Chapitre 37 – Euskadi-papapap-Gwada-papapap-Euskadi
Train de coïncidences et synchro panne de voiture
Relou avec une tendinite post-réfection de cuisine, à quoi s’est ajouté un horrible mal de dos. Et quand celui-ci s’y met, main dans main avec les boyaux, l’étape suivante c’est kiné. Je suis allé prendre rendez-vous à un cabinet situé à deux cents mètres de chez moi en direction du cul-de-sac de la marina. J’étais presque arrivé quand une dame âgée s’est dirigée vers moi. Sa voiture, garée au bord de la route, était tombée en panne. Elle m’a demandé si je pouvais l’aider. Elle ne pouvait tomber sur plus nul en mécanique que moi, mais japu trop de quoi il en retournait, toujours est-il qu’elle a fini par redémarrer. Je lui ai donné mon numéro de téléphone, en cas de nécessité et, le lendemain, elle m’a appelé pour me remercier. « Vous avez été très aimable », m’a-t-elle dit. Elle était parvenue jusqu’à chez elle, avait eu « quelques ratées avant d’arriver », a-t-elle encore précisé, à cause d’une durite percée, puis avait été aidée de ses voisins mécanos qui lui avaient « déjà trouvé sa durite » de remplacement.
Je lui ai dit que tout le monde s’était donc bien occupé d’elle, qu’elle n’avait pas eu besoin de son fils, qu’elle m’avait dit vouloir appeler, quand elle était en panne, et qu’elle allait pouvoir rendre visite à sa mère, toujours selon les propos qu’elle m’avait tenus, et dont elle m’avait précisé qu’elle était âgée de… cent-quatre ans ! La dame devait donc avoir dans les quatre-vingts ans. Elle paraissait effectivement assez âgée, mais plutôt en forme, et du genre, certainement, à faire de très, très vieux os aussi. J’ai entendu à la radio, en prenant note de l’anecdote, qu’un député avait démissionné car il avait récemment réalisé, à la mort de sa mère, à… cent-quatre ans !..., qu’il n’était « plus tout jeune ». Je me suis dit que ça vibrait encore du feu de Dieu et qu’à tous les coups une autre synchronicité suivrait : la dame était née le 5 mars comme Ama ou quelque-chose de cet acabit. Je l’ai rappelée. « Pardon madame, je sais que ça ne se fait pas, mais puis-je vous demander votre âge ? », me suis-je indélicatement permis, en escomptant la réaction classique consistant à rassurer son interlocuteur-trice, mais loupé : « Je ne peux pas vous dire ça, ça ne se demande pas… », m’a-t-elle répondu, me prenant au mot. Elle s’est alors remise à me parler de sa mère pour, difigui, arriver à me dire qu’elle n’avait pas encore tout à fait cent-quatre ans mais qu’elle les fêterait… le 30 septembre !!! [Après une relecture, dans « Affaire conclure... euh... clue » : « [Cet objet a appartenu] à mon arrière grand-mère qui va bientôt fêter ses cent-quuatre ans. »]
Plus fort que la synchronicité, la synchronicité doublée d’une prédiction de synchronicité (sans compter la synchro bis, mais ça c’est la routine : les bis, les ter, les quater...) : j’ai donc bien visé, bien que pas exactement dans le mille, car la coïncidence n’était pas celle de la date d’anniversaire de la dame avec la date d’anniversaire d’Ama, mais de la date d’anniversaire de la mère de la dame avec la mienne. Synchro + synchro bis + prédiction de synchro... + bonus : si la dame m’avait appelé une minute plus tôt ou plus tard, je n’aurais pas entendu mon téléphone. Je n’étais revenu de chez le kiné que depuis cinq minutes, mais me trouvais sur la terrasse, et si je n’avais pas fait un aller-retour jusqu’à la cuisine à l’instant où le téléphone a sonné j’aurais loupé le coup de fil de la dame car la radio, à l’intérieur, était à fond.
