. Quoi ? L’ipacool (l’imparfait du conditionnel*). Vilin**. (*Tricherie : il s’agit, en réalité, du conditionnel passé : « j’aurais pu », « j’aurais dû », etc. Mais « ipacool » c’est trop cool, et le conditionnel passé  de toute façon c’est un vilain. Alors je peux le maltraiter. **Voir plus loin.)</ref> – me passer de ce supplément ''[aller me coucher]''. Je suis allé au Copacabana, ne pensant même pas au Caveau, la boîte (semi) gay où je me suis tant d’autres fois éclaté. C’était minable là aussi, bondé, mais de gamins-mines uniquement et, au bout d’à peine une heure, j’ai décidé de rentrer. Aux deux tiers des quelque huit kilomètres séparant Meharitze de Baiona, sur l’avenue de Biarritz, à la limite entre Angelu et Baiona, j’ai dû tourner à droite, au niveau d’un feu, en direction du Polo Beyris et du quartier Saint-Léon de la Villa Arans. Ayant donc quelques... si peu... verres dans le nez, je conduisais avec la plus extrême prudence, sans jamais dépasser si ce n’est même égaler la vitesse limite autorisée. Il était aux alentours de cinq heures du matin, il faisait jour, un temps magnifique. Je me souviens d’absolument tous les détails, y compris qu’un bus est passé sur la voie d’en face, au moment où je m’approchais du feu, puis qu’il a fait halte à un arrêt, et qu’à part le bus en question aucun véhicule ne circulait sur les centaines de mètres visibles devant et derrière moi, ce que j’ai constaté en regardant dans le rétroviseur avant de tourner. J’ai donc cru pouvoir me passer… de clignotant.  


Dans ma mienne à moi, d’affaire, la période la plus difficile a été celle qui a immédiatement suivi l’accident, jusqu’à ce que j’apprenne, enfin, que le chauffard n’avait été que légèrement blessé et qu’il ne portait pas plainte. Il n’ignorait certainement pas la gravité de son propre délit, eu égard en particulier à la vitesse à laquelle il roulait quand il a propulsé son engin sur ma voiture, soit cinquante kilomètres à l’heure… à mon avis quasiment multipliés par deux, sur son circuit de formule 2-roues de la nationale, aux aurores, libre de tout trafic. L’accident, qui aurait pu s’avérer un terrible drame, pour les deux victimes et leurs proches, a produit les conséquences les moins dommageables imaginables. Le Plan de la Matrice n’avait à n’en pas douter d’autre but que de m’adresser un formidable avertissement. En dépit de craintes que la sévérité de la peine potentiellement applicable a empêché de totalement s’effacer de mon esprit, j’ai appliqué au mieux la règle consistant à ne pas se laisser envahir par une inquiétude aussi toxique qu’inutile. J’ai tâché de ne plus trop penser à tout ça, hormis pour toutes les démarches qui ont suivi en vue de la tenue du procès.  
Alors que je commençais à bifurquer, tout d’un coup ce cri : « Putaiiiiiin !!!!! » Suivi d’un grand fracas. Et j’ai vu un homme dans une combinaison noire voler. La vie, un instant, s’est arrêtée. J’ai pensé que je l’avais tué. Il a atterri une dizaine de mètres plus loin… dans de l’herbe, entre le trottoir et la clôture en PVC du parc d’une résidence. Je me suis dirigé vers l’individu, la trentaine, casqué et vêtu de sa combinaison de motard, dont la moto était couchée sur la chaussée à quelques mètres à droite de mon véhicule. Il a commencé à m’insulter. Je lui ai demandé de se calmer, portant ma main à son épaule et lui disant sur le ton le plus apaisant que tout ce qui comptait était maintenant de savoir comment il allait. « Vous avez mal ? » lui ai-je demandé. « Ouiii !!! À la jambe !!!... » m’a-t-il répondu. Je ne l’avais pas vu arriver car il avait surgi, sur ma droite, dans une voie de bus. Comme me l’a par la suite expliqué mon avocat, en Gwadloup, mon cerveau était programmé pour détecter la présence… d’un bus, ou d’une voiture, mais certainement pas d’un deux-roues. Mais, surtout, il se trouvait alors loin derrière moi, distance qu’il a franchie, à la très grande vitesse à laquelle il devait rouler, en un éclair. Une dame témoin de la scène venue du trottoir d’en face s’est assise à côté de lui. Je les ai laissé-sée tous les deux, me postant un peu en aval où, sur mon téléphone portable, j’ai appelé les secours puis la police.
 
À l'arrivée de celle-ci, j’ai été soumis à un alcootest, puis emmené au commissariat de Baiona à deux pas des Allées Paulmy, où mon procès-verbal a été dressé. Je n’ai pas été autorisé à rentrer à pied. Un taxi m’a été commandé pour parcourir les quelques centaines de mètres qu’il restait à parcourir jusqu’à la Villa Arans. Dans l’après-midi, à la maison, catastrophé et en pleurs, j’ai chaudement été réconforté par tout le monde, ainsi qu’au téléphone par Manno. L’atmosphère était toute en bienveillance et amour pour moi. Mes anges, après les démons du petit matin, avaient pris le relais. Assis avec Graxiana et Jan-Pierra à la table de leur jardin, je leur ai entre autres clamé depuis mes trois pieds sous terre qu’il n’y aurait pas de Fêtes de Bayonne pour moi cette année. Le lancer traditionnel des « clés de la ville » avait lieu le mercredi suivant ! Ça me paraissait évident : il ne pouvait, me concernant, dans ces conditions, en être question ! Et j’ai presque été étonné d’entendre mes doux-douce voisin-zine, dont le seul souci était manifestement de me voir me relever du choc, m’affirmer que me priver de fêtes n’allait rien changer.
 
Le diable s’était vu mettre des bâtons dans les roues de sa moto maléfique dès que celle-ci avait heurté ma voiture de plein fouet, détruisant sa portière, son aile et sa roue avant droite. Pour elle c’était terminé. Mais je m’en suis tiré sans le moindre bobo. Et le motard, à un ou deux mètres près, ne s’est pas écrasé sur le bitume ou sur la bordure du trottoir, mais sur de l’herbe ! Et ne s’est pas fracassé sur une barrière. Dans un cas comme dans l’autre, bardé de tous les équipements de protection nécessaires, il ne se serait certainement pas tué, mais aurait pu bien plus gravement se blesser. Il n’a souffert que d’une fracture à la jambe l’ayant contraint à seulement quelques jours d’arrêt de travail. Sur le plan du code de la route, hormis mon omission du clignotant, il était à trois mille pour cent en tort.
 
Mais mon alcoolémie, mesurée à un gramme dix par litre de sang, me rendait passible, en théorie… de quarante-cinq mille euros d’amende et de trois ans de prison ! Ainsi m’en avait avisé Jean-Jacques, le neveu d’Aita, l’avocat « de la famille », qui avait également assisté Denis, une trentaine d’années auparavant ''[D6 : 15:23, le 23/3, là]'', après que le frangin avait lui-même renversé un type, un été, au retour des fêtes de Larresoro<ref>« Larréchorro » : Larressorre</ref>. Ce dernier avait eu l’excellente idée de marcher, dans le noir le plus complet, en plein milieu de la petite route en lacets qui descend du bled jusqu’à la nationale. La victime n’avait de même heureusement souffert « que » d’une... fracture de la jambe ! Et s’en était bien remis. L’affaire s’était tout de même avérée assez éprouvante et compliquée, pour Denis, plus que pour moi encore, car il avait été encouragé par les amis qui se trouvaient avec lui à bord de son véhicule... à fuir ! Mais il s’était rendu au commissariat dès son retour à Baiona, et la procédure avait finalement pu ne pas trop mal se solder.
 
 
'''''Enfin, le procès ! Un jugement… ouf !!!... plutôt clément. Une note assez salée cependant.'''''
 
Dans ma mienne à moi, d’affaire, la période la plus difficile a été celle qui a immédiatement suivi l’accident, jusqu’à ce que j’apprisse, enfin, que le chauffard n’avait été que légèrement blessé et qu’il ne portait pas plainte. Il n’ignorait certainement pas la gravité de son propre délit, eu égard en particulier à la vitesse à laquelle il roulait quand il a propulsé son engin sur ma voiture, soit cinquante kilomètres à l’heure… à mon avis quasiment multipliés par deux, sur son circuit de formule 2-roues de la nationale, aux aurores, libre de tout trafic. L’accident, qui aurait pu s’avérer un terrible drame, pour les deux victimes et leurs proches, a produit les conséquences les moins dommageables imaginables. Le Plan de la Matrice n’avait à n’en pas douter d’autre but que de m’adresser un formidable avertissement. En dépit de craintes que la sévérité de la peine potentiellement applicable a empêché de totalement s’effacer de mon esprit, j’ai appliqué au mieux la règle consistant à ne pas se laisser envahir par une inquiétude aussi toxique qu’inutile. J’ai tâché de ne plus trop penser à tout ça, hormis pour toutes les démarches qui ont suivi en vue de la tenue du procès.  
   
   
Celui-ci a eu lieu le 25 janvier 2017, un an et six mois jour pour jour après les faits, au tribunal de grande instance de Lapwent<ref>Pointe-à-Pitre</ref>. Je n’ai rien pu contre l’angoisse, que j’avais jusqu’alors tenue en respect, pendant les quelques vingt-quatre heures qui l’ont précédé. J’ai sollicité les services d’un avocat, ne serait-ce que pour ne pas sembler, devant le tribunal, ne pas prendre l’affaire au sérieux. J’étais le seul Blanc, dans la salle d’audience, où j’ai assisté, en direct, à une chronique de la misère. Tous les prévenus (exclusivement mâles), qui comparaissaient, entre autres, pour des faits de violence sexuelle, étaient des détenus menottés et escortés par des policiers. Ils étaient avant tout à ce point prisonniers de leur condition et de leur déchéance qu’aucun d’eux n’a tenté de démontrer le moindre soupçon de prise de conscience de ses méfaits et de sa volonté d’aller de l’avant de nature à susciter la clémence du juge. Et, comme à Baiona dans l’affaire du Château Neuf et de la supérette d’Heleta, l’arrivée à la barre du petit Blanc bien propre sur lui a déclenché les rires de l’assemblée, qui ont retenti jusqu’à Tombouctou. Non, c’était plus sérieux et, à l’inverse de ceux qui m’ont précédé, le ''mea culpa'' et un profil bas, avec tout de même un exposé des circonstances atténuantes qui me semblaient devoir être retenues, ont constitué les ingrédients de mon intervention. Mon avocat a ensuite livré sa plaidoirie, dans laquelle il a demandé que mon infraction ne soit pas inscrite au casier judiciaire, qui comporte trois bulletins, celle-ci devant l’être dans celui des délits les moins graves. Le juge n’a pas accédé à sa requête, déclarant qu’il conviendrait que je présentasse au tribunal, en cas de nécessité pour des raisons professionnelles ou autres, une « requête en effacement ».
Celui-ci a eu lieu le 25 janvier 2017, un an et six mois jour pour jour après les faits, au tribunal de grande instance de Lapwent<ref>« Lapwint », Pointe-à-Pitre</ref>. Je n’ai rien pu contre l’angoisse, que j’avais jusqu’alors tenue en respect, pendant les quelques vingt-quatre heures qui l’ont précédé. J’avais sollicité les services d’un avocat, ne serait-ce que pour ne pas sembler, devant le tribunal, ne pas prendre l’affaire au sérieux. J’étais le seul Blanc, dans la salle d’audience, où j’ai assisté, en direct, à une chronique de la misère. Tous les prévenus (exclusivement mâles), qui comparaissaient, entre autres, pour des faits de violence sexuelle, étaient des détenus menottés et escortés par des policiers. Ils étaient avant tout à ce point prisonniers de leur condition et de leur déchéance qu’aucun d’eux n’a tenté de démontrer le moindre soupçon de prise de conscience de ses méfaits, et de sa volonté d’aller de l’avant, de nature à susciter la clémence du juge.  
 
