Différences entre les versions de « Chapitre 2 – Chats alors ! »

De Xavier Renard
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J’ai enculé<ref>Écrit dans un cul, un courriel</ref>, le samedi 21 août 2021<ref>Tiens-tiens, ce 21-21, pour le Récit de la Guique* 2 numéro 1 de mon XabiWiki... Et ce n’est pas n'importe quel... nopapa**, le 21, dans Modoupa***... (*Grande Rubrique **Nombre [eh non...] plutôt pas sympa ***''Mon Dieu, Mon Bouddha et Patata'')</ref>, quelques pochimis-mies<ref>proches et amis-mies</ref> :
Je me suis lancé dans la rédaction de ''Mon Dieu, Mon Bouddha et Patata'', en Gwada, vers la fin de la deuxième semaine de la conne<ref>Confinement : féminin ou masculin, en modoupaïen, selon le contexte. C’est comme les adverbes, ça n’a aucun sens mais sinon... patita (patati, patata).</ref> imposée à partir du 17 mars 2020, après que le gouvernement français se fut résolu à l’hypothèse, il est vrai pas si évidente à établir, que la pandémie, comme le nuage de Tchernobyl en 1986, puisse ne pas s’arrêter pas à la frontière. Quand j’ai commencé, acabata<ref>Accoudé à ma balustrade (de la terrasse).</ref>, à formuler le Scénario des Miracles dans ma tête, Bixa le chat<ref>« Bicha », eh oui, « Chabi » à l’envers. Outre que je ne me suis donc pas tellement foulé, pour lui trouver un nom, je me suis dit après coup que, niveau égo, ça ne s’arrangeait pas. Mais, à ma décharge, peut-être ne me suis-je pas davantage creusé la cervelle, le baptisant à la va-vite, parce que ce n’était pas du tout mon chat au départ, et que je ne l’ai donc que très progressivement adopté.</ref> a surgi. C’est un beau chat roux genre « chat tigre » abandonné par son ancienne propriétaire quand elle a quitté la résidence où j’habite il y a environ trois ans, dont de bonnes âmes parmi lesquelles la mienne se sont alors occupé, les unes lui donnant un peu à boire et à manger, tandis que je lui consacrais, à chaque fois que je le croisais, plusieurs minutes à le caresser. Il était déjà monté, quel putôt<ref>Quelques semaines plus tôt</ref>, sur la terrasse de mon appartement du premier étage, en escaladant un avant-toit devant celle-ci, après avoir sauté sur la voiture garée dessous, devant un des deux garages situés sous mon appartement. Mais manifestement peu confiant, alors qu’il s’était toujours montré très câlin tant qu’il se trouvait, sur le parking de la résidence, en terrain connu, il avait immédiatement fait demi-tour. Cette fois il est resté, de toute évidence attiré par l’énergie qui a jailli lorsque les premières phrases clés de mon récit ont traversé mon esprit ! C’était l’envoyé d’Angelu mon Anar, mon Ange Gardien, venu me dire : « Allez Xabi, c’est parti ! ».


Après que j’ai écrit à DenJoSabMaLéHu, hier matin, depuis la plage de La Datcha à Gozyé, j’ai juste eu le temps de bien rapoter<ref>De « rapo », « renard-poisson »</ref>, et bam. Cinq policiers-cière (4 ciers et une cière) plantaient devant leur camionnette, en bordure du parking de la plage, pendant que je telpotapotais<ref>Tapotais sur mon téléphone portable</ref>. Je les observais, moqueur, me disant « les pauvres, z’ont l’air tout dépités », à la vue de la foule, certes pas comme en temps normal, mais y avait quand-même un de ces mondes. « Je sens que ça va sévir », avais-je telpotapoté en ce même lieu à Fifoune au tout début de ce conf-X, car « tout le monde s’en fout, apparemment ». Les bars-restos étaient même encore ouverts. Mais dès le lendemain, ça, c’était terminé.
Ce fut le début de notre nouvelle relation, avec des visites désormais incessantes. Il a beaucoup miaulé, au début, réclamant que je le laisse entrer dans mon salon, mais sa place est dehors, mon allergie aux chats m’empêchant de l’adopter complètement.<ref>Tu parles, Charles, j’ai fini par craquer. Il est désormais tout autant le bienvenu dehors que dedans. J’étais en train de penser à ce Chat... euh... Charles qui parle, deux heures plus tard, réfléchissant à une sauce pour l’agrémenter. Elle m’a été servie dès la deuxième phrase du passage auquel j’avais laissé ''Why hope lives behind project walls'' de C. Wright Lewis quand j’en ai repris la lecture : « Le Révérend avait évoqué, dans son prêche, un homme “de couleur” du nom de Charles Houston, qui a combattu pendant la Deuxième guerre mondiale et a été décoré, pour ses actes de bravoure, mais obtenant en retour de subir les plus ignobles insultes racistes » (p. 28, tatibi*). Le paragraphe se termine avec la « première équipe d’avocats noirs » de l’histoire des États-Unis et le « premier juge noir de la Cour suprême » de ce pays. Splendide, Angelu ! (*Traduction Bibi)</ref> J’apprécie de le caresser autant que mes mamours le ravissent, mais il convient alors que je me lave immédiatement les mains, sans quoi en cas de contact avec mes yeux ou mon nez (comme pour le virus ?), le plaisir vire alors au plus total désagrément. Un soir, depuis mon canapé, au bout d’un certain nombre de miaous plaintifs de Bixa assis derrière ma baie-moustiquaire, à l’autre bout de la pièce, j’ai élevé la voix pour lui dire : « Tais-toi Bixa, sois sage… ». Il s’est arrêté de miauler. « T’es bien, là, sur la terrasse, allonge-toi. » Il s’est allongé. Les animaux réagissent surtout au ton de la voix, même s’ils sont aussi capables, les chiens par exemple – l’intelligence (et la sensibilité) des « bêtes » ne faisant évidemment aucun doute –, de reconnaître certains mots. Mais que Bixa obtempère ainsi instantanément, ça m’a troué le... du moins épaté. Un chat savant mon Bixa ? Non, pas vraiment. Mais il a sa personnalité. D’écorché. Car il a été maltraité. Et une espèce de flegme craquant. Un regard comme s’il était tout le temps un peu stone... Sa bouille, ses yeux verts, son petit trait noir sur la bouche, sa jolie et fine silhouette, la couleur et le dessin de son poil, dont de particulièrement jolies rayures rousses et blanches à l’extrémité de sa splendide queue, tellement expressive et d’une telle personnalité elle-même : je l’adOOOre. Sans parler de sa langue, de chat – j’adOOOre les belles langues... mais non... enfin si, belles ou pas belles d’ailleurs (en la matière, au moins sommes-nous tous-toutes à peu près équitablement équipés-pées<ref>Pourquoi « -és » du masculin avant « -ées » du féminin ? Et pourquoi n’aborder ce point qu’ici ? Parce qu’ainsi en fut-il, au commencement, alors je laisse, avec la fine analyse induite par l’exemple ici relevé, dont il serait dommage de se priver. Alors pourquoi, les és en premier ? Parce qu’en termes d’« équipement », les hommes sont les premiers concernés : on touche là au « phallisme ». Du moins le sujet, la langue en l’occurrence, s’en rapproche-t-il. Bon, sérieusement : j’ai opté pour un ordre de foisonnement, le « -é » ou « -és » plus court d’abord, le « -ée » ou « -ées » plus long ensuite. Pour finalement un peu le regretter (je cite d’habitude toujours les femmes avant, par souci de « compensation » – en attendant le Gadou [Grand Jour], où ça sera devenu inutile), mais je n’allais pas tous les refaire. Et, faute de mieuse, c’est très bien comme ça.</ref>), mais je veux dire : ses miaulements sur tous les tons. Tordant ! Et ce ronronnement ! Dont la cause, pour les scientifiques, reste un mystère... Jélica<ref>Je le réalise en écrivant cela.</ref> : les gentils-tilles scientifiques, on les aime bien aussi, on en a bien besoin, mais quid d’une « simple » expression de la sorte, par l’animal, de son « plaisir »... ou désir ?... Il n’y a qu’à voir mon Bixa quand il s’affale par terre (ou sur mon bureau à côté de mon ordinateur !), les quatre pattes en l’air, pour que je lui caresse le ventre ! Et le moteur démarre... Le délicieux petit animal est ainsi devenu mon fidèle compagnon alors que l’orwellienne fable d’Isabelle Aupy, ''L’homme qui n’aimait plus les chats''<ref>Éd. du Panseur</ref>, constituait ma lecture du moment. L’histoire : un homme catastrophé par le débarquement d’« agents » transformateurs du sens des mots et des chats en chiens, que l’auteure aurait pu intituler « Il faut appeler un chat un chien ». Le décor ? Une île aussi ! J’y suis retourné, ce même jour de l’irruption du chat dans la mienne, constatant que j’avais laissé son histoire à la page... 69<ref>Mon ann’érotique de naissance. C’était le premier concon (contrôle de concentration).</ref>.  