Quel jutard ou sutard, en relatant à Manno mon train de coïncidences... du mariage de Denis et Maia prévu le 30 septembre et du mariage de Christelle et Gilles, tout près de chez eux, le 9 septembre, je lui ai parlé d’un dérapage de mon cerveau dans les couloirs du temps, qui me disait depuis quelques mois que j’allais faire, le 30 septembre, non pas quarante-huit mais quarante-neuf ans. J’ai cherché, après notre conversation, dans mes culs, le numéro de téléphone de Lucas, le gars de l’après-midi « Dieu est Amour » à la Pointe des Châteaux. Je lui avais écrit pour lui proposer que nous nous rencardassions au Pourtalès ou autre palace… non ?... bon, quelque part dans Paris, à mon prochain papapap, et lui avais redemandé son numéro de portable. Je l’ai relevé, dans le message qu’il m’a adressé en retour, constatant qu’il comportait un 09 et un 48. Message dans le message, Angelu me susurrait : « C’est bien quarante-huit ans que tu vas faire en septembre. »
Autres synchros au fil de l’eau
En vrac, quelques synchros au fil de l’eau du petit fleuve de la vie qui m’a doucement porté, en Gwada, au cours de cet épisode Euskadi-papapap-Gwada-papapap-Euskadi :
- Dans l’eau alors, pour commencer. À la marina de Gosier. Je longe les quais des pontons où sont amarrés les bateaux en observant les petits poissons dans l’eau quand un homme, devant moi, demande à un gamin s’il a vu « un poisson gros comme ça », en lui en indiquant la taille de ses mains. Tiens, me dis-je, on m’a posé la même question l’autre jour ! Voilà. Pas mal, non ? Allez, la suite : le type qui me l’a demandé est justement là, assis sur un banc ! Cette fois c’est vraiment la chute. Renversant, non ? Et je l’ai vu, moi, na-na-nèèère, le gros poisson, après que le monsieur m’en a parlé. Je le dis au monsieur : « Je l’ai vu, après, le poisson, tu sais ? » Il est avec sa copine. Le poisson ? Non, le monsieur. Lui est Dominiquais. De la Dominique, la plus proche voisine de l’archipel guadeloupéen vers le Sud. MA voisine, mon vis-à-vis. Droit devant. À combien ? De regarder sitet : 96 km. Mon 69 encore. À l’envers. Mais un 69 a-t-il vraiment un sens ? Peut-on parler d’envers et d’endroit, pour ce vis-à-vis-là ? Le monsieur et sa copine sont assis sur un banc. Un banc blanc de Pointe-Noire ? Un ban noir de... On se recentre. Le monsieur est noir. La dame est blanche. 69, couple, noir, blanc : enlacement, complémentarité, yin et yang. Nous engageons la conversation, sur leur pratique du... Teu, teu, teu. Sur l’état des eaux de la marina, qui s’est nettement amélioré, avec les années. Pour preuve justement tous les poissons, au bord, petits et gros, de plein d’espèces et couleurs différentes. Nous jactons également protection de l’environnement, et marée noire de l’Érika. Madame est bretonne. Elle vit avec Monsieur dans son île. Ils me parlent des bungalows écolos qu’ils sont en train de construire. Ça a l’air magnifique. La Dominique est d’une telle beauté aussi... J’y suis allé une seule fois, avec Manno. Mais au mois de... septembre suivant, l’ouragan Maria l’a ravagée[1]. J’ai bien pensé à eux et à leurs tout nouveaux bungalows...
- Sur ma terrasse. Je suis en train de construire ma B3. Ouriel mon voisin de palier, depuis le parking en contrebas, me demande si j’ai des scolopendres. Il en a trouvé un certain nombre chez lui ces derniers temps. Bigre, bien au-delà de mon propre quota, environ une tous les trois à six mois. Pas plus heureusement, c’est toujours très impressionnant. Trois ans plus tard, courant 2020, c’est par les grosses fourmis manioc que l’appartement d’Ouriel est envahi ! Même question du voisin exaspéré à mon adresse que pour les scolos : j’en ai chez moi ? Oui, j’en vois une trotter de temps en temps sur mon parquet, justement, depuis quelques jours, mais une armée comme chez lui ça ne m’est jamais arrivé ! Côté scolos, mot à Manno quel nutôt, après qu’en sortant une tige carrée évidée en fer d’un placard, un beau spécimen qui y avait élu domicile en a surgi, tombant sur ma jambe, mais pour poursuivre sa course et déguerpir heureusement (ça ne béquète l’humain qu’acculé) : « J’ai encore bien failli sentir passer ma douleur ! » C’est passé très près, une autre fois, au fort Delgrès de Bastè avec Manno, où nous étions allés voir une expo : nous étions assis par terre, contre un mur, quand une énorme scolo a surgi d’entre les pierres – le coin rêvé pour la bête –, nous frôlant les pieds.