Et, comme à Baiona dans l’affaire du Château Neuf et de la supérette d’Heleta, l’arrivée à la barre du petit Blanc bien propre sur lui a déclenché les rires de l’assemblée, qui ont retenti jusqu’à Tombouctou. Non, c’était plus sérieux et, à l’inverse de ceux qui m’ont précédé, le ''mea culpa'' et un profil bas, avec tout de même un exposé des circonstances atténuantes qui me semblaient devoir être retenues, ont constitué les ingrédients de mon intervention. Mon avocat a ensuite livré sa plaidoirie, dont une demande de non-inscription de mon infraction au casier judiciaire, qui comporte trois bulletins, celle-ci devant l’être dans celui des délits les moins graves. Le juge n’a pas accédé à sa requête, déclarant qu’il conviendrait que je présentasse au tribunal, en cas de nécessité pour des raisons professionnelles ou autres, une « requête en effacement ».
 
Puis, enfin, le verdict, un an et demi après le cri, le bruit et l’effrayante vision d’un homme projeté dans les airs et sur le point de s’écraser : trois mois de suspension du permis de conduire déjà effectués, et six cents euros d’amende. Le permis m’a en effet été retiré, pour ladite période, immédiatement après l’accident. Un permis provisoire m’a été délivré à l’issue de ce délai, puis un permis définitif, un an plus tard, après une visite médicale. Le spectre de la prison, malgré un risque zéro d’une telle peine, et de manière donc totalement irrationnelle, jusqu’au procès, n’est jamais complètement sorti de ma tête. Mais j’ai craint, le plus, le montant de la contravention. J’ai très agréablement été surpris de ce qu’il ne fût pas plus élevé. C’étaient les soldes, en plus ! Il y avait... vingt pour cent de remise si je m’en acquittais immédiatement ! Jamais je n’ai rien payé avec autant de joie et d’empressement !!!
 
Ce dès ma sortie de la salle d’audience, dans le bureau d’une fonctionnaire du tribunal, qui m’a fait miroiter une faille. « Oh, oui ! Une faille ! » ai-je commencé à fantasmer. « Une faille spatio-temporelle? » ai-je continué de fantasmer. « Non, Monsieur Renard, ne rêvez pas ! » m’a répondu la dame. En vrai : elle était juridique, à propos de la question de mon retrait de points à venir. La décision relevait de l’administration et non du juge, et j’ai interrogé mon interlocutrice sur les démarches à envisager pour en récupérer une fois qu’il m’en aurait été défalqué un maximum comme je le craignais. Il m’en restait alors neuf. J’en avais perdu trois, peu avant l’accident, pour un stupide non-port de la ceinture sur quelques centaines de mètres à parcourir entre... les Allées Paulmy et chez ma mère. La fonctionnaire supputa une non-rétroactivité de la loi qui avait instauré le permis à points, en 1992, et ne pouvait, de ce fait, s’appliquer à mon permis de conduire obtenu en 1988. Telle était la rumeur ainsi colportée au sein même d’instances judiciaires ! Alors que c’est totalement faux. C’est la Légende n° 2 de MDMBP, après celle des cellules rétroactives... euh... des cellules du corps qui se rétractent... euh... se régénèrent tous les sept ans.
 
Mais, finalement, aucun point, pour ce délit, ne m’a été retiré !!! Les trois points de la ceinture m’ont été rétrocédés, un an plus tard, et mon permis en a alors de nouveau comporté douze !!! J’ai donc même pu me payer le luxe... d’en offrir un à Aita, en me déclarant le conducteur de son véhicule le jour où il a été flashé pour avoir roulé, sur le B.A.B. (cas n° 3 ; très, très gentil celui-là), à cinquante... 3 au lieu de cinquante kilomètres à l’heure. Je lui ai écrit : « Je viens de régler l’amende de ton excès de vitesse du 25/10/2018 à 20h18. Je note au passage la coïncidence entre 2018 et 20h18... Une amende et le point de mon papa que je prends en charge : il ne pouvait pas ne pas se produire un petit quelque-chose du genre ! Ce sera ton Noël et tes étrennes ! Un cadeau comme un autre ! Pas très glamour, mais c’est du fond du cœur ! » Mais ce que je n’avais pas relevé, c’est qu’en plus, son infraction avait eu lieu le 25 ! Comme mon accident, ET mon procès ! Et morabnodem baduf<ref>Mon regard est tombé sur ce nombre de mots/ces statistiques en bas du fichier.</ref>, un mois plus tard, après m’être fendu de tout un topo auprès de Manno sur mon accident à la fois diabolique et miraculeux, quand j’ai repris une traduction en cours, tout en songeant au montant inespéré de ma contravention de six-cent euros : 37 665<ref>Je n’avais initialement précisé que les trois derniers chiffres, 665, du nombre de mots. Je me suis alors livré à un savant calcul du nombre de dizaine de milliers de mots que le manuscrit avait dû compter à ce stade de l’écriture. La calculatrice a alors affiché : 37 833,3333333. Soit 9 fois le chiffre 3. Une explosion de chiras, au nombre du top chira, après le quasi top nopapa.</ref>. Avec 600 dedans comme le montant de la contravention, et un 666... « moins une » !!!
 
Mais la note de l’accident, au final, s’est tout de même avérée sacrément salée. Du fait essentiellement des honoraires d’un avocat dont j’ai calculé, pour le peu de travail dont je me suis rendu compte, au final, que l’affaire avait représenté pour lui, que je l’avais payé l’équivalent de pas loin de trois cents euros de l’heure ! Et qui a dû se demander, lui-même, pourquoi je l’avais sollicité ! Mais peut-être cela a-t-il pesé dans la balance pour l’octroi, par le juge, d’une sanction financière aussi peu sévère... Amende, donc, à laquelle se sont ajoutés divers frais administratifs et… le coût de la voiture que j’ai dû payer à Ama, en remplacement de celle que j’avais pliée ! Denis a déniché, auprès de son ami Yves, garagiste, une Twingo jaune moutarde. Ama s’en amusait, à chaque fois qu’elle venait dans la conversation, prenant une espèce d’air snob pour dire : « J’ai une voiture jaune… moutaaarde ! » La voiture d’Aita est un break Citroën blanc. Le véhicule de l’un-l’une des habitants-tantes de l’impasse d’Aita à Ondres, un carré bordé d’une petite dizaine de propriétés, est un break similaire à celui d’Aita mais jaune… moutaaarde, un jaune moutaaarde, toutefois, un peu plus clair, comme un mélange du modèle et du blanc de la voiture d’Aita et du jaune moutaaarde de la défunte de feu Ama. ''[C’est le chapitre des... mélanges... qui « tuent », ou pas.]'' Aita a eu un accident... 5 ans plus tard, avec le fameux break blanc, sans aucun dommage pour lui, Dieu soit loué, malgré une collision assez violente puisqu’il a dû changer de voiture, pour... une Toyota Yaris, la même marque que celle du maudiculeux 25 juillet 2015 !
 
Mon avocat de Lapwent, lors de ma seule et unique entrevue avec lui en amont du procès, m’a relaté un certain nombre d’accidents du genre de celui qui nous occupait, croquis à l’appui, qu’il a esquissé en me parlant. Il a évoqué, dans son exposé, ce qu’il considérait comme une fâcheuse habitude des Gwadloupéyen-yèn (pas de « s » du pluriel, car c’est donc... du gwadloupéyen), au volant, consistant à céder le passage là où le code de la route ne le prévoit pas. Une attitude fort appréciable, en cas de circulation dense et quand cela ne présente pas de danger, aux antipodes de celle des automobilistes d’autres latitudes, qui vendraient père et mère pour ne pas perdre trois secondes sur leur trajet. Mais il m’a alors cité l’exemple d’une dame de soixante ans qui s’était arrêtée sur la départementale, à la sortie du chef-lieu de Bastè<ref>Basse-Terre</ref>, à la pointe méridionale de l’île du même nom, pour laisser passer un... motard (beaucoup moins de pot il et elle allaient avoir...) qui attendait, à un stop, de s’y engager. À cet endroit-là, c’était pure folie. Le motard s’est lancé, et une voiture arrivée derrière celle de la dame, à toute allure, l’a fauché. Horreur, malheur, il est mort... celui-là... Parti effectuer une course à une dizaine de kilomètres, après mon rendez-vous, j’ai croisé, à mon retour, sur le bord de la rocade entre Bémao<ref>Baie-Mahault</ref> et Lapwent, une voiture accidentée, complètement défoncée, comme on en voit... à tout casser 9 fois (je te choisis puisque t’es juste là, bien que mon top chira) dans sa vie.
 
À la sortie du tribunal, après le procès, j’ai discuté avec un homo log, un homme qui aimait les hommes et qui avait été logisticien, dans l’humanitaire, comme moi. En vrai : je n’étais pas logisticien mais administrateur, bien que j’assumasse effectivement, en sus, ces fonctions, en Afghanistan, après le départ de mon Lolo log<ref>Pas mon Lolo d’amour de Baiona (revenu y vivre, avec femme et enfants), mais Laurent le logisticien de la mission de Kaboul. Quant au premier, je constate qu’il s’insère juste avant la note suivante sur le PD, alors que je m’apprêtais justement à écarter les doutes que son évocation ici et dans ces termes était susceptible de susciter... Ces « sus », maintenant... Pour mon Lol que j’avais cru ailleurs un instant (homophobe en) chef du LOL...</ref>, qui n’avait pas été remplacé. Pour celui croisé sur les marches du palais c’était « homologue », bisû<ref>Bien sûr</ref>, que je voulais écrire, avant d’être de nouveau pris d’une irrésistible envie de blaguer. Après toutes ces frayeurs, qui oserait me le reprocher ? Que l’on s’attache plutôt à déduire la nature du métier du pas-homo pas-log : un traducteur comme moi (atacon !<ref>Attention au concon !</ref>), mais assermenté celui-là, venu assister un-une prévenu-nue. J’ai présenté une demande d’assermentation, suite à mon immatriculation à la Chambre de commerce et d’industrie de Saint-Martin, en 2004, aux services d’État concernés. Elle m’a été octroyée, mais il me restait à la valider en réalisant un quota d’heures (payées au lance-pierre), pour l’administration, dans le cadre de procédures judiciaires impliquant, souvent, des migrants-grantes.  


