Chapitre 53 – Je m’entraîne et me promène, amen
Jésus et Saint-François Xavier : mes chat-bis (copy-cats)
La venue du Messie : je le savais. À cette nuance près que je pensais que c’était moi, me prenant, dès mon plus jeune âge, pour Jésus. Et on m’a dit, toute ma vie, que je lui ressemblais. La preuve, dans cet échange de culs avec la Sof de Stef, à qui j’ai d’abord relaté ce qui suit : « Je suis dans ma chambre d’hôtel en train de traduire devant une émission sur les ovnis. Ça me fait penser que j’aurais voulu vous raconter une série de “coïncidences” et de phénomènes rigolos de ces derniers temps (en plus du message de l’ami de mon père sur les ovnis[1]), dont une en rapport avec le jour où on a échangé des SMS quand j’étais dans le train pour Paris, en partance pour l’Inde, après… tu sais, le fameux vendredi 13 ! Je zappe, parce que ça va cinq minutes, qu’un tel il a vu un ovni, une telle un autre ovni, ceci, cela… et je tombe sur une dame qui dit : “J’ai rencontré Jésus”. » Sophie m’a répondu : « T’as rencontré Jésus ? Tu t’es regardé dans la glace, tu veux dire !!! »
Quant au vendredi 33... euh... 13 de mon cul, c’était celui de juillet 2018, dans le train entre Baiona et Paris, d’où je me suis envolé, le lendemain, pour ma Grature indienne. Une voyageuse est tombée malade. Une annonce pour demander l’intervention d’un médecin a été diffusée. Elle précisait que la malchanceuse se trouvait en voiture… 13. Les passagers-gères ont été informés-mées, dans l’annonce suivante, que le train avait pris un retard de… 13 minutes. La dame a dû être évacuée. Le train s’est arrêté dans une gare où la halte n’était pas prévue, et j’ai dit à un contrôleur appuyé contre une vitre d’un compartiment, entre deux voitures, qui lorgnait l’extérieur, impatient : « Vendredi 13, voiture 13, 13 minutes de retard : c’est la totale ! » Il s’est retourné. « Qu’est-ce qu’il me veut celui-là ? », a-t-il tout d’abord eu l’air de se dire. Puis, au bout d’une seconde sa mine exaspérée a laissé la place à un large sourire, et il a lâché : « Ah tiens, oui, c’est vrai ! » Au moins ma synchro V13 l’aura-t-elle déridé. « Il ne manque plus que Freddie ! », avait réagi Sophie à mon reportage direct-live depuis le siège de mon TGV. Après ma cuyudiquni, tellement miraculeuse qu’il m’arrivait de ruminer des mots comme « malédiction », comme un jour en Gwadloup en regardant sur mon PC, à mon PSG, le film d’horreur « The Shining ». J’ai arrêté la vidéo, à la fin, sur la réplique “Are you ‘Winnie’ or ‘Freddie’?”, qui m’a rappelé le susdit SMS de Sophie. Dans la scène du film, le 13 de « 13th street » (13ème rue) se reflétait, derrière Jack Nicholson, dans la vitre de la portière... d’un train.
Côté Christ, après la conférence de PraMadA sur l’ayurvéda à Nice, le Fils de Dieu a surgi dans une conversation avec Vanessa. Je lui ai parlé de ma supposée ressemblance avec Lui. Ça n’avait pas sauté aux yeux de Vanessa, mais qui a tout de même fini – sous la torture – par adhérer à l’idée. Elle m’a envoyé, ququpu, un message dans lequel elle évoquait la chanson “Jesus Christ, Jesus Christ, who are you? What have you sacrificed?”, « Jésus Christ, Jésus Christ, qui est-tu ? Qu’as-tu sacrifié ? » C’était un peu avant que je ne gratifiasse de nouveau l’Inde de ma visite, avec Vanessa et son groupe, malgré la déception qu’elle m’avait infligée, avec son ayurvéda sans effet. J’ai tapé “Jesus Christ, what have you…”, sitet, et j’ai mis la vidéo. Je l’ai avancée, avec le curseur, puis je l’ai lancée, tombant pile... aussi incroyable que cela puisse paraître... mais TOUT dans cet ouvrage est absolument véridique...................... sur le premier mot du refrain ! Courte pause le temps de reprendre ses Esprits... Et c’est reparti.
