2 – Vizyozanmikonférans pour sauver l’Humanité vite fait (ça urge !)

De Xavier Renard
Aller à la navigation Aller à la recherche
Glossaire modoupaïen-français à la fin
Ctrl+F+entrer le mot de modoupaïen
Ou ouvrir la page Gloss. modoup./français de l’Accueil dans un autre onglet, et même opé.


Autre (énorme) cul :


Mon petit bonhomme de train-train

Mercredi 1er décembre : Manno 41 printemps tropicaux. Pas des hivers en tout cas. Aller acheter des fleurs et filer à Gozyé-Magaya, où il habite, et l’en cadeauer. La veille, aphone[1], il me disait qu’un coup là-bas c’est barré, un coup c’est pas barré. Inch’Allah. Z’y va. C’est MOINS barré que jamais ! Le pied ! Je n’ai jamais aussi bien roulé, sur la route de la « Riviera », en direction de Magaya, Sentann, Senfwansa[2]..., toujours assez encombrée, comme un peu partout sur cette île congestionnée... Bien qu’en dehors des heures de pointe – je ne suis pas concerné –, ça aille à peu près. Mais est-ce vraiment bon signe, cette soudaine ultra-fluidité ? Pas celui, à tout hasard, que tout ça ne mène nulle part ? Tu m’Elton, John. Et puis alors costaud, le barrage sur lequel je finis par me casser le bout du nez. Je me gare, gentiment, sur le bas-côté, sors de la voiture et appelle Manno. J’entame un « Zori onak zuri mon Manno chéri ! » Rire de plaisir dudit. « Je suis au barrage ! », enchaîné-je. « J’étais venu te porter des fleurs, mais voilà... » C’est donc à Magaya que c’est barré, j’y suis ! Je commence à suggérer à doudou’m de rouler jusqu’à lui et de le traverser à pied afin de récupérer son bouquet...

Mais je réalise... qu’en fait je suis quasiment arrivé ! Ben ouais, suis-je bête – mais ce bordel c’est à en perdre le Nord –, c’est pile à l’embranchement pour chez lui que la double rangée de planches, clôtures, palettes et autres frigos sont alignés. Pas d’épave calcinée. Et rien ne flambe. Nous convenons de marcher l’un vers l’autre, moi mes perroquets du paradis ou ch’ais pas quoi en mains. La remise a lieu sur le bitume, puis nous poursuivons jusqu’à sa maison. Il s’apprêtait à partir, me dit-il, car il est annivinvité chez une collègue et d’autres zanzibar... m’affiche mon téléphone portable sur lequel j’entame ce récit. Ouah ! Je connais, c’est très, très, très, très, très beau, et pour un lannivèsè la grande classe, oui, ce serait. Mais c’était plutôt « zanmi », que je voulais taper. C’est majik ecnos[3] tout ça. Ce chemin qui ne mène pas plus loin que prèsk akaz (chez) Manno. Qui, à dix minutes près, ne se s’y serait plus trouvé.

Mais alors, boum : j’ai explosé. Ça manquait de feu, sur ce barrage. Manno partait déjeuner avec des amis-mies ? Et moi ???!!! Moi ? Interdit. Le purgatoire pour cause de crime commis dans une vie antérieure – faut croire, ma parole, et des rêves particulièrement troublants, à une époque, semblaient vouloir le dire... – va crescendo. Instant totale exaspération. Faut que ça sorte, des fois. Le sempiternel refrain : mais je suis digne et combattif, comme je l’ai toujours été. Et tire le meilleur de ce que je peux encore, bien que dorénavant absolument tout le temps en vrac. Je brosse un tableau de ce de quoi retourne désormais mon quotidien. Et tout est sorti. Que [biiip], et que je vois un mec, aussi. Ou plutôt c’est lui qui vient me voir de temps en temps chez moi. Un Gwadloupéyen, basketteur, 1m96 ! Drôle de paire. Entre Manno et moi il n’y a désormais quasiment « plus rien ». Et il est depuis longtemps entendu que chacun fait sa vie. Il est plutôt content de ces nouvelles, dans le registre de ce qui va plutôt bien et fait du bien. « Il doit être beau, et doit avoir ce qu’il faut », ou on bitin kon sa, me dit Manno. « Il est pas mal, lui réponds-je, mais c’est pas une beauté exceptionnelle comme toi ! » « Une betempsauté exceptionnelle », me reprend-il minaudriant. Il me demande : « Vous pouvez faire des trucs ensemble, vous vous faites un resto de temps en temps ?... » « Mais non ! Pas plus qu’avec toi !... » Avec lui, dòt zanmi, des Gagaditus-tues[4], en solo, ce fut longtemps facilement deux par semaine : ça n’est même plus autant... tous les six mois... et encore...

Je ne renarde... euh... rencarde pour ainsi dire plus personne. Ou bien, par exemple, ia le ju [5], j’ai décidé à la dernière minute d’inviter mes assez récent-cente voimi-mie[6] et copalmistes[7] Marina et Patrice à boire un coup chez moi. Mais ielles étaient déjà à l’apéro à l’hôtel Fleur d’Épée au bord de l’eau à deux pas de notre résidence, avec un couple d’ami-mie. (À Marina pour son homme, quand je l’ai appelée, j’ai dit « Philippe » au lieu de « Patrice ». Le prénom de leur co-apérotant, que je ne connaissais ni d’Ève ni d’Adam, je vous le donne en mille ?... Patrice !) Je les ai rejoints-jointes. Pour moi ce fut : un bien tristounet café (infâme qui plus est), pendant que ça s’envoyait des mojitos, mais sans alcool pour Philippe qui, comme mon Manno, n’en a jamais bu de sa vie. À l’occasion des soixante ans de ma voimie Aline, pour un rendez-vous vers midi je suis arrivé à... 14h30. Bien que ça n’ait en l’occurrence pas posé de problème, car l’assemblée avait lieu salbachi[8], où personne n’a eu à « m’attendre », et où nous sommes restés-tées tout l’après-midi. Je ne renarcarde plus trop mais « croise » des gens, quand je sors, que je les connaisse ou pas... Je dois dire que j’ai toujours énormément aimé ça, et toujours fait ça, aux quatre coins du monde, dans mes voyages en solo. Voyager seul : rien de mieux pour rencontrer plein de monde !! Nouvelle usine[9] : j’ai un petit (mais alors tout petit) train-train de vie (malgré tout) très sympa, mâtiné de mes séances no-pet[10]. Faire du sport, le plus possible – nager, surtout : sans conteste le meilleur médicament que je me puisse dégoter.

Un quotidien avec, également, des salos[11]. Dada papa loulou[12] : salo bacar (banc-calvaire [à Gozyé]), bougre-gol (terrasse-boulangerie-Gozyé-Église), takakon (terrasse-Koko-Kafé-Marina), tarage (Datcha-terrasse-plage), trô-leuré (terrasse-hôtel-Fleur-d’Épée), tro-gra (terrasse-boulangerie-Jarry). « Il fume, il boit du café, et il s’étonne... » Pas top pour le bidon en effet, mais loin de n’être que nocif. Et il m’est déjà arrivé de « tout arrêter », pendant des années et des années... L’alcool, de nouveau, je n’en bois quasiment plus depuis près de trois ans maintenant. Qui dit mieux ? Usine (pas d’une grande modernité celle-là) : je peux difficilement faire mieux que tout ce que j’ai pu entreprendre jusqu’à présent, et continue d’entreprendre... Mais ce que je fais, ne fais pas, devrais faire ou pas : ce ne sera plus un sujet de conversation avec personne. Basta. La communication ayant souvent quelque tendance à rimer avec dialogue de sourd. Sur le thème « et voir un psy ? » par exemple. Et des pensées comme « Il ne fait rien jusqu’au bout », selon ce que je me suis encore très récemment entendu dire, sont juste ignobles, et ajoutent à l’horreur de la maladie. C’était en l’occurrence par rapport à un traitement à base d’un anxiolytique qui m’avait été prescrit par Mion à Lyon, il y a deux ans, dont j’avais pourtant expliqué « à tout le monde » que j’avais renoncé à le poursuivre, tant la première prise de « cinq malheureuses gouttes » avait encore aggravé mon état. J’avais bien prévenu le soi-disant ponte que je ne supportais pas ce genre de médicament mais, vraiment, l’avais finalement pris en confiance, le toubib m’affirmant que la dose en était très légère...