Les keufs, à la Datcha, sont donc bel et bien passés à l’action. Pendant que je rapotais. Je ne m’étais rendu compte de rien, et pour cause. Après avoir exécuté trois tours de l’îlet Gozyé, à un kilomètre au large, faisant fi, à ses abords, des barrières affleurantes de corail, des vagues et des barracudas de quatre mètres de long, j’ai repris la direction de la plage. Et là, ô surprise : elle s’était presque entièrement vidée ! Je n’ai pas tout de suite vu les flics, me demandant qu’est-ce que c’était encore que cet étanome<ref>Étrange phénomène</ref>.
C’est ainsi que je me suis de nouveau retrouvé avec un chat, dix-sept ans après en avoir moi-même lâchement abandonné un, en Thaïlande, le toutpi de ma vie depuis que j’avais quitté le nid bayonnais, chez papa et maman, où les spécimens de l’animal de compagnie avaient en revanche défilé. Je suis revenu en France, de Thaïlande, en juillet 2003, pour la deuxième fois en deux ans et demi que je venais de passer dans ce pays, mais pensant y retourner. Je n’y ai jamais remis les pieds car un Manno<ref>À joliment prononcer « Man-no » (et nan... euh... non « Manan »... euh... mais comment c’est pas ?... ah non... enfin oui... « Mano »). Et le toutpi Sucem se produira donc finalement ici, danu tipasse*, à l’occasion du xabiwikitage de mon manu**. Car en effet, sucem morabnodem baduf*** : 369069. Un double 69, pour mon Manno + ma dadana****. (*Dans un ultime repassage **Manuscrit ***Sur ce mot mon regard est tombé sur ce nombre de mots/ces statistiques en bas du fichier. ****Date de naissance)</ref> est tombé du ciel, dans le plus grand et beau jardin de Paris, et m’a emmené... dans la direction opposée : Saint-Martin d’abord, puis la Gwadloup. C’était le même chat que Bixa ! Mon chat thaïlandais, je veux dire. Manno est donc lui aussi un humain. Bi également mais ce n’est toujours pas le sujet. C’était le même chat, avec le ventre et le bout des pattes blanches. (Toujours le chat, malgré la face interne du bout de celles de mon Noir que Dieu, comme tous-toutes ses congénères, a donc peint accroupi. Manno, pas Dieu : Lui aura bien pris la position qu’Il aura voulu.) Mais à la queue rabougrie (on parle bien toujours du chat), alors que Bixa en a donc une magnifique. J’ai toujours beaucoup aimé les belles queues de chat, sans pourtant avoir conscience de ce qu’elles pouvaient offrir de sensualité, ce dont je me rends compte avec Bixa et son habitude de me caresser les jambes avec, lorsqu’il passe, langoureusement, à mes pieds. Mais je n’ai pas été bégueule, avec mon chat orange version pays du sourire, et me suis même montré très imaginatif, pour son petit nom, à la différence de Bixa. Je lui ai en effet arrangé un « Khanou », à partir de « kha », « tuer » en thaïlandais, et « nou », « rat », pour « tuer rat » ou « tueur de rat ». Je m’étais procuré ce chat pour ça : qu’il me débarrasse des rats que j’avais observés un jour alors que j’étais assis sur une murette à l’extérieur de la maison dans laquelle je venais d’aménager dans le village de Ban Phe<ref>« Bann P(h)é » (en « soufflant » un « h » entre le « p » et le « é »).</ref>, dans une vision de film d’horreur, en train de courir dans tous les sens, au sol et sur les murs. Mais le chat, trop jeune sûrement, n’en a eu cure. Je l’ai même privé de nourriture, pendant quelques jours, pour l’inciter à s’en occuper. Il ne s’en est pas pour autant montré plus digne de ce nom si savamment concocté.  


Parvenu près du bord, nageoires repliées, j’effectuai, sur mes deux membres inférieurs de bipède du radin<ref>Renard humain</ref> que, non, je n’ai pas cessé d’être, les derniers mètres vers le sable. Ô surprise 2 : les hommes et la femme noirs-noire en noir. Ielles ne dépitaient donc pas, quand ielles m’étaient apparus-rue, pendant mon telpotapotage, mais ruminaient leur stratégie. Ielles étaient allés-lée prendre la plage par l’autre bout, la ratissant de ses incivils-viles occupants-pantes. C’est d’abord la policière, qui marchait de long de l’eau, un peu plus loin sur ma droite, que j’ai vue me faire signe de dégager. J’avançais moi-même vers elle en diagonale dans le sens opposé à la sortie de la plage. Un de ses collègues arrivé à mon niveau m’a lancé : « Non, pas par là, par ici !! », me signifiant que la sortie, donc, c’était de l’autre côté. « Mes affaires sont là », lui ai-je répondu en les pointant du doigt. Il venait d’employer un ton du genre : « T’as de la chance que je ne te verbalise pas, espèce de citoyen indigne !! ». J’ai vu le moment où j’avais droit à la fessée du Gamalabanawa<ref>Grand Malabar Ninja Nwar</ref>. Mais rien, tu parles.
Dans ma maison, en Thaïlande, un menuisier est venu boucher tous les trous, après que mon compagnon Nirut<ref>« Nirout » (ici l’on mettra son cœur à bien rouler le « r »).</ref> et moi, quand nous nous y sommes installés, l’en avons débarrassée de ses tonnes de crasse, de vieilles affaires immondes et de mobilier pourri. Mais les rongeurs ont persisté à vouloir cohabiter. Il a finalement suffi que j’obstrue un dernier orifice, dans le plancher – tellement petit qu’il m’avait semblé impossible qu’ils puissent passer par là –, pour qu’ils me fichent la paix. Ils se sont attaqués, le soir, au bois que j’avais cloué, à en faire trembler les murs. Mais ils ont alors enfin compris qu’ils n’étaient plus chez eux et n’ont jamais plus recommencé. J’ai recherché une photo de Khanou et moi, en écrivant ces lignes, enregistrée dans mon ordinateur. Je l’avais retrouvée quelques mois auparavant parmi moult vieux clichés sur lesquels j’ai remis la main à l’occasion de la préparation de la BestAmaXab<ref>''Ama and Xabi: THE BEST ???'' Les meilleurs ? Ça, bien sûr, mais sinon BestAmaXab, « Bechtamachab », c’est pour « Besta Ama-Xabi », la Fête Ama-Xabi, dont l’intitulé complet est la « fête des Un An d’Ama dans l’Au-delà et des Cinquante Ans de Xabi Ici-bas » ! Je l’ai évoquée, dans Modoupa, pendant six mois, en tant qu’Ama-1/Xab-50. Les dix mois précédents de la mise sur pied de l’événement, dans toutes mes communications, elle avait été l’A1X50. Quand elle est passée d’Ama-1/Xab-50 à BestAmaXab, j’ai modifié cette nobapa* qui explicitait Ama-1/Xab-50, à l’origine, et quand j’y suis revenu, pour cela, son numéro était 33. Angelu : « Comme ça elle est sacrée, parce que je trouvais dommage que l’énoncé “Fête des Un An d’Ama dans l’Au-delà et des Cinquante Ans de Xabi Ici-bas” figure, pour sa première apparition dans Modoupa, dans une nobapa ». T’as raison, mince... T’es sûr, on la laisse là ? « Oui, tu as ma bénédiction ». (*Note de bas de page)</ref>. Je suis debout sur la murette du fond du terrain de la deuxième maison que Nirut et moi avons occupée. Je tiens Khanou dans les bras. Derrière moi : la mer. Les couleurs de cette photo papier numérisée sont comme passées, de sorte que la surface de l’eau, au bord, est semblable à un fond marin que la mer qui se serait retirée, avant un... tsunami, aurait découvert.


J’ai qualifié l’année dernière la pandémie de « test grandeur nature du sens de la collectivité et des responsabilités des citoyens-yennes" (vodou papi<ref>Voir Modoupa chapitre(s)...</ref> 66 [Livre]/67 [XabiWiki]). Mais il y a d’un côté l’incurie des gouvernements sans laquelle la crise aurait pu être gérée beaucoup plus efficacement et le problème au moins en grande partie rapidement réglé. Or il n’est plus de Politique et Politiques dignes de ce nom, au sens de l’Art d’Organiser la Vie en Collectivité, au mieux des intérêts des femmes et des hommes qui la composent, et de Femmes et Hommes d’Etat dont ce serait le dessein. Il n’est plus que des soldats-dates du Graal<ref>Grand Capital</ref> (vodou papi 16, vers la fin). Je suis donc désormais et depuis belle lurette moi aussi d’avis que les restrictions de mouvement et de liberté ça suffit ! Et il faut maintenant, de surcroît, subir la folie de tous ces gens qui se laissent crever et ne craignent pas de voir leurs semblables, leurs aïeuls surtout, tomber comme des mouches. Le virus, ici, est en train de faucher une vingtaine de personnes par jour. Soit quelque-chose comme un cinquième du chiffre de la Mère Colonne, pour une population... 150 fois moindre !!!
Bixa mon chat guadeloupéen est à la fois très câlin et très craintif. Le repoussant du pied pour l’empêcher de pénétrer dans le salon, lors d’une de ses premières visites, bien que délicatement, quand j’ai ouvert ma baie coulissante, il a craché et m’a mordu le pied. Vexé, j’ai un peu crié. Il a déguerpi, sautant par-dessus la balustrade de la terrasse. J’ai craint qu’il ne revînt pas. Deux ou trois jours plus tard, j’étais assis, d’un côté de ma terrasse, parallèlement à la balustrade, sur le magnifique tabouret en bois flotté fabriqué par nere anaia<ref>« Néré anaïa » : mon frère</ref> qu’il m’avait ramené quand il est venu me voir avec sa future (et future ex...) femme Maia<ref>Maïa</ref>. J’ai tourné la tête, à un moment donné, vers la gauche. Entre deux barres horizontales de la balustrade, j’ai vu Bixa qui marchait. J’ai cru qu’il se trouvait sur le bitume du parking en contrebas. Il m’est apparu énorme ! Comme un tigre ! Car, en fait, il était sur l’avant-toit ! L’illusion d’optique, telle une hallucination, était incroyable. Le cerveau, en activant ses synapses à l’aide de données de dimension erronées, l’a véritablement fait apparaître à mes yeux aussi gros que le fauve, me renvoyant en même temps l’image de mon… chien-veau de la veille. Pendant mon heure de marche quotidienne réglementaire, à quelques dizaines de mètres de l’entrée de ma résidence en direction du cul-de-sac de la marina, j’avais croisé une femme et un homme qui promenaient un énorme chien, d’un bon mètre au garrot, affreux, qui m’a fait penser à un veau.  