Un mois après le Rajasthan, Euskadi et un papapap, le 30 mars 2020 (30/03),... 13 jours après la mise aux abris pour cause d’attaque virale décrétée le 1(7/0)3, je venais d’entamer l’écriture de ma messianique chronique et, dans ma messagerie électronique, planchais sur mes nochiées. J’ai fermé celle-ci, par inadvertance, puis l’ai de nouveau ouverte. J’ai transféré un fichier dans un dossier, qui a alors affiché « 33 » (messages non lus). J’ai placé le curseur dans le fichier sur lequel j’étais en train de travailler. Est alors apparu, en surbrillance, le mot « Jésus ». Non de façon miraculeuse, car je l’avais entré dans la fenêtre de la fonction « Rechercher », avant de sortir du fichier et de revenir dessus, mais la simultanéité des deux occurrences : c’est cela, mesdames et messieurs, qui est proprement phénoménal ! En tupu code odeur quand j’ai entamé la rédaction de la nochiée relatée ici : « Le tombeau du Christ ». J’ai allumé mon téléphone portable, quelques instants plus tard, dont l’heure était : 23:33. J’ai également noté qu’un jour, au moment où j’ai allumé mon ordi, une émission a commencé « toute seule », avec ces premiers mots : « N’est-ce pas l’autre nom de Jésus, Emmanuel, “Dieu avec nous” » ? Doux Jésus : deux Jésus, mon Emmanuel[2] et moi, dans un couple, ça faisait beaucoup. Pas étonnant que nous ayons eu besoin de prendre le large !
Et, maintenant, l’histoire du Saint d’après lequel, comme dirait mon papa, lui et ma maman ne m’ont pas appelé Xabi mais Xavier :
- Saint François-Xavier (1506-1552) est un missionnaire jésuite navarrais (territoire du nord de l’Espagne[3]), qui a effectué l’essentiel de sa formation religieuse en France. Proche ami d’Ignace de Loyola, il fut, avec lui, l’un des cofondateurs de la Compagnie de Jésus. Ses nombreux succès missionnaires en Inde et dans l’Extrême-Orient lui valurent le surnom d’« apôtre des Indes ».
- Enfance et adolescence. Lorsque Pantxoa[4] naît à Javier [non, Xabier !!], à 50 kilomètres à l’est de Pampelune, le 7 avril 1506, la Navarre est encore un royaume indépendant. En 1512, elle est annexée par la Castille, et toutes les places du royaume de Navarre sont démantelées. Le château de Javier n’y échappe pas. Le père de Pantxoa meurt de chagrin en 1515. Pantxoa a neuf ans. Il reste un corps de logis où la mère s’installe avec ses cinq enfants. Elle veille à leur éducation. À 19 ans, Pantxoa étudie à La Sorbonne à Paris en vue d’obtenir un diplôme de docteur en théologie, au bout d’une quinzaine d’années. Mais le Seigneur en décide autrement. En 1523, Pantxoa rejoint le petit groupe d’étudiants qu’Ignace de Loyola (1491-1556), son compagnon au collège Sainte-Barbe, réunit autour de lui.