- Retour sur ma terrasse en 2017. Je disserte un moment avec Ouriel sur la bestiole et les cafards, dont l’affreuse contribue, soit dit en passant, à nous débarrasser. Nouvelle discussion scolo-cafards juste après, dans la cage d’escalier, avec René de l’étage du dessus. En fin de journée, je ressors de chez moi. À droite de la porte d’Ouriel, sur le mur de la cage d’escalier, deux tâches attirent mon regard : un gros cafard[2] et une scolopendre, immobiles, à trente centimètres l’un de l’autre. Comme un message placardé au mur : « Discussion du jour : les cafards et les scolopendres ». Stupéfiant.
- Fin d’écriture de ce passage vers dix heures. Vers onze heures et demie au trou : j’ai, en face de moi, dans le placard du mini-couloir entre le salon et ma chambre, le casier de mes milliards de chutes de bois de mes séances de bricolage. Y a un truc qui bouge dans le bois. Comme des fils qui frémiraient avec le courant d’air... Des pattes ?... L’araignée de la veille au soir ? Non... Une scolopendre !!! Je n’en avais pas eu la visite depuis au moins six mois !!! Au bout de quelques secondes, elle disparaît, dans les bouts de bois. Autre « coin rêvé » ! Allez, celle-là je la laisse vivre. Et puis non. Sait-on jamais, j’ai assez de soucis de santé comme ça. Si encore sa morsure était fatale... Et sans douleur ! [« Je veux pas l’avoir dans mes pattes » – écho de salo.] Je dégaine ma bombe : mon insecticide contre les moustiques. Tu parles ! Je pulvérise dans le bois. La scolo a dû bien se marrer. Mais rira bien qui rira le dernier. Elle finit par sortir, par le rez-de-chaussée de son immeuble, l’étagère du dessous. Celui de la tige en fer d’un de mes petits hôtes d’antan. Vlan, avec le cul de la bombe, je la stoppe net dans son tortillement.
- Une boulangerie. Je demande un café. Un euro et soixante-cinq centimes, m’indique la vendeuse. Je compte mes sous : j’ai ça au centime près. À cet instant, Stromae s’exclame : « Formidable ! » Je donne les sous à la dame, et entends son collègue gwadloupéyen, derrière le comptoir à sa droite, dire « j’avale pas ». Je n’en reviens pas, en Gwada, devant vingt clients (non, deux ou trois autres, qui ne semblent pas y avoir prêté attention...), au point que je me demande si je n’ai pas rêvé. Je vais, avec mon café, m’installer en terrasse à l’extérieur. Le jeune homme déboule avec un autre collègue. Ils s’assoient à une table à côté. Ils se mettent à parler foot. Il en connaît un rayon. Il est apparemment aussi amateur de ce sport que de... Japapu.
- Cadeau ! Pour Sabine et Marc. Un agenda : dans le premier placard en bas à droite de la banatalite de mon bur-U, j’attrape une des vieilles enveloppes en attente de recyclage. Au dos : l’adresse de Sabine et Marc ! Manno qui était là, en voyant l’enveloppe, que j’avais posée devant moi, me dit : « T’as pas mis l’adresse du bon côté ! » Trop drôle.[3] Mise sous pli au point Poste-Internet de la marina de Gosier. Je raconte ça à Sabine et Marc dans le mot que je joins à mon cadeau, évoquant une « cascade de coïncidences » survenue avec celle de l’enveloppe, quand les mots « hasard, synchronicités... » résonnent, dans la petite boutique de Jean-Claude, le gérant – bouddhiste, avec qui j’ai quelques fois philosophé –, qui est en train d’écouter une vidéo, sitet, derrière son comptoir. Puis j’entends : « CE MONDE [DES SYNCHRONICITÉS] EXISTE. QUAND IL SERA RÉVÉLÉ, TOUT CHANGERA » [!! Ciqucatali : je n’avais jamais misé mes espoirs sur mes amies... « elles-mêmes » !!]. Jean-Claude m’en indique le site, « La télé de Lilou ». « Tout a un sens : comment décoder les messages de la vie », lis-je comme intitulé de la première vidéo qui s’affiche, sitet, quand j’entre « La télé de Lilou » pour la première fois... trois ans plus tard, en écrivant ça. La première fois que j’étais repassé chez JC, quelques jours après cette visite, quatre ou cinq personnes attendaient devant moi. Celle dont il était en train de s’occuper s’appelait... Benard.
