Différences entre les versions de « 6 – Revisiter une barrière »

De Xavier Renard
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La barrière des océans. L’éloignement. De l’être aimé. Il est de l’autre côté. De la barrière. De l’océan. Atlantique. Une sonnerie. C’est lui ! C’est la même que celle de mon téléphone. Mais elle est un peu faiblarde, ça ne vient pas de lui. Elle se mélange aux notes de musique du pianiste et de son percutionniste postés, comme à l’accoutumée, à l’entrée du bar de La Kréole. « La nuit les chats sont gris », c’était là aussi. J’ai écrit « pauvre chat », l’autre jour, à mon chéri. Il était rétamé. Covidé, a-t-il présumé, depuis son Italie. Depuis que nous nous sommes rencontrés, le 8 janvier 2023, à Paris, sa position et la mienne ont été : Paris-Paris, Tel Aviv-Orthez, Tel Aviv-Baiona (1), Paris-Paris, Brésil-Brésil (mais dans la même localité une semaine seulement sur les trois que notre séjour a duré), Roissy-Charles-de-Gaulle-Roissy-Charles-de-Gaulle, Tel Aviv-Paris, Tel-Aviv-Guadeloupe, Paris-Guadeloupe, Marrakech-Guadeloupe, Turin-Guadeloupe... Il en manque, dont... Bilbo-Bilbo (-quet… euh… bao, en français). M’a-t-on rappelé. Booohhh ! Comment ai-je pu oublier ? Mon pays l’a émerveillé.
La barrière des océans. L’éloignement. De l’être aimé. Il est de l’autre côté. De la barrière. De l’océan. Atlantique. Une sonnerie. C’est lui ! C’est la même que celle de mon téléphone. Mais elle est un peu faiblarde, ça ne vient pas de lui. Elle se mélange aux notes de musique du pianiste et de son percutionniste postés, comme à l’accoutumée, à l’entrée du bar de La Kréole. « La nuit les chats sont gris », c’était là aussi. J’ai écrit « pauvre chat », l’autre jour, à mon chéri. Il était rétamé. Covidé, a-t-il présumé, depuis son Italie. Depuis que nous nous sommes rencontrés, le 8 janvier 2023, à Paris, sa position et la mienne ont été : Paris-Paris, Tel Aviv-Orthez, Tel Aviv-Baiona (1), Paris-Paris, Brésil-Brésil (mais dans la même localité une semaine seulement sur les trois que notre séjour a duré), Roissy-Charles-de-Gaulle-Roissy-Charles-de-Gaulle, Tel Aviv-Paris, Tel-Aviv-Guadeloupe, Paris-Guadeloupe, Marrakech-Guadeloupe, Turin-Guadeloupe... Il en manque, dont... Bilbo-Bilbo (-quet… euh… bao, en français). M’a-t-on rappelé. Booohhh ! Comment ai-je pu oublier ? Mon pays l’a émerveillé.