La Dure-cata-male, ou Dure-pate-mole<ref>Dictature Capitaliste Mondiale</ref> – l’académie modoupaïenne n’a pas encore tranché –, est responsable de ce que d’aucuns-cunes qualifient depuis longtemps d’“horreur économique”. C’est l’horreur, oui, l’Horreur Économique, Sociale, Écologique et Sanitaire, une H-ess-ess (ez ! ez !<ref>« Non ! Non ! », en basque. Voir, trèèèès d’actualité, chapitre 28, comment que je te règle son compte à un certain... EZ.</ref>), une HS puissance 2. Mais le piège est imparable, et on ne peut décemment refuser de se faire piquer. La Résistance se poursuivra, et l’Ennemi (DCM-HS2-ien) tombera, mais pour le vaccin, en attendant, pas le choix. Bien que pour moi pas question, rapport à mon bidon.  
Autre hallucination animalière, mais ayant consisté à ne pas voir une bête tout en la voyant, et dans le tout petit cette fois : j’ai pris, une seconde, une fourmi noire pour du charbon. Je me brossais les dents avec une poudre de cette matière recommandée pour le blanchiment des dents et un dentifrice à base, lui aussi, de celle-ci. Un peu de poudre noire, comme à chaque fois que je la déposais sur la brosse à dents, à côté du dentifrice, est tombée dans le lavabo. Ce que j’ai pris pour un minuscule amas de poudre, sur le bouchon de la bonde, a bougé, créant la parfaite illusion de particules qui, en la percutant, auraient glissé. Mais c’était une fourmi. La toutpie jamais apparue à cet endroit précis, et exactement quand cet effet était susceptible de se produire. Je venais d’adopter ce double produit miracle que mon noir doudou s’était procuré et qu’il m’avait gentiment cédé, chez lui, désireux que j’améliorasse un peu l’éclat de mes dents. Quant au chat, en petit-déjeunant sur ma terrasse, le lendemain de sa réapparition, au moment où je lui ai demandé « C’était bon ? », alors qu’il se léchait les babines de mon offrande matinale quotidienne de sardine et de beurre, mon ordinateur sur lequel je regardais une émission a résonné de ces mots : « Tu reviens parmi nous ? ».  


Jantet mon généraliste m’a en réalité, en substance, clairement affirmé deux choses. 1. Faites le vaccin et ça, oui, soyez certain que vous serez encore plus malade. Provisoirement toutefois selon lui. Ben oui, tiens, ça n’est pas comme si je souffrais d’un “SII sévère” (diagnostic du Pr. Mion à Lyon). Ah, quel effort de clairvoyance de mon propre médecin traitant, qui me suit pourtant depuis tant de temps !... A part ça il est très fort. Et c’est lui qui a décelé la maladie de Crohn de Cyril le fils de Sandrine et Fred mes voimi-mie<ref>Voisin-zine et ami-mie</ref>. Et qui l’a “ressuscité” quand il dépérissait comme moi, en 2017, Année Maudite 1, pour Ama, que j’avais donc passée loin de la Gwada à ses côtés. Je n’ai par conséquent pas vu Cyril quand l’ado qu’il était encore à l’époque était si mal, mais on me l’a raconté. Affirmation de Jantet 2 : il n’est cependant pas du tout dit, malgré ma maladie immunodépressive, selon ce qu’on observe, si j’attrape la Covid, que je serai plus malade qu’un-une autre...
On peut déjà se demander, à ce stade, comment j’arrive à survivre à toutes ces émotions. Or pour ce qui était des bestioles, il m’était déjà arrivé, en Thaïlande, avant le chat-tigre et le chien-veau, une histoire de chat-singe. J’étais installé à mon bureau de la grande pièce du fond de la maison, où j’avais ma chambre, avec vue sur l’impressionnante végétation de la forêt, telle une immense vague verte prête à s’abattre sur moi, à l’orée de laquelle la maison se trouvait. J’étais cerné par les bêtes, parmi lesquelles les énormes lézards semblables à de gros jouets en plastique appelés « toukés » par les Thaïlandais-daises, d’après le son qu’ils émettent, dans un enchaînement des deux syllabes de ce mot, lentement et de manière peu sonore tout d’abord, puis de plus en plus fort et rapidement. La chose a bondi, un jour, à l’extérieur, sur la grille de la longue fenêtre du mur contre lequel j’avais calé mon bureau : spectaculaire, bien qu’un peu effrayant. Une autre fois, en compagnie d’Olivier venu me rendre visite, nous en avons trouvé un accroché au mur de la chambre dans laquelle il dormait. Olivier, pas le touké. Ou a-t-il fait semblant de ne pas le connaître ? Qui de ne pas connaître qui ? Olivier le touké ? Le touké Olivier ? Bref, il fallait nous voir, tous les deux sur le lit, moi muni d’un balai tentant de décrocher l’étrange et fascinant animal, sentant sa masse à la fois ferme et molle, mais qui était solidement ventousé et qui n’a pas bougé d’un iota. Il faisait le mort. (Et l’innocent ?) Les Thaïlandais-daises disent que s’il mord seul le tonnerre peut le décrocher.  


Dans le deuxième cas je devrais pouvoir m’en sortir, ne fréquentant pas des milliards de gens, à la différence de la jeune dame, dans la salle d’attente du cabinet de Jantet la semaine dernière, qui venait de s’en taper une carabinée. Et qui, au bout de plusieurs semaines, avait encore l’air à moitié rétamée. Traumatisée. Elle m’a expliqué qu’elle travaillait dans je ne sais plus trop quel service où elle recevait des gens à la chaîne, et que malgré masque, écrans-plexiglass et autres applications incessantes de gel hydroalcoolique sur les mains, le connard de virus l’avait donc serrée.
Le chat-singe maintenant, avec cet autre impressionnant et autrement dangereux animal : le babouin. J’étais plongé, un jour, à mon bureau, dans l’écriture de ''Oh, mon Bouddha !'', et en train de triturer ma cervelle de primate évolué sur une phrase dans laquelle je parlais du singe qui, de temps en temps, me gratifiait d’une visite dans le jardin. Je dis bien : dans le jardin. Dans la pièce adjacente qui – hormis une plus petite chambre à l’autre bout (celle d’Olivier et... du touké), ainsi que la salle de bain – occupait tout le reste de la surface entre l’entrée principale et une autre issue, du côté de ma chambre, un léger bruit de vaisselle a retenti. Le chat était-il monté sur la table du salon ? Ça m’étonnait de sa part, car je l’avais bien éduqué (pas toujours très tendrement je dois l’avouer), et il savait pertinemment qu’il n’y était pas autorisé. Je me suis levé, me suis approché de la porte de la pièce principale entrouverte par laquelle j’ai d’abord aperçu une queue : qu’elle était devenue longue, et volumineuse ! Grise ? C’était le babouin ! Sur la table ! Nous nous sommes mutuellement surpris. Il m’a jeté un premier regard de singe attrapé, puis a déguerpi, en direction de la sortie, mais il a alors marqué un temps d’arrêt, alors qu’il s’apprêtait à franchir le seuil de la porte de derrière, s’est posé sur son postérieur et s’est tourné vers moi. Je lui ai dit :


Bref nous y revoilà, au confinement strict, avec fermeture des plages, pour l’instant jusqu’au 1er septembre. Mais ça va s’arranger d’ici là, tiens, t’as l’air. « Cette fois c’est bon je me caaaaasse !!! », me suis-je dit hier midi pendant mon pliage de bagages contraint et forcé. M’en fous je me ferai faire un certif par Jantet comme quoi j’ai absolument besoin de rapoter, à cause de mes « horribles maux de dos, quand celui-ci s’y met, main dans la main avec mes boyaux » (vodou papi 37). Paraît-il qu’on peut.  
— Salut. On va faire un tour ?
Il m’a répondu :
— Ça ne va pas être évident, avec ton pied et ta cheville.
Je venais en effet de réchapper à une septicémie, en tentant de soigner un abcès à la cheville à coup de pansements analgésiques, ce à quoi j’étais parvenu pour un précédent et semblable bobo. L’infection avait cette fois été provoquée par un bouton de piqûre de moustique que j’avais trop gratté, et ce peu après... un jeune d’une semaine effectué pour mon bidon dont je pense qu’il ne serait pas abusif de supputer qu’il m’avait quelque peu affaibli. Ma jambe avait fini par doubler de volume. Le nettoyage de mon abcès transformé en cratère, une fois le pus enlevé (sans anesthésie évidemment), à l’hôpital de Rayong, le chef-lieu de la province du même nom où se trouvait Ban Phe, a constitué la pire torture de ma vie.
— Je sais bien, ai-je répondu au babouin, ça fait une semaine que je n’ai pas couru, moi qui allais faire mon footing tous les jours.
— Quoiqu’on se sert aussi beaucoup de ses membres supérieurs, dans les arbres, ainsi que de la queue, bien entendu, mais tu n’en as pas. Pas une comme il faut du moins.
— Tu veux dire qu’elle est rabougrie ?
— Non, mais tu n’as pas la bonne.
— Pas la bonne ?
— Bref, tu veux venir ?
— Oui !
Le singe m’a aidé à escalader le mur du fond du jardin et, dans les arbres, à sauter d’une branche à l’autre. Puis nous nous sommes assis sur l’une d’elles.
— C’est beau. Fascinante végétation des tropiques, forêts luxuriantes aux verts ténébreux, aux formes fantomatiques, végétaux géants qui s’entrelacent, tiges tentaculaires s’emparant de la terre et du sable… C’est encore plus fantastique vu d’ici. Je ne regrette pas de t’avoir suivi.
— Ça va, ton pied ?
— Oui, oui. Tu sais, j’ai un peu été surpris de te voir dans la maison, tout à l’heure. Un jour un gros serpent jaune est passé devant la grille du jardin. On m’a dit que c’était une manifestation des esprits des gens qui avaient habité là avant et qu’il fallait se présenter à eux, en tant que nouveaux occupants des lieux. Et toi, tu cherchais à exprimer quelque-chose ? Ou bien c’était juste pour m’emmener sur les cimes, me montrer comment le monde est beau vu d’en haut et l’avenir radieux ?
— Arrête ton char, je voulais juste te piquer un truc à bouffer.  