Puis, enfin, le verdict, un an et demi après le cri, le bruit et l’effrayante vision d’un homme projeté dans les airs et sur le point de s’écraser : trois mois de suspension du permis de conduire déjà effectués, et six cents euros d’amende. Le permis m’a en effet été retiré, pour ladite période, immédiatement après l’accident. Un permis provisoire m’a été délivré à l’issue de ce délai, puis un permis définitif, un an plus tard, après une visite médicale. Le spectre de la prison, malgré un risque zéro d’une telle peine, et de manière donc totalement irrationnelle, jusqu’au procès, n’est jamais complètement sorti de ma tête. Mais j’ai craint, le plus, le montant de la contravention. J’ai très agréablement été surpris de ce qu’il ne soit pas plus élevé. C’étaient les soldes, en plus ! Il y avait... vingt pour cent de remise si je m’en acquittais immédiatement ! Jamais je n’ai rien payé avec autant de joie et d’empressement !! Et ce, donc, dès ma sortie de la salle d’audience. Dans le bureau de la fonctionnaire du tribunal auprès de laquelle j’ai effectué le règlement, celle-ci m’a fait miroiter une faille. « Oh, oui ! Une faille ! », ai-je commencé à fantasmer. « Une faille spatio-temporelle? », ai-je continué de fantasmer. « Non, Monsieur Renard, ne rêvez pas ! », m’a répondu la dame. En vrai : elle était juridique, à propos de la question de mon retrait de points à venir. La décision relevait de l’administration et non du juge, et j’ai interrogé mon interlocutrice sur les démarches à envisager pour en récupérer une fois qu’il m’en aurait été défalqué un maximum comme je le craignais. Il m’en restait alors neuf. J’en avais perdu trois, peu avant l’accident, pour un stupide non-port de la ceinture sur quelques centaines de mètres à parcourir entre... les Allées Paulmy et chez ma mère. Il se pouvait selon la fonctionnaire que la loi qui avait instauré le permis à points, en 1992, ne soit pas rétroactive, et que je ne sois par conséquent pas concerné, ayant obtenu mon permis de conduire en 1988. Telle était la rumeur ainsi colportée au sein même d’instances judiciaires ! Alors que c’est totalement faux. C’est la Légende n° 2 de MDMBP, après celle des cellules rétroactives... euh... des cellules du corps qui se rétractent... euh... se régénèrent tous les sept ans.
Je ne demandais pas mieux. Dans le privé, une traduction assermentée peut être facturée au prix fort, sans compter les opportunités de travail supplémentaires que ce statut est susceptible de procurer. Elles ne m’ont cependant pas eu l’air si nombreuses que ça. Et plusieurs mois se sont écoulés sans aucune offre de mission des autorités. Début 2005 : bye-bye Saint-Martin. Manno et moi sommes partis poursuivre notre deux-bonhommes de chemin à Paris. J’ai été informé, peu après, que la gendarmerie de Saint-Martin avait tenté de me joindre. Ne pensant plus à mon assermentation, cela m’a un peu inquiété, sur le coup, puis j’ai réalisé que ce devait être, enfin, pour faire appel à mes services de traducteur et d’interprète. Trop tard, je m’étais déjà refait la malle. N’ayant jamais pu pérenniser mon assermentation, j’en ai été déchu, et ne l’ai plus jamais demandée. Et si je le souhaitais de nouveau, la suppression d’une petite mention dans mon casier judiciaire devrait donc tout d’abord être obtenue !


Mais, finalement, aucun point, pour ce délit, ne m’a été retiré !! Les trois points de la ceinture m’ont été rétrocédés, un an plus tard, et mon permis en a alors de nouveau comporté douze !! J’ai donc même pu me payer le luxe... d’en offrir un à Aita, en me déclarant le conducteur de son véhicule le jour où il a été flashé pour avoir roulé, sur le B.A.B, à cinquante-trois au lieu de cinquante kilomètres à l’heure. Je lui ai écrit : « Je viens de régler l’amende de ton excès de vitesse du 25/10/2018 à 20h18. Je note au passage la coïncidence entre 2018 et 20h18... Une amende et le point de mon papa que je prends en charge : il ne pouvait pas ne pas se produire un petit quelque-chose du genre ! Ce sera ton Noël et tes étrennes ! Un cadeau comme un autre ! Pas très glamour, mais c’est du fond du cœur ! ». Mais ce que je n’avais pas relevé, c’est qu’en plus, son infraction avait eu lieu le 25 ! Comme mon accident, ET mon procès ! Et morabnodem baduf<ref>Mon regard est tombé sur ce nombre de mots/ces statistiques en bas du fichier.</ref>, un mois plus tard, après m’être fendu de tout un topo auprès de Manno sur mon accident à la fois diabolique et miraculeux, quand j’ai repris une traduction en cours, tout en songeant au montant inespéré de ma contravention de six-cent euros : 37 665<ref>Je n’avais initialement précisé que les trois derniers chiffres, 665, du nombre de mots. Je me suis alors livré à un savant calcul du nombre de dizaine de milliers de mots que le manuscrit avait dû compter à ce stade de l’écriture. La calculatrice a alors affiché : 37 833,3333333. Soit 9 fois le chiffre 3. Une explosion de chiras, au nombre du top chira, après le quasi top nopapa.</ref>. Avec 600 dedans comme le montant de la contravention, et un 666... « moins une » !!!
Mais la note de l’accident, au final, s’est tout de même avérée sacrément salée. Du fait essentiellement des honoraires d’un avocat dont j’ai calculé, pour le peu de travail dont je me suis rendu compte, au final, que l’affaire avait représenté pour lui, que je l’avais payé l’équivalent de pas loin de trois cents euros de l’heure ! Et qui a dû se demander, lui-même, pourquoi je l’avais sollicité ! Mais peut-être cela a-t-il pesé dans la balance pour l’octroi, par le juge, d’une sanction financière aussi peu sévère... Amende, donc, à laquelle se sont ajoutés divers frais administratifs et… le coût de la voiture que j’ai dû payer à Ama, en remplacement de celle que j’avais pliée ! Denis a déniché, auprès de son ami Yves, garagiste, une Twingo jaune moutarde. Ama s’en amusait, à chaque fois qu’elle venait dans la conversation, prenant une espèce d’air snob pour dire : « J’ai une voiture jaune… moutaaarde ! ». La voiture d’Aita est un break Citroën blanc. Le véhicule de l’un-l’une des habitants-tantes de l’impasse d’Aita à Ondres, un carré bordé d’une petite dizaine de propriétés, est un break similaire à celui d’Aita mais jaune… moutaaarde, un jaune moutaaarde, toutefois, un peu plus clair, comme un mélange du modèle et du blanc de la voiture d’Aita et du jaune moutaaarde de la défunte de feu Ama. Aita a eu un accident... 5 ans plus tard, avec le fameux break blanc, sans aucun dommage pour lui, Dieu soit loué, malgré une collision assez violente puisqu’il a dû changer de voiture, pour... une Toyota Yaris, la même marque que celle d’Ama que je conduisais le maudiculeux 25 juillet 2015.


Mon avocat de Lapwent, lors de ma seule et unique entrevue avec lui en amont du procès, m’a relaté un certain nombre d’accidents du genre de celui qui nous occupait, croquis à l’appui, qu’il a esquissés en me parlant. Il a évoqué, dans son exposé, ce qu’il considérait comme une fâcheuse habitude des Gwadloupéyen-yèn (pas de « s » du pluriel, car c’est donc... du gwadloupéyen), au volant, consistant à céder le passage là où le code de la route ne le prévoit pas. Une attitude cependant fort appréciable, en cas de circulation dense et quand cela ne présente pas de danger, aux antipodes de celle des automobilistes d’autres latitudes, qui vendraient père et mère pour ne pas perdre trois secondes sur leur trajet. Mais il m’a alors cité l’exemple d’une dame de soixante ans qui s’était arrêtée sur la départementale, à la sortie du chef-lieu de Bastè<ref>Basse-Terre</ref>, à la pointe méridionale de l’île du même nom, pour laisser passer un motard qui attendait, à un stop, de s’y engager. À cet endroit-là, c’était pure folie. Le motard s’est lancé, et une voiture arrivée derrière celle de la dame, à toute allure, l’a fauché et l’a tué. Parti effectuer une course à une dizaine de kilomètres, après mon rendez-vous, j’ai croisé, à mon retour, sur le bord de la rocade entre Bémao<ref>Baie-Mahault</ref> et Lapwent, une voiture accidentée, complètement défoncée, comme on en voit... à tout casser dix fois dans sa vie.
'''''Autres fous du volant'''''


À la sortie du tribunal, après le procès, j’ai discuté avec un homo log, un homme qui aimait les hommes et qui avait été logisticien, dans l’humanitaire, comme moi. En vrai : je n’étais pas logisticien mais administrateur, bien que j’aie en effet également assumé ces fonctions, en Afghanistan, après le départ de mon Lolo log<ref>Pas mon Lolo d’amour de Baiona (revenu y vivre, avec femme et enfants), mais Laurent le logisticien de la mission de Kaboul. Quant au premier, je constate qu’il s’insère juste avant la note suivante sur le PD, alors que je m’apprêtais justement à écarter les doutes que son évocation ici et dans ces termes était susceptible de susciter... Ces « sus », maintenant... Pour mon Lol que j’avais cru ailleurs un instant (homophobe en) chef du LOL...</ref>, qui n’a pas été remplacé. Pour celui croisé sur les marches du palais c’était « homologue », bisû<ref>Bien sûr</ref>, que je voulais écrire, avant d’être de nouveau pris d’une irrésistible envie de blaguer. Après toutes ces frayeurs, qui oserait me le reprocher ? Que l’on s’attache plutôt à déduire la nature du métier du pas-homo pas-log : un traducteur comme moi (atacon !<ref>Attention au concon !</ref>), mais assermenté celui-là, venu assister un-une prévenu-nue (au tribunal, tout de même...). J’ai présenté une demande d’assermentation, suite à mon immatriculation à la Chambre de commerce et d’industrie de Saint-Martin, en 2004, aux services d’État concernés. Je l’ai obtenue, mais je devais la valider en réalisant un quota d’heures (payées au lance-pierre), pour l’administration, dans le cadre de procédures judiciaires impliquant, souvent, des migrants-grantes. Je ne demandais pas mieux. Dans le privé, une traduction assermentée peut être facturée au prix fort, sans compter les opportunités de travail supplémentaires que ce statut est susceptible de procurer. Elles ne m’ont cependant pas eu l’air si nombreuses que ça. Et plusieurs mois se sont écoulés sans qu’aucune sollicitation des autorités pour une mission ne me soit adressée. Début 2005 : bye-bye Saint-Martin. Manno et moi sommes partis poursuivre notre deux-bonhommes de chemin à Paris. J’ai été informé, peu après, que la gendarmerie de Saint-Martin avait tenté de me joindre. Ne pensant plus à mon assermentation, cela m’a un peu inquiété, sur le coup, puis j’ai réalisé que ce devait être, enfin, pour faire appel à mes services de traducteur et d’interprète. Trop tard, je m’étais déjà refait la malle. Ne m’étant jamais acquitté des missions requises pour pérenniser mon assermentation, j’en ai donc été déchu, et ne l’ai plus jamais demandée. Et si je le souhaitais de nouveau, il y aurait donc d’abord une petite mention dans mon casier judiciaire à tâcher d’obtenir qu’elle soit rayée !
De retour à mon appartement, après ce délestage, en le tribunal lapwentois, d’un gros poids, en ce 25 janvier, mon téléphone a sonné : c’était La Peyre, en partance pour la Thaïlande avec son coq gau... euh... François, et qui souhaitait que je lui communiquasse les coordonnées de mon coq siamois Nirut<ref>Nos coqs respectifs : nos compagnons de l’époque. Mais celle-ci, en ce qui concerne Nirut, c’est entre 2015 moins 17 et 2015 moins 12.</ref>. J’ai attrapé un carnet d’adresse, après avoir raccroché, dans lequel j’avais inscrit son adresse mail. Je me fabrique systématiquement, depuis la Thaïlande, un poste de travail auquel je puisse me tenir debout. En l’occurrence le plateau d’un meuble que j’ai confectionné, sur toute la longueur du mur de gauche d’une partie du salon, jusqu’à la baie, avec force tiroirs – multicolores bisû –, étagères et autres rangements : la banataluche de mon bur-U<ref>Branche latérale gauche de mon bureau en U</ref>. Soit la branche latérale gauche d’un U formé par le meuble en question, mon bureau parallèle à la baie et un autre bureau sur la droite, le tout solidement assemblé. Je tenais l’idée de génie du PD<ref>Poste debout</ref> de japu<ref>Je ne sais plus.</ref> où et qui. J’avais communiqué le truc à un Français rencontré dans le pays de mon premier PD, à sa grande joie, car il souffrait, lui aussi, de toujours devoir travailler assis. Il avait poussé ce crucu<ref>Cri du cœur</ref> : « Tu viens de me sauver la vie ! » À mon PD guadeloupéen, après avoir ouvert mon carnet à une page « au hasard », je l’ai posé sur mon pupitre en bois lui-même fait maison, à côté de mon ordinateur sur lequel j’étais occupé à une traduction. Je m’y suis de nouveau attelé, ne tournant le regard vers mon carnet que quel mutard. À la dernière ligne des deux pages sur lesquelles je l’avais ouvert était inscrit, en majuscules : TRIBUNAL PAP<ref>Pointe-à-Pitre</ref> ASSERMENTATION TRAD.