Quelques jours après mon retour sur mon île, le 31 mars –  à l’issue de dix mois dans trois ou quatre coins de France ainsi que, non pas en Navarre mais en Soule, cette autre province du Pays basque, capitale Baiona, ma ville natale, puis, en point d’orgue, la découverte du pays de mon nouvel amoureux –, avec celui-ci un échange de messages pas des plus cools eut lieu. Afin de lui montrer que je ne me laissais pas abattre, et parce que je fus pris d’un pressant besoin de me changer les idées, j’ai décidé d’aller, ainsi que je lui ai déclaré (dans une vidéo), à mon endroit de la Guadeloupe préféré : le volcan de la Soufriyè. Malgré des conditions dont je jaugeai, depuis ma terrasse, qu’elles ne seraient vraiment pas top. Terrasse d’où je la vois, bien que rarement, en réalité, parce qu’elle est presque en permanence dans les nuages. Je m’y aventure, habituellement, les moins mauvais jours. À l’extrémité, au Sud, d’une des deux « ailes du papillon », les deux îles : la calcaire (Granntè : Grande-Terre), et la volcanique (Bastè : Basse-Terre). Et il est arrivé UNE fois, une seule, en seize ans là-bas (une douzaine effectifs ; j’ai dû m’en absenter un bon quart en tout), que le ciel partout fut totalement dégagé et la visibilité maximale : la vue ce jour-là sur le trajet, pendant la randonnée, et à trois cent soixante degrés, depuis le sommet, sur tout le territoire et les îles alentour : pas de mot. Fin de spectacle, en plus, avec... allez, oui, le plus beau coucher de soleil de ma vie, dans un des décors les plus splendides qui m’ait jamais entouré : comment dire ?... Vivre ça et mourir ?
Quelques jours après mon retour sur mon île, le 31 mars –  à l’issue de dix mois dans trois ou quatre coins de France ainsi que, non pas en Navarre mais en Soule, cette autre province du Pays basque, capitale Baiona, ma ville natale, suivis, en point d’orgue, de la découverte du pays de mon nouvel amoureux –, avec celui-ci un échange de messages pas des plus cools eut lieu. Afin de lui montrer que je ne me laissais pas abattre, et parce que je fus pris d’un pressant besoin de me changer les idées, j’ai décidé d’aller, ainsi que je lui ai déclaré (dans une vidéo), à mon endroit de la Guadeloupe préféré : le volcan de la Soufriyè. Malgré des conditions dont je jaugeai, depuis ma terrasse, qu’elles ne seraient vraiment pas top. Terrasse d’où je la vois, bien que rarement, en réalité, parce qu’elle est presque en permanence dans les nuages. Je m’y aventure, habituellement, les moins mauvais jours. À l’extrémité, au Sud, d’une des deux « ailes du papillon », les deux îles : la calcaire (Granntè : Grande-Terre), et la volcanique (Bastè : Basse-Terre). Et il est arrivé UNE fois, une seule, en seize ans là-bas (une douzaine effectifs ; j’ai dû m’en absenter un bon quart en tout), que le ciel partout fut totalement dégagé et la visibilité maximale : la vue ce jour-là sur le trajet, pendant la randonnée, et à trois cent soixante degrés, depuis le sommet, sur tout le territoire et les îles alentour : pas de mot. Fin de spectacle, en plus, avec... allez, oui, le plus beau coucher de soleil de ma vie, dans un des décors les plus splendides qui m’ait jamais entouré : comment dire ?... Vivre ça et mourir ?


Je lui ai fait ma petite ''story'', à mon chéri. Tout fier. Une série de petites vidéos. Dont une des premières dans laquelle je rigole : « J’ai décidé d’aller... patati, patata... sauf qu’on ne voit pas grand-chose ! » Dans une autre : « Oh non ! La pluie ! Les nuages c’est une chose, mais ça... Bon, ça rafraîchit... » Une autre encore, arrivé en haut : le vent est tellement décorneur (de bèf – bœufs), qu’il m’interdit de parler. Alors je mime : que je vais... tadan !... passer de l’autre côté de la barrière. Franchissement interdit ! Dans la redescente, quand le climat ambiant me permet enfin de m’exprimer : « Ah ! Eh ben dis donc ! Il fait meilleur ici. C’était horriiible !!! Ce vent, la pluie, il faisait froooiiid !!! » La suivante : « Regarde-moi ça ! (Balayage caméra de la tête au pied.) Tout trempé. Trente secondes après que j’ai fait la vidéo où je te dis qu’il fait meilleur, y avait un peu de soleil et tout, averse, plein la gueule, trempe en dix secondes. Ouais, c’était vraiment pas la journée, pour faire ma Soufrière. Mais c’était pour te montrer la Barrière du Renard [pas mal d’histoires de... renard bien sûr, entre nous, et de... tigre...], et comment je suis malin et fort, et que je passe derrière... Je voulais te montrer... les fumerolles ! Malheureusement aujourd’hui : impossible. » Cette limite de la déambulation autorisée dont je gage en effet que peu se permettent de l’outrepasser : le top du top c’est pourtant vraiment ce qu’il y a après ! Les fumerolles, entre autres ! Les orifices dont jaillit le gaz sous une de ces pressions, dans un de ces vacarmes. Impressionnant ! Dont le sentiment que tout va péter, à tout moment ! Gaz toxique et irritant qu’il ne s’agit évidemment pas de prendre en pleine poire trop longtemps. Il suffit de se positionner correctement, de ne pas stagner trop longtemps dans le sens où souffle le vent.
Je lui ai fait ma petite ''story'', à mon chéri. Tout fier. Une série de petites vidéos. Dont une des premières dans laquelle je rigole : « J’ai décidé d’aller... patati, patata... sauf qu’on ne voit pas grand-chose ! » Dans une autre : « Oh non ! La pluie ! Les nuages c’est une chose, mais ça... Bon, ça rafraîchit... » Une autre encore, arrivé en haut : le vent est tellement décorneur (de bèf – bœufs), qu’il m’interdit de parler. Alors je mime : que je vais... tadan !... passer de l’autre côté de la barrière. Franchissement interdit ! Dans la redescente, quand le climat ambiant me permet enfin de m’exprimer : « Ah ! Eh ben dis donc ! Il fait meilleur ici. C’était horriiible !!! Ce vent, la pluie, il faisait froooiiid !!! » La suivante : « Regarde-moi ça ! (Balayage caméra de la tête au pied.) Tout trempé. Trente secondes après que j’ai fait la vidéo où je te dis qu’il fait meilleur, y avait un peu de soleil et tout, averse, plein la gueule, trempe en dix secondes. Ouais, c’était vraiment pas la journée, pour faire ma Soufrière. Mais c’était pour te montrer la Barrière du Renard [pas mal d’histoires de... renard bien sûr, entre nous, et de... tigre...], et comment je suis malin et fort, et que je passe derrière... Je voulais te montrer... les fumerolles ! Malheureusement aujourd’hui : impossible. » Cette limite de la déambulation autorisée dont je gage en effet que peu se permettent de l’outrepasser : le top du top c’est pourtant vraiment ce qu’il y a après ! Les fumerolles, entre autres ! Les orifices dont jaillit le gaz sous une de ces pressions, dans un de ces vacarmes. Impressionnant ! Dont le sentiment que tout va péter, à tout moment ! Gaz toxique et irritant qu’il ne s’agit évidemment pas de prendre en pleine poire trop longtemps. Il suffit de se positionner correctement, de ne pas stagner trop longtemps dans le sens où souffle le vent.