Quoi qu’il en soit mes covil-palazatakas<ref>Chiottes avé des ailes pour aller en Frantza-ta-Euskadi</ref>, dont la mise au point m’a donc été suggérée, ne sont pas encore prêtes. Ce en dépit d’une mobilisation des ingénieurs-nieures de la Terre entière, comme les scientifiques pour le va-an-vi<ref>Vaccin anti-Covid</ref>. Et ça n’est vraiment pas que le trajet, le problème. Je suis tellement mal, tout le temps désormais. Même si mon increnard-plus-encore-qu’un-chat-vabilité (Bixa ne se met-il pas à miauler pour que je lui ouvre, sur ma terrasse, à l’instant où je tape ça ??!!) me permet de me livrer encore à quelques activités, dont mes séances no-pet<ref>Nage-pompes-étirements</ref>. Le cap-sur-goa<ref>Canoë en plastique gonflable : qui va sur l’eau. De l’air dans le canoë, puisque ''gonflable'' : ça oui ! Mais où, de l’« r » ? Il est allé où le pêcher, le modou* ? Comme le canoë, n’est-il pas gonflé, à s’octroyer un « r » pour donner du « cap sur Goa ! ». Et puis quoi ? OK, le modoupaïen a toléré un temps les légères entorses, en cas de quasi-coïncidence avec un mot de français, à la règle de constitution des modous à partir des lettres du terme ou de l’expression à traduire. Mais c’est terminé, et seuls ce « cap-sur-goa » formé sur ce modèle, voire peut-être deux-trois autres modous dans ce cas (on verra), auront droit de mer... euh... de cité. C’est comme ça. Non, mais.** (*Mot de modoupaïen **Lu juquri [juste après que j’ai écrit ça] : « Tant que les hommes se contentèrent de leurs cabanes rustiques, se bornèrent à coudre leurs habits de peaux avec des épines ou des arêtes [...], à tailler avec des pierres tranchantes quelques canots de pêcheurs ou quelques grossiers instruments de musique [...] [je dois à ma Mouche*** musicienne d’avoir pu opérer ce recadrage de modou indiscipliné], ils vécurent libres, sains, bons et heureux... ». (J.J. [put... pétard ma Mouche !!!] Rousseau) ***Modoupaïenne en Cheffe : et t’as vu ce numéro de nobapa ???... de ce chamou... 2 !!! Chamou avé des mouches dedans en plus !... Mais ouille, pas en une évocation très joyeuse... Alors... bon... pour ne pas finir sur ça : Go(r)a !!!).</ref> par exemple, par contre, c’est terminé. Je lui ai d’ailleurs fait la peau. Le plastique du moins.<ref>Un des phénomènes les plus dingues que j’ai vécu à ce jour – ça n’est pas peu dire – s’est produit, quand j’ai lacéré mon canoë au cutter : à chaque coup je l’ai ''physiquement'' ressenti dans mon cœur. C’était comme une brûlure, tout le temps du contact de la lame sur l’enveloppe de mon embarcation chérie, comme si c’était lui qu’elle tranchait. Symbole de toute une époque révolue qui, il faut croire, m’a littéralement... déchiré le cœur.</ref> Il faut dire que lui avait fait la guerre. En plus Bixa avait pissé dessus. La Cimade aussi. Mon chat a pissé dessus ? Mais non, qu’est-ce que ça voudrait dire ? Non, mon bénévolat à la Cimade aussi c’est fini. C’est prison sur prison. Bovins-vines<ref>Bonté divine</ref> !
En vrai : je n’ai pas sympathisé avec le babouin et me suis plutôt demandé s’il n’allait pas me sauter à la gorge. Je n’avais que trop bien vu les énormes canines qu’un de ses congénères, peu avant, assis sur la murette du jardin, avait dévoilées en bâillant. Je m’étais réintroduit dans la pièce du fond, tirant délicatement la porte derrière moi, et avais attendu quelques instants, avant de risquer un nouveau coup d’œil. Mon visiteur avait disparu. J’ai déménagé, au bout de deux mois<ref>Trop peur ? Mais non : trop cher.</ref>, pour une autre demeure côté mer. De ma lucarne sur la jungle, je suis passé à une vue sur le ciel dans tous ses états, tous les tons, de la tendresse du crépuscule aux tourments ténébreux en passant par les tourbillons de feu, sur l’eau bleue, blanche, grise, noire, grenadine, étincelante, et sur l’île d’en face au sable blanc, poudre envolée du cœur brisé du géant des mers à cause de la sirène qu’il n’avait pu aimer, et paisiblement affalée en direction du couchant. Toujours plus éblouissant.  


Je me réjouissais pour HuLéMarSaJoDe, dans ma missive pré-rapotage-et-dégageage-des-vilains-rapos-et-autres-indisciplagistes, que dans ses va-et-vient l’été, sous vos contrées, soit de nouveau dans un vient. Alors allez, je ne sais toujours pas si je viens mais bovin... euh... bons vients !
Relou<ref>Moi ? Sûrement, mais ici ça veut dire « retour en Guadeloupe ».</ref>, sur ma terrasse avec vue mer, aussi, bien sûr, et spectacle permanent tout autant qu’en Thaïlande garanti. Ma voimie<ref>Voisine et amie</ref> Françoise est passée devant ma terrasse. « Coucou ! », lui ai-je lancé, pour qu’elle s’arrête et que nous tapions un brin de causette, plus vitale que jamais en ce début de conne. « J’apporte des croquettes à Mireille », m’a-t-elle dit. Drôle de nom pour un chat. C’étaient bien ses propos, mot pour mot, mais Mireille c’était évidemment la propriétaire du chat chez qui elle se rendait de ce pas, sac de croquettes sous le bras. « J’ai un chat, moi aussi, maintenant ! Il est là. », ai-je informé Françoise en baissant les yeux vers Bixa assis à mes pieds, qu’elle ne pouvait voir. Je lui ai raconté l’histoire de Bixa qui, subitement, avait choisi d’élire domicile chez moi, sur ma terrasse du moins pour l’instant. Françoise a deux chats, m’a-t-elle précisé, dont un noir que la dame à laquelle il appartenait n’a pas non plus emmené avec elle quand elle a quitté la résidence (et la Gwadloup je présume) : « Parce qu’il était noir et que ça porte malheur ! Tu vois un peu ! », s’est-elle exclamée désabusée. Elle m’a dit, après que je lui ai expliqué que Bixa restait dehors, que l’avantage avec les chats, c’était qu’ils faisaient leur vie et qu’ils n’étaient pas un poids, car elle partait souvent. Exactement comme ce que je me suis toujours dit. J’étais malheureux, enfant, que mes parents ne veuillent pas de chien. Tout en comprenant très bien la contrainte que cela aurait représentée quand nous partions en vacances. Françoise a ajouté : « Mon chat c’est un chien, il sort avec les chiens, il rentre avec les chiens… ». Le chat-chien, comme dans mon bouquin ! « C’est marrant que tu me dises ça, me suis-je empressé de pointer la joyité<ref>Jolie synchronicité</ref>, je viens de lire ''L’homme qui n’aimait plus les chats'', où les chiens sont des chats... ».  


Le lendemain :
Le lendemain matin à mon réveil, comme souvent, j’ai mis France Inter, sur mon ordinateur, auquel je branche des haut-parleurs. Ma télé, sur laquelle j’avais l’habitude d’écouter la radio, via le câble, m’a lâché il y a deux ou trois ans. Je n’ai pas envie d’en changer. Je m’en passe très bien, regardant et écoutant mes émissions sitet<ref>Sur Internet</ref>. Alors que j’étais en train de penser à Bixa qui, pour la première fois depuis le début de ses visites quotidiennes, quel jutôt<ref>Quelques jours plus tôt</ref>, n’était pas en train de miauler à la porte d’entrée de mon appartement (ce sera rapidement plutôt devant la porte coulissante de ma terrasse), quand je me suis levé, et à ma conversation de la veille avec Françoise, l’intitulé du programme, sur le site Internet de France Inter, affichait le nom des deux invités du jour. L’un d’eux était un François dont le nom de famille était le même que celui, en quatre lettres, de Françoise, avec juste un « a » en plus entre les deux premières et les deux dernières lettres. Et la journaliste qui s’est exprimée, quelle mutarde<ref>Quelques minutes plus tard</ref>, a même parlé de Bixa ! En vrai quand-même pas. Je ne veux pas minimiser l’importance de notre histoire de Xa-chat, mais comment aurait-elle pu savoir ? En fait elle a dit ça : « À Bichat, est-ce que vous l’utilisez ou pas ? ». Nom d’un chien. Pas de mon chat donc toutefois, mais du célèbre hôpital de Paris. Il était question de la chlorochine, le médicament contre le virus autour duquel la polémique faisait rage. C’était bien la première fois que j’entendais le nom de cet hôpital à la radio, depuis le début de l’épidémie, contrairement à celui de la Salpêtrière, par exemple, régulièrement cité.