De retour à mon appartement, après ce délestage, en le tribunal lapwentoa, d’un gwo pwoa, en ce 25 janvier, mon téléphone a sonné : c’était La Peyre, en partance pour la Thaïlande avec son coq gau... euh... François, et qui souhaitait que je lui communiquasse les coordonnées de mon coq siamois Nirut<ref>Nos coqs respectifs : nos compagnons de l’époque. Mais celle-ci, en ce qui concerne Nirut, c’est entre 2015 moins 17 et 2015 moins 12.</ref>. J’ai attrapé un carnet d’adresse, après avoir raccroché, dans lequel j’avais inscrit son adresse mail. Je me fabrique systématiquement, depuis la Thaïlande, un poste de travail auquel je puisse me tenir debout, en l’occurrence le plateau d’un meuble que j’ai confectionné, sur toute la longueur du mur de gauche d’une partie du salon, jusqu’à la baie, avec force tiroirs – multicolores bisû –, étagères et autres rangements : la banataluche de mon bur-U<ref>Attention au concon !</ref>, soit la branche latérale gauche d’un U formé par le meuble en question, mon bureau parallèle à la baie et un autre bureau sur la droite, le tout solidement assemblé. Je tenais l’idée de génie du PD<ref>Poste debout</ref> de japu<ref>Je ne sais plus.</ref> où et qui. J’avais communiqué le truc à un Français rencontré dans le pays de mon premier PD, à sa grande joie, car il souffrait, lui aussi, de toujours devoir travailler assis. Il avait poussé ce crucu<ref>Cri du cœur</ref> : « Tu viens de me sauver la vie ! ». À mon PD guadeloupéen, après avoir ouvert mon carnet à une page « au hasard », je l’ai posé sur mon pupitre en bois lui-même fait maison, à côté de mon ordinateur sur lequel j’étais occupé à une traduction. Je m’y suis de nouveau attelé, ne tournant le regard vers mon carnet que quel mutard. À la dernière ligne des deux pages sur lesquelles je l’avais ouvert était inscrit, en majuscules : TRIBUNAL PAP<ref>Pointe-à-Pitre</ref> ASSERMENTATION TRAD.
Un matin d’avril 2016, avant le procès, à Baiona, où j’avais entrepris des démarches pour qu’il eût lieu dans ma ville natale, mais en vain, je pensais très fort, depuis mon réveil, à l’avocat que j’avais tenté d’y joindre à plusieurs reprises, par téléphone, sans succès. J’ai décidé de l’enculer (pas de colère, non, car je rappelle que ça n’est pas du français). Et j’ai entendu, dès que j’ai allumé la radio : « Les deux-roues représentent 2 % du trafic mais 23 % des accidents et 45 % des accidents mortels. » Peu après mon relou (pas l’avocat, puisque je le rappelle…), un jeune employé du restaurant le Rosini (ni lui), à l’entrée de ma résidence, s’est gravement blessé dans un accident de moto. Le mois suivant, j’ai à mon tour de nouveau été impliqué dans un accident. J’étais arrêté, au volant de ma voiture, à l’entrée d’un grand rond-point de la zone industrielle de Jarry – la troisième en importance de France et de ses colonies, dans la commune de Bémao<ref>Baie-Mahault</ref> limitrophe de Lapwent –, en attendant de pouvoir m’y engager. À l’embranchement précédent, une voiture qui s’était trop précocement avancée a manqué d’en percuter une autre qui arrivait à vive allure, et qui a dû bifurquer pour l’éviter. Klaxon. Jurons. Elle ne s’est pas arrêtée.


Un matin d’avril 2016, avant le procès, à Baiona, où j’avais entrepris des démarches pour qu’il ait lieu dans ma ville natale mais en vain, je pensais très fort, depuis mon réveil, à l’avocat que j’avais tenté d’y joindre à plusieurs reprises, par téléphone, sans succès. J’ai décidé de lui envoyer un cul. Et j’ai entendu, dès que j’ai allumé la radio : « Les deux roues représentent 2 % du trafic mais 23 % des accidents et 45 % des accidents mortels ». Peu après mon relou, un jeune employé du restaurant le Rosini, à l’entrée de ma résidence, s’est gravement blessé dans un accident de moto. Le mois suivant, j’ai à mon tour de nouveau été impliqué dans un accident. J’étais arrêté, au volant de ma voiture, à l’entrée d’un grand rond-point de la zone industrielle de Jarry – la troisième en importance de France et de ses colonies, dans la commune de Bémao<ref>Baie-Mahault</ref> limitrophe de Lapwent –, en attendant de pouvoir m’y engager. À l’embranchement précédent, une voiture qui s’était avancée trop précocement a manqué d’en percuter une autre qui arrivait à vive allure, et qui a dû bifurquer pour l’éviter. Elle a poursuivi sa route, son conducteur ne manquant pas de klaxonner et de pester ce qu’il fallait. La voiture entrée imprudemment dans le rond-point a perdu le contrôle, et je l’ai vu foncer droit sur moi. Je n’ai pas pu bouger, les automobilistes continuant de tournoyer devant moi et m’empêchant de passer. Pendant les trois secondes qu’il a fallu à la voiture pour parvenir jusqu’à la mienne, je me suis préparé au pire, à un choc violent, mais à part le bruit, qui n’a même pas été si considérable, j’ai eu l’impression – j’aurais presque été déçu –, de ne pas sentir la moindre... vibration. La vitesse à laquelle le projectile d’une tonne m’a percuté ne devait certes pas dépasser trente ou quarante kilomètres à l’heure, mais ce test grandeur nature de la technologie d’absorption des chocs m’a... épaté. À ce même emplacement, exactement, de la survenue de ce nouveau grand frisson, c’était une voiture avec on zanmi gwadloupéyen, un ami guadeloupéen, Jean-Marc, dedans, que j’avais vu passer (en trombe), quel jutôt ! Depuis sa place du passager, à travers sa vitre ouverte, il m’avait fait un grand signe, dans un « Hey !!! » et un grand sourire, mais je lui avais trouvé une drôle de tête, comme s’il était bourré ou shooté, alors qu’il n’y a pas plus sain de corps et... d’Esprit que lui ! Il est un de mes Gramessies<ref>Grands-grandes Messagers-gères de Dieu</ref> ! Il est danseur, sportif, ne boit quasiment pas... Mais il avait, ce jour-là, comme un air satanique...
La voiture entrée imprudemment dans le rond-point a perdu le contrôle, et je l’ai vue foncer droit sur moi. Je n’ai pas pu bouger, les automobilistes continuant de tournoyer devant moi et m’empêchant de passer. Pendant les trois secondes qu’il a fallu à la voiture pour parvenir jusqu’à la mienne, je me suis préparé au pire, à un choc violent, mais à part le bruit, qui n’a même pas été si considérable, j’ai eu l’impression – j’aurais presque été déçu – de ne pas sentir la moindre... vibration. La vitesse à laquelle le projectile d’une tonne m’a percuté ne devait certes pas dépasser trente ou quarante kilomètres à l’heure, mais ce test grandeur nature de la technologie d’absorption des chocs m’a... épaté. À ce même emplacement, exactement, de la survenue de ce nouveau grand frisson, c’était une voiture avec on zanmi gwadloupéyen, Jean-Marc, dedans, que j’avais vu passer (en trombe), quel jutôt ! Depuis sa place du passager, à travers sa vitre ouverte, il m’avait fait un grand signe, dans un « hey !!! » et un grand sourire, mais je lui avais trouvé une drôle de tête, comme s’il était bourré ou shooté, alors qu’il n’y a pas plus sain de corps et... d’Esprit que lui ! Il est un de mes Gramessies<ref>Grands-grandes Messagers-gères de Dieu</ref> ! Il est danseur, sportif, ne boit quasiment pas... Mais il avait, ce jour-là, comme un air satanique...