Version actuelle datée du 1 février 2025 à 14:19

La barrière des océans. L’éloignement. De l’être aimé. Il est de l’autre côté. De la barrière. De l’océan. Atlantique. Une sonnerie. C’est lui ! C’est la même que celle de mon téléphone. Mais elle est un peu faiblarde, ça ne vient pas de lui. Elle se mélange aux notes de musique du pianiste et de son percutionniste postés, comme à l’accoutumée, à l’entrée du bar de La Kréole. « La nuit les chats sont gris », c’était là aussi. J’ai écrit « pauvre chat », l’autre jour, à mon chéri. Il était rétamé. Covidé, a-t-il présumé, depuis son Italie. Depuis que nous nous sommes rencontrés, le 8 janvier 2023, à Paris, sa position et la mienne ont été : Paris-Paris, Tel Aviv-Orthez, Tel Aviv-Baiona (1), Paris-Paris, Brésil-Brésil (mais dans la même localité une semaine seulement sur les trois que notre séjour a duré), Roissy-Charles-de-Gaulle-Roissy-Charles-de-Gaulle, Tel Aviv-Paris, Tel-Aviv-Guadeloupe, Paris-Guadeloupe, Marrakech-Guadeloupe, Turin-Guadeloupe... Il en manque, dont... Bilbo-Bilbo (-quet… euh… bao, en français). M’a-t-on rappelé. Booohhh ! Comment ai-je pu oublier ? Mon pays l’a émerveillé.

Quelques jours après mon retour sur mon île, le 31 mars – à l’issue de dix mois dans trois ou quatre coins de France ainsi que, non pas en Navarre mais en Soule, cette autre province du Pays basque, capitale Baiona, ma ville natale, suivis, en point d’orgue, de la découverte du pays de mon nouvel amoureux –, avec celui-ci un échange de messages pas des plus cools eut lieu. Afin de lui montrer que je ne me laissais pas abattre, et parce que je fus pris d’un pressant besoin de me changer les idées, j’ai décidé d’aller, ainsi que je lui ai déclaré (dans une vidéo), à mon endroit de la Guadeloupe préféré : le volcan de la Soufriyè. Malgré des conditions dont je jaugeai, depuis ma terrasse, qu’elles ne seraient vraiment pas top. Terrasse d’où je la vois, bien que rarement, en réalité, parce qu’elle est presque en permanence dans les nuages. Je m’y aventure, habituellement, les moins mauvais jours. À l’extrémité, au Sud, d’une des deux « ailes du papillon », les deux îles : la calcaire (Granntè : Grande-Terre), et la volcanique (Bastè : Basse-Terre). Et il est arrivé UNE fois, une seule, en seize ans là-bas (une douzaine effectifs ; j’ai dû m’en absenter un bon quart en tout), que le ciel partout fut totalement dégagé et la visibilité maximale : la vue ce jour-là sur le trajet, pendant la randonnée, et à trois cent soixante degrés, depuis le sommet, sur tout le territoire et les îles alentour : pas de mot. Fin de spectacle, en plus, avec... allez, oui, le plus beau coucher de soleil de ma vie, dans un des décors les plus splendides qui m’ait jamais entouré : comment dire ?... Vivre ça et mourir ?

