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Le sordide épisode des chats empoisonnés ne m’avait pas empêché, ququpu <ref>Quelques temps plus tôt</ref>, de récidiver, craquant pour de nouveaux spécimens juvéniles, à quelques mètres de l’entrée de mon immeuble, et de me mettre à jouer avec eux. Mes deux voisin-zine de palier de l’époque, un jeune couple de Belges, passaient par là avec leur petit chien. Ielles m’ont raconté que celui-ci avait été attaqué, quel jutôt <ref>Quelques jours plus tôt</ref>, par la mère des deux poussy-cats, un chat noir qui se tenait un peu en retrait, la jeune femme déclarant mi effrayée, mi amusée, qu’il s’était jeté sur lui. Elle avait tiré sur la laisse du chien, l’avait soulevé, mais le chat était resté agrippé. Elle s’était retrouvée à les tenir tous les deux suspendus. « On aurait dit le chat dans “Scary Movie” !! », s’est-elle exclamée. J’étais mort de rire. | '''''Des voisins belges rigolos au juif parano''''' | ||
Le sordide épisode des chats empoisonnés ne m’avait pas empêché, ququpu <ref>Quelques temps plus tôt</ref>, de récidiver, craquant pour de nouveaux spécimens juvéniles, à quelques mètres de l’entrée de mon immeuble, et de me mettre à jouer avec eux. Mes deux voisin-zine de palier de l’époque, un jeune couple de Belges, passaient par là avec leur petit chien. Ielles m’ont raconté que celui-ci avait été attaqué, quel jutôt <ref>Quelques jours plus tôt</ref>, par la mère des deux poussy-cats, un chat noir qui se tenait un peu en retrait, la jeune femme déclarant mi effrayée, mi amusée, qu’il s’était jeté sur lui. Elle avait tiré sur la laisse du chien, l’avait soulevé, mais le chat était resté agrippé. Elle s’était retrouvée à les tenir tous les deux suspendus. « On aurait dit le chat dans “Scary Movie” !!! », s’est-elle exclamée. J’étais mort de rire. | |||
Ces deux jeunes gens, qui avaient succédé à deux voipas<ref>Voisin-zine sympas</ref>, encore, Ingrid et Jérôme, les propriétaires de l’appartement, m’étaient un temps plutôt apparus comme des voipapas<ref>Voisin-zine pas sympas</ref>, très froids. Et voilà donc ma voisine devenue une irrésistible comique, avec son histoire... belge, surréaliste à souhait ! Son compagnon m’avait récemment annoncé qu’ils quittaient la Gwadloup, où ielles se trouvaient depuis deux ans, car ielles ne s’y plaisaient pas. Mais pourquoi avaient-ielles cette allure aussi hautaine, alors qu’ielles avaient en réalité l’air tout à fait charmants ? Dans ce pays, la condescendance, des Blancs-Blanches surtout, a encore moins de chance qu’ailleurs de passer. Pas étonnant qu’ielles ne s’y soient pas senti-tie dans leur élément. | Ces deux jeunes gens, qui avaient succédé à deux voipas<ref>Voisin-zine sympas</ref>, encore, Ingrid et Jérôme, les propriétaires de l’appartement, m’étaient un temps plutôt apparus comme des voipapas<ref>Voisin-zine pas sympas</ref>, très froids. Et voilà donc ma voisine devenue une irrésistible comique, avec son histoire... belge, surréaliste à souhait ! Son compagnon m’avait récemment annoncé qu’ils quittaient la Gwadloup, où ielles se trouvaient depuis deux ans, car ielles ne s’y plaisaient pas. Mais pourquoi avaient-ielles cette allure aussi hautaine, alors qu’ielles avaient en réalité l’air tout à fait charmants ? Dans ce pays, la condescendance, des Blancs-Blanches surtout, a encore moins de chance qu’ailleurs de passer. Pas étonnant qu’ielles ne s’y soient pas senti-tie dans leur élément. | ||
Avant ce sketch, salbachi<ref>Sur la plage en bas de chez moi</ref>, en passant devant un couple de Français-çaise d’un certain âge confortablement installé-lée sur ses chaises pliantes, je n’avais pu m’empêcher de leur lancer : « La vie est dure, hein ?! » | Avant ce sketch, salbachi<ref>Sur la plage en bas de chez moi</ref>, en passant devant un couple de Français-çaise d’un certain âge confortablement installé-lée sur ses chaises pliantes, je n’avais pu m’empêcher de leur lancer : « La vie est dure, hein ?! » Je me suis retrouvé à discuter avec ce couple de retraitée-té, Yannick et Michel de La Rochelle qui, à l’instar de nombre de Français-çaises de leur âge, vivaient entre la France et la Gwadloup, où ielles passaient deux fois trois mois tous les ans. Dure-dure la vie pour ellui en effet. Nous nous sommes échangé nos numéros de téléphone. Celui de Yannick se terminait par 69. Je lui ai dit que c’était mon année de naissance, qui était également celle de son dernier fils, David. Et j’avais passé la soirée à l’hôtel de la plage, la veille au soir, avec un Jean-David ! Il m’avait abordé, à la terrasse du bar, où je buvais une bière, et après un ou deux verres de plus il avait souhaité que nous continuassions dans sa chambre. | ||
J’ai répondu en toute confiance à l’invitation, sans ambigüité, de ce parfait hétérosexuel. (Et tout sauf un canon de beauté.) Manifestement porté sur la boisson, et fin bourré, il était à part ça apparemment un professionnel des plus sérieux, ingénieur de sa qualité en mission auprès d’un organisme scientifique de Tibou<ref>Petit-Bourg</ref>, dans le nord de l’île de Bastè<ref>Basse Terre</ref>, du côté du Petit Cul-de-Sac Marin opposé à celui de Bas du Fort. Il était marié et attendait que sa femme, quelle jutarde<ref>Quelques jours plus tard</ref>, le | J’ai répondu en toute confiance à l’invitation, sans ambigüité, de ce parfait hétérosexuel. (Et tout sauf un canon de beauté.) Manifestement porté sur la boisson, et fin bourré, il était à part ça apparemment un professionnel des plus sérieux, ingénieur de sa qualité en mission auprès d’un organisme scientifique de Tibou<ref>Petit-Bourg</ref>, dans le nord de l’île de Bastè<ref>Basse Terre</ref>, du côté du Petit Cul-de-Sac Marin opposé à celui de Bas du Fort. Il était marié et attendait que sa femme, quelle jutarde<ref>Quelques jours plus tard</ref>, le rejoignît. Une fois dans sa chambre d’hôtel, puis sur le balcon, il m’avait lancé cette réflexion sortie de nulle part : « Tu me détestes parce que je suis juif ! » Tout en se levant et en m’invitant... à lui casser la gueule. Je n’ai pas bronché et lui ai répondu, impassible et d’un air narquois : « Mais qu’est-ce que tu veux que j’en aie à branler ? » Je suis juif moi aussi ! Aurais-je dû ajouter, comme j’en apporte la preuve plus loin. Je n’en revenais pas que l’éternel cancer de l’antisémitisme et de l’obsession victimaire des juifs-juives me pète ainsi à la gueule.<ref>J’espère que Jean-David n’a pas entendu ce lapsus commis par un journaliste à la radio : « Ça permet de venir chercher les feujs… les feuilles de paie. » Autre journaliste en verve, sur un tout autre thème, qui a un jour tout bonnement déclaré : « Je bande. » Ses propos, en réalité, s’inscrivaient dans le registre on ne plus innocent de la pluie et du beau temps, et concernaient « une large bande météo de gel ». Il incitait les automobilistes, dans les conditions peu favorables qui prévalaient ce jour-là, à la prudence. Mais qu’est-ce qui avait alors bien pu le faire glisser de la chaussée glacée à cet autre sujet ? J’avais déplacé le curseur, en fait, sur la barre de défilement, en bas de l’écran de mon ordinateur, pour zapper un intermède musical dont je n’avais que faire, et quand je l’ai arrêté le commentaire du présentateur des actualités avait repris à « ...ge bande ». N’était-il cependant pas question... de gel, tout de suite après ? Je provoque donc même des synchronicités farceuses, les cieux semblant vouloir me faire encore plus obscène que je ne le suis. C’est du propre.</ref> | ||
J’avais pénétré, pour la première fois, dans une chambre de l’hôtel Fleur d’Épée, à l’occasion de l’invitation de Jean-David, après en avoir récemment vu une… à la télé, dans un épisode de la série « Meurtres au paradis », aux sensationnelles images et prises de vue de l’hôtel et de la plage. Je n’en avais malheureusement regardé que le début, me disant que je le savourerais plus tard, à un moment mieux choisi, mais sa diffusion en replay avait cessé.<ref>J’ai assisté à un avant-tournage sur la plage devant l’hôtel. Les camions avec tout le matériel et les équipes de cinéastes ont investi le parking entre la résidence et la plage, pendant un mois, en 2018 (au moins un an plus tard !), m’a raconté Manno, quand je me trouvais à Baiona. Ama, malade, pour qui j’avais dû y séjourner, m’avait fait louper ça (pauvrette), ainsi qu’à la même période, l’arrivée de la Route du Rhum. Mais peut-être, pour cette dernière (dans le temps et le présent énoncé), m’a-t-elle permis d’échapper à ma propre mort car, lors d’une précédente édition, j’avais manqué, dans une marée motrice, de finir en | J’avais pénétré, pour la première fois, dans une chambre de l’hôtel Fleur d’Épée, à l’occasion de l’invitation de Jean-David, après en avoir récemment vu une… à la télé, dans un épisode de la série « Meurtres au paradis », aux sensationnelles images et prises de vue de l’hôtel et de la plage. Je n’en avais malheureusement regardé que le début, me disant que je le savourerais plus tard, à un moment mieux choisi, mais sa diffusion en ''replay'' avait cessé.<ref>J’ai assisté à un avant-tournage sur la plage devant l’hôtel. Les camions avec tout le matériel et les équipes de cinéastes ont investi le parking entre la résidence et la plage, pendant un mois, en 2018 (au moins un an plus tard !), m’a raconté Manno, quand je me trouvais à Baiona. Ama, malade, pour qui j’avais dû y séjourner, m’avait fait louper ça (pauvrette), ainsi qu’à la même période, l’arrivée de la Route du Rhum. Mais peut-être, pour cette dernière (dans le temps et le présent énoncé), m’a-t-elle permis d’échapper à ma propre mort car, lors d’une précédente édition, j’avais manqué, dans une marée motrice, de finir en charpie. Je m’étais aventuré avec mon cap-sur-goa* sur l’eau, en face de chez moi, pour assister à l’arrivée d’un navigateur, au beau milieu de l’impressionnante flotte des bateaux (à moteur) des plaisanciers-cières venus-nues profiter du spectacle comme moi (oui, enfin, moi j'avais quand-même un maillot). À l’approche du gigantesque catamaran et de sa flottille, les premières embarcations postées à quelques centaines de mètres de moi ont démarré, jusqu’à ce qu’un mur de bateaux lancés à fond, quelques instants plus tard, se misse à fondre sur moi. Le pilote d’un des premiers arrivés à mon niveau m’a hurlé : « Reste pas làààààà !!!!! » Je n’ai jamais pagayé aussi vite de ma vie, suffisamment en tutu**, il faut croire (ah, tiens, ce n’était pas un maillot de bain que j’avais mis ce jour-là ?), si j’ai pu le narrer là. Nobapa 96 (mon 69 à l’envers) quand je l’ai complétée, danupag, de type rachaboutoucou*** (*Canoë en plastique gonflable **En tout état de cause ***Renversant/chamboule-tout/ça-secoue).</ref> J’ai également pu en admirer sur grand écran, lors de l’une de mes sorties au cinéma avec Dominique, Nicole et Françoise, dans « Anna » de Luc Besson. La scène concernée se déroulait à l’emplacement où je m’étais trouvé, avec Jean-David, sur la terrasse, face à la piscine et à la mer. Suis-je le seul à avoir reconnu l’endroit ? Ni mes trois acolytes ni personne d’autre, apparemment, dans la salle, n’a réagi. À se demander si je n’avais pas rêvé... Japu<ref>Je ne sais plus.</ref> trop ce qu’on s’en était dit après... | ||
Dans mon film à moi, entre la plage et ma résidence, avec Michel, Yannick et mes voisin-zine belges, le premier m’a raconté qu’un jour à La Rochelle un SDF avait refusé des croquettes qu’il lui avait achetées pour son chien, lui déclarant que celui-ci n’allait pas les manger parce que la marque ne lui convenait pas ! Je ne savais pas encore qu’après l’histoire du chien délicat ma seule-en-scène belge me raconterait celle du chat siphonné. Et qu’il serait encore question de l’aliment pour animaux domestiques. Les Belges en avaient laissé, apparemment, dans leur voiture garée face à ma terrasse, le jeune homme adressant à sa compagne une fois le sketch Scary Movie de celle-ci terminé la présente requête : « N’oublie pas les croquettes » | Dans mon film à moi, entre la plage et ma résidence, avec Michel, Yannick et mes voisin-zine belges, le premier m’a raconté qu’un jour à La Rochelle un SDF avait refusé des croquettes qu’il lui avait achetées pour son chien, lui déclarant que celui-ci n’allait pas les manger parce que la marque ne lui convenait pas ! Je ne savais pas encore qu’après l’histoire du chien délicat ma seule-en-scène belge me raconterait celle du chat siphonné. Et qu’il serait encore question de l’aliment pour animaux domestiques. Les Belges en avaient laissé, apparemment, dans leur voiture garée face à ma terrasse, le jeune homme adressant à sa compagne une fois le sketch Scary Movie de celle-ci terminé la présente requête : « N’oublie pas les croquettes. » | ||