- Pour l’Amour du Christ. Les sept étudiants se réunissent les uns chez les autres pour parler de l’Amour du Christ et se dévouer aux plus pauvres. Ils cherchent… Un premier pas semble s’imposer : partir à Jérusalem dans la plus stricte pauvreté. Le 15 août 1534 (Pantxoa a 28 ans), les sept amis se rendent à la petite chapelle des Martyrs, sur la colline de Montmartre près de Paris, à l’époque encore en dehors de la ville[5]. Ils prononcent des vœux de pauvreté, de célibat et de pèlerinage à Jérusalem, et décident aussi de se mettre à la disposition du Pape s’ils ne parviennent pas à rejoindre Jérusalem au bout d’un an. Ce sont les tout débuts de la Compagnie de Jésus. Constatant en effet que Jérusalem est inaccessible, les sept jeunes se retrouvent à Rome, à Pâques 1538. En attendant l’audience pontificale auprès de Paul III, Pantxoa prêche et confesse à l’église Saint-Louis des Français. Il catéchise les petits enfants. En 1539, le roi du Portugal, Jean III, demande au Pape la permission de collaborer avec ces jeunes apôtres si zélés que leur réputation est parvenue jusqu’à la cour de Lisbonne. Le roi désire les envoyer en mission d’évangélisation dans les possessions portugaises d’Asie.
- Le début d’une vie missionnaire. Le 15 mars 1540, Pantxoa et son confrère Rodriguez quittent Rome pour Lisbonne[6] ; Pantxoa ne reverra plus ses compagnons. Avec Rodriguez, il reste huit mois à Lisbonne où leur dévouement apostolique suscite dans la ville et à la cour une telle admiration que le roi désire les garder au Portugal. Le Pape, sollicité, remet la décision à Ignace qui tranchera : Rodriguez, le Portugais, restera, Pantxoa partira pour les Indes. L’envoi de Pantxoa-Xabier par saint Ignace sera peint plus tard par Andrea Pozzo dans l’église Saint-Ignace à Rome. Le 7 avril 1541, à 35 ans, il prend le bateau avec pour seuls bagages un vêtement chaud, un bréviaire et un petit recueil d’écrits patristiques. Il arrive au comptoir de Goa (côte ouest de l’Inde), le 6 mai 1542, en qualité de nonce apostolique, ce qui lui donne les pleins pouvoirs du Pape sur les fidèles et les infidèles de l’empire colonial du Portugal en Asie. Commence alors pour lui une vie de missionnaire infatigable, entièrement confiée à l’Esprit-Saint, et totalement dévouée aux hommes vers lesquels la Providence l’envoie.
- Un exemple de vie. Comme les apôtres, Pantxoa va enseigner, baptiser, réconcilier. Il proclame à tous la Parole du Salut et invoque continuellement Marie (notamment en son Immaculée Conception, mystère qu’il a juré de défendre envers et contre toutes les critiques) pour le soutenir dans son travail d’évangélisation. Sa pauvreté personnelle, ses austérités, son dévouement, sa prière, sa joie parleront au cœur des hommes plus que sa parole. Sa véritable prédication, c’est sa personne, sa vie, son exemple. Comme les apôtres, et à l’image de saint Paul, il implante l’Église, déléguant à d’autres le soin d’organiser et de former ces jeunes communautés. Humble et simple, il renonce à la résidence qui lui est réservée, et loge à l’hôpital. À ses frères d’Europe, il écrit : « Ici à Goa, je me suis logé à l’hôpital. Je confesse les malades qui s’y trouvent et je leur donne la communion. Il y en a tant à venir se confesser que si j’étais divisé en dix morceaux, en chacun d’eux et partout, j’aurais à les confesser. Ensuite, je confesse les bien-portants qui viennent me trouver… Après avoir confessé les prisonniers, j’ai pris une chapelle de Notre-Dame et je me suis mis à enseigner aux enfants le Credo et les commandements. »
- Le dimanche, il parcourt les rues de la ville, la clochette à la main pour rassembler les passants et les enseigner. Après cela, il se rend auprès des lépreux en dehors de la ville. Le voici dans la vie trépidante d’un prédicateur, catéchiste et confesseur. L’évêque de Goa veut le garder près de lui. Dans la ville, il concentre ses efforts sur le collège Saint-Paul, où une soixantaine de jeunes venus de tous les pays de l’océan Indien sont pris en charge par la couronne du Portugal. Pantxoa veut en faire le foyer de formation du futur clergé indigène.