« Respire ! », m’enjoint Manno, quand les mopirs[13] coulent à flot. Ou quand éclate ma rage devrais-je plutôt dire. « Non j’ai pas besoin de respirer, je fais que ça respirer, faire du sport !... » Il me prend dans ses bras, me berce comme un bébé cadum. Je vérifie cette expression sitet[14] : « beau bébé joufflu ». Ah non, les joues, et mon , ça fait longtemps qu’ielles ont complètement fondu. Le pire c’est les cuisses : elles étaient déjà biafreuses avant... Et je suis devenu un tel veinard, si vous voyiez ça... Microtte[15] : deux savons cadum sous mon nez, upululu jacta[16], pendant mes micoses[17] au lolo. J’en prends deux, un par unité de la présente jottise[18]. Il était fort doux ce moment passé évé doudou. Mais bon, faut qu’y y aille maintenant. Il me conduit jusqu’à notre croisement des chemins cerné de barricades. Au bout de sa route je m’avance à pied, dans la nasse, qui me fait l’impression que tout-toute piéton-tonne qui s’y aventurerait se ferait tirer comme un-une lapin-pine. J’ai comme une appréhension, alors que les barrières sont gardées par un type, d’une quarantaine d’années, à l’allure débonnaire, et que de l’autre côté de la route boug é bougrès, garçons et filles, zonent-bullent devant des maisons, en écoutant de la musique. Vraiment rien de méchant.


Gwadloup libratou !

Ce nouvel historique soulèvement a démarré deux semaines auparavant. Mais le jeudi 17 septembre entre mon quartier de Bas du Fort, adan Gozyé toujou épi bou-la, entre Gozyé toujours et le bourg, outre de petits restes fumants, sur le bitume, il n’y avait presque rien à signaler. Le lendemain c’était une toute autre musique. De mon salo tarasse, j’ai ainsi sémessé Amaia :

P...[19], c’est la guerre !!! C’est ce que j’entendais un Gwadloupéyen dire hier, et qui a ajouté : « J’ai jamais vu ça !!! » « Hein ?! », ai-je pensé, parce qu’on en a, oui, vu et vécu, justement, des vertes et des pas mûres, dans ce pays ! [En 2009 évidemment surtout, avec les grèves du LKP, le « Lyannaj kont pwofitasyon », l’« Alliance contre la “pwofitasyon” ».] Bon, je savais que ça avait commencé à chauffer, de tous les côtés, mais sur la route aujourd’hui en effet, sur le seul tronçon entre chez moi à Gozyé Bas du Fort et le bourg : l’hallu !!! Je vous l’avais écrit y a quelques temps : “Il a pas intérêt à faire trop le malin le préfet s’il veut pas que ça explose !” [Voir Miss-Jottise 1] Et les sanctions au boulot pour les non vaccinés-nées : ielles l’ont versée, la goutte de trop !!! Deux cent gendarmes arrivent de France en renfort. Ça promet.

Suspension des soignants-gnantes : le cœur nucléaire du problème. Enfumage de l’« État colonialiste français » (expression consacrée des LKPistes et autres indépendantistes), qui fait miroiter l’autonomie : très bien, mais ça n’est immédiatement pas le sujet. Sur Radyo Gwadloup La Prémiè : « Soisant pousan dé popilasyon-la pa vaksiné. Ou pa pé fout twasan-katsan moun déwò kon sa ! », « Soixante pourcent de la population n’est pas vaccinée. Ils peuvent pas foutre trois ou quatre cents personnes [soignants-gnantes] dehors comme ça ! » Mépris des autorités plus criantes que jamais, les pourparlers capotent... « Est-ce qu’on pourra faire Noël ? », s’inquiétait un présentateur de la radio. Il en riait, même. Car les perturbations, à cette occasion – quand le contexte est vraiment, vraiment critique... pas tous les ans quand-même !... – tiendraient presque elles aussi de la tradition ! Les syndicats disent leur détermination à poursuivre le combat. Derrière la question ci-avant : est-ce qu’il y aura même de l’électricité, est-ce qu’on pourra un tant soit peu se déplacer ?...

C’est le mercredi 15 décembre, où j’ai pu écouter tout un journal de Radyo Gwadloup – comme rarement, malgré mes incessants zappages, sur mon autoradio, lors de mes différents déplacements –, pêchant ces bribes rapportées ici, qu’a eu lieu le meeting de Jean-Luc Mélenchon, en visite en Gwada. Je suis allé y faire un tour. Impossible de voir le bonhomme en chair et en os. La salle était comble, et nombreux-breuses étaient celleux qui, comme moi, ont dû se contenter d’une place dans une cour dans une cour semi-abritée adjacente, où nous avons suivi le discours de son attachée parlementaire puis le sien sur grand écran. J’ai nourri, avant le meeting, deux pensées contradictoires : me figurant, d’un côté, qu’il y aurait foule mais, d’un autre, que l’ambiance y serait peut-être plutôt intimiste, et m’imaginant même lui poser une question, et le traiter de jacobin et de potentiel-despote-bien-que-très-très-très-éclairé. J’adhère à mille pour cent aux idées de son mouvement : c’est celui-ci, qui m’importe, et non son « chef charismatique », dont le speech, en cet événement à une partie duquel j’ai donc assisté, à deux kilomètres de chez moi, m’a cependant apporté la confirmation de l’attachement à… la « Mère Patrie » ! Par le chef du parti, en ces termes, à plusieurs reprises brandie. Exaspéré, je me suis tiré.

Tout juste si j’osais prendre des photos, le 18 [tiens, toi, ici...] du mois précédent, depuis mon cockpit. À Magaya à même les planches j’hésitais, là aussi, avant de carrément me planter, au beau milieu de celle-ci, et de sortir mon portable pour tout tranquillement photographier. J’ai repris ma voiture, et à peine mon demi-tour effectué, depuis mon bas-côté, au bout de quelques mètres je suis tombé sur un autostoppeur. Un Français, la trentaine. Il cherchait à se rendre à Gozyé-bourg. C’était sur ma route, mais j’avais prévu de me faire un salo. Tiens, c’est la toute première fois que je le narre celui-là, et il va donc venir de ce pas compléter ma liste ci-avant, car je ne lui ai pas encore donné de petit nom. C’est à Saint-Félix, Senfélis, autre secteur de la vaste commune aux pélicans (dits « gwan gozyé »). Chez Gahagnon. C’est bon !!! Leurs pâtisseries. Évidemment : interdit aussi. Pas très grave, je ne suis pas gourmand. Mais non.

Vantant la maison à Philtrice, Marina, Phil et sa nana, à l’hôtel salbachi[20], je leur déclarai : « Je peux vous faire la carte des pâtisseries dans le monde » C’est une de mes usines. Tellement je m’en carte... euh... carre, des pâtisseries. Phil a confirmé, rapport à la qualité de classe mondiale de l’adresse en question, revivant pour nous le délice d’un Saint-Honoré qu’il y avait dégusté, avé des morceaux de noisette et tout dedans, se délectait-il encore. Patrice… rit ? Haha. Le comble : il a dit, lui, qu’il n’était pas gourmand. L’autre pâtrisserie Gahagnon se situe dans la zone industrielle de Jarry. Celle-ci : « la troisième en importance de France et de ses colonies, dans la commune de Bémao limitrophe de Lapwent », ainsi que je le précise dans Modoupa[21]. Salo « terrasse-boulangerie-Senfélis », par conséquent, je te modou-baptise « tou-grifé ». Nous étant mis à blablater, mon passager et moi, dès celui-ci embarqué, je lui ai proposé de salo-tou-griféer avec moi, s’il n’était pas aux pièces, comme ça après, je le ramènerais jusqu’au bourg de Gozyé.

Michel, ainsi qu’il s’est par la suite identifié, moyennant la présentation d’une carte d’identité, d’un passeport et d’un permis d’exister en cours de validité, rentrait chez lui après avoir rendu visite à son ex et à ses deux enfants à Magaya. Il avait tout récemment quitté sa compagne gwadloupéyèn qu’il avait rencontrée dans sa ville de Cannes, deux semaines après qu’u y avait débarqué. Il et elle ont vécu deux ans ensemble là-bas, puis sont venus-nues s’établir en Gwadloup (ielles ont bien dû amener quelques shorts et tee-shirts, je ne lui ai pas posé la question). Il et elle y demeuraient, à Magaya, depuis deux ans. Il et elle ont fait un bébé, un vrai cadum sûrement. Madame avait déjà un petit. Si ses expériences avec d’autres messieurs ont, naturellement, précédé sa rencontre de Michel, elles lui ont également succédé. Michel a fini par s’en lasser. Au point (« je te fais une confidence », m’a-t-il dit, après « ça fait du bien de parler un peu ») de ne plus la désirer. Bref, c’était terminé, et il s’est barré. Un vrai « guet-apens », dans lequel il m’a dit être tombé, avec « toute la belle-famille » contre lui maintenant, car Madame a (évidemment) trouvé le moyen de lui faire porter le blâme, versant dans la mauvaise foi, les reproches et l’hostilité : « l’horreur », ainsi que Michel l’a qualifié.