- Renard flémard. Mon réveil sonne, un matin, à 7h30. Les impératifs de la journée ne doivent pas être trop lourds, car je n’en peux plus de traîner au lit lorsque je vois, en rêve, l’affichage du décodeur de la télé : 8:25. Je me dis que ça ne va quand-même pas être l’heure en vrai. Je me lève, je regarde l’heure du boîtier, sous le téléviseur : 8:25.
- 3 et 4 août 2017. Je viens d’envoyer ce message à Manno : « Je peux passer voir ta maison ? T’es là quand ? » C’est donc juste avant la fameuse découverte, plusieurs mois après celle de la « cabane » qu’il a achetée, de ce que le climat mannocal a fait surgir de terre. Je constate alors, dans ma boîte mail : Brouillons (66) ; Indésirables (6). Merde alors. Le lendemain, je sors une liasse de feuilles de mon casier « Brouillons » (versos vierges), la dispose dans mon imprimante et imprime un fichier à traduire. Vérification avant agrafage : le verso de deux pages d’un doc de mon assureur Allianz est resté blanc. J’en soulève une, et sur celle de derrière mon regarde tombe sur « pacsé/e/célibataire ». Il photographie ces deux mots, précisément, rien de tout le reste du doc, et non « marié(e)/pacsé(e) » un peu plus à gauche. C’est pour ça...
- Ce qui suit n’est pas une synchro, mais je le raconte en guise d’introduction de la terrible épreuve (avec synchros) vécue par Manno relatée juste après. J’ai écrit dans un message à Manno intitulé « Enfer ? Paradis ? Voyons voir un peu... » : « Aita m’a transmis ce petit texte. La dernière fois que je l’ai appelé, je lui ai inspiré une chanson, figure-toi. Alors qu’il cueillait des mûres au bord de la mer. Je lui ai parlé de notre dernier épisode rocambolesque [la dernière ondée xabmanesque]. Il en est donc sorti la chanson entonnée par mon papa, et ce conte Zen qu’il m’a envoyé :
- « Il y a autant de réalité qu’il y a d’individus. La réalité de chacun est fonction de sa manière de percevoir la vie à travers le filtre de son égo. La perception guide les choix. Les choix influencent les actes. Les actes sont la vie de l’individu. C’est la métaphore du conte zen qui suit. Un fier guerrier samouraï décide de rencontrer un Maître Zen. Le samouraï interroge longuement celui-ci sur les usages en vigueur, les différents rituels, les arrangements floraux, le thé, etc. Le visage souriant, le maître répond avec bienveillance à toutes les questions. Au bout de plusieurs heures de discussion, le samouraï pose cette ultime question : “Maître, pouvez-vous m’entretenir de l’enfer et du paradis ?” À l’énoncé de cette question, le maître devient rouge de colère, son sourire se transformant en un vilain rictus. “Pauvre ignorant de samouraï, tu n’es qu’un guerrier totalement incapable de comprendre ces choses-là. Ne m’adresse plus la parole et va-t-en tout de suite.” “Je vous en prie, je suis un samouraï, un guerrier qui se respecte.” “Tire-toi, je te dis, disparais de ma vue ! Tu es incapable de comprendre ça.” Alors que le maître le toise avec dédain, le samouraï sent une colère destructrice monter en lui. Jamais personne n’avait osé lui parler ainsi. D’ailleurs, personne ne s’aviserait à s’adresser de la sorte à un samouraï, car le sens de l’honneur de celui-ci ne lui permettrait alors pas de laisser l’offenseur en vie. C’est rouge de colère et la tête pleine de mots que le guerrier dégaine et élève son katana (sabre), bien décidé à laver son honneur. À cet instant même, le maître retrouve son sourire et lui lance : “Voilà les portes de l’enfer”. Le samouraï s’arrête aussitôt, interloqué. Réalisant son état émotionnel, il lui sourit et rengaine son katana. Et le maître de lui dire à cet instant : “Et voici les portes du paradis”. »