- De grands succès pour son évangélisation. Moins de sept mois après son arrivée à Goa, le vice-roi l’envoie sur la côte de Paravers, c’est-à-dire chez les pêcheurs de perles. Ce sont des misérables parmi les misérables. Pendant les deux ans qu’il y reste, Pantxoa développe une méthode d’enseignement religieux qui sera ensuite reprise par ses nombreux successeurs. Il fait traduire les vérités de la Foi et les prières fondamentales par des indigènes bilingues. Il s’entraîne lui-même à les prononcer et à les chanter, jusqu’à ce que l’auditoire les connaisse par cœur. Comme nonce, il soutient, protège et nourrit ces pauvres communautés ; il paie des rançons pour les prisonniers et rétablit la paix entre deux tribus ennemies. Les résultats de cette mission sont surprenants. Il écrit à Ignace : « Dans ce royaume, le Seigneur a invité beaucoup d’hommes à se faire chrétiens. En un mois, j’en ai baptisé plus de dix mille… » Jamais Pantxoa n’oubliera ses chers Paravers. En 1546, à 40 ans, il part pour un voyage de deux ans à travers les îles Moluques, à l’est de l’Indonésie, sur « la mer des pirates ». En juin, il débarque à l’île de Ternate. Son catéchisme fait merveille et ses chants retentissent bientôt partout. En septembre 1546, il passe trois mois dans l’île du More. C’est une étape très périlleuse, la population étant passée maître dans l’art du poison. Collectionneuse de têtes coupées, elle est friande de chair humaine. Mais un sourire et un baiser de Pantxoa à l’un des chefs lui valent le respect de tous.
- Les périls japonais et chinois. En avril 1549, Pantxoa embarque pour le Japon où il désire rencontrer le roi. Tout se passe bien, dans un premier temps, mais les bonzes bouddhistes intriguent pour le faire partir. Il ne parvient pas à rencontrer le roi et, dans sa tenue de miséreux, il est molesté par les gardes du palais. Quand il prêche dans la rue, c’est un échec total. Il ne fait aucune conversion, jusqu’au jour où son plus acharné adversaire se convertit et demande le baptême. Plus de 500 Japonais se convertissent ensuite. Pantxoa, qui a rencontré un Chinois converti au Japon, quitte le pays en août 1551 avec lui pour rejoindre la Chine. Il passe alors par les Moluques, Singapour et Goa où il réorganise les Églises, les réconforte et remet toutes choses en place. En partant pour la Chine, il sait qu’il risque sa vie ; soit du fait de la navigation dans des eaux infestées de pirates, soit en essayant de pénétrer dans un empire interdit à tout étranger sous peine de torture et de mort. En septembre 1552, il débarque à Sancian, un petit îlot à 10 kilomètres des côtes chinoises. C’est le repaire des pirates et des contrebandiers de cette zone maritime. Il y attend en vain son guide qui devait l’introduire clandestinement sur le continent. Prévoyant l’heure de son décès, il meurt de maladie le 3 décembre 1552, assisté de son fidèle compagnon chinois et d’un contrebandier, sans avoir pu poser le pied en Chine.
- Dix semaines plus tard, on déterre son corps et on le transporte à Singapour (anciennement Malacca, où Pantxoa avait passé quelques mois en 1545). La dépouille est accueillie par de grandioses processions, et plusieurs miracles lui sont attribués. La béatification de Pantxoa-Xabier par Paul V a lieu le 25 octobre 1619, puis sa canonisation par Grégoire XV le 12 mars 1622, en même temps qu’Ignace de Loyola et Thérèse d’Avila. Il est, avec sainte Thérèse de Lisieux, patron des missions, mais aussi du tourisme en raison de ses voyages. Liturgiquement, il est commémoré le 3 décembre par les catholiques et les anglicans.