L'Ennemi : on lui fera la peau, mais en attendant il faut le laisser nous piquer

« Mon Dieu !!! », me suis-je écrié, moi-même horrifié. « Non mais ça va, ça ira... », m’a répondu Michel un peu surpris par tant de compassion. En vrai : je venais d’apercevoir, dans le dos d’un Michel attablé, moi en face de lui, en la terrasse du tou-grifé, devant notre café, le magasin de location de scooters, à vingt mètres de l’autre côté de la route et d’un rond-point, qui avait été incendié. J’en avais entendu parler. « Ouais, a instantanément réagi Michel, sans se retourner, y avait bien vingt scooters, ils ont tout pris, avec les clés... » Je n’ose imaginer la tête de La Pointe... euh... Lapwent (Pointe-à-Pitre)... Je me suis bien gardé, le samedi 18 novembre, de retourner au centre de Gozyé. Ce dont j’ai bien été inspiré, car selon Michel, à un moment donné, dans la matinée, ça s’est mis à tirer. Il se trouvait chez lui, et s’est dit très impressionné par le bruit, qui n’avait duré que quelques minutes, mais d’une effrayante pétarade. Je ne suis pas sorti de Bas du Fort, pendant plusieurs jours, renouant un peu avec la pabachi[22] et mon salo trô-leuré que, ces derniers temps, j’avais un peu boudés, au profit de La Datcha en particulier. « Je comprends les Guadeloupéens », a opiné Michel, invoquant le racket par les prix pratiqués, cette « vie chère » (la « profitasyon ») contre laquelle le peuple, en 2009, s’est levé. La Covid : ils ont raison, selon lui, de refuser de se faire vacciner. Et d’invoquer des raisons dans la veine de celles, de plus ou moins complotistes à totalement abracadabrantes – bien que certes par ailleurs également parfaitement entendables ! –, qui reviennent quasi systématiquement dans les propos des Gwaloupéyen-yèn quand ils ouvrent la bouche sur le sujet.

Dans un enculage avec Carole[23], quelques jours en arrière (recul), j’avais tout d’abord donné suite à son cul d’un peu avant dans lequel elle me demandait : « Comment la situation actuelle pèse sur toi ? » « La “situation” ? Le virus ? C’est à cause des francs-maçons. C’est ce que vient de me sortir la dame de mon salo bougre-gol (spot café-clope terrasse-boulangerie-Gozyé-église). Sont gravos ces Gwadloupéyen, je te dis pas. Ce genre d’“argument”, si tu savais comme c’est courant... Alors je lui ai parlé racisme, en retour, l’intimant de ne pas se tromper d’ennemi, qu’est le capitalisme qui ravage tout, le colonialisme... patita (patati, patata). Bon, y a la noble politique, d’un côté et, de l’autre, la violence à l’état pur, à dégueuler. Mais avec 50 % de chômage chez les jeunes, entre autres, comment ça pourrait tourner rond ? Tout est à refaire, partout, comme je l’ai dit à Madame aussi... » Carole : « Ah, c’était donc eux ! Je comprends mieux. Créer une pandémie mondiale, ils sont trop forts ces francs-maçons. » Et, m’a-t-elle rapporté : « Entendu ce matin à France Culture : “Le ministre s’entend un peu avec les Martiniquais mais boude les méchants Guadeloupéens”. Faut vraiment être con pour jouer au plus con avec un guadeloupéen, moi je dis !! »

Tu m’Eltol, ma Carole ! C’est trop bien dit. Mais elle sait de quoi elle parle, notre Gwadloupéyèn d’origine d’amie ! J’avais appuyé sur le bouton « Covidélire » de la boulangère avec cette question sur des propos que je l’avais ouïe tenir à une cliente : « C’est quoi que tu disais qu’ils ont reporté du 29 au 3, tout à l’heure ? Le couvre-feu ? » Et c’est reparti pour la 14ème dimension : « Le delta (elle joint pouces et index de ses deux mains pour former un triangle), c’est l’œil du diable. » Ouiii, madame. Puis est passée la « 5G ». Je n’ai rien compris des mots (en français, je précise) qui la précédaient et la suivaient, me demandant juste ce qu’elle foutait là celle-là. Mystère total. Je n’ai entendu que peu après sur mon ordi-télé que pour les complotistes, quand on vous vaccine on vous encule... euh... oui, en quelque sorte, mais plus exactement ici : on vous inocule... le Mal, jusqu’à la cinquième génération. De plus en plus fort. Qu’est-ce qu’elle m’a sorti encore ? Oui, c’est là qu’ont déboulé les francs-maçons, et japu[24] qui encore qui fomente japu quoi. Cette même personne qui, quelques temps auparavant, me relatait, catastrophée, le nombre d’enterrements quotidien multiplié par je ne sais combien qui se déroulaient sous son nez : en face de sa boulangerie, à l’église de Gozyé.

J’ai entrepris d’un peu calmer la joie de Michel aussi, au moyen d’un chouya de la suse-mole[25] de ce paragraphe de ma Miss-Josette... euh... Jositte... ah ! mais !... Jottise Première :

La Dure-cata-male, ou Dure-pate-mole[26] – l’académie modoupaïenne n’a pas encore tranché – [mais je lui ai parlé normalement ; oui, pour une première entrevue tout de même...], est responsable de ce que d’aucuns-cunes qualifient depuis longtemps d’« horreur économique ». C’est l’Horreur, Économique, Sociale, Écologique, Sanitaire, une H-ess-ess (ez ! ez ![27]), une HS puissance 2. Mais le piège est imparable, et on ne peut décemment refuser de se faire piquer. La Résistance se poursuivra, et l’Ennemi (DC/PM-HS-2-ien) tombera, mais pour le vaccin, en attendant, pas le choix. En modoupaïen « vaccin anti-Covid » se dit : « va-an-vi ».

La crainte des effets secondaires du vaccin, qui n’en serait encore qu’au stade expérimental ? Plus on avance dans le temps et plus de milliards d’êtres humains se le voient administrer, moins ça tient, tout de même, cette affaire. Et il n’en est selon moi pas davantage à redouter que pour bien des médicaments, ai-je argué à l’attention de Michel, comme les antibiotiques, dont la prise répétée peut se traduire, des années si ce n’est des décennies plus tard, par... exemple au hasard... des problèmes de colopathie fonctionnelle... “Liver suffers in silence”, « Le foi souffre en silence », à chaque prise... d’un comprimé de paracétamol. Cette phrase d’une naturopathe, pendant une cure en Angleterre, m’a marqué... Et tous ces gens qui se posent tant de questions à propos du vaccin, ont-ils beaucoup hésité, tout au long de leur vie, pour s’envoyer la chimie qu’ils sont souvent bien contents que leur médecin leur prescrive, à tour de bras ? Pour l’alimentation, dans toutes les habitudes de consommation, les consciences sont-elles à ce point aiguisées, la préoccupation est-elle si vive d’obéir à des principes sanitaires, éthiques, de respect de son organisme et de l’environnement ? « Faut arrêter de délirer, de temps en temps, cinq minutes », n’ai-je par conséquent pu m’empêcher de tancer mon compagnon de route du moment.


On péyi majik

Avant de le déposer, près de chez lui, nous nous sommes échangé nos numéros de téléphone. Dans la liste de mes contacts ouate-zeu-pape, il est venu se glisser... entre Manno et Mike, le « mec » dont Manno venait d’avoir droit à l’annonce, pas des moindres tout de même, de l’existence. À qui je n’ai toujours pas demandé si c’était son vrai prénom d’ailleurs... Bon, il m’est arrivé par Internet, que je n’utilise, cela dit, aux fins de rencontres, quasiment pas, car, tout simplement, je déteste ça : les profils à élaborer, les échanges de messages à la con... Mais je dis Internet, or c’est dans mes maouazas[28] qu’il est apparu un jour, comme par enchantement. Et je ne lui ai toujours pas non plus posé la question de savoir comment il avait obtenu mon contact... Il est tombé du ciel... le samedi suivant le Judas-Dixit-Jule[29], comme un cadeau du Destin, pour me réconforter, me féliciter, de mon courage, d’être encore en vie... Trop vivant le Xabi : il a rebondi contre la mort comme... une pelote sur un mur. Jélica, Manno et Mike se suivent, dans mes contacts : ça n’est déjà pas piqué des vers... Qu’en plus le Michel, le jour de ma révélation de l’un à l’autre, s’intercale : j’ai hal-lu-ci-né. Je n’aurais à dire vrai ici pas forcément (un peu impudiquement) abordé le sujet, si n’avait été l’irrésistible envie de la rapporter, cette sale-chiée[30].

