21 – Donner ses p'tits cailloux

De Xavier Renard
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Taubira, non, pas toi !!! On n’en veut pas !!! De tes cailloux. Non, ça n’est pas ça qui ne va pas. Tu nous donneras bien tout ce tu voudras. Tout ce qui viendra de toi l’on prendra.

Un jour sur un mini-siège d’ATR, un « avion de transport régional » (mini comme moi vaut mieux l’être, pour ce genre d’assise). En air-route pour une des différentes îles des Caraïbes où nos avions-bus nous ont tant de fois convoyés, mon steward d’ex-mari et moi, au très modique tarif dont son métier nous permettait de profiter. « On prend l’avion comme le bus ! », avais-je coutume de résumer ce privilège. Cra cra... pour nos bilans carbone ? J’y viens. À ce niveau-là c’est cracra, mais en deux mots c’est du modoupaïen pour « c’est marrant ». Pas la pollution, mais que je vienne d’entendre aux infos que selon un environnementaliste, les mesures drastiques requises pour renverser la tendance en train de nous conduire droit au mur nécessiteraient, entre autres, que l’on ne soit pas à autorisé à effectuer plus de... quatre trajets en avion dans toute sa vie. Je dois en être à... quelque quatre-vingt fois plus. J’ai ma conscience pour moi, pour un ensemble de raisons que j’expose, dans Mon Dieu, mon Bouddha et Patata. Conscience qui garantirait, si celle de tous les humains lui ressemblait, que pour le vivant, sur notre belle planète, globalement ça irait. Un modèle de vertu. Comme on n’en croise pas à tous les coins de rue. Profitez.

Mais coupons court au couplet. Christiane venait d’être nommée Garde des sceaux par le nouveau PR H. Pour lui (qui ? on doit pouvoir trouver, en creusant un peu sa cervelle, si elle n’est pas défoncée), à son accession au sommet de l’État, j’avais laissé transpirer ma FOI : « Au moins c’est un vrai homme d’État. » « C’est clair », acquiesça mon ami Stéphanie. Telpo arrête, un ami ne peut pas se prénommer Stéphanie. Enlève-moi ce « i ». Vouloir croire. Pour l’élection du JC d’avant le prédécesseur du premier, cette fois zéro foi, parce que de droite le gars, donc ça déjà... Et ma réaction avait été : « C’est une blague ? Cette crapule... » Couplet des grandes désillusions suite à la (re)prise du pouvoir par la gauche en France et ailleurs dans le monde (en Amérique latine en particulier) : je ne le (re)déroulerai pas non plus. Le boss de Taubi s’est révélé le pire des traîtres à sa cause. Il a fini de tuer l’espoir que la Politique, au sens noble du terme, eût encore droit de cité. Ne pas s’attendre, à droite, à mieux que de simples « gestionnaires » et pions du système capitaliste, c’est une chose. Avec les socialistes, en 2007, ne pouvait-on s’autoriser à un tout petit peu rêver ? Le coup de grâce, il a asséné, l’enfoiré. Le « fossoyeur de la politique », je l’ai surnommé.

Tous premiers mots de la toute première émission que j’ai regardée en replay quelques heures après avoir écrit ça : « Quand François Mitterrand prend le pouvoir, ça n’est pas sur une proposition centriste. Quand François Hollande jaillit, c’est “mon ennemi c’est la finance”, ça n’est pas la déchéance de nationalité, la loi travail et Manuel Valls. Ça, c’est l’exercice du pouvoir, qui est souvent déceptif. » Pas l’un des moins wahou, comme Écho de l’Univers, je dois dire. Il complète pour moi : le plus impardonnable, la posture adoptée en matière d’immigration.