Sorti de ma voiture, après le carton, je me suis exclamé à l’adresse du jeune conducteur qui venait de manquer de me massacrer et de son copilote, quand je me suis retrouvé face à eux : « La technologie d’absorption des chocs, ça alors, c’est impressionnant ! ». En vrai : le temps de descendre de mon véhicule et de me diriger vers le leur, qui avait terminé sa course quelques mètres plus loin sur le terre-plein entre les deux doubles voies après avoir ricoché, légèrement en biais heureusement, sur ma Dacia, une dame avait rejoint les deux jeunes hommes. « Madame ? Vous êtes... ? », lui ai-je demandé. C’était la mère du conducteur, qui passait en voiture !!! Et il ne s’était pas écoulé dix secondes depuis le choc qu’elle avait eu le temps de se garer et de venir jusqu’à son fils... C’était quelle dimension encore ??? On va me dire que je fabule, ou que j’en rajoute, après !!! La maman du 30/03/99 qui venait de foncer dans un 30/09/69<ref>Outre les six mois pile séparant le 30/03 du 30/09, à l’instar des six mois pile entre le 25/07 de mon accident à Angelu et le 25/01 du procès à Lapwent, le 30 commun à nos deux dates de naissance correspondait également au nombre d’années entre nos années de naissance respectives. Nuripala nucudura : 123. 1, 2, 3, nous irons au bois ? Loin des routes et des carrefours giratoires ? Angelu : « T’es bête. Non, c’est encore ma petite touche personnelle supplémentaire, avec cette série en 3, après tous ces 3, pour souligner le caractère extraordinaire de ces synchronicités qui... animent tes journées ». (*Prononcé « Anguélou » comme pour la voisine de Baiona [« Baïona »], c’est ainsi, également, que se prénomme mon Anar [mon Ange Gardien]).</ref> (nos dates de naissance respectives) m’a de surcroît précisé : « Je n’étais pas du tout censée passer par là » !!! J’avais opiné la veille au téléphone avec Manno : « Je n’ai pas porté de croix basque depuis longtemps. C’est pour ça qu’il ne m’arrive que des merdes ! ». Une de mes premières m’a été dérobée, à vingt-six ans, par un génocidaire rwandais. Le père du conducteur m’a appelé, le lendemain (de l’accident, pas de mon braquage par le génocidaire rwandais), afin de me présenter ses excuses pour son fils, dont il m’a déclaré lui avoir déjà dit qu’il « conduisait trop vite ». Il allait pour le moins démarrer sa vie d’automobiliste avec un beau malus.  
Sorti de ma voiture, après le carton, je me suis exclamé à l’adresse du jeune conducteur qui venait de manquer de me massacrer et de son copilote, quand je me suis retrouvé face à eux : « La technologie d’absorption des chocs, ça alors, c’est impressionnant ! » En vrai : le temps de descendre de mon véhicule et de me diriger vers le leur, qui avait terminé sa course quelques mètres plus loin sur le terre-plein entre les deux doubles voies après avoir ricoché, légèrement en biais heureusement, sur ma Dacia, une dame avait rejoint les deux jeunes hommes. « Madame ? Vous êtes... ? » lui ai-je demandé. C’était la mère du conducteur, qui passait en voiture !!! Et il ne s’était pas écoulé dix secondes depuis le choc qu’elle avait eu le temps de se garer et de venir jusqu’à son fils... C’était quelle dimension encore ??? On va me dire que je fabule, ou que j’en rajoute, après !!! La maman du 30/03/99 qui venait de foncer dans un 30/09/69<ref>Outre les six mois pile séparant le 30/03 du 30/09, à l’instar des six mois pile entre le 25/07 de mon accident à Angelu et le 25/01 du procès à Lapwent, le 30 commun à nos deux dates de naissance correspondait également au nombre d’années entre nos années de naissance respectives. Nuripala nucudura : 123. 1, 2, 3, nous irons au bois ? Loin des routes et des carrefours giratoires ? Angelu : « T’es bête. Non, c’est encore ma petite touche personnelle supplémentaire, avec cette série en 3, après tous ces 3, pour souligner le caractère extraordinaire de ces synchronicités qui... animent tes journées. » (*Prononcé « Anguélou » comme pour la voisine de Baiona [« Baïona »], c’est ainsi, également, que se prénomme mon Anar [mon Ange Gardien]).</ref> (nos dates de naissance respectives) m’a de surcroît précisé : « Je n’étais pas du tout censée passer par là » !!! J’avais opiné la veille au téléphone avec Manno : « Je n’ai pas porté de croix basque depuis longtemps. C’est pour ça qu’il ne m’arrive que des merdes ! » Une de mes premières m’a été dérobée, à vingt-six ans, par un génocidaire rwandais. Le père du conducteur m’a appelé, le lendemain (de l’accident, pas de mon braquage par le génocidaire rwandais), afin de me présenter ses excuses pour son fils, dont il m’a déclaré lui avoir déjà dit qu’il « conduisait trop vite ». Il allait pour le moins démarrer sa vie d’automobiliste avec un beau malus.  


Joies de la conduite encore, quel jutôt, un type avait manqué de peu d’emboutir ma voiture en reculant, de même que plus tard au cours de la même journée, un de ces fous furieux bien du cru est arrivé en trombe derrière moi, zigzaguant entre les véhicules, au niveau d’une voie d’accès à la départementale particulièrement dangereuse. Retour à Jarry, le lendemain, où j’ai moi-même involontairement grillé une priorité... dans un rond-point. Le conducteur, que j’ai trouvé le moyen d’invectiver, ayant dans un premier temps jugé qu’il était en tort, m’a alors suivi jusqu’au magasin de matériaux où je me rendais, pour me passer un savon. Je me suis platement excusé. Mon bois pour ma B3 embarqué, j’ai repris cette activité, conduire, la plus dangereuse, et de loin, à laquelle nous nous livrons tous-toutes quotidiennement. De retour dans le même rond-point, deux automobilistes se sont imprudemment placés côte à côte pour se parler, quelques secondes, et au... rond-point suivant, une fourgonnette remorquant une voiture a brusquement freiné, dans un vacarme provoqué par la barre et les deux véhicules en s’entrechoquant. Le même jour, quel hutard, depuis une table de la terrasse de l’hôtel de la pabachi, j’ai ainsi répondu à un SMS de Manno dans lequel il me parlait d’un rêve de serpent qu’il avait fait dans la nuit : « Je suis sûr que nous avons une bonne étoile, plus forte que tout ». Un chat noir est alors passé derrière la chaise sur laquelle j’étais assis. Enfin, alors que je repensais, chez moi, à la voiture qui m’avait foncé dessus à Jarry, cette phrase a été prononcée à la radio, à propos du massacre de Nice : « Il y a tout juste un an, un camion fonçait sur la foule ».
Joies de la conduite encore, quel jutôt, un type avait manqué de peu d’emboutir ma voiture en reculant, de même que plus tard au cours de la même journée, un de ces fous furieux bien du cru est arrivé en trombe derrière moi, zigzaguant entre les véhicules, au niveau d’une voie d’accès à la départementale particulièrement dangereuse. Retour à Jarry, le lendemain, où j’ai moi-même involontairement grillé une priorité... dans un rond-point. Le conducteur, que j’ai trouvé le moyen d’invectiver, ayant dans un premier temps jugé qu’il était en tort, m’a alors suivi jusqu’au magasin de matériaux où je me rendais, pour me passer un savon. Je me suis platement excusé. Mon bois pour ma B3 embarqué, j’ai repris cette activité, conduire, la plus dangereuse, et de loin, à laquelle nous nous livrons tous-toutes quotidiennement. De retour dans le même rond-point, deux automobilistes se sont imprudemment placés côte à côte pour se parler, quelques secondes, et au... rond-point suivant, une fourgonnette remorquant une voiture a brusquement freiné, dans un vacarme provoqué par la barre et les deux véhicules en s’entrechoquant. Le même jour, quel hutard, depuis une table de la terrasse de l’hôtel de la pabachi, j’ai ainsi répondu à un SMS de Manno dans lequel il me parlait d’un rêve de serpent qu’il avait fait dans la nuit : « Je suis sûr que nous avons une bonne étoile, plus forte que tout. » Un chat noir est alors passé derrière la chaise sur laquelle j’étais assis. Enfin, alors que je repensais, chez moi, à la voiture qui m’avait foncé dessus à Jarry, cette phrase a été prononcée à la radio, à propos du massacre de Nice : « Il y a tout juste un an, un camion fonçait sur la foule. »


::'''{Gapachou 9 :''' '''[A]''' ''Atacon !'' = Attention au concon ! '''[B]''' ''Banataluche de mon bur-U'' = Branche latérale gauche de mon bureau en U ; ''Bisû'' = bien sûr '''[C]''' ''Chira'' = chiffre plutôt sympa ; ''Crucu'' = cri du cœur '''[G]''' ''Gapachou'' = ''diminutif'' de Gamou-pa-fraichou (Glossaire modoupaïen-français de/du chamou) ; ''Gramessies'' = Grands-grandes Messagers-gères de Dieu '''[I]''' ''Ipacool'' = imparfait du conditionnel (Modou niak [nimportnawak], car point d’imparfait du conditionnel mais un conditionnel passé ; modou tout de même conservé parce que toc [trop cool].) '''[J]''' ''Japu'' = Je ne sais plus '''[M]''' ''Modoupa'' = ''Mon Dieu, Mon Bouddha et Patata'' ; ''Morabnodem baduf'' = Mon regard est tombé sur ce nombre de mots/ces statistiques en bas du fichier '''[N]''' ''Nopapa'' = Nombre plutôt pas sympa ; ''Nuripala nucudura'' = Numéro pris par la note de bas de page dans un repassage '''[Q]''' ''Quel hutard'' = Quelques heures plus tard '''[V]''' ''Vilin'' = Voir plus loin'''}'''
::'''{Gapachou 9 :''' '''[A]''' ''Atacon !'' = Attention au concon ! '''[B]''' ''Banataluche de mon bur-U'' = Branche latérale gauche de mon bureau en U ; ''Bisû'' = bien sûr '''[C]''' ''Chira'' = chiffre plutôt sympa ; ''Crucu'' = cri du cœur '''[G]''' ''Gapachou'' = ''diminutif'' de Gamou-pa-fraichou (Glossaire modoupaïen-français de/du chamou) ; ''Gramessies'' = Grands-grandes Messagers-gères de Dieu '''[I]''' ''Ipacool'' = imparfait du conditionnel (Modou niak [nimportnawak], car point d’imparfait du conditionnel mais un conditionnel passé ; modou tout de même conservé parce que toc [trop cool].) '''[J]''' ''Japu'' = Je ne sais plus '''[M]''' ''Modoupa'' = ''Mon Dieu, Mon Bouddha et Patata'' ; ''Morabnodem baduf'' = Mon regard est tombé sur ce nombre de mots/ces statistiques en bas du fichier '''[N]''' ''Nopapa'' = Nombre plutôt pas sympa ; ''Nuripala nucudura'' = Numéro pris par la note de bas de page dans un repassage '''[Q]''' ''Quel hutard'' = Quelques heures plus tard '''[V]''' ''Vilin'' = Voir plus loin'''}'''

Version actuelle datée du 24 mars 2025 à 12:29

Ah ! Que ne suis-je rentré, bien sagement, à l’issue d’une si belle après-midi et soirée ?