- Mais l’enfer n’est jamais loin. Manno me raconte le sien, un autre jour au téléphone : sa voiture, la veille, est tombée en panne. Je l’avais laissé une heure plus tôt, devant chez lui, non sans lui avoir demandé si sa titine, qui lui fait souvent des misères, allait bien. Et celle-ci, quand il l’a prise, juste après, à cinquante mètres de chez lui, a calé. « C’est la pompe à eau, maintenant », me dit-il. Il essaie, depuis, de se reconstruire. Quoi ? Ça n’est pas si grave ? Mais ça n’est pas fini ! Car c’est alors sa gazinière qui s’est mise à ne plus fonctionner, alors que la bouteille de gaz était pleine !!! Mais il a heureusement pu trouver un peu de réconfort en allant faire une course au lolo en face de chez lui, où il a entendu un client dire... que sa gazinière ne fonctionnait plus alors que sa bouteille était pleine. Il lui a raconté qu’il lui était arrivé la même chose. Ils sont tombés dans les bras l’un de l’autre et ont laissé, ensemble, un peu couler les larmes de leur corps. Mais moins que Josette, tout de même, si elle avait cassé son verre d’Herat. Le jour d’après, c’est mon brûleur qui s’est éteint pendant que je cuisinais. Mais j’ai tenu le choc car c’était bien la bouteille, dans mon cas, qui était vide, et il m’a suffi d’aller en chercher une autre à la station-service de Gosyé.
Prières à Mon Temple au bord de l’eau
Fin mai 2017. On ne rigole plus. Un drame est véritablement advenu. Message de Stef à propos... de La Deube tombée dans l’escalier de son immeuble au retour d’une soirée... bien arrosée : « Sandrine est plongée dans un coma artificiel à l’hôpital de Purpan. Clavicule pétée et quelques blessures plus légères, mais surtout œdème cérébral. Les médecins ne peuvent pas se prononcer pour le moment. Elle peut s’en sortir vite, ou plus lentement, ou pas, et si elle s’en sort ça peut être avec des séquelles plus ou moins handicapantes. C’est donc, pour le moment, l’incertitude la plus totale. » Quand j’ai appris la terrible nouvelle, je suis allé prier pour Sandrine, de toutes mes forces, à Mon Temple au bord de l’eau. Le lendemain, après que Gilles et Selma, la fille de Sandrine et Gilles, « ont vécu deux premiers jours atroces, les médecins leur ont annoncé que Sandrine était hors de danger. » C’est ce que j’ai écrit aux amis-mies après avoir eu, quel jutard, Gilles au téléphone, à quoi j’ai ajouté ces autres nouvelles que Gilles m’a données : « Ils avaient assez rapidement su qu’il ne devrait normalement pas y avoir de séquelles. Mais l’attente a été longue, ensuite, jusqu’à ce que Sandrine... revienne parmi nous ! Gilles m’a dit qu’il réalisait à quel point Sandrine était aimée de dizaines et de dizaines de personnes, non seulement ses proches, bien sûr, ses amis, mais aussi ses collègues de travail... »
SMS de Gilles le vendredi 2 juin : « Les nouvelles sont réconfortantes. Sandrine est bien réveillée, elle est réactive et communique. Elle a une trachéotomie qui est un peu dure à voir mais qui lui procure un certain confort. Les progrès vont arriver à leur rythme. Allez Sandrine ! Bises à tous. » Samedi 3 : « Sandrine est un peu fatiguée aujourd’hui. Il faut dire qu’elle a bien travaillé hier. Elle est restée quatre heures, cet après-midi, sans l’aide du respirateur. Encore un peu de fièvre. Les choses évoluent normalement. Patience toujours[4] ». Dimanche 4 : « Les progrès de Sandrine continuent. Aujourd’hui, huit heures sans l’aide du respirateur, et trois heures assise dans un fauteuil. Des moments où Sandrine est très réactive, et d’autres où elle est un peu plus distante. Tout va pour le mieux, du moins compte tenu de la situation ! »[5] Gilles nous a ainsi tous-toutes tenus-nues au courant, au jour le jour, pendant des semaines...