Or, je les avais vu-vue depuis le bas de la pente de la résidence revenir d’une promenade à pied avec leur toutou. Qu’étaient-ce donc que ces croquettes venues comme un cheveu sur la soupe ? Ce mot de nouveau prononcé, après l’invraisemblable anecdote de Michel sur le SDF et son chien, sans aucun rapport avec la choucroute ? Ma et mon Belges avaient-ielles pris la voiture juste avant, uniquement pour aller en acheter ? Ou étaient-elles dans la voiture depuis trois jours et ce dernier y avait-il pensé en me voyant parce que je vibrais encore des ondes de Yannick et Michel et de leur propre histoire à base dudit aliment ? À propos des chats empoissonnés, la Belge m’a déclaré avoir caressé, pendant qu’il était en train de trépasser, le chat adulte que j’avais trouvé mort sur la grille d’égout. Du même genre exactement, soit dit en tré... euh... en passant, que Bixa. | Or, je les avais vu-vue depuis le bas de la pente de la résidence revenir d’une promenade à pied avec leur toutou. Qu’étaient-ce donc que ces croquettes venues comme un cheveu sur la soupe ? Ce mot de nouveau prononcé, après l’invraisemblable anecdote de Michel sur le SDF et son chien, sans aucun rapport avec la choucroute ? Ma et mon Belges avaient-ielles pris la voiture juste avant, uniquement pour aller en acheter ? Ou étaient-elles dans la voiture depuis trois jours et ce dernier y avait-il pensé en me voyant parce que je vibrais encore des ondes de Yannick et Michel et de leur propre histoire à base dudit aliment ? À propos des chats empoissonnés, la Belge m’a déclaré avoir caressé, pendant qu’il était en train de trépasser, le chat adulte que j’avais trouvé mort sur la grille d’égout. Du même genre exactement, soit dit en tré... euh... en passant, que Bixa. | ||
La magie de l’Inde opérait donc d’une drôle de façon. Le chat « Jour Un » de ma nouvelle vie, après un séjour dans ce pays porteur du plus immense espoir que ma mie de pas moins de trois décennies finirait par me laisser un peu en paix, avait donc été mis à mort, sans compter « Jour Deux » ou « Jour Trois », ainsi que le copycat de Bixa. Le toutpi<ref>Tout premier</ref> épisode d’une interminable recherche d’un traitement m’avait mené, via Internet, jusqu’à Vanessa à Nice, une praticienne d’ayurvéda, la médecine indienne ancestrale sur laquelle, dans cette énième tentative, j’avais jeté mon dévolu. | |||
'''''Cure ayurvédique et incroyable rencontre d’une nana « de chez moi » dans le Kerala''''' | |||
La magie de l’Inde opérait donc d’une drôle de façon. Le chat « Jour Un » de ma nouvelle vie, après un séjour dans ce pays porteur du plus immense espoir que ma mie de pas moins de trois décennies finirait par me laisser un peu en paix, avait donc été mis à mort, sans compter « Jour Deux » ou « Jour Trois », ainsi que le ''copycat'' de Bixa. Le toutpi<ref>Tout premier</ref> épisode d’une interminable recherche d’un traitement m’avait mené, via Internet, jusqu’à Vanessa à Nice, une praticienne d’ayurvéda, la médecine indienne ancestrale sur laquelle, dans cette énième tentative, j’avais jeté mon dévolu. | |||
Vanessa m’a indiqué un centre d’ayurvéda, dans l’État du Kerala, au sud-ouest de l’Inde, où je suis parti pour un « panchakarma » de quatre semaines. Je me souviens de cet instant où, chez Manno, quand il m’a parlé d’ayurvéda, dont j’avais déjà eu vent, comme de plus en plus d’Occidentaux-tales, s’était produit une sorte de déclic. J’avais alors décidé de tenter cette méthode dont le caractère holistique et la dimension spirituelle en moi-même sans-cesse grandissante m’attiraient. J’avais vraiment cru, de toutes mes forces, que cette fois j’avais trouvé la voie, avec une prise en charge complète, comme je n’en avais jamais bénéficié auparavant, en matière d’alimentation et de soins de bien-être, avec par ailleurs de la méditation et du yoga. | Vanessa m’a indiqué un centre d’ayurvéda, dans l’État du Kerala, au sud-ouest de l’Inde, où je suis parti pour un « panchakarma » de quatre semaines. Je me souviens de cet instant où, chez Manno, quand il m’a parlé d’ayurvéda, dont j’avais déjà eu vent, comme de plus en plus d’Occidentaux-tales, s’était produit une sorte de déclic. J’avais alors décidé de tenter cette méthode dont le caractère holistique et la dimension spirituelle en moi-même sans-cesse grandissante m’attiraient. J’avais vraiment cru, de toutes mes forces, que cette fois j’avais trouvé la voie, avec une prise en charge complète, comme je n’en avais jamais bénéficié auparavant, en matière d’alimentation et de soins de bien-être, avec par ailleurs de la méditation et du yoga. | ||
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J’avais suivi un programme certes un peu similaire, en Angleterre, à l’Amchara Health Retreats. Et malgré une arrivée à Londres, pour mon toutpi séjour dans ce pays, le 10 septembre 2016, le jour des cinquante ans de ma sœur Sabine, et alors qu’au centre le ciel m’avait accueilli avec un immense X formé par le croisement de la trace de deux avions, les résultats ne s’étaient comme toujours avérés que très peu concluants. Outre qu’en écrivant « 10 septembre 1966 », la date de naissance de Sabine, ci-dessus, au lieu de « 10 septembre 2016 », j’ai tapé trois fois sur le 6 au lieu de deux, un autre de ces phénomènes insolites, à Londres, aurait dû m’alerter : la présence, devant une des entrées de la gare de Saint-Pancras, du chroniqueur de Canal Plus et France Inter Augustin Trapenard, qui s’apprêtait à monter dans un taxi. | J’avais suivi un programme certes un peu similaire, en Angleterre, à l’Amchara Health Retreats. Et malgré une arrivée à Londres, pour mon toutpi séjour dans ce pays, le 10 septembre 2016, le jour des cinquante ans de ma sœur Sabine, et alors qu’au centre le ciel m’avait accueilli avec un immense X formé par le croisement de la trace de deux avions, les résultats ne s’étaient comme toujours avérés que très peu concluants. Outre qu’en écrivant « 10 septembre 1966 », la date de naissance de Sabine, ci-dessus, au lieu de « 10 septembre 2016 », j’ai tapé trois fois sur le 6 au lieu de deux, un autre de ces phénomènes insolites, à Londres, aurait dû m’alerter : la présence, devant une des entrées de la gare de Saint-Pancras, du chroniqueur de Canal Plus et France Inter Augustin Trapenard, qui s’apprêtait à monter dans un taxi. | ||
J’étais allé m’enquérir, en sortant du train, d’un endroit où je pouvais aller déguster la meilleure gelée à la menthe en attendant mon prochain train à destination du centre Amchara. Trapenard : le message eut-il | J’étais allé m’enquérir, en sortant du train, d’un endroit où je pouvais aller déguster la meilleure gelée à la menthe en attendant mon prochain train à destination du centre Amchara. Trapenard : le message eut-il pu être plus clair ? Et quand allais-je enfin apprendre à lire dans tous ces signes dont je bassinais mon entourage, pour ne même pas m’en servir ? Comment n’ai-je donc pas vu le ''trap'', le piège (en anglais), et le renard (sans le « r »), dans ce nom, autrement dit cet avertissement : « Attention, piège à renard ! » Mais boutade dans la boutade à part, ma retraite anglaise s’est avérée une magnifique expérience riche en moult enseignements essentiels, et dont j’ai notamment beaucoup apprécié les conférences dans lesquelles les problématiques de santé et d’alimentation étaient également abordées sous l’angle de questions politiques essentielles, comme le rôle des lobbies des industries, la création de besoins tels que celui du sucre dans ses versions les plus néfastes pour la santé... | ||
Je suis arrivé au Sree Chitrah Ayur Home, à Chawakad, dans le Kerala, en juillet 2018<ref>Sucem morabnodem baduf* : 226 777. La première fois que les 7 m’ont sauté aux yeux, pédemanu**, c’était avec un Emmanuel. (*Sur ce mot mon regard est tombé sur ce nombre de mots/ces statistiques en bas du fichier. **Pendant l’écriture de mon manuscrit)</ref>, un samedi soir. Mon premier entretien avec mon gourou Arun<ref>« Aroun » : roulement de « r » encore.</ref> a eu lieu le lundi matin. L’envoûtement a été immédiat, et je n’ai pas hésité une seconde à adhérer à sa secte, la « Haroun... euh... Arun Tazi Extasy », au sein de laquelle j’obéis au doigt et à l’œil, depuis, comme tous-toutes ses adeptes, à tous les commandements du guide suprême sur notre chemin vers la lumière. En vrai : la lumière était dans le regard et le sourire de cet homme, le médecin par lequel j’allais être suivi tout le temps de ma cure, dont émanait toute la bonté du monde. Le docteur Arun m’a annoncé, avec émerveillement, que je la commençais exactement le jour où débutait le « mois kardidaka » du calendrier malayalam, considéré comme la période la plus féconde pour une | Je suis arrivé au Sree Chitrah Ayur Home, à Chawakad, dans le Kerala, en juillet 2018<ref>Sucem morabnodem baduf* : 226 777. La première fois que les 7 m’ont sauté aux yeux, pédemanu**, c’était avec un Emmanuel. (*Sur ce mot mon regard est tombé sur ce nombre de mots/ces statistiques en bas du fichier. **Pendant l’écriture de mon manuscrit)</ref>, un samedi soir. Mon premier entretien avec mon gourou Arun<ref>« Aroun » : roulement de « r » encore.</ref> a eu lieu le lundi matin. L’envoûtement a été immédiat, et je n’ai pas hésité une seconde à adhérer à sa secte, la « Haroun... euh... Arun Tazi Extasy », au sein de laquelle j’obéis au doigt et à l’œil, depuis, comme tous-toutes ses adeptes, à tous les commandements du guide suprême sur notre chemin vers la lumière. En vrai : la lumière était dans le regard et le sourire de cet homme, le médecin par lequel j’allais être suivi tout le temps de ma cure, dont émanait toute la bonté du monde. Le docteur Arun m’a annoncé, avec émerveillement, que je la commençais exactement le jour où débutait le « mois kardidaka » du calendrier malayalam, considéré comme la période la plus féconde pour une cuyudie<ref>Cure ayurvédique</ref>. | ||
Je me suis livré, pour la milliardième fois en trente ans, au récit de ma pathologie, me confiant y compris sur un plan plus personnel, sans appréhension y compris eu égard au tabou suprême, en Inde, de l’homosexualité. Je me suis d’ailleurs mis à m’interroger, sur ce sujet, un jour, dans la salle où nous prenions nos repas, me disant qu’elle avait dû être dépénalisée ou que ce serait bientôt le cas. En plein dans le mille ! Autorisée en 2009 seulement, puis à nouveau interdite en 2013, la Cour suprême indienne a rendu un avis, le... 6 septembre 2018, soit trois jours après mon retour en France ! Mettant ainsi définitivement fin à sa criminalisation. | Je me suis livré, pour la milliardième fois en trente ans, au récit de ma pathologie, me confiant y compris sur un plan plus personnel, sans appréhension y compris eu égard au tabou suprême, en Inde, de l’homosexualité. Je me suis d’ailleurs mis à m’interroger, sur ce sujet, un jour, dans la salle où nous prenions nos repas, me disant qu’elle avait dû être dépénalisée ou que ce serait bientôt le cas. En plein dans le mille ! Autorisée en 2009 seulement, puis à nouveau interdite en 2013, la Cour suprême indienne a rendu un avis, le... 6 septembre 2018, soit trois jours après mon retour en France ! Mettant ainsi définitivement fin à sa criminalisation. | ||