Bon, bon, bon. Je suis (évidemment) retourné, aujourd’hui, à La Datcha. Petit tour par Radyo Tanbou tout d’abord. Dans ma voiture, je xi<ref> « Je chi », je veux dire</ref>, en chemin. Les premiers mots que j’entends : « C’est comme aux pires heures de l’esclavage, avec la population qu’on veut forcer à se faire piquer ». Dis donc, l’écho à cette expression que j’employais moi-même... Mais quand je vous parlais de la 45ème dimension, où japu<ref>Je ne sais plus</ref> quel numéro... Le type est tellement exalté qu’il double les « la », l’article défini, en kréyol (pas de genre), placé après les noms communs : « la situation » qu’il décrit façon rageuse rébellion radyotanbou...rrine, par exemple, ne donne donc pas en ce jour dans sa bouche « sityasyon-la » mais « sityasyon-la-la ».
J’ai laissé mon ordi quelques instants, pendant que je rédigeais tout ça, puis suis revenu à lui, pour reprendre mes élucubrations. Il s’était mis en veille. Je l’ai rallumé, et que ne m’a-t-il pas affiché ? Un tigre ! Un Bixa-tigre, un magnifique et énorme tigre roux semblable à celui que j’avais eu face à moi, l’espace d’une seconde, dans une espèce de quatrième dimension, à travers la loupe de l’entre-deux-barres de ma balustrade. Suminu<ref>Sur mon ordinateur</ref> le gros minou était dans la neige, aux antipodes de ma Gwada, clin d’œil dans le clin d’œil, comme pour mieux souligner la similarité, à part ça, avec mon spécimen tropical... Hal-lu-ci-nant. Mais ça ne l’était pas encore suffisamment, et , Bixa est apparu : sur la tranche de ma planche. Derrière la baie vitrée, face à mon bureau. Une planche de mon assemblage d’un côté de ma terrasse avec porte-table pliante repliée, espace pour le rangement de mon cap-sur-goa<ref>Canoë en plastique gonflable : qui va sur l’eau. De l’air dans le canoë, puisque ''gonflable'' : ça oui ! Mais où, de l’« r » ? Il est allé où le pêcher, le modou* ? Comme le canoë, n’est-il pas gonflé, à s’octroyer un « r » pour donner du « cap sur Goa ! ». Et puis quoi ? OK, le modoupaïen a toléré un temps les légères entorses, en cas de quasi-coïncidence avec un mot de français, à la règle de constitution des modous à partir des lettres du terme ou de l’expression à traduire. Mais c’est terminé, et seuls ce « cap-sur-goa » formé sur ce modèle, voire peut-être deux-trois autres modous dans ce cas (on verra), auront droit de mer... euh... de cité. C’est comme ça. Non, mais. (*Mot de modoupaïen)</ref> jaune et autres étagères. Il se tenait en équilibre sur l’arête d’un centimètre de large du panneau, zyeutant le petit plateau du dernier étage de ma structure, à l’angle opposé de la terrasse, côté volet roulant, où il avait pris l’habitude d’aller se percher. La première fois que la lubie lui en a pris, il faisait nuit. J’étais à mon bureau. J’ai entendu une espèce de fracas, me suis demandé ce que le chat pouvait bien trafiquer, mais absorbé par mon travail je ne m’en étais pas davantage préoccupé. Ce n’est que plus tard, en allant sur la terrasse, que je l’ai trouvé là-haut. Et cette apparition de Bixa en plein tout ce schmilblick à son sujet s’est produite alors qu’il ne venait duququ<ref>Depuis quelques temps</ref> qu’assez rarement. De plus en plus haletant.
 
Tout un spitch en la-la, je n’avais JAMAIS entendu ça ! Sityason-la-la est extrêmement-mement complexe, tous les arguments-guments DOIVENT être entendus-tendus (ah ? sinon se... calmer... un tantinet ?), et les dérives autoritaires du pouvoir sont plus effrayantes que jamais, mais ça délire quelque peu me semble-t-il tout de même dékèkfwa. C’est moi l’anticolonialiste, forcené aussi, bien que je considère que tout le monde est partout chez soi, qui le dis. Moi qui ne manque par ailleurs pas une occasion de prendre le parti des indépendantistes du LKP, de son leader Élie Domota, tant décriés par les Gwadloupéyen-yèn les plus « conservateurs-trices » et par la plupart des Blancs-Blanches (toutes choses traitées elgaga bisû doudou<ref>En long, en large et en travers, bien sûr, dans mon bouquin.</ref>).
 
À la plage j’ai dû renard-tauper, et plus que jamais poissonner, pour passer entre les mailles du filet. Autrement dit user de toute ma ruse, traverser la plage sous le sable, et nager le plus possible sous l’eau. Tu parles !!! Y avait encore plus de monde qu’hier ! En ce samedi. Sauf que... Comme la veille j’ai juste eu le temps de traînailler ce qu’y fallait et de renard-poissonner, puis même vision depuis les flots : presque plus un-une pelé-lée sur la plage !!! « C’est pas vrai !!! Non ! Non ! Non ! », me lamenté-je tout haut dans l’eau. Mais je zyeute, zyeute, zyeute, et kon yè : ni un ni une Gamalabanawa en vue. Ce n’est vraiment qu’un étanome, cette fois? Non, ils (pas de Ninjette aujourd’hui) ont poulet-taupé, et surgissent du sable. J’ai pris ma fessée ? Que nenni, j’ai renard-torré... euh... toréé : hop un coup vers la droite, puis vers la gauche, re-droite et re-gauche, zou mes affaires, douche et cassos.
 
Ils ne m’ont jamais vu. Eux par contre étaient même filmés, par je ne sais quelle chaîne de télé, à corriger les autres garnements-mentes et à les douiller. Pas vrai, ni dénoyau... euh... démaillotées ni prunes. Sityasyon-la-la est déjà tellement exploplosive. Y a qu’à voir les la-la à la radio, et les milliers de manifestants-tantes mobilisés-zées par le LKP toutes les semaines. Alors Bichatte... euh... Rochatte le préfet, une calamité – j’ai pu me rendre compte à quel point à l’occasion de mon passage à la Cimade, un Blanc « évidemment » (on s’étonne, après, que les autochtones soient un peu énervés-vées) –, doit tout de même veiller à ne pas trop faire le kéké.  
 
Quelle époque épique ! Ou comment cette autre expression est en train de fantastiquement s’illustrer ! Au moins ne s’ennuie-t-on pas ! J’espère que vous vous marrez bien aussi mes chéris-rient... euh... ries.
 
Xabri... euh... bi


::'''{Gapachou 2 :''' '''[A]''' ''Acabata'' = Accoudé à ma balustrade (de la terrasse) '''[C]''' ''Conne'' = Confinement (féminin en modoupaïen) ; ''Cap-sur-goa'' = Canoë en plastique gonflable ; ''Chamou'' = Chapitre de Modoupa '''[D]''' ''Duququ'' = Depuis quelques temps ; ''Dadane'' = date de naissance ; ''Danu tipasse'' = Dans un ultime repassage ''' [G]''' ''Gadou'' = Grand Jour '''[J]''' ''Jélica'' = Je le réalise en écrivant cela ; ''Joyité'' = Jolie synchronicité '''[M]''' ''Manu'' = Manuscrit '''[N]''' ''Nobapa'' = Note de bas de page '''[P]''' ''Patita = Patati, patata '''[Q]''' ''Quel putôt = Quelques semaines plus tôt ; ''Quel jutôt'' = Quelques jours plus tôt ; ''Quelle mutarde'' = Quelques minutes plus tard '''[R]''' ''Relou'' = Retour en Guadeloupe '''[S]''' ''Sitet'' = Sur Internet ; ''Sucem morabnodem baduf'' = Sur ce mot mon regard est tombé sur ce nombre de mots/ces statistiques en bas du fichier ; ''Suminu'' = Sur mon ordinateur '''[T]'''  ''Tatibi'' = Traduction Bibi '''[V]''' ''Voimi-mie'' = Voisin-zine et ami-mie'''}'''
::'''{Gapachou 2 :''' '''[A]''' ''Acabata'' = Accoudé à ma balustrade (de la terrasse) '''[C]''' ''Conne'' = Confinement (féminin en modoupaïen) ; ''Cap-sur-goa'' = Canoë en plastique gonflable ; ''Chamou'' = Chapitre de Modoupa '''[D]''' ''Duququ'' = Depuis quelques temps ; ''Dadane'' = date de naissance ; ''Danu tipasse'' = Dans un ultime repassage ''' [G]''' ''Gadou'' = Grand Jour '''[J]''' ''Jélica'' = Je le réalise en écrivant cela ; ''Joyité'' = Jolie synchronicité '''[M]''' ''Manu'' = Manuscrit '''[N]''' ''Nobapa'' = Note de bas de page '''[P]''' ''Patita = Patati, patata '''[Q]''' ''Quel putôt = Quelques semaines plus tôt ; ''Quel jutôt'' = Quelques jours plus tôt ; ''Quelle mutarde'' = Quelques minutes plus tard '''[R]''' ''Relou'' = Retour en Guadeloupe '''[S]''' ''Sitet'' = Sur Internet ; ''Sucem morabnodem baduf'' = Sur ce mot mon regard est tombé sur ce nombre de mots/ces statistiques en bas du fichier ; ''Suminu'' = Sur mon ordinateur '''[T]'''  ''Tatibi'' = Traduction Bibi '''[V]''' ''Voimi-mie'' = Voisin-zine et ami-mie'''}'''

Version du 16 janvier 2022 à 01:31

Je me suis lancé dans la rédaction de Mon Dieu, Mon Bouddha et Patata, en Gwada, vers la fin de la deuxième semaine de la conne[1] imposée à partir du 17 mars 2020, après que le gouvernement français se fut résolu à l’hypothèse, il est vrai pas si évidente à établir, que la pandémie, comme le nuage de Tchernobyl en 1986, puisse ne pas s’arrêter pas à la frontière. Quand j’ai commencé, acabata[2], à formuler le Scénario des Miracles dans ma tête, Bixa le chat[3] a surgi. C’est un beau chat roux genre « chat tigre » abandonné par son ancienne propriétaire quand elle a quitté la résidence où j’habite il y a environ trois ans, dont de bonnes âmes parmi lesquelles la mienne se sont alors occupé, les unes lui donnant un peu à boire et à manger, tandis que je lui consacrais, à chaque fois que je le croisais, plusieurs minutes à le caresser. Il était déjà monté, quel putôt[4], sur la terrasse de mon appartement du premier étage, en escaladant un avant-toit devant celle-ci, après avoir sauté sur la voiture garée dessous, devant un des deux garages situés sous mon appartement. Mais manifestement peu confiant, alors qu’il s’était toujours montré très câlin tant qu’il se trouvait, sur le parking de la résidence, en terrain connu, il avait immédiatement fait demi-tour. Cette fois il est resté, de toute évidence attiré par l’énergie qui a jailli lorsque les premières phrases clés de mon récit ont traversé mon esprit ! C’était l’envoyé d’Angelu mon Anar, mon Ange Gardien, venu me dire : « Allez Xabi, c’est parti ! ».

