23 – Un excès de colère
Ouh ! que ça n’est pas beau, la colère. La colère mauvaise conseillère. Celle en revanche qui amène à se révolter, à se battre contre les injustices, à résister, n’est-elle pas nécessaire ? Stérile, voire nocive ou ravageuse, ou utile, quelle qu’en soit la nature la sagesse appelle à ne pas en abuser. Sentirait-on la moutarde nous monter au nez, la colère pointer le bout du sien : surtout ne pas la laisser nous déborder ! Si elle met le paquet ? C’est cela, l’excès ? Un excès de colère ? Danger !!! Maximum. Oui, un excès de colère, bonjour les dégâts. Mais heureusement, ça n’existe pas. Le français n’a jamais dit ça. C’est juste un Français, ou une Française, qui s’est encore planté-tée. Pas tant que par une colère excessive la personne concernée eut effectivement été gagnée – qu’elle en soit assurée, elle en serait sortie perdante –, mais elle s’est encore laissé aller... à la facilité. En l’absence de toute stimulation, nos méninges n’iront pas chercher plus loin que ce qui leur sautera le plus immédiatement aux yeux. « Excès », on connaît mieux. Pour un sentiment, ça nous paraît plus évident qu’« accès », que l’on n’emploiera plus spontanément que pour du plus concret : l’accès à un lieu. Dans l’espace il semble tomber sous le sens. Accéder à un chemin, un terrain... Pourtant la colère peut être vue, également, comme accédant à notre personne, notre esprit. Ainsi sommes-nous pris, parfois, d’un accès de colère... mais aussi de confiance, de sincérité, de joie, etc. Et non d’un excès, de tout cela. N’en rajoutons pas.