Outre qu’Ama et Aita m’ont donné le nom du village où le saint homme est né – et que la famille s’est agrandie, côté sœur, quelque vingt années plus tard, de celle portant le nom d’un village situé à... 90 kilomètres de Xabier –, de Pampelune à l’Inde et Goa[7], en passant par Montmartre, Jérusalem, Rome... et la passion des voyages : on a tout pareil ! Ou presque. La principale différence étant bien entendu que je suis à la fois Saint et Messie et que Xabiren Pantxoa[8] n’est que Saint. Mais joli parcours tout de même. Et Goa ? J’y ai soigné des malades moi aussi ? Eh non, le béni des dieux, en tant que bien portant, par contre, c’est bien lui. Le malade c’est moi, et c’est moi qu’on a soigné. J’y suis parvenu, difigui, depuis le Fort Chanwa de Luni, à proximité de Jaipur, d’où moi et mon groupe de festivaliers-lières avons pris la route pour une première étape, à Ranakpur, du circuit qui a suivi. De là nous nous sommes rendus au temple jaïn d’Adinatha[9] puis dans le désert, le lendemain matin, pour un mini safari à la recherche de léopards que nous n’avons jamais trouvés. En fait si, moi je les ai vus, mais je n’ai rien dit à personne. Je suis allé admirer, dans un près, lors d’une halte de nos jeeps, une superbe clôture en plaques du granit rose local. Et, derrière un gros rocher, se trouvaient une femelle léopard et ses deux petits. Mais c’étaient MES léopards, et je ne l’ai révélé à mes gransafarmarades que le lendemain, pendant la visite du temple. Ielles étaient verts-vertes. Sérieux, ielles m’ont cru. Alors que ce n’était pas vrai bien entendu.
Le Tadj Mahal : moi des fleurs et des couronnes, ça me suffira. Et je ne ferai pas le coup de la gerbe d’eau à celle ou celui qui les balancera. Tout a une fin, Ama.
Nous avons repris le bus dans l’après-midi en direction d’Udaipur, la « Ville des lacs », où nous avons assisté, le soir, à un éblouissant spectacle de danses de l’ethnie dharohar. Sur la route vers Jaipur, deux édifiantes illustrations du gigantisme de l’Inde : les carrières de marbre, sur des dizaines de kilomètres, des milliards de tonnes de dalles exposées et alignées le long de la route, et une statue de Lord Shiva, visible au loin, la plus haute du monde avec ses cent mètres de haut. Jour 3 : visite, dans Udaipur, du palais Jad Mandir, du City Palace et du temple Jagdish. Après-midi : quartier libre dans les ruelles du quartier des échoppes. Jour 4 : bus pour Deogarh. Excursion à travers la campagne environnante à bord d’un train des années 30, en compagnie des singes qui s’accrochaient aux grilles des fenêtres des wagons. C’était froute, très rigolo, le paysage et les couleurs étaient magnifiques, avec plein de... merde, c’est quoi le nom de cette autre bestiole ? Cul à Vanessa : « C’était quoi les animaux, tu sais, les gros mammifères qu’on a vus près des bungalows le soir où on est arrivés à Deogarh, quand on s’est promenés toi, Gérard, Imanchu et moi ?... »
On en avait en effet d’abord croisé le premier soir. Vanessa : « Des biches ???... » Moi : « Tu m’as fait rire avec tes biches !!!... » Vanessa : « C’étaient bien des biches ???... » Moi : « Mais non !!! P..., il va me revenir ce nom, c’est pas vrai !!! » Vanessa : « Des buffles ? » Moi : « Non plus !!! » Des okapis ? Des otaries ? C’étaient les noms qui me venaient ! Il me semblait que c’était quelque-chose en « i ». Vanessa m’a également proposé des antilopes. Pas chères. Non, sérieusement, j’y avais pensé aussi, dans les animaux avec un « i ». Mais ça n’était pas ça non plus. Jour 5 : départ pour Pushkar, la ville du Dieu Brahma. Cérémonie et prière au bord du lac. Jour 6 : visite de Pushkar et du temple de Brahma. Jour 7 : bus pour Mandawa. Jour 8 : visite des splendides demeures, palais et autres maisons de maître des princes râjputs et des commerçants mewâri. Jour 9 : bus pour Jaipur. Visite de la Ville rose. Jour 10 : visite du Fort Amber, du temple Jagdish Shiromani, du Jal Mahal, du City Palace, du Jantar Mantar et du Hawal Mahal (+ une grotte, un jardin suspendu et trois maisons témoins). Jour 11 : bus pour Agra, dans l’État de l’Uttar Pradesh. Visite de l’immense puits en escalier Abhaneri du VIIIème siècle, un des plus vieux du nord de l’Inde. Jour 12 : visite du Fort Rouge et apothéose avec le somptueux, le mythique... TADJ MAHAL !!!