Ce fut le début de notre nouvelle relation, avec des visites désormais incessantes. Il a beaucoup miaulé, au début, réclamant que je le laisse entrer dans mon salon, mais sa place est dehors, mon allergie aux chats m’empêchant de l’adopter complètement.[5] J’apprécie de le caresser autant que mes mamours le ravissent, mais il convient alors que je me lave immédiatement les mains, sans quoi en cas de contact avec mes yeux ou mon nez (comme pour le virus ?), le plaisir vire alors au plus total désagrément. Un soir, depuis mon canapé, au bout d’un certain nombre de miaous plaintifs de Bixa assis derrière ma baie-moustiquaire, à l’autre bout de la pièce, j’ai élevé la voix pour lui dire : « Tais-toi Bixa, sois sage… ». Il s’est arrêté de miauler. « T’es bien, là, sur la terrasse, allonge-toi. » Il s’est allongé. Les animaux réagissent surtout au ton de la voix, même s’ils sont aussi capables, les chiens par exemple – l’intelligence (et la sensibilité) des « bêtes » ne faisant évidemment aucun doute –, de reconnaître certains mots. Mais que Bixa obtempère ainsi instantanément, ça m’a troué le... du moins épaté. Un chat savant mon Bixa ? Non, pas vraiment. Mais il a sa personnalité. D’écorché. Car il a été maltraité. Et une espèce de flegme craquant. Un regard comme s’il était tout le temps un peu stone... Sa bouille, ses yeux verts, son petit trait noir sur la bouche, sa jolie et fine silhouette, la couleur et le dessin de son poil, dont de particulièrement jolies rayures rousses et blanches à l’extrémité de sa splendide queue, tellement expressive et d’une telle personnalité elle-même : je l’adOOOre. Sans parler de sa langue, de chat – j’adOOOre les belles langues... mais non... enfin si, belles ou pas belles d’ailleurs (en la matière, au moins sommes-nous tous-toutes à peu près équitablement équipés-pées[6]), mais je veux dire : ses miaulements sur tous les tons. Tordant ! Et ce ronronnement ! Dont la cause, pour les scientifiques, reste un mystère... Jélica[7] : les gentils-tilles scientifiques, on les aime bien aussi, on en a bien besoin, mais quid d’une « simple » expression de la sorte, par l’animal, de son « plaisir »... ou désir ?... Il n’y a qu’à voir mon Bixa quand il s’affale par terre (ou sur mon bureau à côté de mon ordinateur !), les quatre pattes en l’air, pour que je lui caresse le ventre ! Et le moteur démarre... Le délicieux petit animal est ainsi devenu mon fidèle compagnon alors que l’orwellienne fable d’Isabelle Aupy, L’homme qui n’aimait plus les chats[8], constituait ma lecture du moment. L’histoire : un homme catastrophé par le débarquement d’« agents » transformateurs du sens des mots et des chats en chiens, que l’auteure aurait pu intituler « Il faut appeler un chat un chien ». Le décor ? Une île aussi ! J’y suis retourné, ce même jour de l’irruption du chat dans la mienne, constatant que j’avais laissé son histoire à la page... 69[9].

C’est ainsi que je me suis de nouveau retrouvé avec un chat, dix-sept ans après en avoir moi-même lâchement abandonné un, en Thaïlande, le toutpi de ma vie depuis que j’avais quitté le nid bayonnais, chez papa et maman, où les spécimens de l’animal de compagnie avaient en revanche défilé. Je suis revenu en France, de Thaïlande, en juillet 2003, pour la deuxième fois en deux ans et demi que je venais de passer dans ce pays, mais pensant y retourner. Je n’y ai jamais remis les pieds car un Manno[10] est tombé du ciel, dans le plus grand et beau jardin de Paris, et m’a emmené... dans la direction opposée : Saint-Martin d’abord, puis la Gwadloup. C’était le même chat que Bixa ! Mon chat thaïlandais, je veux dire. Manno est donc lui aussi un humain. Bi également mais ce n’est toujours pas le sujet. C’était le même chat, avec le ventre et le bout des pattes blanches. (Toujours le chat, malgré la face interne du bout de celles de mon Noir que Dieu, comme tous-toutes ses congénères, a donc peint accroupi. Manno, pas Dieu : Lui aura bien pris la position qu’Il aura voulu.) Mais à la queue rabougrie (on parle bien toujours du chat), alors que Bixa en a donc une magnifique. J’ai toujours beaucoup aimé les belles queues de chat, sans pourtant avoir conscience de ce qu’elles pouvaient offrir de sensualité, ce dont je me rends compte avec Bixa et son habitude de me caresser les jambes avec, lorsqu’il passe, langoureusement, à mes pieds. Mais je n’ai pas été bégueule, avec mon chat orange version pays du sourire, et me suis même montré très imaginatif, pour son petit nom, à la différence de Bixa. Je lui ai en effet arrangé un « Khanou », à partir de « kha », « tuer » en thaïlandais, et « nou », « rat », pour « tuer rat » ou « tueur de rat ». Je m’étais procuré ce chat pour ça : qu’il me débarrasse des rats que j’avais observés un jour alors que j’étais assis sur une murette à l’extérieur de la maison dans laquelle je venais d’aménager dans le village de Ban Phe[11], dans une vision de film d’horreur, en train de courir dans tous les sens, au sol et sur les murs. Mais le chat, trop jeune sûrement, n’en a eu cure. Je l’ai même privé de nourriture, pendant quelques jours, pour l’inciter à s’en occuper. Il ne s’en est pas pour autant montré plus digne de ce nom si savamment concocté.

Dans ma maison, en Thaïlande, un menuisier est venu boucher tous les trous, après que mon compagnon Nirut[12] et moi, quand nous nous y sommes installés, l’en avons débarrassée de ses tonnes de crasse, de vieilles affaires immondes et de mobilier pourri. Mais les rongeurs ont persisté à vouloir cohabiter. Il a finalement suffi que j’obstrue un dernier orifice, dans le plancher – tellement petit qu’il m’avait semblé impossible qu’ils puissent passer par là –, pour qu’ils me fichent la paix. Ils se sont attaqués, le soir, au bois que j’avais cloué, à en faire trembler les murs. Mais ils ont alors enfin compris qu’ils n’étaient plus chez eux et n’ont jamais plus recommencé. J’ai recherché une photo de Khanou et moi, en écrivant ces lignes, enregistrée dans mon ordinateur. Je l’avais retrouvée quelques mois auparavant parmi moult vieux clichés sur lesquels j’ai remis la main à l’occasion de la préparation de la BestAmaXab[13]. Je suis debout sur la murette du fond du terrain de la deuxième maison que Nirut et moi avons occupée. Je tiens Khanou dans les bras. Derrière moi : la mer. Les couleurs de cette photo papier numérisée sont comme passées, de sorte que la surface de l’eau, au bord, est semblable à un fond marin que la mer qui se serait retirée, avant un... tsunami, aurait découvert.

Bixa mon chat guadeloupéen est à la fois très câlin et très craintif. Le repoussant du pied pour l’empêcher de pénétrer dans le salon, lors d’une de ses premières visites, bien que délicatement, quand j’ai ouvert ma baie coulissante, il a craché et m’a mordu le pied. Vexé, j’ai un peu crié. Il a déguerpi, sautant par-dessus la balustrade de la terrasse. J’ai craint qu’il ne revînt pas. Deux ou trois jours plus tard, j’étais assis, d’un côté de ma terrasse, parallèlement à la balustrade, sur le magnifique tabouret en bois flotté fabriqué par nere anaia[14] qu’il m’avait ramené quand il est venu me voir avec sa future (et future ex...) femme Maia[15]. J’ai tourné la tête, à un moment donné, vers la gauche. Entre deux barres horizontales de la balustrade, j’ai vu Bixa qui marchait. J’ai cru qu’il se trouvait sur le bitume du parking en contrebas. Il m’est apparu énorme ! Comme un tigre ! Car, en fait, il était sur l’avant-toit ! L’illusion d’optique, telle une hallucination, était incroyable. Le cerveau, en activant ses synapses à l’aide de données de dimension erronées, l’a véritablement fait apparaître à mes yeux aussi gros que le fauve, me renvoyant en même temps l’image de mon… chien-veau de la veille. Pendant mon heure de marche quotidienne réglementaire, à quelques dizaines de mètres de l’entrée de ma résidence en direction du cul-de-sac de la marina, j’avais croisé une femme et un homme qui promenaient un énorme chien, d’un bon mètre au garrot, affreux, qui m’a fait penser à un veau.

Autre hallucination animalière, mais ayant consisté à ne pas voir une bête tout en la voyant, et dans le tout petit cette fois : j’ai pris, une seconde, une fourmi noire pour du charbon. Je me brossais les dents avec une poudre de cette matière recommandée pour le blanchiment des dents et un dentifrice à base, lui aussi, de celle-ci. Un peu de poudre noire, comme à chaque fois que je la déposais sur la brosse à dents, à côté du dentifrice, est tombée dans le lavabo. Ce que j’ai pris pour un minuscule amas de poudre, sur le bouchon de la bonde, a bougé, créant la parfaite illusion de particules qui, en la percutant, auraient glissé. Mais c’était une fourmi. La toutpie jamais apparue à cet endroit précis, et exactement quand cet effet était susceptible de se produire. Je venais d’adopter ce double produit miracle que mon noir doudou s’était procuré et qu’il m’avait gentiment cédé, chez lui, désireux que j’améliorasse un peu l’éclat de mes dents. Quant au chat, en petit-déjeunant sur ma terrasse, le lendemain de sa réapparition, au moment où je lui ai demandé « C’était bon ? », alors qu’il se léchait les babines de mon offrande matinale quotidienne de sardine et de beurre, mon ordinateur sur lequel je regardais une émission a résonné de ces mots : « Tu reviens parmi nous ? ».