Sur la route également, vingt-huit ans plus tard, le samedi 25 juillet 2015, j’ai de nouveau frôlé le drame. L’après-midi a commencé ondartzan, Angeluan, nere lagunekin[1], avec entre autres Yoyo, Lolo, Okio et Ibantxo. Je suis ensuite passé, avec ce dernier, chez Amaia et Kiki. Puis nous avons poursuivi notre circuit, tous les deux, chez Denis, qui résidait alors dans la même vaste et labyrinthique commune, mais à quelques encablures seulement. Maia et sa fille Swani s’y trouvaient elles aussi. Nous avons d’abord bu des coups sur la terrasse de l’appartement de plain-pied de Denis. Puis nous avons sorti les boules de pétanque et avons entamé une partie dans la cour de la résidence avec laquelle elle communiquait. Denis m’avait parlé d’un conflit naissant avec son voisin, un... Xavier, qui s’était plaint du bruit et du fait « qu’on squatte les parties communes ». Pendant qu’Iban et moi administrions leur raclée à Maia et Swani – celle-ci nous ayant quand-même demandé si le but du jeu était de viser la « balle » (le cochonnet) –, j’ai entendu que ça chauffait, derrière, entre mon frère et un jeune homme dont j’ai immédiatement compris, quand je me suis retourné, qu’il s’agissait du Xavier en question. La pétanque dans les « parties communes », c’est certain, ça a dû l’énerver ! J’ai jeté mes boules à terre et me suis exclamé : « Maintenant, ça suffit ! » Je me suis interposé, la température est un peu retombée, les deux voisins ont continué de parlementer, et Xavier a fini par s’en aller. Denis m’a appris, par la suite, qu’ils s’étaient réconciliés. Mais j’avais dû repartir chargé des ondes négatives un instant émises par mon homonyme chauffé à blanc, car après les boules de pétanque, je ne le savais pas mais, quel hutard[2], il allait m’en pousser d’énOOOrmes !

Iban eta ni avons enchaîné sur le Petit Bayonne, où nous sommes restés jusqu’à la fermeture des bars. Mais la formule n’aurait pas été complète sans une virée en boîte. Je suis passé à l’Aréna, à quelques centaines de mètres où, en termes de musique, de clientèle, très peu nombreuse, et d’ambiance, c’était la misère la plus totale. J’ai donc repris la rosoumisute pour Meharitze avec la Toyota Yaris d’Ama que j’utilisais quand je séjournais chez elle.

[Dern-6-è-re relecture. À ce stade de dépadadoudage (dépassement de la Date de Fin de Modoupa), je ne peux outrepasser tous mes droits. Créer, par exemple, de nouvelles nobapas. D’où cette scission de paragraphe, avec entrecrochetage et, allez, italique. Deux choses : la « rosoumisute ». Je n’en croise la route que là. Ça m’a bien fait rire. J’ai une petite idée de la manière dont elle s’est construte, mais passons. Qui sait, « reprendre la rosoumisute » resterait peut-être dans le vocabulaire, si j’avais « quelques » lecteurs-trices, pour l’idée de reprendre la route quand on ferait mieux d’aller se coucher (voir la sute) ? Et cette histoire d’utilisation de la voiture d’Ama après, juste avant, l’histoire d’utilisation de la voiture d’Ama. Le mélange des deux ça donnerait quoi, une poire à la moutarde ? C’est un Yves (encore !) qui amène, plus avant, l’ingrédient. Je retourne chercher, pour l’y ajouter, mon jaune de tout à l’heure ?]

Je n’étais en réalité pas très en forme, et aurais vraiment pu – et surtout dû[3] – me passer de ce supplément [aller me coucher]. Je suis allé au Copacabana, ne pensant même pas au Caveau, la boîte (semi) gay où je me suis tant d’autres fois éclaté. C’était minable là aussi, bondé, mais de gamins-mines uniquement et, au bout d’à peine une heure, j’ai décidé de rentrer. Aux deux tiers des quelque huit kilomètres séparant Meharitze de Baiona, sur l’avenue de Biarritz, à la limite entre Angelu et Baiona, j’ai dû tourner à droite, au niveau d’un feu, en direction du Polo Beyris et du quartier Saint-Léon de la Villa Arans. Ayant donc quelques... si peu... verres dans le nez, je conduisais avec la plus extrême prudence, sans jamais dépasser si ce n’est même égaler la vitesse limite autorisée. Il était aux alentours de cinq heures du matin, il faisait jour, un temps magnifique. Je me souviens d’absolument tous les détails, y compris qu’un bus est passé sur la voie d’en face, au moment où je m’approchais du feu, puis qu’il a fait halte à un arrêt, et qu’à part le bus en question aucun véhicule ne circulait sur les centaines de mètres visibles devant et derrière moi, ce que j’ai constaté en regardant dans le rétroviseur avant de tourner. J’ai donc cru pouvoir me passer… de clignotant.

Alors que je commençais à bifurquer, tout d’un coup ce cri : « Putaiiiiiin !!!!! » Suivi d’un grand fracas. Et j’ai vu un homme dans une combinaison noire voler. La vie, un instant, s’est arrêtée. J’ai pensé que je l’avais tué. Il a atterri une dizaine de mètres plus loin… dans de l’herbe, entre le trottoir et la clôture en PVC du parc d’une résidence. Je me suis dirigé vers l’individu, la trentaine, casqué et vêtu de sa combinaison de motard, dont la moto était couchée sur la chaussée à quelques mètres à droite de mon véhicule. Il a commencé à m’insulter. Je lui ai demandé de se calmer, portant ma main à son épaule et lui disant sur le ton le plus apaisant que tout ce qui comptait était maintenant de savoir comment il allait. « Vous avez mal ? » lui ai-je demandé. « Ouiii !!! À la jambe !!!... » m’a-t-il répondu. Je ne l’avais pas vu arriver car il avait surgi, sur ma droite, dans une voie de bus. Comme me l’a par la suite expliqué mon avocat, en Gwadloup, mon cerveau était programmé pour détecter la présence… d’un bus, ou d’une voiture, mais certainement pas d’un deux-roues. Mais, surtout, il se trouvait alors loin derrière moi, distance qu’il a franchie, à la très grande vitesse à laquelle il devait rouler, en un éclair. Une dame témoin de la scène venue du trottoir d’en face s’est assise à côté de lui. Je les ai laissé-sée tous les deux, me postant un peu en aval où, sur mon téléphone portable, j’ai appelé les secours puis la police.

À l'arrivée de celle-ci, j’ai été soumis à un alcootest, puis emmené au commissariat de Baiona à deux pas des Allées Paulmy, où mon procès-verbal a été dressé. Je n’ai pas été autorisé à rentrer à pied. Un taxi m’a été commandé pour parcourir les quelques centaines de mètres qu’il restait à parcourir jusqu’à la Villa Arans. Dans l’après-midi, à la maison, catastrophé et en pleurs, j’ai chaudement été réconforté par tout le monde, ainsi qu’au téléphone par Manno. L’atmosphère était toute en bienveillance et amour pour moi. Mes anges, après les démons du petit matin, avaient pris le relais. Assis avec Graxiana et Jan-Pierra à la table de leur jardin, je leur ai entre autres clamé depuis mes trois pieds sous terre qu’il n’y aurait pas de Fêtes de Bayonne pour moi cette année. Le lancer traditionnel des « clés de la ville » avait lieu le mercredi suivant ! Ça me paraissait évident : il ne pouvait, me concernant, dans ces conditions, en être question ! Et j’ai presque été étonné d’entendre mes doux-douce voisin-zine, dont le seul souci était manifestement de me voir me relever du choc, m’affirmer que me priver de fêtes n’allait rien changer.

Le diable s’était vu mettre des bâtons dans les roues de sa moto maléfique dès que celle-ci avait heurté ma voiture de plein fouet, détruisant sa portière, son aile et sa roue avant droite. Pour elle c’était terminé. Mais je m’en suis tiré sans le moindre bobo. Et le motard, à un ou deux mètres près, ne s’est pas écrasé sur le bitume ou sur la bordure du trottoir, mais sur de l’herbe ! Et ne s’est pas fracassé sur une barrière. Dans un cas comme dans l’autre, bardé de tous les équipements de protection nécessaires, il ne se serait certainement pas tué, mais aurait pu bien plus gravement se blesser. Il n’a souffert que d’une fracture à la jambe l’ayant contraint à seulement quelques jours d’arrêt de travail. Sur le plan du code de la route, hormis mon omission du clignotant, il était à trois mille pour cent en tort.

Mais mon alcoolémie, mesurée à un gramme dix par litre de sang, me rendait passible, en théorie… de quarante-cinq mille euros d’amende et de trois ans de prison ! Ainsi m’en avait avisé Jean-Jacques, le neveu d’Aita, l’avocat « de la famille », qui avait également assisté Denis, une trentaine d’années auparavant [D6 : 15:23, le 23/3, là], après que le frangin avait lui-même renversé un type, un été, au retour des fêtes de Larresoro[4]. Ce dernier avait eu l’excellente idée de marcher, dans le noir le plus complet, en plein milieu de la petite route en lacets qui descend du bled jusqu’à la nationale. La victime n’avait de même heureusement souffert « que » d’une... fracture de la jambe ! Et s’en était bien remis. L’affaire s’était tout de même avérée assez éprouvante et compliquée, pour Denis, plus que pour moi encore, car il avait été encouragé par les amis qui se trouvaient avec lui à bord de son véhicule... à fuir ! Mais il s’était rendu au commissariat dès son retour à Baiona, et la procédure avait finalement pu ne pas trop mal se solder.


Enfin, le procès ! Un jugement… ouf !!!... plutôt clément. Une note assez salée cependant.

Dans ma mienne à moi, d’affaire, la période la plus difficile a été celle qui a immédiatement suivi l’accident, jusqu’à ce que j’apprisse, enfin, que le chauffard n’avait été que légèrement blessé et qu’il ne portait pas plainte. Il n’ignorait certainement pas la gravité de son propre délit, eu égard en particulier à la vitesse à laquelle il roulait quand il a propulsé son engin sur ma voiture, soit cinquante kilomètres à l’heure… à mon avis quasiment multipliés par deux, sur son circuit de formule 2-roues de la nationale, aux aurores, libre de tout trafic. L’accident, qui aurait pu s’avérer un terrible drame, pour les deux victimes et leurs proches, a produit les conséquences les moins dommageables imaginables. Le Plan de la Matrice n’avait à n’en pas douter d’autre but que de m’adresser un formidable avertissement. En dépit de craintes que la sévérité de la peine potentiellement applicable a empêché de totalement s’effacer de mon esprit, j’ai appliqué au mieux la règle consistant à ne pas se laisser envahir par une inquiétude aussi toxique qu’inutile. J’ai tâché de ne plus trop penser à tout ça, hormis pour toutes les démarches qui ont suivi en vue de la tenue du procès.

Celui-ci a eu lieu le 25 janvier 2017, un an et six mois jour pour jour après les faits, au tribunal de grande instance de Lapwent[5]. Je n’ai rien pu contre l’angoisse, que j’avais jusqu’alors tenue en respect, pendant les quelques vingt-quatre heures qui l’ont précédé. J’avais sollicité les services d’un avocat, ne serait-ce que pour ne pas sembler, devant le tribunal, ne pas prendre l’affaire au sérieux. J’étais le seul Blanc, dans la salle d’audience, où j’ai assisté, en direct, à une chronique de la misère. Tous les prévenus (exclusivement mâles), qui comparaissaient, entre autres, pour des faits de violence sexuelle, étaient des détenus menottés et escortés par des policiers. Ils étaient avant tout à ce point prisonniers de leur condition et de leur déchéance qu’aucun d’eux n’a tenté de démontrer le moindre soupçon de prise de conscience de ses méfaits, et de sa volonté d’aller de l’avant, de nature à susciter la clémence du juge.