Je lui ai fait ma petite story, à mon chéri. Tout fier. Une série de petites vidéos. Dont une des premières dans laquelle je rigole : « J’ai décidé d’aller... patati, patata... sauf qu’on ne voit pas grand-chose ! » Dans une autre : « Oh non ! La pluie ! Les nuages c’est une chose, mais ça... Bon, ça rafraîchit... » Une autre encore, arrivé en haut : le vent est tellement décorneur (de bèf – bœufs), qu’il m’interdit de parler. Alors je mime : que je vais... tadan !... passer de l’autre côté de la barrière. Franchissement interdit ! Dans la redescente, quand le climat ambiant me permet enfin de m’exprimer : « Ah ! Eh ben dis donc ! Il fait meilleur ici. C’était horriiible !!! Ce vent, la pluie, il faisait froooiiid !!! » La suivante : « Regarde-moi ça ! (Balayage caméra de la tête au pied.) Tout trempé. Trente secondes après que j’ai fait la vidéo où je te dis qu’il fait meilleur, y avait un peu de soleil et tout, averse, plein la gueule, trempe en dix secondes. Ouais, c’était vraiment pas la journée, pour faire ma Soufrière. Mais c’était pour te montrer la Barrière du Renard [pas mal d’histoires de... renard bien sûr, entre nous, et de... tigre...], et comment je suis malin et fort, et que je passe derrière... Je voulais te montrer... les fumerolles ! Malheureusement aujourd’hui : impossible. » Cette limite de la déambulation autorisée dont je gage en effet que peu se permettent de l’outrepasser : le top du top c’est pourtant vraiment ce qu’il y a après ! Les fumerolles, entre autres ! Les orifices dont jaillit le gaz sous une de ces pressions, dans un de ces vacarmes. Impressionnant ! Dont le sentiment que tout va péter, à tout moment ! Gaz toxique et irritant qu’il ne s’agit évidemment pas de prendre en pleine poire trop longtemps. Il suffit de se positionner correctement, de ne pas stagner trop longtemps dans le sens où souffle le vent.

D’où l’expression : « revisiter une barrière ». Je la visitai pour la quinzième fois à peu près, en ce début du mois d’avril, où même dans ma tropicale île il aurait convenu que je me couvrisse de plein de fils. J’avais bien fait suivre un sweat-shirt, que je ne me suis toutefois résolu à enfiler que vers la fin de l’excursion, quand il a plu dru (les fameuses dix secondes). Visiter ? Et voilà, quatre beau-cul-de-davages et c’est moi qui me mets à m’exprimer n’importe comment ! On visite un musée, un monument, une ville... Mais on rend visite, et... à quelqu’un ! Alors visiter, revisiter ou (de nouveau) rendre visite à une barrière : je ne peux pas laisser passer ça, monsieur le réalisateur de cinéma, qui nous parle de son ressenti de la caméra, dans « un monde pas très accueillant, où l’homme est capable du pire », qui nous dit qu’il a « besoin de [s]’accrocher à des choses qui donnent un peu d’espoir... »

La barrière : la caméra ? Une frontière entre monde réel et monde imaginaire ? Cracra (c’est marrant) [2] , la caméra : ce fil, rebelotte, entre mon anecdote et ma note. Je l’utilise très rarement, sur mon téléphone. Je n’ai, dans ma note, pas tout très précisément capturé. La barrière du cinéaste, y est-il indiqué : je ne sais trop ce qu’elle sépare. Je n’écoute plus rien, de toute façon, quand la forme n’y est pas. Après que le monsieur il a dit « c’est une barrière qui mériterait d’être revisitée », je n’ai plus rien voulu savoir. Si sa barrière valait la peine ou pas, et pourquoi, qu’on la visite une fois, deux fois, trois fois...