J’ai bien entendu avisé le docteur Arun de ma synchronophilie, à quoi il a répondu qu’il y avait en moi « quelque-chose de rare », usant d’un mot en malayalam, la langue du Kerala, que je n’ai évidemment pas retenu, pas plus que je ne me souvenais de « kardidaka ». Je lui ai envoyé un message, pédemanu<ref>Pendant la rédaction de mon manuscrit</ref>, pour qu’il me rappelle ces deux termes et, concernant le deuxième, il m’a répondu qu’il avait senti en moi ce qui était désigné par le mot « aathmabandha » (teu, teu, teu), une « connexion aux âmes ». Ooohhh ! Alors là... Et dans ma peinture œcuménique, puisque j’y suis invité, j’ajoute donc ici avec délice : l’animisme. Le docteur Arun a pris mon pouls, et m’a déclaré « vata/pitta ». Vata, pitta et kapha sont les trois énergies vitales, ou « doshas », de l’ayurvéda. Je suis du vent. C’est la dominante de ma constitution. Une thérapeute d’une équipe de médecins... belges, en déplacement à Paris, il y a une vingtaine d’années, m’avait déclaré : « Monsieur, vous avez besoin de vous réchauffer » | J’ai bien entendu avisé le docteur Arun de ma synchronophilie, à quoi il a répondu qu’il y avait en moi « quelque-chose de rare », usant d’un mot en malayalam, la langue du Kerala, que je n’ai évidemment pas retenu, pas plus que je ne me souvenais de « kardidaka ». Je lui ai envoyé un message, pédemanu<ref>Pendant la rédaction de mon manuscrit</ref>, pour qu’il me rappelle ces deux termes et, concernant le deuxième, il m’a répondu qu’il avait senti en moi ce qui était désigné par le mot « aathmabandha » (teu, teu, teu), une « connexion aux âmes ». Ooohhh ! Alors là... Et dans ma peinture œcuménique, puisque j’y suis invité, j’ajoute donc ici avec délice : l’animisme. Le docteur Arun a pris mon pouls, et m’a déclaré « vata/pitta ». Vata, pitta et kapha sont les trois énergies vitales, ou « doshas », de l’ayurvéda. Je suis du vent. C’est la dominante de ma constitution. Une thérapeute d’une équipe de médecins... belges, en déplacement à Paris, il y a une vingtaine d’années, m’avait déclaré : « Monsieur, vous avez besoin de vous réchauffer. » Pour compenser le vent, l’eau, tous les éléments froids. | ||
« Il y a trop d’eau en vous », m’étais-je entendu dire d’un reikiste à Paris, à peu près à la même époque, m’étant pointé à sa séance les cheveux mouillés (je sortais de la douche), et vêtu d’un jean et d’un tee-shirt bleu... des plus ternes de surcroît. Les couleurs !! Pour les habits aussi, elles sont d’excellentes énergies ! Niveau température, et climat, donc, intérieur, mais également... extérieur, j’étais alors effectivement sur le point de m’installer en Thaïlande, pour près de trois ans, et je n’ai plus jamais quitté les tropiques depuis !<ref>Les Gwadloupéyen ont pris des Français-çaises l’habitude de geindre, et de se plaindre de la chaleur. De gens venus du froid, à la limite OK (mais même, si on pouvait s’arrêter de râler deux minutes des fois...), or de la part d’Africains-caines arrachés-chées à leurs propres tropiques pour aller faire pousser, sous d’autres, la canne et les bananes des Blancs-Blanches, c’est le comble ! Détail amusant, au passage, on dit en créole pour demander si ça va : « Sa kay ? » | « Il y a trop d’eau en vous », m’étais-je entendu dire d’un reikiste à Paris, à peu près à la même époque, m’étant pointé à sa séance les cheveux mouillés (je sortais de la douche), et vêtu d’un jean et d’un tee-shirt bleu... des plus ternes de surcroît. Les couleurs !!! Pour les habits aussi, elles sont d’excellentes énergies ! Niveau température, et climat, donc, intérieur, mais également... extérieur, j’étais alors effectivement sur le point de m’installer en Thaïlande, pour près de trois ans, et je n’ai plus jamais quitté les tropiques depuis !<ref>Les Gwadloupéyen ont pris des Français-çaises l’habitude de geindre, et de se plaindre de la chaleur. De gens venus du froid, à la limite OK (mais même, si on pouvait s’arrêter de râler deux minutes des fois...), or de la part d’Africains-caines arrachés-chées à leurs propres tropiques pour aller faire pousser, sous d’autres, la canne et les bananes des Blancs-Blanches, c’est le comble ! Détail amusant, au passage, on dit en créole pour demander si ça va : « Sa kay ? » Au sempiternel « Il fait chaud ! » d’une voisine chocolat-au-lait rencontrée un jour sur le parking du supermarché de Bas du Fort j’ai rétorqué : « Je ne sais pas, moi, va au Canada ! Au pôle Nord ! » Je ne suis pas toujours tout seul à grimper aux rideaux, avé mes synchros, car là c’est elle que j’ai vue s’émoustiller, s’exclamant, visiblement bluffée : « Tiens, mon fils Noun m’a dit ces jours-ci qu’il voulait aller au pôle Nord pour ne plus me voir ! »</ref> Je suis héliophile. Centrale thermique... euh... usine<ref>Une de mes antiennes</ref> : j’ai été lézard avant d’être renard. J’ai les mains froides, ce qu’on m’a souvent fait remarquer, une fois même avec dégoût. Une véritable bouilloire, semblerait-il que je pusse être, pourtant, si j’en crois certaines affirmations... Le vent, c’est aussi la bougeotte, et l’un des enseignements de ma cure était que je devais essayer de me poser un peu, moins voyager, et me plier à une certaine routine. Lors de mon passage suivant à Sree Chitrah en coup de vent, fin janvier 2020, avec Vanessa, après un circuit dans le Rajasthan, celle-ci a cependant tenu à relativiser ce postulat : « Moi aussi je suis vata. Demander à un vata d’arrêter de voyager c’est comme demander à un oiseau d’arrêter de voler ! » | ||
Quels trésors de bienveillance et de générosité mon médecin au grand cœur n’aurait-il pas déployé ? Précision : je n’oublie pas que son « engagement » pour les patients-tientes de son centre est aussi un ''business''. Mais je sais que globalement, pour ses compatriotes dans le besoin, il est sans limite. Le docteur Arun m’a attribué, au bout de quelques jours, pour le même prix que celui des chambres du bâtiment principal dans lequel j’ai tout d’abord été logé, comme la plupart des pensionnaires, un bungalow situé un peu en retrait, vide en cette basse saison, au tarif en principe nettement supérieur. Il m’accordait cette faveur tant pour me passer tout le baume au cœur qu’il pouvait que pour m’isoler un peu, en vue du programme de méditation auquel il me destinait. Il a ainsi sollicité du délicieux Anil, qui assurait les cours de yoga, tous les matins à sept heures, qu’il revînt spécialement pour moi l’après-midi pour me dispenser des séances de méditation. Il aurait même souhaité que | Quels trésors de bienveillance et de générosité mon médecin au grand cœur n’aurait-il pas déployé ? Précision : je n’oublie pas que son « engagement » pour les patients-tientes de son centre est aussi un ''business''. Mais je sais que globalement, pour ses compatriotes dans le besoin, il est sans limite. Le docteur Arun m’a attribué, au bout de quelques jours, pour le même prix que celui des chambres du bâtiment principal dans lequel j’ai tout d’abord été logé, comme la plupart des pensionnaires, un bungalow situé un peu en retrait, vide en cette basse saison, au tarif en principe nettement supérieur. Il m’accordait cette faveur tant pour me passer tout le baume au cœur qu’il pouvait que pour m’isoler un peu, en vue du programme de méditation auquel il me destinait. Il a ainsi sollicité du délicieux Anil, qui assurait les cours de yoga, tous les matins à sept heures, qu’il revînt spécialement pour moi l’après-midi pour me dispenser des séances de méditation. Il aurait même souhaité que j’évitasse de trop parler aux autres patients-tientes. Il voulait le meilleur, le maximum, et il m’aurait immédiatement propulsé, s’il avait pu, au stade de l’Éveil auquel tous les problèmes se règlent instantanément. | ||
Mais Sarasvati, l’une des deux adorables jeunes internes du centre, quand je l’ai informée de ce dessein du docteur Arun, a ainsi objecté : « Je ne crois pas que ce soit une très bonne idée, tu es de bonne compagnie pour les autres patients, tu leur fais du bien » | Mais Sarasvati, l’une des deux adorables jeunes internes du centre, quand je l’ai informée de ce dessein du docteur Arun, a ainsi objecté : « Je ne crois pas que ce soit une très bonne idée, tu es de bonne compagnie pour les autres patients, tu leur fais du bien. » Des patients-tientes tous-toutes repartis-ties guéris-ries, grâce à ma compagnie, comme celleux des centaines de centres ayurvédiques du Kerala que je suis allé bénir, après quoi j’ai officiellement été remercié par les plus hautes autorités de l’État. En vrai : c’est moi qui ai remercié Sarasvati pour le compliment, et j’ai surtout moi-même continué de jouir de ma petite communauté de Sree Chitrah. Le docteur Arun m’avait en outre recommandé d’accompagner tous les jours, de l’autre côté du canal qui bordait le complexe, le fermier du centre, Narayan, dans son embarcation, jusqu’à la basse-cour et aux étables dont provenaient le lait et les autres produits utilisés par les cuisinières et leur chef pour la confection des repas. Un clown, ce chef. Soixante-dix ans bien sonnés, il ne pouvait tout simplement pas s’exprimer sans se fendre la poire. Mais je l’ai retrouvé, un an et demi plus tard, après le Rajasthan, complètement éteint. Méconnaissable. Vanessa m’a dit : « Il a peut-être perdu quelqu’un dans les inondations. » | ||
Vanessa m’a tenu ce propos dans sa chambre occupant toute la surface d’une vingtaine de mètres carrés de l’étage supérieur d’un petit bâtiment à deux niveaux, dont le rez-de-chaussée est utilisé pour les réunions et les séances de formation à l’ayurveda. Nous y avons célébré l’anniversaire du docteur Arun, en août 2018, en une belle assemblée de l’ensemble des curistes et du personnel du centre. Un peu plus loin, à l’extrémité du domaine, se trouvent les deux bungalows, dont celui auquel mon médecin, abucuyudiqu<ref>Au début de ma cure ayurvédique</ref>, m’avait transféré. Face au lodge de Vanessa, de l’autre côté de l’allée menant à ces différents lieux, parmi lesquels l’abri en bambous et toit de chaume où se tiennent, hors mousson, les séances de yoga, j’avais parlé au téléphone, pancuyudiqu<ref>Pendant ma cure ayurvédique</ref>, sur une petite plateforme métallique au-dessus de l’eau, au bord du canal, à Ama. C’était à la toute fin de sa vie, alors qu’une maladie dégénérative du cerveau était tout près de l’emporter. | Vanessa m’a tenu ce propos dans sa chambre occupant toute la surface d’une vingtaine de mètres carrés de l’étage supérieur d’un petit bâtiment à deux niveaux, dont le rez-de-chaussée est utilisé pour les réunions et les séances de formation à l’ayurveda. Nous y avons célébré l’anniversaire du docteur Arun, en août 2018, en une belle assemblée de l’ensemble des curistes et du personnel du centre. Un peu plus loin, à l’extrémité du domaine, se trouvent les deux bungalows, dont celui auquel mon médecin, abucuyudiqu<ref>Au début de ma cure ayurvédique</ref>, m’avait transféré. Face au ''lodge'' de Vanessa, de l’autre côté de l’allée menant à ces différents lieux, parmi lesquels l’abri en bambous et toit de chaume où se tiennent, hors mousson, les séances de yoga, j’avais parlé au téléphone, pancuyudiqu<ref>Pendant ma cure ayurvédique</ref>, sur une petite plateforme métallique au-dessus de l’eau, au bord du canal, à Ama. C’était à la toute fin de sa vie, alors qu’une maladie dégénérative du cerveau était tout près de l’emporter. | ||
Elle était en compagnie de Sabine et Marc, chez ellui<ref>Elle et lui</ref>, ainsi que de Jeanine la maman de Marc, de Léa et Hugo ma nièce et mon neveu, et de Denis mon frère et sa femme Maia. C’était à l’occasion d’un appel ouate-zeu-pape vidéo. Ama, quand elle m’a vu, n’a eu aucune réaction. La seule a été, quand Sabine l’a un peu encouragée par un « | Elle était en compagnie de Sabine et Marc, chez ellui<ref>Elle et lui</ref>, ainsi que de Jeanine la maman de Marc, de Léa et Hugo ma nièce et mon neveu, et de Denis mon frère et sa femme Maia. C’était à l’occasion d’un appel ouate-zeu-pape vidéo. Ama, quand elle m’a vu, n’a eu aucune réaction. La seule a été, quand Sabine l’a un peu encouragée par un « allez, Ama, regarde, c’est Xabi ! », accompagné d’une caresse dans ses cheveux, un profond soupir qui disait la douleur entre incapacité à ressentir et à exprimer quoi que ce soit, vis-à-vis de son propre fils, et semi-conscience, vraisemblablement, de cette terrible réalité, et de qui j’étais... C’était deux mois avant sa mort, que j’allais apprendre, en Gwada, sur une autre plateforme au bord de l’eau ! Je ne le savais pas mais c’était la toute dernière fois que je la voyais vivante, par écran interposé. Vive zeu pape alors, qui a permis cela. | ||