Et, comme à Baiona dans l’affaire du Château Neuf et de la supérette d’Heleta, l’arrivée à la barre du petit Blanc bien propre sur lui a déclenché les rires de l’assemblée, qui ont retenti jusqu’à Tombouctou. Non, là c’était plus sérieux et, à l’inverse de ceux qui m’ont précédé, le mea culpa et un profil bas, avec tout de même un exposé des circonstances atténuantes qui me semblaient devoir être retenues, ont constitué les ingrédients de mon intervention. Mon avocat a ensuite livré sa plaidoirie, dont une demande de non-inscription de mon infraction au casier judiciaire, qui comporte trois bulletins, celle-ci devant l’être dans celui des délits les moins graves. Le juge n’a pas accédé à sa requête, déclarant qu’il conviendrait que je présentasse au tribunal, en cas de nécessité pour des raisons professionnelles ou autres, une « requête en effacement ».

Puis, enfin, le verdict, un an et demi après le cri, le bruit et l’effrayante vision d’un homme projeté dans les airs et sur le point de s’écraser : trois mois de suspension du permis de conduire déjà effectués, et six cents euros d’amende. Le permis m’a en effet été retiré, pour ladite période, immédiatement après l’accident. Un permis provisoire m’a été délivré à l’issue de ce délai, puis un permis définitif, un an plus tard, après une visite médicale. Le spectre de la prison, malgré un risque zéro d’une telle peine, et de manière donc totalement irrationnelle, jusqu’au procès, n’est jamais complètement sorti de ma tête. Mais j’ai craint, le plus, le montant de la contravention. J’ai très agréablement été surpris de ce qu’il ne fût pas plus élevé. C’étaient les soldes, en plus ! Il y avait... vingt pour cent de remise si je m’en acquittais immédiatement ! Jamais je n’ai rien payé avec autant de joie et d’empressement !!!

Ce dès ma sortie de la salle d’audience, dans le bureau d’une fonctionnaire du tribunal, qui m’a fait miroiter une faille. « Oh, oui ! Une faille ! » ai-je commencé à fantasmer. « Une faille spatio-temporelle? » ai-je continué de fantasmer. « Non, Monsieur Renard, ne rêvez pas ! » m’a répondu la dame. En vrai : elle était juridique, à propos de la question de mon retrait de points à venir. La décision relevait de l’administration et non du juge, et j’ai interrogé mon interlocutrice sur les démarches à envisager pour en récupérer une fois qu’il m’en aurait été défalqué un maximum comme je le craignais. Il m’en restait alors neuf. J’en avais perdu trois, peu avant l’accident, pour un stupide non-port de la ceinture sur quelques centaines de mètres à parcourir entre... les Allées Paulmy et chez ma mère. La fonctionnaire supputa une non-rétroactivité de la loi qui avait instauré le permis à points, en 1992, et ne pouvait, de ce fait, s’appliquer à mon permis de conduire obtenu en 1988. Telle était la rumeur ainsi colportée au sein même d’instances judiciaires ! Alors que c’est totalement faux. C’est la Légende n° 2 de MDMBP, après celle des cellules rétroactives... euh... des cellules du corps qui se rétractent... euh... se régénèrent tous les sept ans.

Mais, finalement, aucun point, pour ce délit, ne m’a été retiré !!! Les trois points de la ceinture m’ont été rétrocédés, un an plus tard, et mon permis en a alors de nouveau comporté douze !!! J’ai donc même pu me payer le luxe... d’en offrir un à Aita, en me déclarant le conducteur de son véhicule le jour où il a été flashé pour avoir roulé, sur le B.A.B. (cas n° 3 ; très, très gentil celui-là), à cinquante... 3 au lieu de cinquante kilomètres à l’heure. Je lui ai écrit : « Je viens de régler l’amende de ton excès de vitesse du 25/10/2018 à 20h18. Je note au passage la coïncidence entre 2018 et 20h18... Une amende et le point de mon papa que je prends en charge : il ne pouvait pas ne pas se produire un petit quelque-chose du genre ! Ce sera ton Noël et tes étrennes ! Un cadeau comme un autre ! Pas très glamour, mais c’est du fond du cœur ! » Mais ce que je n’avais pas relevé, c’est qu’en plus, son infraction avait eu lieu le 25 ! Comme mon accident, ET mon procès ! Et morabnodem baduf[6], un mois plus tard, après m’être fendu de tout un topo auprès de Manno sur mon accident à la fois diabolique et miraculeux, quand j’ai repris une traduction en cours, tout en songeant au montant inespéré de ma contravention de six-cent euros : 37 665[7]. Avec 600 dedans comme le montant de la contravention, et un 666... « moins une » !!!

Mais la note de l’accident, au final, s’est tout de même avérée sacrément salée. Du fait essentiellement des honoraires d’un avocat dont j’ai calculé, pour le peu de travail dont je me suis rendu compte, au final, que l’affaire avait représenté pour lui, que je l’avais payé l’équivalent de pas loin de trois cents euros de l’heure ! Et qui a dû se demander, lui-même, pourquoi je l’avais sollicité ! Mais peut-être cela a-t-il pesé dans la balance pour l’octroi, par le juge, d’une sanction financière aussi peu sévère... Amende, donc, à laquelle se sont ajoutés divers frais administratifs et… le coût de la voiture que j’ai dû payer à Ama, en remplacement de celle que j’avais pliée ! Denis a déniché, auprès de son ami Yves, garagiste, une Twingo jaune moutarde. Ama s’en amusait, à chaque fois qu’elle venait dans la conversation, prenant une espèce d’air snob pour dire : « J’ai une voiture jaune… moutaaarde ! » La voiture d’Aita est un break Citroën blanc. Le véhicule de l’un-l’une des habitants-tantes de l’impasse d’Aita à Ondres, un carré bordé d’une petite dizaine de propriétés, est un break similaire à celui d’Aita mais jaune… moutaaarde, un jaune moutaaarde, toutefois, un peu plus clair, comme un mélange du modèle et du blanc de la voiture d’Aita et du jaune moutaaarde de la défunte de feu Ama. [C’est le chapitre des... mélanges... qui « tuent », ou pas.] Aita a eu un accident... 5 ans plus tard, avec le fameux break blanc, sans aucun dommage pour lui, Dieu soit loué, malgré une collision assez violente puisqu’il a dû changer de voiture, pour... une Toyota Yaris, la même marque que celle du maudiculeux 25 juillet 2015 !

Mon avocat de Lapwent, lors de ma seule et unique entrevue avec lui en amont du procès, m’a relaté un certain nombre d’accidents du genre de celui qui nous occupait, croquis à l’appui, qu’il a esquissé en me parlant. Il a évoqué, dans son exposé, ce qu’il considérait comme une fâcheuse habitude des Gwadloupéyen-yèn (pas de « s » du pluriel, car c’est donc... du gwadloupéyen), au volant, consistant à céder le passage là où le code de la route ne le prévoit pas. Une attitude fort appréciable, en cas de circulation dense et quand cela ne présente pas de danger, aux antipodes de celle des automobilistes d’autres latitudes, qui vendraient père et mère pour ne pas perdre trois secondes sur leur trajet. Mais il m’a alors cité l’exemple d’une dame de soixante ans qui s’était arrêtée sur la départementale, à la sortie du chef-lieu de Bastè[8], à la pointe méridionale de l’île du même nom, pour laisser passer un... motard (beaucoup moins de pot il et elle allaient avoir...) qui attendait, à un stop, de s’y engager. À cet endroit-là, c’était pure folie. Le motard s’est lancé, et une voiture arrivée derrière celle de la dame, à toute allure, l’a fauché. Horreur, malheur, il est mort... celui-là... Parti effectuer une course à une dizaine de kilomètres, après mon rendez-vous, j’ai croisé, à mon retour, sur le bord de la rocade entre Bémao[9] et Lapwent, une voiture accidentée, complètement défoncée, comme on en voit... à tout casser 9 fois (je te choisis puisque t’es juste là, bien que mon top chira) dans sa vie.

À la sortie du tribunal, après le procès, j’ai discuté avec un homo log, un homme qui aimait les hommes et qui avait été logisticien, dans l’humanitaire, comme moi. En vrai : je n’étais pas logisticien mais administrateur, bien que j’assumasse effectivement, en sus, ces fonctions, en Afghanistan, après le départ de mon Lolo log[10], qui n’avait pas été remplacé. Pour celui croisé sur les marches du palais c’était « homologue », bisû[11], que je voulais écrire, avant d’être de nouveau pris d’une irrésistible envie de blaguer. Après toutes ces frayeurs, qui oserait me le reprocher ? Que l’on s’attache plutôt à déduire la nature du métier du pas-homo pas-log : un traducteur comme moi (atacon ![12]), mais assermenté celui-là, venu assister un-une prévenu-nue. J’ai présenté une demande d’assermentation, suite à mon immatriculation à la Chambre de commerce et d’industrie de Saint-Martin, en 2004, aux services d’État concernés. Elle m’a été octroyée, mais il me restait à la valider en réalisant un quota d’heures (payées au lance-pierre), pour l’administration, dans le cadre de procédures judiciaires impliquant, souvent, des migrants-grantes.

Je ne demandais pas mieux. Dans le privé, une traduction assermentée peut être facturée au prix fort, sans compter les opportunités de travail supplémentaires que ce statut est susceptible de procurer. Elles ne m’ont cependant pas eu l’air si nombreuses que ça. Et plusieurs mois se sont écoulés sans aucune offre de mission des autorités. Début 2005 : bye-bye Saint-Martin. Manno et moi sommes partis poursuivre notre deux-bonhommes de chemin à Paris. J’ai été informé, peu après, que la gendarmerie de Saint-Martin avait tenté de me joindre. Ne pensant plus à mon assermentation, cela m’a un peu inquiété, sur le coup, puis j’ai réalisé que ce devait être, enfin, pour faire appel à mes services de traducteur et d’interprète. Trop tard, je m’étais déjà refait la malle. N’ayant jamais pu pérenniser mon assermentation, j’en ai été déchu, et ne l’ai plus jamais demandée. Et si je le souhaitais de nouveau, la suppression d’une petite mention dans mon casier judiciaire devrait donc tout d’abord être obtenue !