Deux ans plus tard, c’est de notre autre Sandrinette que Christelle, sa sœur, m’a donné, au téléphone, des nouvelles pas rassurantes du tout... le 30 septembre 2019, le jour de mes cinquante ans ! Elle tentait de la joindre, en vain, depuis deux jours, après un message inquiétant de sa part. J’ai alors prié, pour elle aussi, à Mon Temple : j’ai appris, le surlendemain, que tout allait bien. Je ne suis pas en train de me prendre pour Dieu le Père (moi c’est le Fils), mais je le raconte, pour Sandrine & Sandrine, comme ça s’est passé. Le lien de cause à effet ? Seuls le Père, le Fils et le Saint-Esprit le savent. Je le sais donc en fait[6], mais ne le dirai pas. Na. La Deube a remonté la pente, lentement, mais c’est difficile. Force et courage à notre amie chérie !
- ↑ Le Monde, 16 décembre 2018 : « Le paysage reste marqué par l’ouragan Maria de la nuit du 18 au 19 septembre 2017, qui avait soufflé à plus de 320 km/h [!!], dévastant la Dominique à plus de 70 %, et faisant 67 morts ou disparus. » Spectacle hallucinant, juquri, depuis ma terrasse, d’un horizon chargé de nuages noirs et menaçants, mais sur les deux tiers de sa longueur uniquement, jusqu’à... la Dominique, qu’ils recouvrent à moitié. La mer, Lésent au loin, et Bastè, à l’Est, bien que les nuages en dévorent le haut des montagnes, sont inondées de soleil.
- ↑ Tellement abjecte (ça vole, en plus, mais Dieu merci c’est assez rare*), que des deux insectes je me demande si je ne préfère pas le plus dangereux. Une demi-heure apata : je suis sur mon canapé en train de regarder mon ordi-télé. Une grosse bête traverse le salon. Je me dis : tiens, un de ces gros cafards sur lesquels je viens de gloser. Je me lève pour mieux voir : c’est une énorme araignée. Encore une fois, du jamais vu. La dernière, de la même taille, c’était... en Inde !! Elle a pris la direction de ma chambre. Je ne suis même pas allé voir si, éventuellement, je la trouvais. Peine perdue, me suis-je dit. Et hors de question de la tuer. Avec les scolos, en revanche, je n’hésite pas... (*Il a suffi que je l’écre… ah non les bêtes ça suffit !!!... que je l’écrivisse pour que ça arrivât, dans mon salon, pour la première fois depuis des années ! Et il n’y avait pas un gros cafard mais deux ! Un seul qui volait toutefois. Et encore, pas trop haut. Quelle saloperie en tout cas.)
- ↑ Nouvelle fastopelle : car Manno dans mon dos pendant que je m’affairais à mon bureau l’année précédente c’était probable mais celle de cet Eus-pap-Gwa-pap-Eus point.
- ↑ Entupu code odeur dépé : « On a pris notre mal en patience. »
- ↑ SMS à Gilles en réponse à son message dans lequel il annonçait que Sandrine avait enfin intégré un centre de convalescence : « Alléluia ! On est de tout cœur avec toi pour continuer d’accompagner notre Sandrine adorée dans sa convalescence, “en marche” (c’est à la mode) vers une nouvelle vie !!! Je t’embrasse mon Gilou, ainsi que ta Selma chérie. J’attends le numéro de téléphone de Sandrine. J’ai hâte de lui causer !!! » Quand j’ai tapé « c » pour « c’est à la mode », mon portable a affiché… « coma » !!! Je me suis bien gardé de faire « profiter » de cette synchronicité-là à Gilles...
- ↑ Concon 9. Un 9, pour le Fils, c’était bien le moins. Mais c’était un conconconcon. Car ce n’est pas le 9 mais le 8. C’est vicieux, je sais, de la part du Fils. Ceci dit je me demande si ça ne fait pas vraiment 9, avec le chameau d’Aita (vilin). Angelu : « Vilin ça ne veut pas dire “Aita vilin” (avec faute de frappe) mais “voir plus loin”, non ? » Oui. « Eh ben alors comment tu calcules, toi ? » Mais c’était encore un concon dans le concon, sur un autre concon, un conconconconconcon ! « Oui, tu parles !!! »