En Taubira tu croiras. Oui ! Et je crus ! Que c’était un signe, que du président et de son gouvernement quelques changements pouvaient être espérés. Dans l’avion, coincé dans mon siège je n’ai pas pu, sinon je pense que je me serais mis à faire des bonds. Traduction imagée d’un élan d’enthousiasme qui, dans ces moments-là, me surprendrait presque moi-même. À propos de H quand j’évoquai l’« homme d’État » et tout ça, en réalité j’eus presque pu entendre une petite voix me demander : « T’as fumé ? » J’exultai, à l’adresse de ma voisine de carlingue : Taubira au ministère de la Justice c’est génial, ceci, cela. Elle, oui, a vraiment dû se demander ce qui m’arrivait. Une Guyanaise comme Taubira, si ça se trouve ! Une Noire quoi qu’il en soit, qui n’a pas eu l’air particulièrement ému de ce pour quoi j’ai pourtant accessoirement bien aimé l’idée que mon affichage pût apparaître comme un hommage à la gente locale.

La ministre n’a pas totalement démérité, à son poste, s’efforçant effectivement tant bien que mal d’appliquer, à la politique carcérale française, certains principes de gauche. Femme de conviction – sur tout ce qu’il pourrait y avoir à redire de son action dans ce cadre comme à d’autres occasions, passons (1) – elle est aussi... cette grande amoureuse et virtuose du verbe ! À son attention, maintenant, ma leçon ?! Critiquer, sur une expression, cette dame d’une telle érudition !? T’es bien la dernière, très chère, dont j’aurais cru que tu putes figurer au sein de cette assemblée de bonnet-d’ânisés-zées. Comment pus-tu, toi, te laisser prendre dans mes filets ? Outrée, elle s’énerve, et me lance un caillou. Ouf, je l’ai évité. Elle se ressaisit et me dit : « Désolée, je me suis emportée. » Elle m’en tend un autre, gentiment : « Cadeau, le plus beau, pour me faire pardonner. » Et m’acheter ? À quelle fin, donner des petits cailloux ? Aux Françaises et aux Français, pendant la présidentielle, c’était pour les soudoyer ? C’eurent été des pierres précieuses, peut-être eus-tu eu ta chance. Mais je crains que c’est toi, qui ne brillas point.

Violent, l’atterrissage ! D’une double envolée à sa pensée, douze ans en arrière, dans mon ATR, à un double cadrage aujourd’hui ! Car tout gêné que j’étais, déjà, de me voir amené à te reprendre, ô toi, Taubira, sur ton phrasé, je n’en suis donc même pas encore à étudier tes cailloux sous l’angle de la faute de français ! « Je donne des p’tits cailloux », déclaras-tu à la radio, à l’occasion d’un exposé des motifs de ta candidature. Sur le ton de la modestie, qui transparaissait de cette formulation. Or tu y allas de ta peu amène mixture, toi aussi, ne réussissant ni à « poser ta petite pierre » ni à « semer tes petits cailloux ». Ou « pire », tes « p’tits » cailloux , comm’ tu l’dis : ouh ! cet accent, voyel’avalant, que ça n’est pas bandant (non plus) !

(1) « On » est un con: comme mes rimes à la con. Nooonnn. Disons... qu’une conne, de rime, a bien failli me faire proférer des âneries. Les ânes rient. Les ânes parlent, de même que les âneries. Dans mes écrits. Et une ânerie me dit : « Notre dos est bien bon. » Je voulais insérer une parenthèse qui aurait fini sur « exploitation ». J’ai depuis longtemps en tête que Tautau l’écolo avait donné, non ses petits cailloux, mais son feu vert, en tant que députée de la Guyane, à l’exploitation de gisements de pétrole au large de ce pays (DOM, à l’époque ?... La Guyane c’est la Guyane, la Guadeloupe c’est la Guadeloupe, le Pays basque c’est le Pays basque, la France c’est la France et non la métropole – beurk –, etc.) Vérification faite, elle s’est apparemment plutôt démenée pour roues-bâtonner ce projet. Comment m’étais-je de la sorte désinformé ? C’est dingue... Toujours vérifier, se... méfier, de ses propres convictions, et idées...