On peut déjà se demander, à ce stade, comment j’arrive à survivre à toutes ces émotions. Or pour ce qui était des bestioles, il m’était déjà arrivé, en Thaïlande, avant le chat-tigre et le chien-veau, une histoire de chat-singe. J’étais installé à mon bureau de la grande pièce du fond de la maison, où j’avais ma chambre, avec vue sur l’impressionnante végétation de la forêt, telle une immense vague verte prête à s’abattre sur moi, à l’orée de laquelle la maison se trouvait. J’étais cerné par les bêtes, parmi lesquelles les énormes lézards semblables à de gros jouets en plastique appelés « toukés » par les Thaïlandais-daises, d’après le son qu’ils émettent, dans un enchaînement des deux syllabes de ce mot, lentement et de manière peu sonore tout d’abord, puis de plus en plus fort et rapidement. La chose a bondi, un jour, à l’extérieur, sur la grille de la longue fenêtre du mur contre lequel j’avais calé mon bureau : spectaculaire, bien qu’un peu effrayant. Une autre fois, en compagnie d’Olivier venu me rendre visite, nous en avons trouvé un accroché au mur de la chambre dans laquelle il dormait. Olivier, pas le touké. Ou a-t-il fait semblant de ne pas le connaître ? Qui de ne pas connaître qui ? Olivier le touké ? Le touké Olivier ? Bref, il fallait nous voir, tous les deux sur le lit, moi muni d’un balai tentant de décrocher l’étrange et fascinant animal, sentant sa masse à la fois ferme et molle, mais qui était solidement ventousé et qui n’a pas bougé d’un iota. Il faisait le mort. (Et l’innocent ?) Les Thaïlandais-daises disent que s’il mord seul le tonnerre peut le décrocher.

Le chat-singe maintenant, avec cet autre impressionnant et autrement dangereux animal : le babouin. J’étais plongé, un jour, à mon bureau, dans l’écriture de Oh, mon Bouddha !, et en train de triturer ma cervelle de primate évolué sur une phrase dans laquelle je parlais du singe qui, de temps en temps, me gratifiait d’une visite dans le jardin. Je dis bien : dans le jardin. Dans la pièce adjacente qui – hormis une plus petite chambre à l’autre bout (celle d’Olivier et... du touké), ainsi que la salle de bain – occupait tout le reste de la surface entre l’entrée principale et une autre issue, du côté de ma chambre, un léger bruit de vaisselle a retenti. Le chat était-il monté sur la table du salon ? Ça m’étonnait de sa part, car je l’avais bien éduqué (pas toujours très tendrement je dois l’avouer), et il savait pertinemment qu’il n’y était pas autorisé. Je me suis levé, me suis approché de la porte de la pièce principale entrouverte par laquelle j’ai d’abord aperçu une queue : qu’elle était devenue longue, et volumineuse ! Grise ? C’était le babouin ! Sur la table ! Nous nous sommes mutuellement surpris. Il m’a jeté un premier regard de singe attrapé, puis a déguerpi, en direction de la sortie, mais il a alors marqué un temps d’arrêt, alors qu’il s’apprêtait à franchir le seuil de la porte de derrière, s’est posé sur son postérieur et s’est tourné vers moi. Je lui ai dit :

— Salut. On va faire un tour ? Il m’a répondu : — Ça ne va pas être évident, avec ton pied et ta cheville. Je venais en effet de réchapper à une septicémie, en tentant de soigner un abcès à la cheville à coup de pansements analgésiques, ce à quoi j’étais parvenu pour un précédent et semblable bobo. L’infection avait cette fois été provoquée par un bouton de piqûre de moustique que j’avais trop gratté, et ce peu après... un jeune d’une semaine effectué pour mon bidon dont je pense qu’il ne serait pas abusif de supputer qu’il m’avait quelque peu affaibli. Ma jambe avait fini par doubler de volume. Le nettoyage de mon abcès transformé en cratère, une fois le pus enlevé (sans anesthésie évidemment), à l’hôpital de Rayong, le chef-lieu de la province du même nom où se trouvait Ban Phe, a constitué la pire torture de ma vie. — Je sais bien, ai-je répondu au babouin, ça fait une semaine que je n’ai pas couru, moi qui allais faire mon footing tous les jours. — Quoiqu’on se sert aussi beaucoup de ses membres supérieurs, dans les arbres, ainsi que de la queue, bien entendu, mais tu n’en as pas. Pas une comme il faut du moins. — Tu veux dire qu’elle est rabougrie ? — Non, mais tu n’as pas la bonne. — Pas la bonne ? — Bref, tu veux venir ? — Oui ! Le singe m’a aidé à escalader le mur du fond du jardin et, dans les arbres, à sauter d’une branche à l’autre. Puis nous nous sommes assis sur l’une d’elles. — C’est beau. Fascinante végétation des tropiques, forêts luxuriantes aux verts ténébreux, aux formes fantomatiques, végétaux géants qui s’entrelacent, tiges tentaculaires s’emparant de la terre et du sable… C’est encore plus fantastique vu d’ici. Je ne regrette pas de t’avoir suivi. — Ça va, ton pied ? — Oui, oui. Tu sais, j’ai un peu été surpris de te voir dans la maison, tout à l’heure. Un jour un gros serpent jaune est passé devant la grille du jardin. On m’a dit que c’était une manifestation des esprits des gens qui avaient habité là avant et qu’il fallait se présenter à eux, en tant que nouveaux occupants des lieux. Et toi, tu cherchais à exprimer quelque-chose ? Ou bien c’était juste pour m’emmener sur les cimes, me montrer comment le monde est beau vu d’en haut et l’avenir radieux ? — Arrête ton char, je voulais juste te piquer un truc à bouffer.

En vrai : je n’ai pas sympathisé avec le babouin et me suis plutôt demandé s’il n’allait pas me sauter à la gorge. Je n’avais que trop bien vu les énormes canines qu’un de ses congénères, peu avant, assis sur la murette du jardin, avait dévoilées en bâillant. Je m’étais réintroduit dans la pièce du fond, tirant délicatement la porte derrière moi, et avais attendu quelques instants, avant de risquer un nouveau coup d’œil. Mon visiteur avait disparu. J’ai déménagé, au bout de deux mois[16], pour une autre demeure côté mer. De ma lucarne sur la jungle, je suis passé à une vue sur le ciel dans tous ses états, tous les tons, de la tendresse du crépuscule aux tourments ténébreux en passant par les tourbillons de feu, sur l’eau bleue, blanche, grise, noire, grenadine, étincelante, et sur l’île d’en face au sable blanc, poudre envolée du cœur brisé du géant des mers à cause de la sirène qu’il n’avait pu aimer, et paisiblement affalée en direction du couchant. Toujours plus éblouissant.

Relou[17], sur ma terrasse avec vue mer, aussi, bien sûr, et spectacle permanent tout autant qu’en Thaïlande garanti. Ma voimie[18] Françoise est passée devant ma terrasse. « Coucou ! », lui ai-je lancé, pour qu’elle s’arrête et que nous tapions un brin de causette, plus vitale que jamais en ce début de conne. « J’apporte des croquettes à Mireille », m’a-t-elle dit. Drôle de nom pour un chat. C’étaient bien ses propos, mot pour mot, mais Mireille c’était évidemment la propriétaire du chat chez qui elle se rendait de ce pas, sac de croquettes sous le bras. « J’ai un chat, moi aussi, maintenant ! Il est là. », ai-je informé Françoise en baissant les yeux vers Bixa assis à mes pieds, qu’elle ne pouvait voir. Je lui ai raconté l’histoire de Bixa qui, subitement, avait choisi d’élire domicile chez moi, sur ma terrasse du moins pour l’instant. Françoise a deux chats, m’a-t-elle précisé, dont un noir que la dame à laquelle il appartenait n’a pas non plus emmené avec elle quand elle a quitté la résidence (et la Gwadloup je présume) : « Parce qu’il était noir et que ça porte malheur ! Tu vois un peu ! », s’est-elle exclamée désabusée. Elle m’a dit, après que je lui ai expliqué que Bixa restait dehors, que l’avantage avec les chats, c’était qu’ils faisaient leur vie et qu’ils n’étaient pas un poids, car elle partait souvent. Exactement comme ce que je me suis toujours dit. J’étais malheureux, enfant, que mes parents ne veuillent pas de chien. Tout en comprenant très bien la contrainte que cela aurait représentée quand nous partions en vacances. Françoise a ajouté : « Mon chat c’est un chien, il sort avec les chiens, il rentre avec les chiens… ». Le chat-chien, comme dans mon bouquin ! « C’est marrant que tu me dises ça, me suis-je empressé de pointer la joyité[19], je viens de lire L’homme qui n’aimait plus les chats, où les chiens sont des chats... ».