J’ai donc Vu dans ma Vie : Une des Sept Merveilles du Monde Moderne, le Tadj Mahal, et Une des Sept Merveilles du Monde Antique, la Pyramide de Gizeh. Quelle Merveille... ma Vie ! Oups. Mais pourquoi ne le dirais-je pas ? Le but n’est pas de fanfaronner mais, encore et toujours... de POSITIVER (sans modération). Le mot, malheureusement, est terriblement galvaudé, notamment du fait de son usage dans le slogan publicitaire d’une grande multinationale-socialiste. Le but est de... JOUIR (au maximum). Ce n’est pas pour passer, maintenant, du trivial au grivois, mais il est effectivement possible de le formuler ainsi, au sens de vivre, en pleine conscience, chaque pensée et instant de la Vie susceptible de nous... RÉJOUIR, nous METTRE EN JOIE (j’aime beaucoup cette expression aussi), pour mieux affronter ses difficultés. C’est une nourriture au moins aussi importante que les aliments pourvoyeurs, sur le plan physiologique, des apports nutritionnels requis, tout comme les pensées et sentiments positifs le sont des substances chimiques nécessaires au renforcement de notre psyché. Cucu pu doa. Pas une boutade ici : il n’existe pas plus « scientifiquement prouvé » que cela.
Devant moi, donc, Une des Sept Merveilles du Monde, et... je n’ai pas eu droit à une petite synchronicité ? Même timide, devant tant de splendeur ? Eh non ! Ceinture. J’étais assez gâté comme ça. C’est Gérard, qui y a eu droit ! Et c’est lui, du coup, qui a illuminé ma journée de la sienne, s’il en était besoin, en plus du prodigieux spectacle du mausolée en marbre blanc et de ses quatre minarets (« autonomes », une « originalité » de cet édifice), à la beauté et aux dimensions à en donner le vertige, qui se dressaient devant nous. Une jolie synchroninette, qu’il lui est arrivé à mon Gégé. Alors qu’après avoir franchi la Grande Porte au détour de laquelle le pharamineux joyau se dévoile nous commencions à descendre, avec le reste du groupe, les centaines de mètres d’allées et de jardins qui y conduisaient, je l’ai entendu murmurer : « Ça alors ! » Puis il s’est tourné vers moi, me désignant son téléphone portable, qu’il tenait dans sa main, et m’a dit : « Tiens, Xavier, tu vas aimer. Je viens de recevoir un poème sur le Tadj Mahal de mon beau-frère, qui ne savait même pas que j’allais le voir aujourd’hui ! »[10]
Et voilà, les vacances en Inde c’était fini ! Sauf pour Vanessa, Gérard et moi ! Nous avons pris congé du reste du groupe, avec nos amiguides Imran et Imanchu, à l’aéroport de New Delhi, tandis que nous poursuivions notre route pour trois jours à Vanarasi. Après quoi il n’est plus resté que Vana... euh... Vanessa et moi, qui avons pris l’avion, pour Cochin, d’où un taxi nous a emmenés jusqu’à Sree Chitrah, où Vanessa a enchaîné sur une énième cure, dans son centre préféré. Trois jours après, nous nous sommes, à notre tour, séparé-rée. J’ai laissé Vanessa à son difficile début de nettoyage de l’organisme – qui ne comprend rien, au début, à ce qui lui arrive –, reprenant la direction de l’aéroport de Cochin, d’où je me suis envolé vers la destination que j’ai finalement choisie, pour conclure ce long périple. J’ai donc nommé : Goa !