C’est donc face à cet autre Lac<ref>Lieu Sacré</ref>, dans la chambre de Vanessa, que ma big sister et moi avons passé (en tout bien tout honneur), les derniers moments de notre fabuleux périple entre Rajasthan, Vanarasi dans l’État de l’Uttar Pradesh et Sree Chitrah. J’ai adOOOré papoter et blaguer avec elle, ainsi que son ami Gérard, tout au long du séjour... Vanessa s’est beaucoup confiée à moi sur la terrible déception amoureuse qu’elle venait de vivre, avec un certain François, que j’ai connu quand j’ai rendu visite à Vanessa, à Nice, après ma | C’est donc face à cet autre Lac<ref>Lieu Sacré</ref>, dans la chambre de Vanessa, que ma ''big sister'' (oui, elle est British, ma « grande soeur ») et moi avons passé (en tout bien tout honneur), les derniers moments de notre fabuleux périple entre Rajasthan, Vanarasi dans l’État de l’Uttar Pradesh et Sree Chitrah. J’ai adOOOré papoter et blaguer avec elle, ainsi que son ami Gérard, tout au long du séjour... Vanessa s’est beaucoup confiée à moi sur la terrible déception amoureuse qu’elle venait de vivre, avec un certain François, que j’ai connu quand j’ai rendu visite à Vanessa, à Nice, après ma cuyudie de 2018. Elle m’a expliqué, lors de notre toutpie entrevue à son cabinet d’un quartier aux abords du centre de Nice – qu’elle a laissé, depuis, dispensant désormais ses séances d’ayurvéda et de massage chez elle –, que « Brahma, trop occupé à créer le monde, s’[était] entouré de tout un tas de divinités, dont Dhanvantari, le dieu de l’ayurvéda », un avatar de Vishnu, un des trois membres de la Trimirti, la Grande Trinité hindoue composée de Brahma le Dieu de la Création, Vishnu le Dieu de la Préservation et Shiva le Dieu de la Destruction. | ||
Dhanvantari s’est bien occupé de Vanessa, en réalité, en l’amenant à vivre cette épreuve sentimentale<ref>En tant que patron du ministère de l’Ayurveda, chargé y compris des affaires de cœur de ses administrés-trées ? Bof. Je laisse.</ref> qui l’a beaucoup secouée mais dont elle m’a récemment déclaré, au téléphone, s’en être enfin remise, quand elle en a saisi tout le sens et les leçons, sur elle-même, qu’elle lui a permis d’apprendre. Vanessa est de ces personnes avec lesquelles je dirais que je suis presque instantanément devenu ami et avec qui, dès le départ, on s’est tout dit. Bon, c’est moi qui ai commencé, évidemment, dans le cadre de ses séances thérapeutiques, deux ou trois lors de mon premier séjour à Nice, à mon retour d’Inde. La « thérapie », c’est certain, ça crée des liens ! Même si Vanessa, à la différence d’une autre soignante, quelle nutôte<ref>Quelques années plus tôt</ref>, comme nous le verrons plus tard, ne m’a rien enfoncé dans le cul. La « cause » de tout ça... ce qu’elle ne m’a pas... ? non ! mon amitié avec elle, mon aventure indienne dans le Kerala puis dans le Rajasthan... : ma mie, dont je l’ai par conséquent également elgagatée (dont je lui ai parlé elgaga<ref>En long, en large et en travers</ref>). Et, après que je lui ai exposé, à propos de cette dernière, mon approche de la vie, ma foi, ma façon de cultiver l’amour et de refuser, eu égard à certaines blessures d’enfance, la rancœur et le ressentiment, elle s’est exclamée : « C’est un vrai travail spirituel que tu fais ! » | Dhanvantari s’est bien occupé de Vanessa, en réalité, en l’amenant à vivre cette épreuve sentimentale<ref>En tant que patron du ministère de l’Ayurveda, chargé y compris des affaires de cœur de ses administrés-trées ? Bof. Je laisse.</ref> qui l’a beaucoup secouée mais dont elle m’a récemment déclaré, au téléphone, s’en être enfin remise, quand elle en a saisi tout le sens et les leçons, sur elle-même, qu’elle lui a permis d’apprendre. Vanessa est de ces personnes avec lesquelles je dirais que je suis presque instantanément devenu ami et avec qui, dès le départ, on s’est tout dit. Bon, c’est moi qui ai commencé, évidemment, dans le cadre de ses séances thérapeutiques, deux ou trois lors de mon premier séjour à Nice, à mon retour d’Inde. La « thérapie », c’est certain, ça crée des liens ! Même si Vanessa, à la différence d’une autre soignante, quelle nutôte<ref>Quelques années plus tôt</ref>, comme nous le verrons plus tard, ne m’a rien enfoncé dans le cul. La « cause » de tout ça... ce qu’elle ne m’a pas... ? non ! mon amitié avec elle, mon aventure indienne dans le Kerala puis dans le Rajasthan... : ma mie, dont je l’ai par conséquent également elgagatée (dont je lui ai parlé elgaga<ref>En long, en large et en travers</ref>). Et, après que je lui ai exposé, à propos de cette dernière, mon approche de la vie, ma foi, ma façon de cultiver l’amour et de refuser, eu égard à certaines blessures d’enfance, la rancœur et le ressentiment, elle s’est exclamée : « C’est un vrai travail spirituel que tu fais ! » | ||
En juillet 2018, pour ma | En juillet 2018, pour ma cuyudie effectuée avant ma première rencontre avec Vanessa, mon bienfaiteur Arun a donc mobilisé jusqu’aux vaches pour m’apporter calme et sérénité, et contribuer à mon mieux-être : « Tu verras, à force d’aller les voir, elles s’habitueront à toi », m’a-t-il promis. Cette idée, beaucoup plus que celle de m’astreindre au silence, m’enchantait. J’aime particulièrement ces animaux. Lesquels, toutefois, ne me comblent-ils pas de joie ? Mais toutes sacrées fussent-elles, de surcroît, en Inde, je ne les ai finalement consultées que deux ou trois fois, sur toute la durée de ma cure, en raison du programme de celle-ci, relativement dense… et de tout le temps au quotidien que ma pathologie ne me fait pas gagner. Voilà pour l’explication rationnelle, la « vérité » étant que la Divine Matrice, comme pour tout ce que nous entreprenons (ou pas), et dont nous nous imaginons que nous en décidons, et pour tout ce qui nous arrive (ou pas), l’avait ainsi programmé ! Pendant les quatre semaines de mon panchakarma, hormis le bonus des bovines, le programme était constitué de l’ensemble des soins traditionnellement prodigués en ayurvéda sous la forme de massages et autres soins corporels à base de plantes et d’huiles. | ||
La mousson n’était pas la saison des touristes. Les avantages de Sree Chitrah que m’avait vantés Vanessa étaient notamment son atmosphère conviviale, s’agissant, comme elle me l’avait expliqué, d’un établissement moins touristique que d’autres centres ayurvédiques. Une structure relativement modeste, aux tarifs nettement plus abordables que ceux de versions plus luxueuses prisées par les Occidentaux-tales, et à la couleur plus locale. En pleine mousson, la plupart des pensionnaires étaient donc indiens-diennes. Et dans ce type d’aventure humaine, bien que motivée par des raisons de santé, y compris d’ailleurs pour celles-ci, s’agissant d’une plongée dans l’univers fascinant de l’ayurvéda, avec des gens du pays, c’était quand-même autre chose. Hormis deux Occidental-tale, une autre Vanessa<ref>Elle adorerait. Comme avec... « l’autre V ». Là, je crois que je cherche le fouet. Vilin (encore un V !... ça veut dire « voir plus loin »).</ref> et un Abal... euh... Abel – d’un genre cependant pas babal... euh... banal, car de nationalité mexicaine mais résidant en Allemagne –, une autre envoyée de Vanessa de Nice, Corinne, est arrivée quelques jours après moi. | La mousson n’était pas la saison des touristes. Les avantages de Sree Chitrah que m’avait vantés Vanessa étaient notamment son atmosphère conviviale, s’agissant, comme elle me l’avait expliqué, d’un établissement moins touristique que d’autres centres ayurvédiques. Une structure relativement modeste, aux tarifs nettement plus abordables que ceux de versions plus luxueuses prisées par les Occidentaux-tales, et à la couleur plus locale. En pleine mousson, la plupart des pensionnaires étaient donc indiens-diennes. Et dans ce type d’aventure humaine, bien que motivée par des raisons de santé, y compris d’ailleurs pour celles-ci, s’agissant d’une plongée dans l’univers fascinant de l’ayurvéda, avec des gens du pays, c’était quand-même autre chose. Hormis deux Occidental-tale, une autre Vanessa<ref>Elle adorerait. Comme avec... « l’autre V ». Là, je crois que je cherche le fouet. Vilin (encore un V !... ça veut dire « voir plus loin »).</ref> et un Abal... euh... Abel – d’un genre cependant pas babal... euh... banal, car de nationalité mexicaine mais résidant en Allemagne –, une autre envoyée de Vanessa de Nice, Corinne, est arrivée quelques jours après moi. | ||
Corinne avait vécu trente ans en Euskadi<ref>« Éouchkadi » = Pays basque</ref> ! Nous nous sommes découvert un autre point commun, et non des moindres encore : Peio<ref>Péïo</ref> !! Mon Peio !! Le Peio d’Ama !! Il était le prêtre de la paroisse de Saint-Amand à Baiona qu'Ama a fréquentée, pendant des décennies, jusqu’à ce qu’il raccroche (provisoirement) sa soutane en 1990. Ama a alors changé de crèmerie, pour continuer d’aller prier bien sûr, tous les dimanches, mais à l’église de Marracq, à un petit kilomètre de la Villa Arans. Beaucoup plus près de chez elle pour le coup, et où elle pouvait donc se rendre à pied. Peio a aussi marié Sabine et Marc ! En 1990 justement. En août. | Corinne avait vécu trente ans en Euskadi<ref>« Éouchkadi » = Pays basque</ref> ! Nous nous sommes découvert un autre point commun, et non des moindres encore : Peio<ref>Péïo</ref> !!! Mon Peio !!! Le Peio d’Ama !!! Il était le prêtre de la paroisse de Saint-Amand à Baiona qu'Ama a fréquentée, pendant des décennies, jusqu’à ce qu’il raccroche (provisoirement) sa soutane en 1990. Ama a alors changé de crèmerie, pour continuer d’aller prier bien sûr, tous les dimanches, mais à l’église de Marracq, à un petit kilomètre de la Villa Arans. Beaucoup plus près de chez elle pour le coup, et où elle pouvait donc se rendre à pied. Peio a aussi marié Sabine et Marc ! En 1990 justement. En août. La frangine et le beauf, après s’être dit « oui » à la mairie, ont été bénie-ni par lui. Je leur ai lu, pendant la cérémonie, un interminable discours. Je me souviens du regard que m’avait lancé Peio, au bout de dix minutes, pour me signifier qu’il était temps que je conclusse. Corinne, à Sree Chitrah, m’a dit être sa fille spirituelle, quand je l’ai quant à moi toujours considéré comme un Prémice<ref>Personnage Clé de mon Existence</ref>. Il m’est extrêmement cher, comme à tant et tant d’autres ayant eu le privilège et le bonheur de le côtoyer comme curé ou aumônier de lycée. Le Gachapi<ref>Grand Chapitre</ref> Peio est celui de mes fantastiques années de la JEC, la Jeunesse étudiante et chrétienne<ref>Dont est née ma « sagesse éternelle » : c’est à cette expression logée ailleurs dans mon manu* que m’a envoyé la fioncrace** quand j’ai entré les lettres « esse ét » de Jeunesse étudiante et chrétienne pour retrouver ce passage. (*Manuscrit **Fonction rechercher et remplacer)</ref>. C’est dire ce qu’il représente pour moi et à quel point cette rencontre avec Corinne, à l’autre bout du monde, était 3-désienne (dingue, dingue, dingue) !!! | ||
'''''Du curé de la Jeunesse étudiante chrétienne au curetage de gouttière avec… un juif encore !''''' | |||