Le lendemain matin à mon réveil, comme souvent, j’ai mis France Inter, sur mon ordinateur, auquel je branche des haut-parleurs. Ma télé, sur laquelle j’avais l’habitude d’écouter la radio, via le câble, m’a lâché il y a deux ou trois ans. Je n’ai pas envie d’en changer. Je m’en passe très bien, regardant et écoutant mes émissions sitet[20]. Alors que j’étais en train de penser à Bixa qui, pour la première fois depuis le début de ses visites quotidiennes, quel jutôt[21], n’était pas en train de miauler à la porte d’entrée de mon appartement (ce sera rapidement plutôt devant la porte coulissante de ma terrasse), quand je me suis levé, et à ma conversation de la veille avec Françoise, l’intitulé du programme, sur le site Internet de France Inter, affichait le nom des deux invités du jour. L’un d’eux était un François dont le nom de famille était le même que celui, en quatre lettres, de Françoise, avec juste un « a » en plus entre les deux premières et les deux dernières lettres. Et la journaliste qui s’est exprimée, quelle mutarde[22], a même parlé de Bixa ! En vrai quand-même pas. Je ne veux pas minimiser l’importance de notre histoire de Xa-chat, mais comment aurait-elle pu savoir ? En fait elle a dit ça : « À Bichat, est-ce que vous l’utilisez ou pas ? ». Nom d’un chien. Pas de mon chat donc toutefois, mais du célèbre hôpital de Paris. Il était question de la chlorochine, le médicament contre le virus autour duquel la polémique faisait rage. C’était bien la première fois que j’entendais le nom de cet hôpital à la radio, depuis le début de l’épidémie, contrairement à celui de la Salpêtrière, par exemple, régulièrement cité.

J’ai laissé mon ordi quelques instants, pendant que je rédigeais tout ça, puis suis revenu à lui, pour reprendre mes élucubrations. Il s’était mis en veille. Je l’ai rallumé, et que ne m’a-t-il pas affiché ? Un tigre ! Un Bixa-tigre, un magnifique et énorme tigre roux semblable à celui que j’avais eu face à moi, l’espace d’une seconde, dans une espèce de quatrième dimension, à travers la loupe de l’entre-deux-barres de ma balustrade. Suminu[23] le gros minou était dans la neige, aux antipodes de ma Gwada, clin d’œil dans le clin d’œil, comme pour mieux souligner la similarité, à part ça, avec mon spécimen tropical... Hal-lu-ci-nant. Mais ça ne l’était pas encore suffisamment, et là, Bixa est apparu : sur la tranche de ma planche. Derrière la baie vitrée, face à mon bureau. Une planche de mon assemblage d’un côté de ma terrasse avec porte-table pliante repliée, espace pour le rangement de mon cap-sur-goa[24] jaune et autres étagères. Il se tenait en équilibre sur l’arête d’un centimètre de large du panneau, zyeutant le petit plateau du dernier étage de ma structure, à l’angle opposé de la terrasse, côté volet roulant, où il avait pris l’habitude d’aller se percher. La première fois que la lubie lui en a pris, il faisait nuit. J’étais à mon bureau. J’ai entendu une espèce de fracas, me suis demandé ce que le chat pouvait bien trafiquer, mais absorbé par mon travail je ne m’en étais pas davantage préoccupé. Ce n’est que plus tard, en allant sur la terrasse, que je l’ai trouvé là-haut. Et cette apparition de Bixa en plein tout ce schmilblick à son sujet s’est produite alors qu’il ne venait duququ[25] qu’assez rarement. De plus en plus haletant.

{Gapachou 2 : [A] Acabata = Accoudé à ma balustrade (de la terrasse) [C] Conne = Confinement (féminin en modoupaïen) ; Cap-sur-goa = Canoë en plastique gonflable ; Chamou = Chapitre de Modoupa [D] Duququ = Depuis quelques temps ; Dadane = date de naissance ; Danu tipasse = Dans un ultime repassage [G] Gadou = Grand Jour [J] Jélica = Je le réalise en écrivant cela ; Joyité = Jolie synchronicité [M] Manu = Manuscrit [N] Nobapa = Note de bas de page [P] Patita = Patati, patata [Q] Quel putôt = Quelques semaines plus tôt ; Quel jutôt = Quelques jours plus tôt ; Quelle mutarde = Quelques minutes plus tard [R] Relou = Retour en Guadeloupe [S] Sitet = Sur Internet ; Sucem morabnodem baduf = Sur ce mot mon regard est tombé sur ce nombre de mots/ces statistiques en bas du fichier ; Suminu = Sur mon ordinateur [T] Tatibi = Traduction Bibi [V] Voimi-mie = Voisin-zine et ami-mie}
  1. Confinement : féminin ou masculin, en modoupaïen, selon le contexte. C’est comme les adverbes, ça n’a aucun sens mais sinon... patita (patati, patata).
  2. Accoudé à ma balustrade (de la terrasse).
  3. « Bicha », eh oui, « Chabi » à l’envers. Outre que je ne me suis donc pas tellement foulé, pour lui trouver un nom, je me suis dit après coup que, niveau égo, ça ne s’arrangeait pas. Mais, à ma décharge, peut-être ne me suis-je pas davantage creusé la cervelle, le baptisant à la va-vite, parce que ce n’était pas du tout mon chat au départ, et que je ne l’ai donc que très progressivement adopté.
  4. Quelques semaines plus tôt
  5. Tu parles, Charles, j’ai fini par craquer. Il est désormais tout autant le bienvenu dehors que dedans. J’étais en train de penser à ce Chat... euh... Charles qui parle, deux heures plus tard, réfléchissant à une sauce pour l’agrémenter. Elle m’a été servie dès la deuxième phrase du passage auquel j’avais laissé Why hope lives behind project walls de C. Wright Lewis quand j’en ai repris la lecture : « Le Révérend avait évoqué, dans son prêche, un homme “de couleur” du nom de Charles Houston, qui a combattu pendant la Deuxième guerre mondiale et a été décoré, pour ses actes de bravoure, mais obtenant en retour de subir les plus ignobles insultes racistes » (p. 28, tatibi*). Le paragraphe se termine avec la « première équipe d’avocats noirs » de l’histoire des États-Unis et le « premier juge noir de la Cour suprême » de ce pays. Splendide, Angelu ! (*Traduction Bibi)
  6. Pourquoi « -és » du masculin avant « -ées » du féminin ? Et pourquoi n’aborder ce point qu’ici ? Parce qu’ainsi en fut-il, au commencement, alors je laisse, avec la fine analyse induite par l’exemple ici relevé, dont il serait dommage de se priver. Alors pourquoi, les és en premier ? Parce qu’en termes d’« équipement », les hommes sont les premiers concernés : on touche là au « phallisme ». Du moins le sujet, la langue en l’occurrence, s’en rapproche-t-il. Bon, sérieusement : j’ai opté pour un ordre de foisonnement, le « -é » ou « -és » plus court d’abord, le « -ée » ou « -ées » plus long ensuite. Pour finalement un peu le regretter (je cite d’habitude toujours les femmes avant, par souci de « compensation » – en attendant le Gadou [Grand Jour], où ça sera devenu inutile), mais je n’allais pas tous les refaire. Et, faute de mieuse, c’est très bien comme ça.
  7. Je le réalise en écrivant cela.
  8. Éd. du Panseur
  9. Mon ann’érotique de naissance. C’était le premier concon (contrôle de concentration).
  10. À joliment prononcer « Man-no » (et nan... euh... non « Manan »... euh... mais comment c’est pas ?... ah non... enfin oui... « Mano »). Et le toutpi Sucem se produira donc finalement ici, danu tipasse*, à l’occasion du xabiwikitage de mon manu**. Car en effet, sucem morabnodem baduf*** : 369069. Un double 69, pour mon Manno + ma dadana****. (*Dans un ultime repassage **Manuscrit ***Sur ce mot mon regard est tombé sur ce nombre de mots/ces statistiques en bas du fichier. ****Date de naissance)
  11. « Bann P(h)é » (en « soufflant » un « h » entre le « p » et le « é »).
  12. « Nirout » (ici l’on mettra son cœur à bien rouler le « r »).
  13. Ama and Xabi: THE BEST ??? Les meilleurs ? Ça, bien sûr, mais sinon BestAmaXab, « Bechtamachab », c’est pour « Besta Ama-Xabi », la Fête Ama-Xabi, dont l’intitulé complet est la « fête des Un An d’Ama dans l’Au-delà et des Cinquante Ans de Xabi Ici-bas » ! Je l’ai évoquée, dans Modoupa, pendant six mois, en tant qu’Ama-1/Xab-50. Les dix mois précédents de la mise sur pied de l’événement, dans toutes mes communications, elle avait été l’A1X50. Quand elle est passée d’Ama-1/Xab-50 à BestAmaXab, j’ai modifié cette nobapa* qui explicitait Ama-1/Xab-50, à l’origine, et quand j’y suis revenu, pour cela, son numéro était 33. Angelu : « Comme ça elle est sacrée, parce que je trouvais dommage que l’énoncé “Fête des Un An d’Ama dans l’Au-delà et des Cinquante Ans de Xabi Ici-bas” figure, pour sa première apparition dans Modoupa, dans une nobapa ». T’as raison, mince... T’es sûr, on la laisse là ? « Oui, tu as ma bénédiction ». (*Note de bas de page)
  14. « Néré anaïa » : mon frère
  15. Maïa
  16. Trop peur ? Mais non : trop cher.
  17. Moi ? Sûrement, mais ici ça veut dire « retour en Guadeloupe ».
  18. Voisine et amie
  19. Jolie synchronicité
  20. Sur Internet
  21. Quelques jours plus tôt
  22. Quelques minutes plus tard
  23. Sur mon ordinateur
  24. Canoë en plastique gonflable : qui va sur l’eau. De l’air dans le canoë, puisque gonflable : ça oui ! Mais où, de l’« r » ? Il est allé où le pêcher, le modou* ? Comme le canoë, n’est-il pas gonflé, à s’octroyer un « r » pour donner du « cap sur Goa ! ». Et puis quoi ? OK, le modoupaïen a toléré un temps les légères entorses, en cas de quasi-coïncidence avec un mot de français, à la règle de constitution des modous à partir des lettres du terme ou de l’expression à traduire. Mais c’est terminé, et seuls ce « cap-sur-goa » formé sur ce modèle, voire peut-être deux-trois autres modous dans ce cas (on verra), auront droit de mer... euh... de cité. C’est comme ça. Non, mais. (*Mot de modoupaïen)
  25. Depuis quelques temps