C’était fête, sans moi. L’anniversaire de Manno. Sans moi. Comment est-ce possible ?... Je n’avais pas tellement anticipé, en réalité, ne me rendant compte que le jour même que le 1er décembre était arrivé... Manno l’avait d’ailleurs évoqué la veille, aphone, et je m’étais interrogé : « On est le combien, au fait ? » Il m’avait répondu : « Le 28 »[31]. Chaque année dans le passé j’avais réservé ma journée pour lui bisû[32]... Alors je décidai d’enchaîner, du salo tou-grifé au salotarage, et d’aller jouir de cet autre fantaterraspot, sur la plage de La Datcha. À celle du restaurant Le Bord de Mer (salo tarasse), du côté droit du parking aux multiples stands et lolos en surplomb de la plage, le pull[33] n’est pas demandé. Sur la plage, le pull est obligatoire. La première fois, ile saine[34], que j’y suis retourné depuis qu’il a été instauré, j’ai dû un peu parlementer. Comme à d’autres occasions, j’ai expliqué que je n’étais pas vacciné non par choix mais à cause de problèmes de santé. Le patron du lieu, un Gwadloupéyen, a alors embrayé sur son fils, dans le même cas que moi – lui c’est les reins –, déclarant à propos de démarches de leur part visant à obtenir que le pass lui soit délivré, au moyen d’un certificat médical : « On se bat avec ça. » Il a donc fini par me laisser m’asseoir. J’ai eu de la chance de le trouver ce jour-là car je me suis prévalu de son autorisation, les fois suivantes, mais ne l’y ai jamais revu. Bon mais je suis adopté, maintenant, et... toujours accueilli à bras ouverts ! « Tu reviens demain ? », s’est même enquise la serveuse la dernière fois.

« T’observes la vie ! » : m’a joliment dit un jour Cédric, un jus-walou[35] du Bord de Mer, durant l’un de mes squats. J’observe la vie, oui, les gens – j’adooore ! –, je telpotapote[36] et papote. Et je jouis de la vue. Celle de la baie de Gozyé est particulièrement sublime. Ailleurs elle est particulièrement sublime mais là elle est particulièrement sublime. En louant la beauté du paysage j’ai provoqué la joie d’un Cédric bis un jour, un jus-walou frache[37] comme le premier, en un peu plus jeune encore, et plus foncé. C’est caramel pour l’un, chocolat pour çuilà. Qu’est-ce que je me régale. Les métissages et leurs gammes de couleur, la créolité : quelle merveille. « Il fait un temps en plus en ce moment !!! Et la lumière !!! », bisquais-je récemment Sabine, Denis et Josette dans un cul, avant d’ajouter : « Je sens qu’on a perdu Josette. » Je raconte sur son compte dans mon conte (Dieu-Bouddha-Patataïen) : « Joseta, en transe, non pas à l’écoute ou à la lecture de ces propos [d’un papa [38]], qui n’étaient pas près de lui parvenir, mais à la vue de la maison et du jardin de Manno et du panorama alentour baignant dans la surpuissante et magique lumière des tropiques dont je lui ai offert de s’extasier, par téléphone interposé, au cours de ces trois jours chez Manno, a fini par lâcher : “Ça fait mal”. »

En proie à l’extase moi-même, sur la plage, mon crucu[39] au jus-walou fut le suivant : « Ou ni on péyi majik ! » « Merci pour nous ! », m’a-t-il répondu, la main sur le cœur. De sa bouche, quelques instants plus tôt quand je jubilais, avait jailli une autre belle expression, une formule dont je ne me souviens plus exactement, mais c’était en gros : « Sé paské nou ka mété tout kè annou », « C’est parce que nous y mettons tout notre cœur »... À rendre ce pays si merveilleux... « Si vous saviez comme les gens, ici, sont sensibles à ce genre de compliments ! », avais-je également écrit à JoSaDe. Mais montrons-nous un tant soit peu condescendants-dantes et ielles auront... à cœur de se faire fort désagréables... Instant cocorico (de basse-cour de Mon Pays), chamou 24 : « J’aime, chez les Gwadloupéyen-yèn, que j’ai coutume de surnommer les “Basques des Antilles”, une fierté qui force le respect. »

À la table à même le sable à côté de la mienne, ce 3 décembre, après que les deux clientes précédentes l’eurent quitté, un jeune (Blanc) s’est installé, à un petit mètre de moi. Comment allais-je bien pouvoir le brancher ? Non, ça n’était pas non plus du tout obligé. Je peux me contenter de telpotapoter, de baver (sur le paysage et les blés[40]), et de me laisser caresser (par la brise et les blés... euh... le soleil). Mais il n’arrêtait pas de me regarder. Que voulait-il de moi ? Moi rien. Il était un peu grassouillet. La collègue de Chocolat (oh ! pour une fois !), Blanche elle – si l’on peut dire, comme moi quoi, et on tend plutôt vers le caramel aussi, à force de caresses –, d’un certain âge, et comme un peu ralentie par un très léger handicap, et un peu dure d’oreille – mais frache aussi, même si j’ai l’air de vouloir la rhabiller pour pas-l’hiver –, l’a débarrassé. À la question postpandriale, « ça s’est bien passé ? », à laquelle on ne coupera au mieux qu’une fois sur deux, de la part de n’importe quel-quelle serveur-veuse de France ou de Gwavarre – ce client-là y ayant donc eu droit –, j’ai saisi l’occasion. « Non, il a pas aimé, il a rien mangé. » Alors que dans son assiette le kyte-surfeur (l’info allait suivre) de vingt-cinq ans et quatre-vingt-cinq kilos (supputés) ne risquait pas de laisser une miette. « Ah ouais, il a tout donné aux chiens, c’est ça ? » « Je t’ai grillé ! » (phase 2 de l’approche du kyteur [info imminente] en deux temps).

Mais la suite n’est pas du tout ce que j’attends, car le type se penche pour ramasser un petit bout de bois dans le sable, me le montre, me montre ses lunettes... Je ne comprends plus rien, il me brise dans ma stratégie, je prends peur, je pars en courant. En vrai c’est lui qui a pipé que dalle, ses premiers mots révélant un français hésitant et un accent allemand. Un Allemand. Also los, « alzo lôss » (= z’y va), sprechen wir mal ’was, « chprécheun wir mal vass » (= causons-en donc un brin). Infoutu de prendre la vague de ma blague, l’habile stratagème du surfeur [il se déclare tel dans deux minutes], pour ne pas bêtement déclarer qu’il n’a rien capté, a consisté à enchaîner sur la branche de ses lunettes dont la vis nécessitait qu’il trouvât une brindille pour la resserrer ou je ne sais quelle esbroufe.

Notre germanophone, un Suisse, en fait, terminait, avec son copain Livio, qui s’est pointé par après, un séjour d’un mois en Gwada. Où les deux s’adonnaient au surf à voile, « à défaut » de tout le reste, dans une Guadelouparalysée. À propos des déchirements politico-sociaux du moment, il m’est un instant apparu comme un Michel bis, un Michel qui se glissait... de l’espace-temps d’une heure avant à l’estemps présent pour redire : « Je les comprends, les gens. » Car il est venu à mon voisin de table ces mêmes mots, sur le même ton. Et conscient de l’indécence qu’il y aurait à se plaindre de ne pouvoir aller scruter le joyau sous toutes ses coutures, il a très intelligemment et positivement argué : « C’est une expérience intéressante. » Au moins pouvait-il kaïter à volonté. Il est au demeurant le deuxième de mes dix contacts récupérés dans la journée. Pas vrai. Mais encore une sale-chiée : mon surf-à-vap... euh... voileur portait le doux-doux nom de... Michou ! S’inscrivant ainsi après Manno, Mike et Michel ! Re-pas vrai. Il s’appelait Dominik.

J’ai pris son numéro parce qu’il m’a demandé si je connaissais quelqu’un pour la location d’un voilier que lui é zanmi a-y voulaient s’offrir pour voguer jusqu’aux Saintes le vendredi suivant, avant de se renvoler pour le froid et la grisaille le lendemain. Et ce n’est pas comme si « do », « mi », « fa »... euh... « nik » ou quoi que ce soit dans ce prénom pouvait apparaître comme une allusion au thème MaMiMi, du moins MaMi. Car pour ce qui est de Mi-2 : trop rien (physique et aspirations du gadjo) qui devrait faire que ça donnât lieu, le cas échéant, à autre chose que du toutou-nu[41]. La salo-séquence a pris fin sur le briefing d’une nana à qui j’ai taxé une clope sur la formule appareil à rouler/tabac/sachets de cigarettes vides avec filtre permettant de diviser par deux ou trois son budget tabagie. À voir. Mais il est un moyen « plus simple », évidemment, de le réduire à néant. Constat empreint d’un léger taux de culpabilité émis par la « vendeuse » de rouleuse elle-même (avec la sienne elle m’a dégainé une tige en un éclair, mais le coup de main n’est pas instantané, a-t-elle concédé), en conclusion de son article. Bientôt. De nouveau.


On va leur mettre le feu !