« Le C de JEC je m’en fous ! », avais-je coutume de clamer. Rien à battre du C, car j’étais jeune, étudiant (lycéen du moins), mais plus chrétien ! J’avais décidé, à l’âge de... 11 ans, que je ne croyais plus en Dieu. Le monde était trop cruel, Il ne pouvait exister. J’avais été croyant jusqu’au bout des ongles, jusqu’alors, et m’étais un jour ainsi exclamé, à l’adresse de Frédéric, le fils de Graxiana et Jan-Pierra : « Mais comment peux-tu ne pas croire ?! » | « Le C de JEC je m’en fous ! », avais-je coutume de clamer. Rien à battre du C, car j’étais jeune, étudiant (lycéen du moins), mais plus chrétien ! J’avais décidé, à l’âge de... 11 ans, que je ne croyais plus en Dieu. Le monde était trop cruel, Il ne pouvait exister. J’avais été croyant jusqu’au bout des ongles, jusqu’alors, et m’étais un jour ainsi exclamé, à l’adresse de Frédéric, le fils de Graxiana et Jan-Pierra (il était comme mon petit frère) : « Mais comment peux-tu ne pas croire ?! » Je me vois encore, face à lui, outré, dans le petit couloir de l’étage du bas de la Villa Arans entre les deux parties occupées, l’une par sa famille, l’autre par la mienne. J’étais alors membre de l’Action catholique des enfants, dont les réunions se déroulaient, toutes les semaines, dans un bâtiment du terrain de l’église de Marracq (prolongé, au Sud, par celui du collège du même nom). Maiki<ref>« « Maïki ». « Maiki, tu as de bons mollets ! Maiki tu es bien conservée ! Tu ne fous rien de toute la semaine, et le dimanche, tu ne penses qu’à perdre haleine ! »..., disait la chanson de « ses » enfants, qu’ils ne cessaient de lui claironner, en toute tendresse et amitié...</ref> notre monitrice m’a un jour demandé – pour japu quelle raison – si au lieu du local que nous utilisions nous pouvions les organiser chez moi. J’ai accepté sans hésiter. Maiki, la petite équipée des autres enfants du club et moi-même nous sommes donc par la suite retrouvés-vées dans l’une des deux petites chambres que desservait le couloir dans lequel j’avais sermonné Frédéric. De deux ans mon cadet, « à part ça » (lol) lui et moi étions comme deux frères, mais tous mes efforts pour tenter de profiter de notre complicité pour le convertir ont échoué.<ref>Je présente, plus loin, une classe de neige effectuée quand j’étais en CM2 comme le « premier séjour d’enfer entre copains-pines de ma vie », mais je crois qu’il s’agit, en réalité, d’un camp avec Maiki, un grand-grand souvenir de vacances entre petits-tites membres de l’ACE, dans une vaste demeure du village d’Iholdi (Iholdy), en plein cœur d’Euskadi. [Frédo : « Je ne crois que ce que je vois. » Moi : « Et ça, tu ne le voies pas ???!!! » F : « Le 33. Hein ? C’est ça ? Sur ton échouage, à me convertir... » X : « Et ça ? » F : « FX ? Saint François-Xavier, FoX des années JEC que tu étais, alors oui maintenant je te crois. Je crois. » D’enfer !!! Vite, infox... euh... il foxe que je l’informe que dans Modoupa ça y est, il est christianisé !!!]</ref> | ||
Sérieusement, qu’il fallait que je fusse jeune et ignorant de tout, justement, pour m’offusquer qu’on ne pensât pas comme moi ! J’ai bien changé, Dieuse soit louée ! Et Dieuse je louais, tant et tant, en ces temps. Une vraie grenouille de bénitier. À ce point ? Non. Officier comme enfant de cœur, par exemple : hors de question ! Et | Sérieusement, qu’il fallait que je fusse jeune et ignorant de tout, justement, pour m’offusquer qu’on ne pensât pas comme moi ! J’ai bien changé, Dieuse soit louée ! Et Dieuse je louais, tant et tant, en ces temps. Une vraie grenouille de bénitier. À ce point ? Non. Officier comme enfant de cœur, par exemple : hors de question ! Et le catéchisme, qu’est-ce que ça pouvait me gonfler !!! J’étais un bon vivant, tout simplement, et aimais surtout m’amuser. Mais j’étais aussi très studieux et très bon élève. Je suis d’ailleurs toujours aussi sérieux que je peux ne pas l’être, mais alors pas du tout. « Il a l’air très sérieux ! », a dit Maia à Denis suite à notre première entrevue, Villa Arans, lors de l’un de mes séjours (quasi systématiques) en Euskal herri<ref>« Éouchkal herri » : Pays basque</ref> l’été. « Attends, tu vas voir s’il est sérieux ! » Fut la réponse de mon (vrai) petit frère, qu’il m’a rapportée. | ||
Le yin et le yang dans toute sa splendeur. Pour plein de traits de ma personnalité. Les deux plateaux | Le yin et le yang dans toute sa splendeur. Pour plein de traits de ma personnalité. Les deux plateaux : de mon signe balance ! Mais qu’on ne me traite pas d’indécis ! Je peux me tâter pour des conneries, à part ça mon ascendant (que je ne connais pas), doit plutôt être celui d’un fonceur. Je suis cependant bien entendu également le fruit des entrailles et de l’éducation de mes parents, des catholiques pratiquants, mais laïques devant l’Éternel, et progressistes, qui ont appliqué leur vision de la démocratie à leurs enfants. Et si Sabine, Denis et moi avons suivi tout le cursus religieux jusqu’à l’épreuve finale de la communion, leur politique n’a jamais été de nous bourrer le mou, et ils nous ont toujours laissés-sée libres de nos choux... euh... choix. | ||
Je me souviens avoir été émerveillé à la vue de la Une du quotidien le ''Sud-Ouest'', en 1978, qui annonçait la visite du pape, en France, en 1981. Ça me semblait loin ! J’adulais jusqu’au pape. Quand j’y pense !... C’est un croyant bien différent... que je suis redevenu ! Sans religion ni Église. Au diable la tellement pas vénérable Institution catholique, et toute autre ! | Je me souviens avoir été émerveillé à la vue de la Une du quotidien le ''Sud-Ouest'', en 1978, qui annonçait la visite du pape, en France, en 1981. Ça me semblait loin ! J’adulais jusqu’au pape. Quand j’y pense !... C’est un croyant bien différent... que je suis redevenu ! Sans religion ni Église. Au diable la tellement pas vénérable Institution catholique, et toute autre ! Et qu’appris-je ? J’ai imité... Einstein ! Dont José Rodrigues dos Santos raconte, dans ''La Formule de Dieu''<ref>Éd. Pocket</ref>, qu'il avait déclaré : « Dans mon enfance, j’étais un garçon très religieux, mais à douze ans, j’ai commencé à lire des livres scientifiques… J’ai cessé d’être croyant quasiment du jour au lendemain. » Il faut dire aussi qu’on n’en pouvait plus, Sabine, Denis eta ni de devoir interrompre nos loisirs des samedis après-midi pour, à 18 heures 30, aller nous messmarrer (se farcir la messe à Marracq). Ma rupture avec Dieu nous a donc permis, au passage, de nous débarrasser de cette corvée. Quant à Einstein, je crains que la comparaison ne s’arrête à notre rébellion, enfants, contre le Tout-Puissant. Mais j’ai gagné d’un an. | ||
J’étais en train de rédiger cette dernière phrase, à mon bureau, quand Aline ma voisine m’a hélé, d’en bas de ma terrasse, désireuse qu’elle était que nous nous occupassions de la gouttière de mon avant-toit, dans laquelle son petit doigt lui avait dit que de l’eau stagnait. Nous étions, duququ<ref>Depuis quelques temps</ref>, assaillis-yies par les moustiques. J’ai saisi mon escabeau et un outil pour récurer la gouttière, et suis descendu. Celle-ci était inclinée dans le mauvais sens et effectivement remplie d’eau. Pendant notre opération de purge et de nettoyage, et alors que nous étions passé-sée à la gouttière de l’avant-toit d’Aline dont l’appartement se situait, comme moi, au premier étage, mais du bâtiment C3, Ouriel mon voi-singe de palmier | J’étais en train de rédiger cette dernière phrase, à mon bureau, quand Aline ma voisine m’a hélé, d’en bas de ma terrasse, désireuse qu’elle était que nous nous occupassions de la gouttière de mon avant-toit, dans laquelle son petit doigt lui avait dit que de l’eau stagnait. Nous étions, duququ<ref>Depuis quelques temps</ref>, assaillis-yies par les moustiques. J’ai saisi mon escabeau et un outil pour récurer la gouttière, et suis descendu. Celle-ci était inclinée dans le mauvais sens et effectivement remplie d’eau. Pendant notre opération de purge et de nettoyage, et alors que nous étions passé-sée à la gouttière de l’avant-toit d’Aline dont l’appartement se situait, comme moi, au premier étage, mais du bâtiment C3, Ouriel mon voi-singe de palmier de ces temps-là a déboulé avec sa voiture à sa pac-de-pine-a-tata<ref>Place de parking devant ma terrasse</ref>. J’ai récupéré, à sa demande, une chaussette et une tuture de son petiot, dans la gouttière de mon avant-toit, du côté de son appartement adjacent au mien. | ||
Aline, avec Ouriel, un fidèle de la synagogue du quartier que j’entendais parfois déclamer ses chants et prières, dans son appartement qu’il partageait avec sa femme Audrey et leurs deux enfants en bas âge Élie et Réfaël, se sont mise-mis à parler shabbat (on était samedi), rameaux, Pâques et agneau. J’ai alors entonné « Agneau de Dieu, qui enlève le pêché du monde… », du haut de mon escabeau, pendant que j’enlevais... la merde de la gouttière. J’ai croisé Aline salbachi, le lendemain, qui m’a déclaré toute contente qu’elle n’avait plus de moustiques | Aline, avec Ouriel, un fidèle de la synagogue du quartier que j’entendais parfois déclamer ses chants et prières, dans son appartement qu’il partageait avec sa femme Audrey et leurs deux enfants en bas âge Élie et Réfaël – il m’arrivait de m’arrêter sur le pal(m)ier, quand j’y passais à ce moment-là, et de m’en impriégner – 13:31 quand je l'ai tapé) – se sont mise-mis à parler shabbat (on était samedi), rameaux, Pâques et agneau. J’ai alors entonné « Agneau de Dieu, qui enlève le pêché du monde… », du haut de mon escabeau, pendant que j’enlevais... la merde de la gouttière. J’ai croisé Aline salbachi, le lendemain, qui m’a déclaré toute contente qu’elle n’avait plus de moustiques. L’un des pires épisodes pour mes chevilles que je traversais alors, chez moi, n’avait pourtant pas cessé. Notre histoire de gouttière dont on avait extrait des litres d’eau pestilentielle pleine de vase a inspiré cette réflexion à Jean-Pierre, l’ami avec lequel elle se trouvait : « C’est un coup à attraper la dengue. » L’occasion pour moi de réaliser que ce virus aussi, dont il était beaucoup moins question depuis la dernière flambée épidémique, ququ népa<ref>Quelques années auparavant</ref>, était toujours bien là. « J’ai un ami qui vient de l’attraper », a ajouté Jean-Pierre. Nous vivions décidément fort dangereusement. | ||
::'''{Gapachou 5 :''' '''[A]''' ''Abucuyudiqu'' = Au début de ma cure ayurvédique '''[C]''' ''Cap-sur-goa'' = Canoë en plastique gonflable ; ''Chamou'' = Chapitre de Modoupa ; '' | ::'''{Gapachou 5 :''' '''[A]''' ''Abucuyudiqu'' = Au début de ma cure ayurvédique '''[C]''' ''Cap-sur-goa'' = Canoë en plastique gonflable ; ''Chamou'' = Chapitre de Modoupa ; ''Cuyudie'' = Cure ayurvédique '''[D]''' ''Duququ'' = Depuis quelques temps '''[E]''' ''Elgaga'' = En long, en large et en travers ; ''Ellui'' = Elle et lui ; ''En tutu'' = En tout état de cause '''[F]''' ''Fioncrace'' = Fonction rechercher et remplacer '''[G]''' ''Gachapi'' = Grand Chapitre ; ''Gapachou'' = ''diminutif'' de Gamou-pa-fraichou (Glossaire modoupaïen-français de/du chamou) '''[J]''' ''Japu'' = Je ne sais plus ; ''Jottise'' = Jolie petite histoire '''[L]''' ''Lac'' = Lieu Sacré '''[M]''' ''Manu'' = Manuscrit ; ''Modou'' = Mot de modoupaïen ; ''Modoupa'' = ''Mon Dieu, Mon Bouddha et Patata'' '''[P]''' ''Pac-de-pine-a-tata'' = Place de parking devant ma terrasse ; ''Pancuyudiqu'' = Pendant ma cure ayurvédique ; ''Pédemanu'' = Pendant l’écriture de mon manuscrit ; ''Prémice'' = Personnage Clé de mon Existence '''[Q]''' ''Quel jutôt'' = Quelques jours plus tôt ; ''Quelle jutarde'' = Quelques jours plus tard ; ''Quelle nutôte'' = Quelques années plus tôt ; ''Ququ népa'' = Quelques années auparavant ; ''Ququpu'' = Quelques temps plus tôt '''[R]''' ''Rachaboutoucou'' = Renversant/chamboule-tout/ça-secoue '''[S]''' ''Salbachi'' = Sur la plage en bas de chez moi ; ''Sucem morabnodem baduf'' = Sur ce mot mon regard est tombé sur ce nombre de mots/ces statistiques en bas du fichier '''[T]''' ''Toutpi'' = Tout premier '''[U]''' ''Usine'' = Une de mes antiennes '''[V]''' ''Voipa'' = Voisin-zine sympa ; ''Voipapa'' = Voisin-zine pas sympa'''}''' |
Version actuelle datée du 17 mars 2025 à 16:11
Des voisins belges rigolos au juif parano
Le sordide épisode des chats empoisonnés ne m’avait pas empêché, ququpu [1], de récidiver, craquant pour de nouveaux spécimens juvéniles, à quelques mètres de l’entrée de mon immeuble, et de me mettre à jouer avec eux. Mes deux voisin-zine de palier de l’époque, un jeune couple de Belges, passaient par là avec leur petit chien. Ielles m’ont raconté que celui-ci avait été attaqué, quel jutôt [2], par la mère des deux poussy-cats, un chat noir qui se tenait un peu en retrait, la jeune femme déclarant mi effrayée, mi amusée, qu’il s’était jeté sur lui. Elle avait tiré sur la laisse du chien, l’avait soulevé, mais le chat était resté agrippé. Elle s’était retrouvée à les tenir tous les deux suspendus. « On aurait dit le chat dans “Scary Movie” !!! », s’est-elle exclamée. J’étais mort de rire.
Ces deux jeunes gens, qui avaient succédé à deux voipas[3], encore, Ingrid et Jérôme, les propriétaires de l’appartement, m’étaient un temps plutôt apparus comme des voipapas[4], très froids. Et voilà donc ma voisine devenue une irrésistible comique, avec son histoire... belge, surréaliste à souhait ! Son compagnon m’avait récemment annoncé qu’ils quittaient la Gwadloup, où ielles se trouvaient depuis deux ans, car ielles ne s’y plaisaient pas. Mais pourquoi avaient-ielles cette allure aussi hautaine, alors qu’ielles avaient en réalité l’air tout à fait charmants ? Dans ce pays, la condescendance, des Blancs-Blanches surtout, a encore moins de chance qu’ailleurs de passer. Pas étonnant qu’ielles ne s’y soient pas senti-tie dans leur élément.
