13 – Courir comme des lapins dans les phares d’une voiture

De Xavier Renard
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Je ne savais pas mon bras aussi long. Remettre la main sur mes lapins, si prestement, ça n’était pas gagné. Tout de suite après ! ai-je pensé. Il me semblait que j’en sortais, de lapiner. Pas tout à fait : ils ne sont pas dans le dernier chapitre, mais dans l’avant-dernier, que je venais cependant de réviser (avant de le faire du dernier). Je ne les ai même pas cherchés. Or si j’avais repris mes notes où je les avais laissées, ils m’auraient échappé. Heureusement, je ne procède cette fois pas très méthodiquement. Je ne note pas où qu’y faut que je retourne dans ma liste de mails de sauvegarde ni quoi ni qu’est-ce. Du coup les revoilà déjà. La sauce promise ? Dégustons.

Considérons-moi comme d’autant plus fortiche qu’un lapin, aveuglé par des phares, sidéré, est censé se figer. Bien que je ne sache pas que cela fusse jamais vérifié. Ceux-là ? Ils les font courir ! Je me souvenais, que dans ces phares ils couraient, calculant que mon image de les ferrer ferait son effet. Pas du tout ! Plus du tout en mémoire les ingrédients de la sauce je n’avais. Elle ne manque pas de sel, n’est-ce pas ? Courir dans des phares : ce n’est en soi, m’apparaît-il, pas aussi crétin que, vous savez, tomber dans un rocher, un banc de sable... Il n’est pas totalement impensable de courir dans des phares au sens du périmètre couvert par leur lumière. Mais leur périmètre proche seulement, où ça brille intensément. Courir en rang... euh... en rond, ça deviendrait. Courir à l’intérieur des phares : fortiche aussi mais suffit, courir dans des phares ne le dit pas d’avantage que pris dans des phares, ou pas pris d’ailleurs, « pris » parfois on le dit, parfois pas, pas davantage ça ne le dit, qu’elles sont censées, ces pauvres bêtes, aller trafiquer quoi que ce soit dedans.

Pose ton cul mon lapin. Profite, au moins, d’être aveuglé, pour te reposer. Quoi que non, si c’est pour te faire écraser, reprends vite tes esprits et cours ! Lapinou : « Je fais quoi, moi ?! Je cours, je cours pas ?! » Normalement non doudou, le français t’ayant en principe seulement fixé, dans son registre allégorique, sous cet angle : « comme un lapin dans les phares d’une voiture ». Éventuellement pris dedans. Pas à l’intérieur, dans leur lumière. « Comme un lapin dans les phares d’une voiture » ou « pris dans les phares d’une voiture », scotché, hébété, désemparé... Au fait dans ma note miraculeusement repêchée c’est quoi le bug ? C’est quoi le bin’s ? Retournons voir : « La presse court comme des lapins dans les phares d’une voiture (affaire Carlos Ghon, une journaliste dans « On n’est pas couché »). » On n’est pas rendu. Où, ma parole, tous ces gens se fournissent-ils en produits ? J’en veux aussi.