L’énergie surpuissante comme la lumière qui transporte les Jottise... euh... Jositte... c’est pas vrai ça recommence, dans l’autre sens... Jo-sette !... de cette faste journée générée par le GroMaXo[42] par lequel elle avait démarré m’ont propulsé dans le tuyau à gaz. Je xi qu’elle m’a fait pénétrer dans le couloir du temps et de l’espace où se trame le drame – ou plutôt où il se trama, mais où il se trame, aussi, oui, ou se tramera, peu importe, car le tempax[43] – de Manno et le gaz, que je livre après. Car permettez-moi d’abord de me faire livrer. Et sur la route encore, s’il vous plaît. En... chemin, au retour, vers chez moi. À cent mètres du lieu de la présente scénette, j’avais voulu, quel jutôt[44], acheter une bouteille de gaz à la station-service de Gozyé où je me le procure habituellement. Rupture de stock. À cause des barrages ? Le pompiste est resté très pomp... euh... vaseux. Pas moyen d’aller bien loin en ce moment, où vais-je en trouver ?... Il ne manquerait plus que je ne pusse plus (correctement) me faire à manger...

Mais, ce 1er décembre, l’esprit de Manno, à son tour, me fait un cadeau : devant moi, une camionnette pleine de bouteilles bleues (comme la mienne), jaunes, vertes, fuchsia, taupe, caramel, chocolat... Enseigne au cul « livraison à domicile » et numéro de portable que je compose. Répondeur. Je klaxonne et montre à son chauffeur qui a instantanément intercepté mon message sa cargaison du doigt. Cligno sur la droite pour qu’il entre sur le parking du supermarché cinq mètres plus loin. Mon opération éclair (la Lucky Lukette des roulées peut aller se coucher) : au bout de trois minutes montre en main, l’affaire est dans le coffre. Sauvé. Celle de Manno de la fin de la dernière décennie (vodou papi 37) :

[Épilogue d’un conte envoyé par mon papa que je lui avais transmis.] « À cet instant même, le maître retrouve son sourire et lance au samouraï [dont il a déclenché la furie] : “Voilà les portes de l’enfer.” Le samouraï s’arrête aussitôt, interloqué. Réalisant son état émotionnel, il lui sourit et rengaine son katana. Et le maître de lui dire : “Et voici les portes du paradis.” »
Mais l’enfer n’est jamais loin. Manno me raconte le sien, un autre jour au téléphone : sa voiture, la veille, est tombée en panne. Je l’avais laissé une heure plus tôt, devant chez lui, non sans lui avoir demandé si titine, qui lui fait souvent des misères, allait bien. Et celle-ci, quand il l’a prise, juste après, à cinquante mètres de chez lui, s’est arrêtée ! « C’est la pompe à eau, maintenant », me dit-il. Il essaie, depuis, de se reconstruire. Quoi ? Ça n’est pas si grave ? Mais ça n’est pas tout ! Car c’est alors sa gazinière qui s’était mise à ne plus fonctionner, alors que la bouteille de gaz était pleine !! Il a heureusement pu trouver un peu de réconfort en allant faire une course au lolo en face de chez lui[45], où il a entendu un client dire... que sa gazinière ne fonctionnait plus alors que sa bouteille était pleine. Il lui a raconté qu’il lui était arrivé la même chose. Ils sont tombés dans les bras l’un de l’autre et ont laissé, ensemble, un peu couler les larmes de leur corps. Mais moins que Josette, tout de même, si elle avait cassé son verre d’Herat [vodou papi... 18]. Le jour d’après, c’est mon brûleur qui s’est éteint pendant que je cuisinais. Mais j’ai tenu le choc car c’était bien la bouteille, dans mon cas, qui était vide, et il m’a suffi d’aller en chercher une autre à la station-service de Gosyé.

Transition toute trouvée avec mon Projet : une usine à gaz. Un monde sens dessus dessous : le chaos social, écologique, la violence, la guerre... Ce projet gazier-gazeux m’a été inspiré par la lecture, dans l’ouvrage Mille ans de littérature française[46], de ce passage : « Le Moyen Âge est marqué par de nombreuses guerres. Aux huit croisades qui ont pour but de délivrer le tombeau du Christ à Jérusalem, de 1096 à 1270[47], succède une “guerre de Cent Ans” entre la France et l’Angleterre, de 1337 à 1453. Les populations connaissent alors l’insécurité et la misère, la peste et la famine ». Le 5 enfamé com’ d’hab’, apata[48], direction La Datcha. Salo tarasse ? Tarage ? Tarage. Et no-petage. Parvenu à destination je me gare, commence à descendre de mon véhicule dans lequel tonne, à fond les ballons, Bèl Radyo. Super zique, essentiellement de la zouque, sur cette onde-là. Je me fige, dans mon mouvement de translation du siège au bitume, pour écouter les pawol. J’ai bien fait. Joyité[49] ; non, sale-chiée ecnos mèm, étant donné la suite du Projet introduit dans le paragraphe ci-dessus écrit juste avant, car le chanteur de déclarer : « Annou préparé chimen pour démen », « Préparons le chemin pour demain ». + En tupu code odeur da péto[50] : « Ne peut se faire un chemin... » !!![51] Avec tout ça si on ne chemine pas !!! Vers quoi ? Le... Monde Démocratique et Pacifique de Demain !!! Hourra !!!

Ainsi, après la lecture du passage de Mille ans de littérature française précitée, me suis-je mis à passer en revue les Gamme-rondes[52], dans ma tête, des invasions barbares à la guerre contre le terrorisme, en passant par les conquêtes arabes, les guerres de religion, les deux Guerres mondiales, une brochette de génocides, j’en passe tant et tant et des pires... Les guerres et la misère, missfransongé-je, ça suffit ! Puis, quelques pages plus loin, le Jésuite navarrais François-Xavier a débarqué. Ah ! Voilà ! Moi Don Pantxoa-Xabier je vais y mettre fin, aux guerres et à la misère, avé mes copains. Je vais organiser une vizmikonne, une visyozanmikonférans, sur Zoom, pour sauver le monde. Il semblerait que la Matrice l’ait prévu pour le 21/12/21. Ne riez pas... Ou plutôt si, tant qu’il vous plaira !!! Mais ça me paraît un peu short... Adidita[53]. On s’encule[54].

L’opération sera la suivante : j’affronterai notre ami Stef le Cathare dans un combat – verbal, à moins que les forces soient telles qu’il parvienne à se téléporter dans le sublime décor que je nous aurai choisi. Parce que je faire ça bien, vous pensez bien. Une joute de Stef et de moi-même, qui incarnerons la Mangue[55], que le reste de l’auditoire aura pour mission de conjurer, qui en brûlant de l’encens, qui en atteignant la transe, qui encore en exécutant une danse, que des trucs en « anse », et abracadabri, abracadabra : toutes les guerres cesseront, et dans le monde entier la Démocratie et la Paix règneront. Je vous lirai, en préambule, un chamou de circonstance... Mais tu parles, Charles, ça partira complètement en vrille. Les filles ne penseront qu’à faire les imbéciles : Isabelle, Christelle, Carole et les Sandrole surtout (toutes les nanas en « elle » et en « ole »). Bof, on dansera la carmagnole, et on causera de ce qui nous chantera.


Le Gradin (Grand Chemin)

Flashback tou zeu vendredi 3 décembre : « Bòn fèt ! Zori onak nire Xabi ! », me vois-je maouazasouhaiter[56], en kréyol (c’est bien vu mais bon, « bòn » se passera d’accent) et en bask. Je sors d’un double salo encore, car après le takakon, exceptionnellement bien que pour la deuxième fois en trois jours, j’ai récidivé, au salo tisana (terrasse-Jiss-Marina), le bar-resto de l’Aquarium de Gwadloup adjacent au Koko Kafé. Un petit nouveau ; je ne l’avais qu’un peu fréquenté, ile qannée [57], pour y déjeuner. Qu’est-ce qu’il est beau aussi !!! Ces spots, de tous les côtés, dans ce soleil, cette litote[58] !!! Doux Jésus. Entre les deux salos j’ai reçu l’appel du type qui... avait trouvé la clé de ma voiture sur la portière de celle-ci le décidément très spécial 1er décembre. Là je m’étais translaté, de l’intérieur à l’extérieur de ma caisse, après m’être garé, non sur le parking entre ma résidence et les terrains de tennis, de l’autre côté de la route de Bas du Fort, comme généralement, mais aux abords du premier, blindé ce jour-là, le long de cette dernière[59], mon petit sac sur le dos. Mais j’avais oublié des yoyes à l’arrière. J’ai rouvert la portière avant en y insérant la clé, pour cause de commande centrale (depuis belle lurette) HS.