Dis seulement une parole et je serai guéri (à Goa)
Et c’est ainsi que si trois cent cinquante-huit ans ne les avaient séparés, Xavier aurait pu confesser et soigner Xavier, dans un hôpital de Goa. Car j’ai été malade au point que j’ai dû me rendre dans un service d’urgence, où l’on m’a placé sous perfusion tellement j’étais déshydraté. Un premier flacon a quasiment mis une heure à couler, alors j’ai coupé court, quand il a été question de m’en administrer un deuxième. Car ça n’était vraiment pas le problème ! Il me suffirait, une fois la... coulante terminée, de boire de l’eau ! J’ai donc ensuite dû gober, une fois de plus, les antibiotiques que j’évite en principe à tout prix... J’étais déjà, quand je suis passé à Sree Chitrah, dans un piteux état. Une halte contrainte et forcée à Mumbai, entre New Dehli et Cochin, m’avait été fatale. À cause d’un retard, la correspondance, à Mumbai, n’avait pas été possible. Après plusieurs heures d’attente à l’aéroport de Mumbai, Vanessa et moi avions été conduits, en taxi, jusqu’à un hôtel. Nous avons dîné dans un restaurant à proximité. C’était infâme. Ça m’a tué.
Alors que je n’avais pas été trop mal en point (tout est vraiment relatif !), pendant tout le séjour entre festival de Raaga Tala et excursions dans la région de Jodhpur et à travers le Rajasthan, et avais miraculeusement pu répondre présent pour quasiment toutes les sorties et activités, j’ai commencé, à Sree Chitrah, à me sentir très mal. Le docteur Madhu m’a prescrit un médicament ayurvédique que je me suis procuré, le lendemain, à Goa. Tellement efficace, encore, que l’histoire s’est donc terminée avec le maudit remède de cheval. Bon, j’ai quand-même gagné, dans celle-ci, une belle synchronicité. Car le coquin de destin m’avait ainsi conduit, à Mumbai, avec Vanessa, jusqu’au bidonville du livre Behind the Beautiful Forevers, de Katherine Boo, que Vanessa venait de m’acheter, à Udaipur. Et que j’avais survolé, en 2018. Nous avons longé un quartier de cette véritable mégapole de la misère, à bord du taxi, entre l’aéroport et l’hôtel (minable) auquel il nous a déposés, à une bonne heure de route, avec quatre Étasuniens-iennes restés-tées sur le carreau comme nous. Synchro dans la synchro, plus canon encore, en guise de compensation supplémentaire de la malédiction de l’escale contrainte avec resto poison (après trois semaines d’une nourriture d’une telle qualité, il faut dire) :
- Pire encore pour les Matangs et Sunil : la concurrence toujours plus forte pour la récupération des déchets. Une armée d’employés en uniforme veillait à ce que les environs du terminal international [de l’aéroport de Mumbai] demeurent libres de toute immondice. L’essentiel des rebuts des hôtels de luxe – « Une fortune au-delà du concevable », avait opiné Abdul dans un soupir –, traités dans le cadre de programmes de recyclage d’envergure, était devenu inaccessible. Et de nouveaux camions de ramassage municipaux sillonnaient les rues, en conséquence d’une campagne d’éducation civique menée sous le patronage des stars de Bollywood, qui visaient ainsi à mettre à bas la réputation de ville sale de Mumbai. [...] [Les nettoyeurs du bidonville] craignaient de bientôt se retrouver sans plus aucun travail.[11]
Double, triple synchro même, par rapport à l’épisode de mon manu sur la « métamorphose des aéroports de toutes les grandes villes indiennes survenue au cours de la dernière décennie ». Mais le plus fort, dans ce passage du bouquin, après le festival de Raaga Tala au Fort Chanwa, c’était l’évocation de « Sunil » et des « stars de Bollywood ». Car Vanessa et moi, avec une dizaine d’autres nanas de la troupe, y avions suivi, toute la semaine, les cours de danse de NOTRE star de Bollywood : Sunny !
