17 – Mains humaines et animales

De Xavier Renard
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L’être humain est un animal, juste un peu plus « évolué » que ses quasi-congénères les primates. De ses enfants les plus « intelligents », cependant, il n’est pas évident que Mère Terre soit très fière. Finira-t-elle par définitivement les répudier ? C’est ce qui leur pend au nez, si l’on en croit les manifestations toujours plus véhémentes de son mécontentement. Les animaux à mains, demain : au revoir ! De mains les humains ne sont cependant pas les seuls à être dotés. Les singes aussi, alors, vont dégager ? Comment faire, Terre, pour n’éliminer que les vilains humains, et épargner les gentils animaux ? L’extermination du vivant, pour l’instant, est avant tout l’œuvre des premiers. À la place des deuxièmes on se les frotterait plutôt, les mains, à la perspective de leur disparition (1). Surtout qu’ils s’expriment comme des cons. Même si ça doit leur faire une belle jambe, aux bêtes, le massacre du français ne constituant vraisemblablement pas leur principal objet de préoccupation. Les autres langues sont moins mal traitées ?... Ah, c’est vrai, vous vous en foutez…

C’est la parole, pourtant, qui différencie les humains des animaux ! Et tout irait si bien si nous, bipèdes, faisions les choses avec cœur ! Un cœur pris... au pied de la lettre : avec amour ! La planète tournerait rond, et tout le monde serait heureux, si l’amour régnait. Ce n’est pas celui de la langue qui ferait de la Terre un paradis, mais dans celui-ci tout serait beau, maniement de ladite compris. N’est-il pas joli, mon scénario ? Dans lequel des horreurs pareilles, ce serait fini : « C’est pas parce que pas de mains humaines et... [hésitation] animales ont été impliquées que ce n’est pas un problème. » C’est RFI, qui l’a émis, à mon grand émoi. Le sujet du débat, à côté de ça : un détail de l’histoire ! Pensez donc, juste les quelque mille cent trente personnes qui ont péri dans l’incendie du Rana Plaza, un atelier de fabrication de vêtements, au Bangladesh, le 24 avril 2013. Oh là, là, ce 24 avril (dans le mien c’est le 21, mais bon, pas loin) + un 13... La discussion portait sur quels types de vêtements privilégier, et les vêtements vegan. Pas de « mains animales » – formule moins barbare un peu plus loin –, on comprend par conséquent pourquoi. « C’est pas parce que... que ce n’est pas un problème », en revanche, aurait mérité un petit complément. Dont toutefois, navré, je ne dispose pas.

Dans le Monde Merveilleux de Demain (comment ne pas vouloir croire que c’est ce qui nous attend, à la fin ?!), personne n’ensanglantera le moins du monde ses mains, en effectuant ses emplettes, ni ne cautionnera plus, de près ou de loin, aucune atteinte aux droits humains, à la Vie, ni des petits bons hommes et femmes ni des plus minuscules bestioles et végétaux. Tout ne sera qu’harmonie, jusque dans les mots. Toutes mes excuses, en même temps, si je n’ai pas su voir une généreuse intention, dans le fait de vouloir prêter à nos cousins (acception large : pas que les singes, si vous voulez bien), des mains. Si me voilà au contraire à me montrer trop indulgent, exonérant une faute grosse comme une maison... sanction ! Nooonnn. Juste mon innocente et bienveillante correction : « Ce n’est pas parce que ni mains humaines ni animaux n’ont été impliqués... »

(1) Précision : c’est eux, qui s’en chargeront, par auto-atomisation, jusqu’à totale destruction – leur arsenal nucléaire le permettrait cent fois. Auquel cas adieu vous aussi, navré, veaux, vaches, cochons, couvées.