Les bras encombrés, manquant même de me couper en ramassant mes affaires, qui m’ont échappé, avec l’arrête d’un tapis de bureau (une carte de France : ce n’est pas moi qui n’aime pas la France, c’est la France qui ne m’aime pas), je suis parti en laissant la clé enfentée. J’ai invoqué, à l’adresse de l’Homme Bon de la Belle Journée (du 1er), un Gwadloupéyen, la trente-cinquaine, mon karma. « Non, c’est pas ça... », a-t-il commencé, par la négative, dans cet esprit de contradiction assez caractéristique de ces coquins de Gwadloupéyen pour, la seconde d’après, abonder dans mon sens : « On explique aux jeunes qu’ils doivent faire attention... » Un éducateur ? Il avait l’air chouette (décidément) en tout cas ce gars. Qu’est-ce-que-qui-quoi, avé les djeun’s, japu ce qui suivait mais ça signifiait : on récolte ceux qu’on aime... non, ça c’est au chamou 19 ; on récolte ce qu’on sème. Donc exactement le point de vue que j’étais en train d’exprimer ! J’ai complété mes remerciements insistants par cette réflexion : « Ça dit que vous êtes quelqu’un de BIEN, et que je suis quelqu’un de pas trop mal non plus. » Au moment où il m’a sonné pour m’avertir qu’il passait, en sortant du boulot comme convenu, j’étais encore assis à la table de mon premier salo, sur mon semi-transat, devant les bateaux sur l’eau. Je lui ai indiqué que je me trouvais non pas chez moi mais tout près, à l’Aquarium de la marina (devant le Jiss). Quand il m’a rappelé pour me dire qu’il était arrivé, je me suis précipité à l’extérieur du Koko Kafé, lançant au passage aux serveuses : « Je reviens tout de suite ! » À peine sorti, sur le trottoir, j’ai croisé un petit chat mou... euh... mort. Un picato.

Le modoupaïen m’a été soufflé, à la base, pédemanu[60], par les répétitions, nécessité de la lutte contre ce phénomène infernal faisant loi. Sur le point d’évoquer le petit chat une nouvelle fois, j’ai donc décidé de modoupaïaniser les trois morts... euh... le mort... euh... les trois mots, le thème revêtant, de surcroît, dans le Mondo-païen[61], un certain caractère... répétitif, justement... Quand je suis revenu, au niveau du bar à l’entrée, la jeune serveuse de León, en Espagne – cette jolie brune aux splendides m’avait dit venir de là-bas –, qui y stationnait, sur un tabouret, accoudée au comptoir, était en train de parler du picato à sa collègue. Je m’insérai, bien entendu, dans la conversation. Nous étions d’avis que la pauvre bête avait davantage l’air d’avoir été empoisonnée que renversée par une voiture. « Mais qui peut faire une chose pareille ?! », s’est indignée la pas-Espagnole mais l’autre, très chocolate, très charmante aussi, toute en rondeurs, et d’une gentillesse, à chaque fois que je lui rends visite... « À demain, hein ? », m’a-t-elle même (elle aussi) invité à revenir sans tarder quand j’ai pris congé. Je leur ai raconté l’histoire des picatos de La Poca[62]. C’est dans : « Magie de l’Inde et de l’ayurveda : ouais, bof, opineraient... les chats ? S’ils étaient encore là ».

Mais il s’est encore passé un petit truc : Ludovic m’a vu. Devant mon salo takakon. Dingue ? Non. Ludovic a vu Manno. À la Réunion. Dingue ? Ouais, un peu. Ludovic est un ancien collègue de Marc le Tarbais, le chef cuisto du Rosini, le restaurant à l’entrée de ma résidence. Il est parti vivre en Allemagne, ile qannée, avec sa copine originaire de ce pays. Puis le couple a déménagé pour l’île de la Réunion. Un jour il a aperçu Manno, en vacances là-bas, et qui passait... devant chez lui ! Il s’était demandé si c’était bien lui... C’est Marc, qui me l’a dit. Mais ils ne se sont finalement... pas vus. Le 6 ou 7, à mon retour de La Datcha, il était là. C’est moi, pour le coup, qui n’en revenais pas. C’est lui, qui m’a dit qu’il m’avait vu. Près du Koko Kafé. Qu’est-ce qu’il est sympa (et beau, et musclé, hmmm, bien qu’il ait tendance à un peu trop gonfler). Alors que les autres commis-mises de Marc, c’est que des faces de rat. Minute Xabi raciste : pas étonnant, il est de la Dominique, une des îles du fanta-panorama face à mon appartement. Alors que les autres sont des cons-connes de Gwadloupéyen-yèn. Ouais, ielles peuvent être très, très cons-connes. Voilà, c’est comme ça.[63]

J’avais marché, égarements de la veille obligeant, jusqu’au KoKa, à un kilomètre environ, et au retour j’ai ramassé... des branches. Dans des restes de barricades entassés, aux abords d’un... chemin défoncé, reliant ce côté de la marina des deux restos et Bas du Fort. C’était pour ma déco coco : je colle[64] des branches dans la terre des pots de mes plantes, et les surmonte de plus ou moins gros bébios[65], qui pourrissent et sèchent dessus. Y a l’arbre à coco aussi, sur une branche plus volumineuse de bois flotté. Le bois de ma cueillette, sur le sentier, était à moitié cramé, et je me suis retrouvé les mains toutes noires. Comme si j’étais allé au charbon. À défaut de monter aux barricades ou de prendre le maquis, ainsi que je n’en exclue pas que mon tour vienne un jour, même si l’option pacifique me siérait davantage, merci. C’est pour ça que je compte sur vous pour la vizmikonne mes zanmi. De la Perle des Caraïbes, une résidence au bord de l’eau en face de la mienne (ouais, c’est la compète aux noms les plus de rêve), où j’étais presque rendu, sont sortie-tie une dame et son tutu... est sortie une dame en tutu... merde, c’est quoi, déjà ? Angelu ?

— Sont sortie-tie une dame et son toutou ! T’es fatigué, toi !

— Et toi, pour une fois que tu dors pas.[66]

— Quoi ?! Non mais tu rigoles ![67].

— Mais oui ! Un peu d’humour...[68]

La danseuse, donc, a zyeuté mon bouquet... Angelu :

— Quoi ???

— Mongol !

— Ça va pas ???

— Mais ça veut dire « Mais non, je rigole » !!!

— Ha !! Je t’ai eu ! Comme si je savais pas. »[69]

— Coquin. Et la danseuse, t’as pigé ?

— Ben oui, le tutu. Puisqu’on te dit que je sais tout, que je vois tout, que je comprends tout...

— Parce que moi-même en me relisant un jour je me suis demandé ce que ça venait foutre là...

— Ça n’est pas la seule fois, tu/je le sais bien, loin de là. Alors imagine ton lectorat.

La madame a ainsi visé mon bouquet de derrière les fagots. Je lui ai tendu : « Joyeux anniversaire ! » « Ben non, a-t-elle tranquillement réagi, c’était le 11 novembre... » « Aha ! J’étais pas loin ! » Ouais, pas mal : le jour de ma fête, je décroche un sacré numéro tout de même, un 11/11[70], et un peu plus, ou plutôt un peu moins, c’était vraiment son anniversaire ! « L’année prochaine ! », a tout aussi placidement projeté la gentille mamie en s’éloignant. « Ok, je repasserai ! » Angelu :

— C’est vrai ?

— T’es en forme toi, t’as très envie de plaisanter ! (Smiley.[71])

Là, ne me dites pas que je ne vous en ai pas bouché un coin. Non pas avé le coup de la mamie au chien-chien chopée « au hasard » dans la rue à laquelle, à quinze jours près (3/12-15), j’ai manqué de souhaiter son anniversaire, pour de bon, le JOUR précisément de celui-ci. Avé mon bouquet de branches à moitié carbonisées. Mais y avait des petites boules dessus quand-même, et quelques feuilles cramoisies. C’était presque joli. Ça n’a donc en tOU-OUt cas[72] pas paru offusquer la mémé. C’est comme l’autre vieille, ile qannée, en rade avec sa bagnole au bord de la route près de chez moi, que j’avais pas-dépannée, avec qui j’avais fleuré la synchronicité, rapport à sa dadane[73]. Synchronicité qui ne s’était finalement pas produite avec celle-ci mais avec celle de sa mère de... cent-quatre ans, née un 30 septembre comme moi ![74] Ah ouais, je vous torche, là, non pas ni avec la grand-mère à la mère du 30 ni avec celle du 3, mais avec mon Double sanctifié, qui m’a inspiré tout ce délire certes conclu avé la vioque, mais surtout, le jour de la Saint François-Xavier ! Et, bisû, ça ti pa culé ! Vous ne vous en étiez pas rendu-due compte ? Eh oui, eh oui. À force de vous époustoufler comme ça, je vais finir par vous faire voler jusqu’à moi, et vous serez bel et bien là, tous-toutes en scène et fin prêts-prêtes à interpréter votre rôle du numéro de rescousse. Je vous préciserai bientôt dans quel endroit de rêve atterrir exactement.