- ↑ Un ancien camarade d’études d’Aita lui a envoyé un mail dans lequel il raconte qu’il en a vu un... mais que j’ai malheureusement égaré (le mail pas l’ovni). Aita m’a fourni ses coordonnées, quand je lui ai demandé de me le renvoyer (le mail pas l’ovni ; Aita est très en forme mais quand-même), ne le retrouvant pas non plus (le mail pas l’ovni).
- ↑ Et sa mère, Chriscilla, m’a-t-il dit, est surnommée « Christ » ou « Christa » ! Nous sommes une véritable mafia ! La Christ Connection (« Kraïst Connekcheunn ») !
- ↑ Teu, teu, teu : sud du Pays basque !
- ↑ « Pantchoa » : c’est moi qui basquise. Car pour « nourrir les énergies de la dignité », je n’allais pas laisser ces lignes truffées d’occurrences du prénom, en françois... euh... français*, du Pantxoa de MON village, son Xabier en plein cœur d’Euskadi. Que diable. (*Pas moins de vingt-et-une. 21 : 2+1 qunuf 3 comme le 3 décembre de la Saint... François-Xavier.)
- ↑ Mon ancien appartement de la rue Ramey est situé à la limite de l’ancien « Village de Montmartre ».
- ↑ Là, j’ai seulement failli y aller. Je devais y rejoindre Cécile et Benoît, depuis ma Guadeloupe, avant leur départ aux Açores, où ils devaient rejoindre Sophie et Stéphane, et les aurais bien accompagnée-gné aussi… C’était la dernière occasion que j’aurais eu de voir Cécile... [Phrase suivante ?!...]
- ↑ Marrant aussi ce morceau, « goa », d’« Hegoalde », son Pays basque Sud d’origine.
- ↑ « Chabirèn Pantchoa » : le François de Xabier
- ↑ « Le temple le plus important, celui d’Adinatha, est l’une des plus belles et plus vastes constructions jaïns de l’Inde. Il fut élevé par un riche marchand, Dharna Sah. La construction eut lieu au milieu du XVème siècle et aboutit à un temple immense, formé de 29 salles, comportant 80 coupoles portées par 420 piliers. Le bâtiment est censé compter un total de 1 444 piliers tous sculptés avec une ornementation différente. L’ensemble est construit en marbre blanc dont chaque centimètre est gravé, sculpté, ornementé » (Wikipedia). J’ai très poétiquement déclaré à mes camarades, en ressortant : « On se sent comme une merde, là-dedans. » C’est d’une telle beauté, y compris et plus encore peut-être pour les principes de sagesse et d’humanité du jaïnisme en la vénération de quoi cette merveille a été érigée. J’avais pondu tout un topo sur l’un d’eux, mais quelle étrange volonté de DiBouPa a fait qu’il se volatilisât lui aussi ?...
- ↑ Apu non plus ce que j’avais expliqué d’une délirante fabrication du gouvernement indien, dans ses efforts de révision de l’histoire, à la faveur de laquelle cet emblème du pays, le légendaire et monumental sépulcre érigé par l’empereur musulman moghol Shâh Jahân à la gloire de son épouse Arjumand Bânu Begam, devient un temple hindou.
- ↑ P. 37. Tatibi.