Autres fous du volant

De retour à mon appartement, après ce délestage, en le tribunal lapwentois, d’un gros poids, en ce 25 janvier, mon téléphone a sonné : c’était La Peyre, en partance pour la Thaïlande avec son coq gau... euh... François, et qui souhaitait que je lui communiquasse les coordonnées de mon coq siamois Nirut[13]. J’ai attrapé un carnet d’adresse, après avoir raccroché, dans lequel j’avais inscrit son adresse mail. Je me fabrique systématiquement, depuis la Thaïlande, un poste de travail auquel je puisse me tenir debout. En l’occurrence le plateau d’un meuble que j’ai confectionné, sur toute la longueur du mur de gauche d’une partie du salon, jusqu’à la baie, avec force tiroirs – multicolores bisû –, étagères et autres rangements : la banataluche de mon bur-U[14]. Soit la branche latérale gauche d’un U formé par le meuble en question, mon bureau parallèle à la baie et un autre bureau sur la droite, le tout solidement assemblé. Je tenais l’idée de génie du PD[15] de japu[16] où et qui. J’avais communiqué le truc à un Français rencontré dans le pays de mon premier PD, à sa grande joie, car il souffrait, lui aussi, de toujours devoir travailler assis. Il avait poussé ce crucu[17] : « Tu viens de me sauver la vie ! » À mon PD guadeloupéen, après avoir ouvert mon carnet à une page « au hasard », je l’ai posé sur mon pupitre en bois lui-même fait maison, à côté de mon ordinateur sur lequel j’étais occupé à une traduction. Je m’y suis de nouveau attelé, ne tournant le regard vers mon carnet que quel mutard. À la dernière ligne des deux pages sur lesquelles je l’avais ouvert était inscrit, en majuscules : TRIBUNAL PAP[18] ASSERMENTATION TRAD.

Un matin d’avril 2016, avant le procès, à Baiona, où j’avais entrepris des démarches pour qu’il eût lieu dans ma ville natale, mais en vain, je pensais très fort, depuis mon réveil, à l’avocat que j’avais tenté d’y joindre à plusieurs reprises, par téléphone, sans succès. J’ai décidé de l’enculer (pas de colère, non, car je rappelle que ça n’est pas du français). Et j’ai entendu, dès que j’ai allumé la radio : « Les deux-roues représentent 2 % du trafic mais 23 % des accidents et 45 % des accidents mortels. » Peu après mon relou (pas l’avocat, puisque je le rappelle…), un jeune employé du restaurant le Rosini (ni lui), à l’entrée de ma résidence, s’est gravement blessé dans un accident de moto. Le mois suivant, j’ai à mon tour de nouveau été impliqué dans un accident. J’étais arrêté, au volant de ma voiture, à l’entrée d’un grand rond-point de la zone industrielle de Jarry – la troisième en importance de France et de ses colonies, dans la commune de Bémao[19] limitrophe de Lapwent –, en attendant de pouvoir m’y engager. À l’embranchement précédent, une voiture qui s’était trop précocement avancée a manqué d’en percuter une autre qui arrivait à vive allure, et qui a dû bifurquer pour l’éviter. Klaxon. Jurons. Elle ne s’est pas arrêtée.

La voiture entrée imprudemment dans le rond-point a perdu le contrôle, et je l’ai vue foncer droit sur moi. Je n’ai pas pu bouger, les automobilistes continuant de tournoyer devant moi et m’empêchant de passer. Pendant les trois secondes qu’il a fallu à la voiture pour parvenir jusqu’à la mienne, je me suis préparé au pire, à un choc violent, mais à part le bruit, qui n’a même pas été si considérable, j’ai eu l’impression – j’aurais presque été déçu – de ne pas sentir la moindre... vibration. La vitesse à laquelle le projectile d’une tonne m’a percuté ne devait certes pas dépasser trente ou quarante kilomètres à l’heure, mais ce test grandeur nature de la technologie d’absorption des chocs m’a... épaté. À ce même emplacement, exactement, de la survenue de ce nouveau grand frisson, c’était une voiture avec on zanmi gwadloupéyen, Jean-Marc, dedans, que j’avais vu passer (en trombe), quel jutôt ! Depuis sa place du passager, à travers sa vitre ouverte, il m’avait fait un grand signe, dans un « hey !!! » et un grand sourire, mais je lui avais trouvé une drôle de tête, comme s’il était bourré ou shooté, alors qu’il n’y a pas plus sain de corps et... d’Esprit que lui ! Il est un de mes Gramessies[20] ! Il est danseur, sportif, ne boit quasiment pas... Mais il avait, ce jour-là, comme un air satanique...

Sorti de ma voiture, après le carton, je me suis exclamé à l’adresse du jeune conducteur qui venait de manquer de me massacrer et de son copilote, quand je me suis retrouvé face à eux : « La technologie d’absorption des chocs, ça alors, c’est impressionnant ! » En vrai : le temps de descendre de mon véhicule et de me diriger vers le leur, qui avait terminé sa course quelques mètres plus loin sur le terre-plein entre les deux doubles voies après avoir ricoché, légèrement en biais heureusement, sur ma Dacia, une dame avait rejoint les deux jeunes hommes. « Madame ? Vous êtes... ? » lui ai-je demandé. C’était la mère du conducteur, qui passait en voiture !!! Et il ne s’était pas écoulé dix secondes depuis le choc qu’elle avait eu le temps de se garer et de venir jusqu’à son fils... C’était quelle dimension encore ??? On va me dire que je fabule, ou que j’en rajoute, après !!! La maman du 30/03/99 qui venait de foncer dans un 30/09/69[21] (nos dates de naissance respectives) m’a de surcroît précisé : « Je n’étais pas du tout censée passer par là » !!! J’avais opiné la veille au téléphone avec Manno : « Je n’ai pas porté de croix basque depuis longtemps. C’est pour ça qu’il ne m’arrive que des merdes ! » Une de mes premières m’a été dérobée, à vingt-six ans, par un génocidaire rwandais. Le père du conducteur m’a appelé, le lendemain (de l’accident, pas de mon braquage par le génocidaire rwandais), afin de me présenter ses excuses pour son fils, dont il m’a déclaré lui avoir déjà dit qu’il « conduisait trop vite ». Il allait pour le moins démarrer sa vie d’automobiliste avec un beau malus.

Joies de la conduite encore, quel jutôt, un type avait manqué de peu d’emboutir ma voiture en reculant, de même que plus tard au cours de la même journée, un de ces fous furieux bien du cru est arrivé en trombe derrière moi, zigzaguant entre les véhicules, au niveau d’une voie d’accès à la départementale particulièrement dangereuse. Retour à Jarry, le lendemain, où j’ai moi-même involontairement grillé une priorité... dans un rond-point. Le conducteur, que j’ai trouvé le moyen d’invectiver, ayant dans un premier temps jugé qu’il était en tort, m’a alors suivi jusqu’au magasin de matériaux où je me rendais, pour me passer un savon. Je me suis platement excusé. Mon bois pour ma B3 embarqué, j’ai repris cette activité, conduire, la plus dangereuse, et de loin, à laquelle nous nous livrons tous-toutes quotidiennement. De retour dans le même rond-point, deux automobilistes se sont imprudemment placés côte à côte pour se parler, quelques secondes, et au... rond-point suivant, une fourgonnette remorquant une voiture a brusquement freiné, dans un vacarme provoqué par la barre et les deux véhicules en s’entrechoquant. Le même jour, quel hutard, depuis une table de la terrasse de l’hôtel de la pabachi, j’ai ainsi répondu à un SMS de Manno dans lequel il me parlait d’un rêve de serpent qu’il avait fait dans la nuit : « Je suis sûr que nous avons une bonne étoile, plus forte que tout. » Un chat noir est alors passé derrière la chaise sur laquelle j’étais assis. Enfin, alors que je repensais, chez moi, à la voiture qui m’avait foncé dessus à Jarry, cette phrase a été prononcée à la radio, à propos du massacre de Nice : « Il y a tout juste un an, un camion fonçait sur la foule. »

{Gapachou 9 : [A] Atacon ! = Attention au concon ! [B] Banataluche de mon bur-U = Branche latérale gauche de mon bureau en U ; Bisû = bien sûr [C] Chira = chiffre plutôt sympa ; Crucu = cri du cœur [G] Gapachou = diminutif de Gamou-pa-fraichou (Glossaire modoupaïen-français de/du chamou) ; Gramessies = Grands-grandes Messagers-gères de Dieu [I] Ipacool = imparfait du conditionnel (Modou niak [nimportnawak], car point d’imparfait du conditionnel mais un conditionnel passé ; modou tout de même conservé parce que toc [trop cool].) [J] Japu = Je ne sais plus [M] Modoupa = Mon Dieu, Mon Bouddha et Patata ; Morabnodem baduf = Mon regard est tombé sur ce nombre de mots/ces statistiques en bas du fichier [N] Nopapa = Nombre plutôt pas sympa ; Nuripala nucudura = Numéro pris par la note de bas de page dans un repassage [Q] Quel hutard = Quelques heures plus tard [V] Vilin = Voir plus loin}
  1. « Ondartsann, Anguélouann, néré lagounékinn » : sur la plage, à Anglet, entre amis-mies
  2. Quelques heures plus tard
  3. Teu, teu, teu. Quoi ? L’ipacool (l’imparfait du conditionnel*). Vilin**. (*Tricherie : il s’agit, en réalité, du conditionnel passé : « j’aurais pu », « j’aurais dû », etc. Mais « ipacool » c’est trop cool, et le conditionnel passé de toute façon c’est un vilain. Alors je peux le maltraiter. **Voir plus loin.)
  4. « Larréchorro » : Larressorre
  5. « Lapwint », Pointe-à-Pitre
  6. Mon regard est tombé sur ce nombre de mots/ces statistiques en bas du fichier.
  7. Je n’avais initialement précisé que les trois derniers chiffres, 665, du nombre de mots. Je me suis alors livré à un savant calcul du nombre de dizaine de milliers de mots que le manuscrit avait dû compter à ce stade de l’écriture. La calculatrice a alors affiché : 37 833,3333333. Soit 9 fois le chiffre 3. Une explosion de chiras, au nombre du top chira, après le quasi top nopapa.
  8. Basse-Terre
  9. Baie-Mahault
  10. Pas mon Lolo d’amour de Baiona (revenu y vivre, avec femme et enfants), mais Laurent le logisticien de la mission de Kaboul. Quant au premier, je constate qu’il s’insère juste avant la note suivante sur le PD, alors que je m’apprêtais justement à écarter les doutes que son évocation ici et dans ces termes était susceptible de susciter... Ces « sus », maintenant... Pour mon Lol que j’avais cru ailleurs un instant (homophobe en) chef du LOL...
  11. Bien sûr
  12. Attention au concon !
  13. Nos coqs respectifs : nos compagnons de l’époque. Mais celle-ci, en ce qui concerne Nirut, c’est entre 2015 moins 17 et 2015 moins 12.
  14. Branche latérale gauche de mon bureau en U
  15. Poste debout
  16. Je ne sais plus.
  17. Cri du cœur
  18. Pointe-à-Pitre
  19. Baie-Mahault
  20. Grands-grandes Messagers-gères de Dieu
  21. Outre les six mois pile séparant le 30/03 du 30/09, à l’instar des six mois pile entre le 25/07 de mon accident à Angelu et le 25/01 du procès à Lapwent, le 30 commun à nos deux dates de naissance correspondait également au nombre d’années entre nos années de naissance respectives. Nuripala nucudura : 123. 1, 2, 3, nous irons au bois ? Loin des routes et des carrefours giratoires ? Angelu : « T’es bête. Non, c’est encore ma petite touche personnelle supplémentaire, avec cette série en 3, après tous ces 3, pour souligner le caractère extraordinaire de ces synchronicités qui... animent tes journées. » (*Prononcé « Anguélou » comme pour la voisine de Baiona [« Baïona »], c’est ainsi, également, que se prénomme mon Anar [mon Ange Gardien]).