Avant ce sketch, salbachi[5], en passant devant un couple de Français-çaise d’un certain âge confortablement installé-lée sur ses chaises pliantes, je n’avais pu m’empêcher de leur lancer : « La vie est dure, hein ?! » Je me suis retrouvé à discuter avec ce couple de retraitée-té, Yannick et Michel de La Rochelle qui, à l’instar de nombre de Français-çaises de leur âge, vivaient entre la France et la Gwadloup, où ielles passaient deux fois trois mois tous les ans. Dure-dure la vie pour ellui en effet. Nous nous sommes échangé nos numéros de téléphone. Celui de Yannick se terminait par 69. Je lui ai dit que c’était mon année de naissance, qui était également celle de son dernier fils, David. Et j’avais passé la soirée à l’hôtel de la plage, la veille au soir, avec un Jean-David ! Il m’avait abordé, à la terrasse du bar, où je buvais une bière, et après un ou deux verres de plus il avait souhaité que nous continuassions dans sa chambre.
J’ai répondu en toute confiance à l’invitation, sans ambigüité, de ce parfait hétérosexuel. (Et tout sauf un canon de beauté.) Manifestement porté sur la boisson, et fin bourré, il était à part ça apparemment un professionnel des plus sérieux, ingénieur de sa qualité en mission auprès d’un organisme scientifique de Tibou[6], dans le nord de l’île de Bastè[7], du côté du Petit Cul-de-Sac Marin opposé à celui de Bas du Fort. Il était marié et attendait que sa femme, quelle jutarde[8], le rejoignît. Une fois dans sa chambre d’hôtel, puis sur le balcon, il m’avait lancé cette réflexion sortie de nulle part : « Tu me détestes parce que je suis juif ! » Tout en se levant et en m’invitant... à lui casser la gueule. Je n’ai pas bronché et lui ai répondu, impassible et d’un air narquois : « Mais qu’est-ce que tu veux que j’en aie à branler ? » Je suis juif moi aussi ! Aurais-je dû ajouter, comme j’en apporte la preuve plus loin. Je n’en revenais pas que l’éternel cancer de l’antisémitisme et de l’obsession victimaire des juifs-juives me pète ainsi à la gueule.[9]
J’avais pénétré, pour la première fois, dans une chambre de l’hôtel Fleur d’Épée, à l’occasion de l’invitation de Jean-David, après en avoir récemment vu une… à la télé, dans un épisode de la série « Meurtres au paradis », aux sensationnelles images et prises de vue de l’hôtel et de la plage. Je n’en avais malheureusement regardé que le début, me disant que je le savourerais plus tard, à un moment mieux choisi, mais sa diffusion en replay avait cessé.[10] J’ai également pu en admirer sur grand écran, lors de l’une de mes sorties au cinéma avec Dominique, Nicole et Françoise, dans « Anna » de Luc Besson. La scène concernée se déroulait à l’emplacement où je m’étais trouvé, avec Jean-David, sur la terrasse, face à la piscine et à la mer. Suis-je le seul à avoir reconnu l’endroit ? Ni mes trois acolytes ni personne d’autre, apparemment, dans la salle, n’a réagi. À se demander si je n’avais pas rêvé... Japu[11] trop ce qu’on s’en était dit après...
Dans mon film à moi, entre la plage et ma résidence, avec Michel, Yannick et mes voisin-zine belges, le premier m’a raconté qu’un jour à La Rochelle un SDF avait refusé des croquettes qu’il lui avait achetées pour son chien, lui déclarant que celui-ci n’allait pas les manger parce que la marque ne lui convenait pas ! Je ne savais pas encore qu’après l’histoire du chien délicat ma seule-en-scène belge me raconterait celle du chat siphonné. Et qu’il serait encore question de l’aliment pour animaux domestiques. Les Belges en avaient laissé, apparemment, dans leur voiture garée face à ma terrasse, le jeune homme adressant à sa compagne une fois le sketch Scary Movie de celle-ci terminé la présente requête : « N’oublie pas les croquettes. »
Or, je les avais vu-vue depuis le bas de la pente de la résidence revenir d’une promenade à pied avec leur toutou. Qu’étaient-ce donc que ces croquettes venues comme un cheveu sur la soupe ? Ce mot de nouveau prononcé, après l’invraisemblable anecdote de Michel sur le SDF et son chien, sans aucun rapport avec la choucroute ? Ma et mon Belges avaient-ielles pris la voiture juste avant, uniquement pour aller en acheter ? Ou étaient-elles dans la voiture depuis trois jours et ce dernier y avait-il pensé en me voyant parce que je vibrais encore des ondes de Yannick et Michel et de leur propre histoire à base dudit aliment ? À propos des chats empoissonnés, la Belge m’a déclaré avoir caressé, pendant qu’il était en train de trépasser, le chat adulte que j’avais trouvé mort sur la grille d’égout. Du même genre exactement, soit dit en tré... euh... en passant, que Bixa.
Cure ayurvédique et incroyable rencontre d’une nana « de chez moi » dans le Kerala
La magie de l’Inde opérait donc d’une drôle de façon. Le chat « Jour Un » de ma nouvelle vie, après un séjour dans ce pays porteur du plus immense espoir que ma mie de pas moins de trois décennies finirait par me laisser un peu en paix, avait donc été mis à mort, sans compter « Jour Deux » ou « Jour Trois », ainsi que le copycat de Bixa. Le toutpi[12] épisode d’une interminable recherche d’un traitement m’avait mené, via Internet, jusqu’à Vanessa à Nice, une praticienne d’ayurvéda, la médecine indienne ancestrale sur laquelle, dans cette énième tentative, j’avais jeté mon dévolu.
Vanessa m’a indiqué un centre d’ayurvéda, dans l’État du Kerala, au sud-ouest de l’Inde, où je suis parti pour un « panchakarma » de quatre semaines. Je me souviens de cet instant où, chez Manno, quand il m’a parlé d’ayurvéda, dont j’avais déjà eu vent, comme de plus en plus d’Occidentaux-tales, s’était produit une sorte de déclic. J’avais alors décidé de tenter cette méthode dont le caractère holistique et la dimension spirituelle en moi-même sans-cesse grandissante m’attiraient. J’avais vraiment cru, de toutes mes forces, que cette fois j’avais trouvé la voie, avec une prise en charge complète, comme je n’en avais jamais bénéficié auparavant, en matière d’alimentation et de soins de bien-être, avec par ailleurs de la méditation et du yoga.
J’avais suivi un programme certes un peu similaire, en Angleterre, à l’Amchara Health Retreats. Et malgré une arrivée à Londres, pour mon toutpi séjour dans ce pays, le 10 septembre 2016, le jour des cinquante ans de ma sœur Sabine, et alors qu’au centre le ciel m’avait accueilli avec un immense X formé par le croisement de la trace de deux avions, les résultats ne s’étaient comme toujours avérés que très peu concluants. Outre qu’en écrivant « 10 septembre 1966 », la date de naissance de Sabine, ci-dessus, au lieu de « 10 septembre 2016 », j’ai tapé trois fois sur le 6 au lieu de deux, un autre de ces phénomènes insolites, à Londres, aurait dû m’alerter : la présence, devant une des entrées de la gare de Saint-Pancras, du chroniqueur de Canal Plus et France Inter Augustin Trapenard, qui s’apprêtait à monter dans un taxi.
J’étais allé m’enquérir, en sortant du train, d’un endroit où je pouvais aller déguster la meilleure gelée à la menthe en attendant mon prochain train à destination du centre Amchara. Trapenard : le message eut-il pu être plus clair ? Et quand allais-je enfin apprendre à lire dans tous ces signes dont je bassinais mon entourage, pour ne même pas m’en servir ? Comment n’ai-je donc pas vu le trap, le piège (en anglais), et le renard (sans le « r »), dans ce nom, autrement dit cet avertissement : « Attention, piège à renard ! » Mais boutade dans la boutade à part, ma retraite anglaise s’est avérée une magnifique expérience riche en moult enseignements essentiels, et dont j’ai notamment beaucoup apprécié les conférences dans lesquelles les problématiques de santé et d’alimentation étaient également abordées sous l’angle de questions politiques essentielles, comme le rôle des lobbies des industries, la création de besoins tels que celui du sucre dans ses versions les plus néfastes pour la santé...
Je suis arrivé au Sree Chitrah Ayur Home, à Chawakad, dans le Kerala, en juillet 2018[13], un samedi soir. Mon premier entretien avec mon gourou Arun[14] a eu lieu le lundi matin. L’envoûtement a été immédiat, et je n’ai pas hésité une seconde à adhérer à sa secte, la « Haroun... euh... Arun Tazi Extasy », au sein de laquelle j’obéis au doigt et à l’œil, depuis, comme tous-toutes ses adeptes, à tous les commandements du guide suprême sur notre chemin vers la lumière. En vrai : la lumière était dans le regard et le sourire de cet homme, le médecin par lequel j’allais être suivi tout le temps de ma cure, dont émanait toute la bonté du monde. Le docteur Arun m’a annoncé, avec émerveillement, que je la commençais exactement le jour où débutait le « mois kardidaka » du calendrier malayalam, considéré comme la période la plus féconde pour une cuyudie[15].
Je me suis livré, pour la milliardième fois en trente ans, au récit de ma pathologie, me confiant y compris sur un plan plus personnel, sans appréhension y compris eu égard au tabou suprême, en Inde, de l’homosexualité. Je me suis d’ailleurs mis à m’interroger, sur ce sujet, un jour, dans la salle où nous prenions nos repas, me disant qu’elle avait dû être dépénalisée ou que ce serait bientôt le cas. En plein dans le mille ! Autorisée en 2009 seulement, puis à nouveau interdite en 2013, la Cour suprême indienne a rendu un avis, le... 6 septembre 2018, soit trois jours après mon retour en France ! Mettant ainsi définitivement fin à sa criminalisation.
J’ai bien entendu avisé le docteur Arun de ma synchronophilie, à quoi il a répondu qu’il y avait en moi « quelque-chose de rare », usant d’un mot en malayalam, la langue du Kerala, que je n’ai évidemment pas retenu, pas plus que je ne me souvenais de « kardidaka ». Je lui ai envoyé un message, pédemanu[16], pour qu’il me rappelle ces deux termes et, concernant le deuxième, il m’a répondu qu’il avait senti en moi ce qui était désigné par le mot « aathmabandha » (teu, teu, teu), une « connexion aux âmes ». Ooohhh ! Alors là... Et dans ma peinture œcuménique, puisque j’y suis invité, j’ajoute donc ici avec délice : l’animisme. Le docteur Arun a pris mon pouls, et m’a déclaré « vata/pitta ». Vata, pitta et kapha sont les trois énergies vitales, ou « doshas », de l’ayurvéda. Je suis du vent. C’est la dominante de ma constitution. Une thérapeute d’une équipe de médecins... belges, en déplacement à Paris, il y a une vingtaine d’années, m’avait déclaré : « Monsieur, vous avez besoin de vous réchauffer. » Pour compenser le vent, l’eau, tous les éléments froids.
« Il y a trop d’eau en vous », m’étais-je entendu dire d’un reikiste à Paris, à peu près à la même époque, m’étant pointé à sa séance les cheveux mouillés (je sortais de la douche), et vêtu d’un jean et d’un tee-shirt bleu... des plus ternes de surcroît. Les couleurs !!! Pour les habits aussi, elles sont d’excellentes énergies ! Niveau température, et climat, donc, intérieur, mais également... extérieur, j’étais alors effectivement sur le point de m’installer en Thaïlande, pour près de trois ans, et je n’ai plus jamais quitté les tropiques depuis ![17] Je suis héliophile. Centrale thermique... euh... usine[18] : j’ai été lézard avant d’être renard. J’ai les mains froides, ce qu’on m’a souvent fait remarquer, une fois même avec dégoût. Une véritable bouilloire, semblerait-il que je pusse être, pourtant, si j’en crois certaines affirmations... Le vent, c’est aussi la bougeotte, et l’un des enseignements de ma cure était que je devais essayer de me poser un peu, moins voyager, et me plier à une certaine routine. Lors de mon passage suivant à Sree Chitrah en coup de vent, fin janvier 2020, avec Vanessa, après un circuit dans le Rajasthan, celle-ci a cependant tenu à relativiser ce postulat : « Moi aussi je suis vata. Demander à un vata d’arrêter de voyager c’est comme demander à un oiseau d’arrêter de voler ! »
Quels trésors de bienveillance et de générosité mon médecin au grand cœur n’aurait-il pas déployé ? Précision : je n’oublie pas que son « engagement » pour les patients-tientes de son centre est aussi un business. Mais je sais que globalement, pour ses compatriotes dans le besoin, il est sans limite. Le docteur Arun m’a attribué, au bout de quelques jours, pour le même prix que celui des chambres du bâtiment principal dans lequel j’ai tout d’abord été logé, comme la plupart des pensionnaires, un bungalow situé un peu en retrait, vide en cette basse saison, au tarif en principe nettement supérieur. Il m’accordait cette faveur tant pour me passer tout le baume au cœur qu’il pouvait que pour m’isoler un peu, en vue du programme de méditation auquel il me destinait. Il a ainsi sollicité du délicieux Anil, qui assurait les cours de yoga, tous les matins à sept heures, qu’il revînt spécialement pour moi l’après-midi pour me dispenser des séances de méditation. Il aurait même souhaité que j’évitasse de trop parler aux autres patients-tientes. Il voulait le meilleur, le maximum, et il m’aurait immédiatement propulsé, s’il avait pu, au stade de l’Éveil auquel tous les problèmes se règlent instantanément.