Nicolas Philibert : (Je n’avais pas l’intention de le dénoncer ! Bon, s’il tient à se présenter.)

– Tout un plateau... euh... plat, pour un mot. Si j’ajoute « concept », ça te va ?

– Tu me fous le doute, figure-toi. Tu nous proposes de revisiter quoi ? Ce que constitue ta barrière en soi ? Ou plus généralement, de manière plus abstraite, le concept ?

– Mais je ne sais plus, moi ! Ta barrière de la Soufrière c’est tout récent, la mienne c’était y a longtemps ! Si tu l’as relevée c’est que ça devait vraiment clocher.

– Ah ! Cette fois ça n’est pas moi qui le dis ! Non mais, je ne suis pas fou...

– Pas complètement...

– Attends. Y a Popol qui me sonne.

Un mot en rapport encore ? Décidément. Popol, mon hebdo :

Il est difficile de qualifier Guerre [de Céline] de « chef d’œuvre », l’écriture rapide, sans beaucoup de repentirs ni traces de travail stylistique, font de ce texte un brouillon destiné à être repris, nettoyé...

– Pas mal la Synchro mon Polo. Ça te rattrape un peu de ton « loin sans faut », que j’ai encore lu tout à l’heure, dans ton édito.

Nicolas est dans mes notes depuis des mois... Pendant la rédaction de ce chapitre où il est mis... j’aimerais bien pouvoir dire « à l’honneur », vu le coup de maître, de sa part, que je m’apprête à narrer, mais c’est plutôt sur la sellette... je l’ai à moitié perdu de vue. Je n’avais plus que son prénom. Je croyais avoir effacé son nom, mais non. Philibert ne se balance évidemment pas tout seul. À la fin de la journée, sur l’écran de mon ordi-télé (je n’ai plus cette dernière depuis quelques années), je passe d’une des fenêtres ouvertes à l’autre. Je clique sur celle du talk-show « C à vous » de France 2, figée sur la séquence du « Vu » : l’équivalent du « Zapping », ainsi que ce programme, sur une autre chaîne, s’est un temps intitulé. À gauche d’un bandeau sous l’image, en lettres majuscules blanches sur fond bleu : « Nicolas Philibert » (couleurs inversées pour le reste du bandeau, qui arbore : « Réalisateur du documentaire “Sur l’Adamant” »). Je suis sidéré. J’ai dû vexer les synchronicités, jurant que dans ce travail je ne les laisserais pas me perturber. Le phénomène, depuis ses débuts il y a une vingtaine d’années, n’a jamais cessé de monter en puissance. Ne manquait plus que je m’amusasse à les « provoquer ». Le Phil tout seul m’a scotché, comptant parmi les effets les plus bèf que les synchronicités ne m’ont jamais fait. Mais com’ d’hab’ elles étaient toute une bande, dans des manifestations particulièrement impressionnantes, au vu, de surcroît, d’un certain contexte. J’ai toujours beaucoup plaisanté de tout ça. Caca boudin de se prendre au sérieux, pour quoi que ce soit, et si on ne peut pas en rigoler, quel intérêt ? « Sérieux », pourtant : et comment, que ça l’est !

La bite et le couteau

Gras à souhait ? Mais pas de gras. Pour ce titre. Il n’introduit pas de nouveau gras pitre. Haha. De nouveau chapitre. L’expression, entendue en terrasse à la Marina de ma ville de Gozyé, est... correcte. Deux mecs, à une table, sont rejoints par une nana. Elle dit je ne sais quoi, puis l’un des deux gars, au sujet de l’autre (le début je n’entends pas) : « Il a que sa bite et son couteau. » L’élégance au masculin. J’ai senti que ça l’avait beaucoup touchée, la dame.

(1) « Bayona » : Bayonne

(2) Le modoupaïen pioche les lettres de la première à l’une du dernier des mots du groupe, en passant obligatoirement par au moins les trois quarts d’entre eux. Le c, le r et le a, de « cra » (doublé ainsi que le modoupaïen, pour les mots de modoupaïen – modous – courts le permet) : le compte n’y est pas. Le « est » de « c’est marrant » snobé : la règle ci-rappelée n’est pas respectée. Voilà pour l’autocorrection. En guise de preuve de mon fair play. Mais bon, « cracra » gardons.