Je viens d’écrire ça quand je constate que figure, au début du document (en allemand) que je suis en train de traduire, non seulement la mention de la date, et donc de notre 3 décembre (Vaduz, le 3 décembre 2021). Précision que je m’apprêtais à ajouter ici, tout content, car certes la probabilité que ce fût le cas, un 6 décembre, n’était pas des plus infime, mais pas des plus totales bien loin de là non plus, mais surtout... je relève encore, à l’instant : « Huissiers de justice » !!... Le terme est dans le chapitre de Modoupa que je prévoie de vous lire !!!!... Et ce n’était donc même pas ça qu’ici j’étais parti pour vous écrire ! Mais une adresse, après « Vaduz, le 3 décembre 2021. Huissiers de justice présents. Juge. Etc. » : le... 3... CHEMIN DE LA PAIX !!!!!!!!!!!!!!!!!!! C’est bon, là, on est tous-toutes cannés-nées, rétamés-mées, faut arrêter. C’est les oursités, à cause du rume-a-tique, je vous dis. Ça continue de souffler. Encore un petit coup de vent : le document à traduire comptait 13 pages... mais !!!... énooooorme rafale... c’est sans... compter... un dernier truc ta-le-miel[75]... euh... que je ne peux révéler... Les « forces » que j’évoquais ? Elles sont, manifestement, à leur paroxysme. Vous allez tous-toutes sans problème pouvoir vous téléporter. On va s’é-cla-ter ! Mais les filles déconnez pas, on aura besoin, en fait, que toutes les cérémonies missfrans-trans-encens-danse soient vraiment au point ! Aux armes, les copains !!!