Mais Sarasvati, l’une des deux adorables jeunes internes du centre, quand je l’ai informée de ce dessein du docteur Arun, a ainsi objecté : « Je ne crois pas que ce soit une très bonne idée, tu es de bonne compagnie pour les autres patients, tu leur fais du bien. » Des patients-tientes tous-toutes repartis-ties guéris-ries, grâce à ma compagnie, comme celleux des centaines de centres ayurvédiques du Kerala que je suis allé bénir, après quoi j’ai officiellement été remercié par les plus hautes autorités de l’État. En vrai : c’est moi qui ai remercié Sarasvati pour le compliment, et j’ai surtout moi-même continué de jouir de ma petite communauté de Sree Chitrah. Le docteur Arun m’avait en outre recommandé d’accompagner tous les jours, de l’autre côté du canal qui bordait le complexe, le fermier du centre, Narayan, dans son embarcation, jusqu’à la basse-cour et aux étables dont provenaient le lait et les autres produits utilisés par les cuisinières et leur chef pour la confection des repas. Un clown, ce chef. Soixante-dix ans bien sonnés, il ne pouvait tout simplement pas s’exprimer sans se fendre la poire. Mais je l’ai retrouvé, un an et demi plus tard, après le Rajasthan, complètement éteint. Méconnaissable. Vanessa m’a dit : « Il a peut-être perdu quelqu’un dans les inondations. »
Vanessa m’a tenu ce propos dans sa chambre occupant toute la surface d’une vingtaine de mètres carrés de l’étage supérieur d’un petit bâtiment à deux niveaux, dont le rez-de-chaussée est utilisé pour les réunions et les séances de formation à l’ayurveda. Nous y avons célébré l’anniversaire du docteur Arun, en août 2018, en une belle assemblée de l’ensemble des curistes et du personnel du centre. Un peu plus loin, à l’extrémité du domaine, se trouvent les deux bungalows, dont celui auquel mon médecin, abucuyudiqu[19], m’avait transféré. Face au lodge de Vanessa, de l’autre côté de l’allée menant à ces différents lieux, parmi lesquels l’abri en bambous et toit de chaume où se tiennent, hors mousson, les séances de yoga, j’avais parlé au téléphone, pancuyudiqu[20], sur une petite plateforme métallique au-dessus de l’eau, au bord du canal, à Ama. C’était à la toute fin de sa vie, alors qu’une maladie dégénérative du cerveau était tout près de l’emporter.
Elle était en compagnie de Sabine et Marc, chez ellui[21], ainsi que de Jeanine la maman de Marc, de Léa et Hugo ma nièce et mon neveu, et de Denis mon frère et sa femme Maia. C’était à l’occasion d’un appel ouate-zeu-pape vidéo. Ama, quand elle m’a vu, n’a eu aucune réaction. La seule a été, quand Sabine l’a un peu encouragée par un « allez, Ama, regarde, c’est Xabi ! », accompagné d’une caresse dans ses cheveux, un profond soupir qui disait la douleur entre incapacité à ressentir et à exprimer quoi que ce soit, vis-à-vis de son propre fils, et semi-conscience, vraisemblablement, de cette terrible réalité, et de qui j’étais... C’était deux mois avant sa mort, que j’allais apprendre, en Gwada, sur une autre plateforme au bord de l’eau ! Je ne le savais pas mais c’était la toute dernière fois que je la voyais vivante, par écran interposé. Vive zeu pape alors, qui a permis cela.
C’est donc face à cet autre Lac[22], dans la chambre de Vanessa, que ma big sister (oui, elle est British, ma « grande soeur ») et moi avons passé (en tout bien tout honneur), les derniers moments de notre fabuleux périple entre Rajasthan, Vanarasi dans l’État de l’Uttar Pradesh et Sree Chitrah. J’ai adOOOré papoter et blaguer avec elle, ainsi que son ami Gérard, tout au long du séjour... Vanessa s’est beaucoup confiée à moi sur la terrible déception amoureuse qu’elle venait de vivre, avec un certain François, que j’ai connu quand j’ai rendu visite à Vanessa, à Nice, après ma cuyudie de 2018. Elle m’a expliqué, lors de notre toutpie entrevue à son cabinet d’un quartier aux abords du centre de Nice – qu’elle a laissé, depuis, dispensant désormais ses séances d’ayurvéda et de massage chez elle –, que « Brahma, trop occupé à créer le monde, s’[était] entouré de tout un tas de divinités, dont Dhanvantari, le dieu de l’ayurvéda », un avatar de Vishnu, un des trois membres de la Trimirti, la Grande Trinité hindoue composée de Brahma le Dieu de la Création, Vishnu le Dieu de la Préservation et Shiva le Dieu de la Destruction.
Dhanvantari s’est bien occupé de Vanessa, en réalité, en l’amenant à vivre cette épreuve sentimentale[23] qui l’a beaucoup secouée mais dont elle m’a récemment déclaré, au téléphone, s’en être enfin remise, quand elle en a saisi tout le sens et les leçons, sur elle-même, qu’elle lui a permis d’apprendre. Vanessa est de ces personnes avec lesquelles je dirais que je suis presque instantanément devenu ami et avec qui, dès le départ, on s’est tout dit. Bon, c’est moi qui ai commencé, évidemment, dans le cadre de ses séances thérapeutiques, deux ou trois lors de mon premier séjour à Nice, à mon retour d’Inde. La « thérapie », c’est certain, ça crée des liens ! Même si Vanessa, à la différence d’une autre soignante, quelle nutôte[24], comme nous le verrons plus tard, ne m’a rien enfoncé dans le cul. La « cause » de tout ça... ce qu’elle ne m’a pas... ? non ! mon amitié avec elle, mon aventure indienne dans le Kerala puis dans le Rajasthan... : ma mie, dont je l’ai par conséquent également elgagatée (dont je lui ai parlé elgaga[25]). Et, après que je lui ai exposé, à propos de cette dernière, mon approche de la vie, ma foi, ma façon de cultiver l’amour et de refuser, eu égard à certaines blessures d’enfance, la rancœur et le ressentiment, elle s’est exclamée : « C’est un vrai travail spirituel que tu fais ! »
En juillet 2018, pour ma cuyudie effectuée avant ma première rencontre avec Vanessa, mon bienfaiteur Arun a donc mobilisé jusqu’aux vaches pour m’apporter calme et sérénité, et contribuer à mon mieux-être : « Tu verras, à force d’aller les voir, elles s’habitueront à toi », m’a-t-il promis. Cette idée, beaucoup plus que celle de m’astreindre au silence, m’enchantait. J’aime particulièrement ces animaux. Lesquels, toutefois, ne me comblent-ils pas de joie ? Mais toutes sacrées fussent-elles, de surcroît, en Inde, je ne les ai finalement consultées que deux ou trois fois, sur toute la durée de ma cure, en raison du programme de celle-ci, relativement dense… et de tout le temps au quotidien que ma pathologie ne me fait pas gagner. Voilà pour l’explication rationnelle, la « vérité » étant que la Divine Matrice, comme pour tout ce que nous entreprenons (ou pas), et dont nous nous imaginons que nous en décidons, et pour tout ce qui nous arrive (ou pas), l’avait ainsi programmé ! Pendant les quatre semaines de mon panchakarma, hormis le bonus des bovines, le programme était constitué de l’ensemble des soins traditionnellement prodigués en ayurvéda sous la forme de massages et autres soins corporels à base de plantes et d’huiles.
La mousson n’était pas la saison des touristes. Les avantages de Sree Chitrah que m’avait vantés Vanessa étaient notamment son atmosphère conviviale, s’agissant, comme elle me l’avait expliqué, d’un établissement moins touristique que d’autres centres ayurvédiques. Une structure relativement modeste, aux tarifs nettement plus abordables que ceux de versions plus luxueuses prisées par les Occidentaux-tales, et à la couleur plus locale. En pleine mousson, la plupart des pensionnaires étaient donc indiens-diennes. Et dans ce type d’aventure humaine, bien que motivée par des raisons de santé, y compris d’ailleurs pour celles-ci, s’agissant d’une plongée dans l’univers fascinant de l’ayurvéda, avec des gens du pays, c’était quand-même autre chose. Hormis deux Occidental-tale, une autre Vanessa[26] et un Abal... euh... Abel – d’un genre cependant pas babal... euh... banal, car de nationalité mexicaine mais résidant en Allemagne –, une autre envoyée de Vanessa de Nice, Corinne, est arrivée quelques jours après moi.
Corinne avait vécu trente ans en Euskadi[27] ! Nous nous sommes découvert un autre point commun, et non des moindres encore : Peio[28] !!! Mon Peio !!! Le Peio d’Ama !!! Il était le prêtre de la paroisse de Saint-Amand à Baiona qu'Ama a fréquentée, pendant des décennies, jusqu’à ce qu’il raccroche (provisoirement) sa soutane en 1990. Ama a alors changé de crèmerie, pour continuer d’aller prier bien sûr, tous les dimanches, mais à l’église de Marracq, à un petit kilomètre de la Villa Arans. Beaucoup plus près de chez elle pour le coup, et où elle pouvait donc se rendre à pied. Peio a aussi marié Sabine et Marc ! En 1990 justement. En août. La frangine et le beauf, après s’être dit « oui » à la mairie, ont été bénie-ni par lui. Je leur ai lu, pendant la cérémonie, un interminable discours. Je me souviens du regard que m’avait lancé Peio, au bout de dix minutes, pour me signifier qu’il était temps que je conclusse. Corinne, à Sree Chitrah, m’a dit être sa fille spirituelle, quand je l’ai quant à moi toujours considéré comme un Prémice[29]. Il m’est extrêmement cher, comme à tant et tant d’autres ayant eu le privilège et le bonheur de le côtoyer comme curé ou aumônier de lycée. Le Gachapi[30] Peio est celui de mes fantastiques années de la JEC, la Jeunesse étudiante et chrétienne[31]. C’est dire ce qu’il représente pour moi et à quel point cette rencontre avec Corinne, à l’autre bout du monde, était 3-désienne (dingue, dingue, dingue) !!!
Du curé de la Jeunesse étudiante chrétienne au curetage de gouttière avec… un juif encore !
« Le C de JEC je m’en fous ! », avais-je coutume de clamer. Rien à battre du C, car j’étais jeune, étudiant (lycéen du moins), mais plus chrétien ! J’avais décidé, à l’âge de... 11 ans, que je ne croyais plus en Dieu. Le monde était trop cruel, Il ne pouvait exister. J’avais été croyant jusqu’au bout des ongles, jusqu’alors, et m’étais un jour ainsi exclamé, à l’adresse de Frédéric, le fils de Graxiana et Jan-Pierra (il était comme mon petit frère) : « Mais comment peux-tu ne pas croire ?! » Je me vois encore, face à lui, outré, dans le petit couloir de l’étage du bas de la Villa Arans entre les deux parties occupées, l’une par sa famille, l’autre par la mienne. J’étais alors membre de l’Action catholique des enfants, dont les réunions se déroulaient, toutes les semaines, dans un bâtiment du terrain de l’église de Marracq (prolongé, au Sud, par celui du collège du même nom). Maiki[32] notre monitrice m’a un jour demandé – pour japu quelle raison – si au lieu du local que nous utilisions nous pouvions les organiser chez moi. J’ai accepté sans hésiter. Maiki, la petite équipée des autres enfants du club et moi-même nous sommes donc par la suite retrouvés-vées dans l’une des deux petites chambres que desservait le couloir dans lequel j’avais sermonné Frédéric. De deux ans mon cadet, « à part ça » (lol) lui et moi étions comme deux frères, mais tous mes efforts pour tenter de profiter de notre complicité pour le convertir ont échoué.[33]
Sérieusement, qu’il fallait que je fusse jeune et ignorant de tout, justement, pour m’offusquer qu’on ne pensât pas comme moi ! J’ai bien changé, Dieuse soit louée ! Et Dieuse je louais, tant et tant, en ces temps. Une vraie grenouille de bénitier. À ce point ? Non. Officier comme enfant de cœur, par exemple : hors de question ! Et le catéchisme, qu’est-ce que ça pouvait me gonfler !!! J’étais un bon vivant, tout simplement, et aimais surtout m’amuser. Mais j’étais aussi très studieux et très bon élève. Je suis d’ailleurs toujours aussi sérieux que je peux ne pas l’être, mais alors pas du tout. « Il a l’air très sérieux ! », a dit Maia à Denis suite à notre première entrevue, Villa Arans, lors de l’un de mes séjours (quasi systématiques) en Euskal herri[34] l’été. « Attends, tu vas voir s’il est sérieux ! » Fut la réponse de mon (vrai) petit frère, qu’il m’a rapportée.