{Gamou-nase-sot 2 (mazette, quand viendra, enfin, l’heure de l’apéro... euh... de l’interro) : [A] Adidita = Adviendra ce qui DOIT advenir ;Anar = Ange Gardien – pour nous servir : Angelu [« Anguélou »] ; « Ah ben ça va, à l’aise ! Mongols-goles !!! Avec le plus grand des plaisirs. » (voir « mongol ») ; Anisse = Année de naissance ; Anux a bite = À l’occasion du xabiwikitage (de...) ; Apata = Après que j’ai écrit ça ; Aphone = Au téléphone [B] Baclé = Beau mec musclé ; Bébio = Bébé noix de coco ; Bisû = Bien sûr [C] Ça ti pa culé = Ça n’était vraiment pas calculé ; Chamou = Chapitre de Modoupa ; Crucu = Cri du cœur [D] Dada papa loulou = Dans l’ordre alphabétique-pas-de-jaloux ; Dadane = Date de naissance ; Danupag = Dans un repassage ; Danu tipag = Dans un ultime repassage ; Dure-cata-male ou Dure-pate-mole = Dictature Capitaliste Mondiale [E] Ecnos = Encore une fois ; Elgaga = En long, en large et en travers ; Enculer = Écrire (dans) un courriel (à) ; Enfamé = En fin de matinée ; En tupu code odeur da péto = Entendu depuis le coin de mon ordinateur quand j’ai tapé ce mot/ces mots [F] Fagol = Faut rigoler ; Fou-a-sa : Fameux petit coup du « hasard » ; Frache = Fort sympatoche [G] Gachapivi = Grand Chapitre de ma Vie ; Gamme-ronde = Grande Commotion de l’Histoire du Monde ; Gamou-nase-sot = Glossaire modoupaïen-français de (la) Miss-Jottise ; Gradin = Grand Chemin ; GroMaXo (« gromacho ») = Grand Moment Manno/Xabio [H] Homar = Horreur, malheur [I] Ia le ju = Il y a quelques jours ; Ile qannée = Il y a quelques années [J] Japu = Je ne sais plus ; Je xi (« je chi ») = Je veux dire ; Jélica = Je le réalise en écrivant cela ; Jmidi = Je me suis/m’étais dit ; jottise = jolie petite histoire ; joyité = jolie synchronicité ; Judas-Dixit-Jule = Jour de mon Pas-Appel du Dix-Huit Juillet ; jus-walou = jeune serveur gwadloupéyen [L] le tempax = le temps n’existe pas ; litote = lumière à transporter les Josette [M] Mangue = Méchante Guerre ; maouaza = message ouate-zeu-pape ; micose = mini-course ; mi-crotte ou mi-crotée = mini-synchronicité ; Modoupa = Mon Dieu, Mon Bouddha et Patata ; Mondo-païen = Monde modoupaïen ; Mongol/e/s ! (selon le sujet, qui n’en est pourtant pas un, mais sinon pas fagol) = Mais non, je rigole ! ; Mopir = Mot de désespoir ; Mouche = Modoupaïenne en Cheffe [N] Nobapa = Note de bas de page ; Nopapa = Nombre plutôt pas sympa ; No-pet = Nage-pompes-étirements [O] Oursité = Ouragan de synchronicités [P] Pabachi = Plage en bas de chez moi ; Papa = Passage de Modoupa ; Patita = Patati, patata ; Pé de manu = Pendant l’écriture de mon manuscrit ; Picato = Petit chat mort ; Pull = Pass-mes-couilles [R] Rume-a-tique = Réchauffement climatique [S] Sale-chiée = Sensationnelle synchronicité ; Salo = Spot café-clope ; Sitet = Sur Internet ; Sucem morabnodem baduf = Sur ce mot mon regard est tombé sur ce nombre de mots/ces statistiques en bas du fichier ; Susane-mole = Substantifique moelle [T] Ta-le-miel = Totalement démentiel ; Telpotapoter = Tapoter sur son téléphone portable ; Tof = Trop fort (tob = trop bon ; trol = trop drôle [ou tol, tiens, ça ferait toll, « super » en allemand] ; toc = trop cool [plutôt là, tol-toll ?] ; etc.) ; Tornanicité = Tornade de synchronicités ; Toutou-nu = tout-bien-tout-honneur ; Tute = traduction [U] Upululu jacta = Un peu plus tard le jour où j’ai écrit ça ; Usine = Une de mes antiennes [V] Vodou papi... = Voir Modoupa chapitre... ; Voimi-mie = Voisin-zine et ami-mie}
  1. Au téléphone
  2. Mare-Gaillard, Sainte-Anne, Saint-François
  3. Encore une fois
  4. Grands-grandes Visiteurs-teuses
  5. Il y a quelques jours
  6. Voisin-zine
  7. Un genre né d’un lapsus, sur « voisin de palier », que je vous laisse deviner.
  8. Sur la plage en bas de chez moi
  9. « Usine », pour « une de mes antiennes ». « Nouvelle usine » au sens de ce que c’est tout chaud, ou frais, c’est selon.
  10. Nage-pompes-étirements
  11. Spots café-clope
  12. Dans l’ordre alphabétique-pas-de-jaloux
  13. Mots de désespoir
  14. Sur Internet
  15. Ou « mi-crotée » : mini-synchronicité, soit « microt » et microté » avec terminaison en « ot » et en « té » féminisée en « otte » et en « tée » respectueusement... euh... oui, très, mais je xi* « respectivement ». (*« Je chi » : je veux dire)
  16. Un peu plus tard le jour où j’ai écrit ça
  17. Mini-courses
  18. Jolie petite histoire
  19. Pétard
  20. Sur la plage en bas de chez moi
  21. Mon Dieu, Mon Bouddha et Patata. Qu’elle est bucolique, cette référence sur laquelle je vous convie Vous Trois ! Vous ne m’en voudrez pas. C’est en rapport avec mon salo tro-gra, toutefois, donc c’est quand-même sympa.
  22. Plage en bas de chez moi
  23. Le modoupaïen peut surprendre, mais point de grossièreté ici, c’est le mot pour « échange de culs (courriels) », tout comme « enculer » doit produire son petit effet, en tête des titres de mes Xapitreries, alors qu’il ne signifie rien d’autre qu’« écrire (dans) un courriel (à) ».
  24. Je ne sais plus
  25. Substantifique moelle
  26. Dictature Capitaliste Mondiale
  27. « Non ! Non ! », en basque. Voir, trèèèès d’actualité, au chamou* 28, comment que je te réglais son compte, il y a près de deux ans de ça déjà, à un certain... EZ. (*Chapitre de Modoupa)
  28. Messages ouate-zeu-pape
  29. Jour de mon Pas-Appel du Dix-Huit Juillet
  30. Sensationnelle synchronicité
  31. Comme le chapitre de... EZ ! (NON !) Il ne voulait PAS de moi ? Je n’épiloguerai pas, si ce n’est que ça dit à quel point (il sait que) tout est devenu impossible avec moi. Le bas ne blesse cependant pas en ce que ça m’aurait vexé. Paaaaas du tout. Je le comprends tout à fait, au contraire, et suis absolument ravi qu’il se soit concocté un programme, qu’« il se laisse » ainsi célébrer, ce qui n’a vraiment pas toujours été le cas. Ça n’est absolument pas le problème. Mais « je serais venu !!! », ai-je clamé, à deux ou trois reprises, je me serais imposé, alors là, rien à foutre, au pied levé, si... patita. Le 28 sur le 28 ? Je ne le relève pas ? Pouh ! je suis tellement blasé. T’as l’air... Ça s’est produit manu... euh... danu tipag*. Sur cette nobapa-là**, de surcroît, avec mon Manu. « Les synchronicités illuminent mes journées » ? Olivier ? Chaque instant, seconde de celles-ci, vais-je finir par pouvoir affirmer............... Non !!! Il a sauté (le 28) !!! Pas ici ! Avec ce que je viens d’écrire ! Je suis pris en flagrant délit de mensonge en plus, tout le monde se disant immédiatement j’imagine, sans même consulter son glossaire modoupaïen-français : « Il dit danu tipag le malotru, mais c’est danqu tipasse*** ! » (*Dans un ultime repassage **Note de bas de page ***Dans un quasi-ultime repassage)
  32. Bien sûr. Du coup ce 30 de ma dadane, pour cette Mannannif-nobapa : dans la précédente j’ai failli écrire, très secoué il faut dire, que tout(e mon argumentation) s’écroulait. Mais Angelu mon Anar* veillait, et hop le 30 pour signifier : non, non, y délir’ pas mon Zavyé. (*« Anguélou » mon Ange Gardien **Date de naissance)
  33. Pass-mes-couilles
  34. Il y a quelques semaines
  35. Jeune serveur gwadloupéyen
  36. Je sémesse, maouaze, cule (je tape, sur mon téléphone portable, mes SM...S, culs et autres maouazas [messages ouate-zeu-pape])
  37. Fort sympatoche
  38. Passage de Modoupa
  39. Cri du cœur
  40. Beaux mecs musclés, soit en principe des « baclés », le modoupaïen voulant que des lettres (à partir de la première) soient piochées dans au moins les trois quart des mots (jusqu’au dernier) de l’expression ou phrase française correspondante. Des baclés ici abrégés pour les besoins de l’esquisse.
  41. Tout-bien-tout-honneur. Sucem morabnodem baduf*, danupag** : 6 666 mots. Alors je ne sais pas ce que j’ai écrit qu’il ne fallait pas, mais au secours. + Tout de suite après dans ma tute***, cette date : 20 avril 2021. Un quasi 21-avril. (Vodou papi**** 36.) C’est chaud !!! (*Sur ce mot mon regard est tombé sur ce nombre de mots/ces statistiques en bas du fichier **Dans un repassage ***Traduction ****Voir Modoupa chapitre...)
  42. « Gromacho », Grand Moment Manno/Xabio
  43. Le temps n’existe pas
  44. Quelques jours plus tôt
  45. Sa micose maintenant !! Tooof* !!! (*Trop fooort !!!)
  46. C. Bouthier, C. Desaintghislain, C. Morisset, P. Wald Lasowski (Éd. Nathan)
  47. Encore ne relevé-je qu’ici, anux a bite* de la présente jotisse, la sale-chiée, ecnos, de cette anisse** (69) de votre serviteur à l’envers suivie de la dadane toute entière, carrément, de ma Mouche***. Dadane qui comporte certes deux 1, mais c’est bien le grand max qui pouvait s’en trouver dans les quatre chiffres d’une année ! Entre nous c’est comme les ouragans avec le rume-a-tique**** : encore que de ces derniers c’est la puissance, et non la fréquence, qui se trouve démultipliée ; en ce qui concerne nos tornanicités, et oursités*****, c’est les deux. Mais la tempête, ici aussi, continue de faire rage ! Car j’avais repensé aux 1m96 de Mike, entre deux sessions de l’écriture de ces lignes, me rendant compte que je n’avais même pas capté, dans ce cadeau du ciel, cet autre 69 à l’envers. Pour réaliser danupag, avec ces 1096 et 1270 dont jmidi****** que par contre le 10 ne me racontait rien, que ben si, c’était la taille de... mon basketteur, avec ce chiffre « nul » à la place du « m » ! (*À l’occasion du xabiwikitage **Année de naissance ***Modoupaïenne en Cheffe ****Réchauffement climatique *****Tornades et ouragans de synchronicités ******Je me suis/m’étais dit)
  48. Le 5 en fin de matinée com’ d’hab, après que j’ai écrit ça
  49. Jolie synchronicité
  50. Entendu depuis le coin de mon ordinateur quand j’ai tapé ce mot/ces mots
  51. « Madame Pécresse ne peut se faire un chemin que si elle arrive à concilier... [je t’en foutrai] », dans l’émission « C dans l’air ».
  52. Grandes Commotions de l’Histoire du Monde
  53. Adviendra ce qui DOIT advenir.
  54. Pas de panique : là encore, ça n’a d’autre sens que « on s’écrit des courriels », autrement dit « on se tient au courant par courriel ». Ce qui pourrait également se dire « on se cule » (« on se courrielle »), mais c’est vrai que ça serait moins fagol (de « fagol » : faut rigoler ; qui a donc ici valeur d’adjectif ; on parle également, en modoupaïen, de « principe fagol »).
  55. Méchante Guerre
  56. Souhaiter par message ouate-zeu-pape
  57. Il y a quelques années
  58. Lumière à transporter les Josette
  59. Ce que j’évite en général, et il a suffi que je l’évoque pour apprendre, quel jutard*, qu’un type de la résidence s’y était fait « défoncer sa voiture », par une autre qui... a « loupé le virage » !!! Elle en a bougné deux. (Je m’étonne de n’en avoir ni rien vu ni rien entendu. Je ne sais pas à quelle heure ça s’est produit...) [*Quelques jours plus tard]
  60. Pendant l’écriture de mon manuscrit
  61. Monde modoupaïen
  62. Porte des Caraïbes : ma résidence.
  63. 1. Je cite ma résidence et, dans la foulée, cette nanecdoque avé le resto à l’entrée : ça ti pa culé (ça n’était vraiment pas calculé) ! 2. Mais quel fou-a-sa (fameux petit coup du « hasard ») ecnos... ce 66. Soit ce qu’une nobapa, en cette Miss-Jotisse 2, sauf pour celle-ci à se décupler (homar*), pouvait me sortir de « mieux », en termes de... « Chiffre du Diable », « Nombre de la Bête », sur ma Minute... « Raciste » !!!!! La cause est telle, celle-là est figée, à jamais. Angelu : « Hum... » Toi, déconn’ pas. (*Horreur, malheur)
  64. C’est plutôt « plante », mais ma religion... euh... la répétition (celle-là, je te jure) me l’interdit. Angelu : « Et “j’enfonce ?” » Ah ! Tu te réveilles, toi ?...* « C’est parce que j’ai entendu “religion”, pour la deuxième fois. » Et ?... T’enfonces sur un 69** en plus, et tu me parles religion ? « Ah, t’as remarqué. » Tu vas pas me sauter... euh... me le faire sauter çuilà aussi j’espère ! « Promis » (*Alors qu’Il en est à sa troisième intervention, et moi à mon énième repassage, c’est pour ça. Tant pis, je laisse. **Même cause que pour le râteau synchros-toutes-les-secondes avec Olivier, même effet. Or « T’enfonces sur un 69 et tu me parles de religion », à un Ange qui plus est, on comprendra que j’aie envie de le garder...).
  65. Bébés noix de coco
  66. Ça aussi, c’était avant que je re(x 10 ?)passasse...
  67. Ben si, puisque c’est Lui qui fomente tout, avé la Matrice, tous-toutes les Dieux-Dieuses du Ciel i tout, qu’Il se serait déjà manifesté, à plusieurs reprises, avant cette histoire de « tiens t’es réveillé ? » et compagnie
  68. Alors que c’est Lui, tous-toutes les Dieux-Dieuses du Ciel i tout, qui se rient de moi, de vous, de nous tous-toutes. Façons de parler, Ielles ne veulent que notre Bien bisû.
  69. Ben oui, Il sait tout, puisque c’est Lui qui... patita.
  70. Double nopapa, « nombre plutôt pas sympa », mais sympa quand-même parce qu’il en jette, et aucun nopapa, rien, personne, aucun papa, n’est ni sympa ni pas sympa. Tout est, rien n’est, tout c’est rien, rien c’est tout, patita.
  71. Mais ça fait chier je trouve plus de bébios ! C’était bien la peine. Quoi que, ça m’a quand-même valu une sacrée synchro. Angelu : « Râleur. » Mais qu’est-ce que je viens de dire ? Je suis très content ! Merci coco ! (Plusieurs semaines plus tard : toujours pas de bébios ! Alors qu’avant y en avait tout le temps. Encore un truc de fou ! Sucem morabnodem baduf* : 11 166. Confirmation.) [*Sur ce mot mon regard est tombé sur ce nombre de mots/ces statistiques en bas du fichier.]
  72. « En tout cas » rwandais.
  73. Angelu : « Voyons voir, qu’as-tu effectivement flairé, comme avec ton bouquet de pas-fleurs ? »
  74. Vodou papi 37
  75. Totalement démentiel