Le yin et le yang dans toute sa splendeur. Pour plein de traits de ma personnalité. Les deux plateaux : de mon signe balance ! Mais qu’on ne me traite pas d’indécis ! Je peux me tâter pour des conneries, à part ça mon ascendant (que je ne connais pas), doit plutôt être celui d’un fonceur. Je suis cependant bien entendu également le fruit des entrailles et de l’éducation de mes parents, des catholiques pratiquants, mais laïques devant l’Éternel, et progressistes, qui ont appliqué leur vision de la démocratie à leurs enfants. Et si Sabine, Denis et moi avons suivi tout le cursus religieux jusqu’à l’épreuve finale de la communion, leur politique n’a jamais été de nous bourrer le mou, et ils nous ont toujours laissés-sée libres de nos choux... euh... choix.
Je me souviens avoir été émerveillé à la vue de la Une du quotidien le Sud-Ouest, en 1978, qui annonçait la visite du pape, en France, en 1981. Ça me semblait loin ! J’adulais jusqu’au pape. Quand j’y pense !... C’est un croyant bien différent... que je suis redevenu ! Sans religion ni Église. Au diable la tellement pas vénérable Institution catholique, et toute autre ! Et qu’appris-je ? J’ai imité... Einstein ! Dont José Rodrigues dos Santos raconte, dans La Formule de Dieu[35], qu'il avait déclaré : « Dans mon enfance, j’étais un garçon très religieux, mais à douze ans, j’ai commencé à lire des livres scientifiques… J’ai cessé d’être croyant quasiment du jour au lendemain. » Il faut dire aussi qu’on n’en pouvait plus, Sabine, Denis eta ni de devoir interrompre nos loisirs des samedis après-midi pour, à 18 heures 30, aller nous messmarrer (se farcir la messe à Marracq). Ma rupture avec Dieu nous a donc permis, au passage, de nous débarrasser de cette corvée. Quant à Einstein, je crains que la comparaison ne s’arrête à notre rébellion, enfants, contre le Tout-Puissant. Mais j’ai gagné d’un an.
J’étais en train de rédiger cette dernière phrase, à mon bureau, quand Aline ma voisine m’a hélé, d’en bas de ma terrasse, désireuse qu’elle était que nous nous occupassions de la gouttière de mon avant-toit, dans laquelle son petit doigt lui avait dit que de l’eau stagnait. Nous étions, duququ[36], assaillis-yies par les moustiques. J’ai saisi mon escabeau et un outil pour récurer la gouttière, et suis descendu. Celle-ci était inclinée dans le mauvais sens et effectivement remplie d’eau. Pendant notre opération de purge et de nettoyage, et alors que nous étions passé-sée à la gouttière de l’avant-toit d’Aline dont l’appartement se situait, comme moi, au premier étage, mais du bâtiment C3, Ouriel mon voi-singe de palmier de ces temps-là a déboulé avec sa voiture à sa pac-de-pine-a-tata[37]. J’ai récupéré, à sa demande, une chaussette et une tuture de son petiot, dans la gouttière de mon avant-toit, du côté de son appartement adjacent au mien.
Aline, avec Ouriel, un fidèle de la synagogue du quartier que j’entendais parfois déclamer ses chants et prières, dans son appartement qu’il partageait avec sa femme Audrey et leurs deux enfants en bas âge Élie et Réfaël – il m’arrivait de m’arrêter sur le pal(m)ier, quand j’y passais à ce moment-là, et de m’en impriégner – 13:31 quand je l'ai tapé) – se sont mise-mis à parler shabbat (on était samedi), rameaux, Pâques et agneau. J’ai alors entonné « Agneau de Dieu, qui enlève le pêché du monde… », du haut de mon escabeau, pendant que j’enlevais... la merde de la gouttière. J’ai croisé Aline salbachi, le lendemain, qui m’a déclaré toute contente qu’elle n’avait plus de moustiques. L’un des pires épisodes pour mes chevilles que je traversais alors, chez moi, n’avait pourtant pas cessé. Notre histoire de gouttière dont on avait extrait des litres d’eau pestilentielle pleine de vase a inspiré cette réflexion à Jean-Pierre, l’ami avec lequel elle se trouvait : « C’est un coup à attraper la dengue. » L’occasion pour moi de réaliser que ce virus aussi, dont il était beaucoup moins question depuis la dernière flambée épidémique, ququ népa[38], était toujours bien là. « J’ai un ami qui vient de l’attraper », a ajouté Jean-Pierre. Nous vivions décidément fort dangereusement.
- {Gapachou 5 : [A] Abucuyudiqu = Au début de ma cure ayurvédique [C] Cap-sur-goa = Canoë en plastique gonflable ; Chamou = Chapitre de Modoupa ; Cuyudie = Cure ayurvédique [D] Duququ = Depuis quelques temps [E] Elgaga = En long, en large et en travers ; Ellui = Elle et lui ; En tutu = En tout état de cause [F] Fioncrace = Fonction rechercher et remplacer [G] Gachapi = Grand Chapitre ; Gapachou = diminutif de Gamou-pa-fraichou (Glossaire modoupaïen-français de/du chamou) [J] Japu = Je ne sais plus ; Jottise = Jolie petite histoire [L] Lac = Lieu Sacré [M] Manu = Manuscrit ; Modou = Mot de modoupaïen ; Modoupa = Mon Dieu, Mon Bouddha et Patata [P] Pac-de-pine-a-tata = Place de parking devant ma terrasse ; Pancuyudiqu = Pendant ma cure ayurvédique ; Pédemanu = Pendant l’écriture de mon manuscrit ; Prémice = Personnage Clé de mon Existence [Q] Quel jutôt = Quelques jours plus tôt ; Quelle jutarde = Quelques jours plus tard ; Quelle nutôte = Quelques années plus tôt ; Ququ népa = Quelques années auparavant ; Ququpu = Quelques temps plus tôt [R] Rachaboutoucou = Renversant/chamboule-tout/ça-secoue [S] Salbachi = Sur la plage en bas de chez moi ; Sucem morabnodem baduf = Sur ce mot mon regard est tombé sur ce nombre de mots/ces statistiques en bas du fichier [T] Toutpi = Tout premier [U] Usine = Une de mes antiennes [V] Voipa = Voisin-zine sympa ; Voipapa = Voisin-zine pas sympa}
- ↑ Quelques temps plus tôt
- ↑ Quelques jours plus tôt
- ↑ Voisin-zine sympas
- ↑ Voisin-zine pas sympas
- ↑ Sur la plage en bas de chez moi
- ↑ Petit-Bourg
- ↑ Basse Terre
- ↑ Quelques jours plus tard
- ↑ J’espère que Jean-David n’a pas entendu ce lapsus commis par un journaliste à la radio : « Ça permet de venir chercher les feujs… les feuilles de paie. » Autre journaliste en verve, sur un tout autre thème, qui a un jour tout bonnement déclaré : « Je bande. » Ses propos, en réalité, s’inscrivaient dans le registre on ne plus innocent de la pluie et du beau temps, et concernaient « une large bande météo de gel ». Il incitait les automobilistes, dans les conditions peu favorables qui prévalaient ce jour-là, à la prudence. Mais qu’est-ce qui avait alors bien pu le faire glisser de la chaussée glacée à cet autre sujet ? J’avais déplacé le curseur, en fait, sur la barre de défilement, en bas de l’écran de mon ordinateur, pour zapper un intermède musical dont je n’avais que faire, et quand je l’ai arrêté le commentaire du présentateur des actualités avait repris à « ...ge bande ». N’était-il cependant pas question... de gel, tout de suite après ? Je provoque donc même des synchronicités farceuses, les cieux semblant vouloir me faire encore plus obscène que je ne le suis. C’est du propre.
- ↑ J’ai assisté à un avant-tournage sur la plage devant l’hôtel. Les camions avec tout le matériel et les équipes de cinéastes ont investi le parking entre la résidence et la plage, pendant un mois, en 2018 (au moins un an plus tard !), m’a raconté Manno, quand je me trouvais à Baiona. Ama, malade, pour qui j’avais dû y séjourner, m’avait fait louper ça (pauvrette), ainsi qu’à la même période, l’arrivée de la Route du Rhum. Mais peut-être, pour cette dernière (dans le temps et le présent énoncé), m’a-t-elle permis d’échapper à ma propre mort car, lors d’une précédente édition, j’avais manqué, dans une marée motrice, de finir en charpie. Je m’étais aventuré avec mon cap-sur-goa* sur l’eau, en face de chez moi, pour assister à l’arrivée d’un navigateur, au beau milieu de l’impressionnante flotte des bateaux (à moteur) des plaisanciers-cières venus-nues profiter du spectacle comme moi (oui, enfin, moi j'avais quand-même un maillot). À l’approche du gigantesque catamaran et de sa flottille, les premières embarcations postées à quelques centaines de mètres de moi ont démarré, jusqu’à ce qu’un mur de bateaux lancés à fond, quelques instants plus tard, se misse à fondre sur moi. Le pilote d’un des premiers arrivés à mon niveau m’a hurlé : « Reste pas làààààà !!!!! » Je n’ai jamais pagayé aussi vite de ma vie, suffisamment en tutu**, il faut croire (ah, tiens, ce n’était pas un maillot de bain que j’avais mis ce jour-là ?), si j’ai pu le narrer là. Nobapa 96 (mon 69 à l’envers) quand je l’ai complétée, danupag, de type rachaboutoucou*** (*Canoë en plastique gonflable **En tout état de cause ***Renversant/chamboule-tout/ça-secoue).
- ↑ Je ne sais plus.
- ↑ Tout premier
- ↑ Sucem morabnodem baduf* : 226 777. La première fois que les 7 m’ont sauté aux yeux, pédemanu**, c’était avec un Emmanuel. (*Sur ce mot mon regard est tombé sur ce nombre de mots/ces statistiques en bas du fichier. **Pendant l’écriture de mon manuscrit)
- ↑ « Aroun » : roulement de « r » encore.
- ↑ Cure ayurvédique
- ↑ Pendant la rédaction de mon manuscrit
- ↑ Les Gwadloupéyen ont pris des Français-çaises l’habitude de geindre, et de se plaindre de la chaleur. De gens venus du froid, à la limite OK (mais même, si on pouvait s’arrêter de râler deux minutes des fois...), or de la part d’Africains-caines arrachés-chées à leurs propres tropiques pour aller faire pousser, sous d’autres, la canne et les bananes des Blancs-Blanches, c’est le comble ! Détail amusant, au passage, on dit en créole pour demander si ça va : « Sa kay ? » Au sempiternel « Il fait chaud ! » d’une voisine chocolat-au-lait rencontrée un jour sur le parking du supermarché de Bas du Fort j’ai rétorqué : « Je ne sais pas, moi, va au Canada ! Au pôle Nord ! » Je ne suis pas toujours tout seul à grimper aux rideaux, avé mes synchros, car là c’est elle que j’ai vue s’émoustiller, s’exclamant, visiblement bluffée : « Tiens, mon fils Noun m’a dit ces jours-ci qu’il voulait aller au pôle Nord pour ne plus me voir ! »
- ↑ Une de mes antiennes
- ↑ Au début de ma cure ayurvédique
- ↑ Pendant ma cure ayurvédique
- ↑ Elle et lui
- ↑ Lieu Sacré
- ↑ En tant que patron du ministère de l’Ayurveda, chargé y compris des affaires de cœur de ses administrés-trées ? Bof. Je laisse.
- ↑ Quelques années plus tôt
- ↑ En long, en large et en travers
- ↑ Elle adorerait. Comme avec... « l’autre V ». Là, je crois que je cherche le fouet. Vilin (encore un V !... ça veut dire « voir plus loin »).
- ↑ « Éouchkadi » = Pays basque
- ↑ Péïo
- ↑ Personnage Clé de mon Existence
- ↑ Grand Chapitre
- ↑ Dont est née ma « sagesse éternelle » : c’est à cette expression logée ailleurs dans mon manu* que m’a envoyé la fioncrace** quand j’ai entré les lettres « esse ét » de Jeunesse étudiante et chrétienne pour retrouver ce passage. (*Manuscrit **Fonction rechercher et remplacer)
- ↑ « « Maïki ». « Maiki, tu as de bons mollets ! Maiki tu es bien conservée ! Tu ne fous rien de toute la semaine, et le dimanche, tu ne penses qu’à perdre haleine ! »..., disait la chanson de « ses » enfants, qu’ils ne cessaient de lui claironner, en toute tendresse et amitié...
- ↑ Je présente, plus loin, une classe de neige effectuée quand j’étais en CM2 comme le « premier séjour d’enfer entre copains-pines de ma vie », mais je crois qu’il s’agit, en réalité, d’un camp avec Maiki, un grand-grand souvenir de vacances entre petits-tites membres de l’ACE, dans une vaste demeure du village d’Iholdi (Iholdy), en plein cœur d’Euskadi. [Frédo : « Je ne crois que ce que je vois. » Moi : « Et ça, tu ne le voies pas ???!!! » F : « Le 33. Hein ? C’est ça ? Sur ton échouage, à me convertir... » X : « Et ça ? » F : « FX ? Saint François-Xavier, FoX des années JEC que tu étais, alors oui maintenant je te crois. Je crois. » D’enfer !!! Vite, infox... euh... il foxe que je l’informe que dans Modoupa ça y est, il est christianisé !!!]
- ↑ « Éouchkal herri » : Pays basque
- ↑ Éd. Pocket
- ↑ Depuis quelques temps
- ↑ Place de parking devant ma terrasse
- ↑ Quelques années auparavant